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Chronique : Les drones ukrainiens réécrivent l’histoire. La Russie s’effondre en silence
Crédit: Adobe Stock

Pendant trois ans, la Russie avait compté sur l’inévitable. Sur l’attrition brute. Plus de soldats. Plus de chars. Plus de missiles. Plus de ressources. C’était le scénario classique: tu submerges l’adversaire par le nombre, tu l’affaiblisses graduellement, et à la fin il cède. Basique. Prévisible. Et ça aurait fonctionné contre presque n’importe qui. Sauf contre un adversaire qui refuse de jouer selon les anciennes règles. L’Ukraine n’a pas suivi le script. Elle s’est construite une nouvelle arme. Pas une arme traditionnelle. Les drones. Pas les petits quadricoptères qu’on achète en magasin. Non. Des systèmes sophistiqués. Des machines volantes autonomes. Des vecteurs de frappe à longue portée. Des missiles de croisière domestiques. Et c’est là que ça devient intéressant. Parce que l’Ukraine les produit elle-même. Des centaines de milliers par an. Des millions de drones. Fabriqués localement. Par des start-ups. Par des petites usines. Par des ateliers improvisés. Pas importés. Pas dépendants de la diplomatie occidentale. Libres. Gratuits des restrictions politiques.

Novembre 25 en est la démonstration éclatante. Les Ukrainiens coordonnent une opération massive. Ils envoient simultanément des missiles Neptune et des drones Bars sur plusieurs objectifs éloignés les uns des autres. Taganrog à l’est. Novorossiysk au sud. Tuapse encore plus au sud. Cela force les défenses russes à se disperser. Et quand tu dis aux défenses d’être partout à la fois, elles ne sont nulle part efficacement. C’est un calcul tactique simple. Mais brillant. À Taganrog, le complexe Beriev (fondé en 1934, installé là depuis des décennies) reçoit les coups directs. Des vidéos montrent des incendies massifs. Des explosions qui illuminent la nuit. Des témoins rapportent un gros avion en feu sur la piste de décollage. Les analystes OSINT confirment: c’est du vrai. L’installation de maintenance des A-50 (avions d’alerte précoce) s’effondre en temps réel. Simultanément, Atlant Aero (la usine de production de drones russes, aussi connue sous le nom Molniya) subit des dommages similaires. Les deux usines qui permettent à la Russie de maintenir sa flotte aérienne et d’augmenter sa production de drones sont dégradées en une seule nuit.

Ce qui frappe vraiment, ce qui me fait tourner l’esprit, c’est la cascade d’implications. Pas juste les destructions matérielles immédiates, bien qu’elles soient énormes. Mais l’effet domino. Les Russes ne peuvent pas remplacer rapidement le complexe Beriev. Il a fallu décennies pour le construire. Les compétences, les équipements, l’infrastructure. Tout ça accumule en années. Et maintenant? Maintenant il brûle. Les usines de drones? Même situation. Et pendant que la Russie essaie de réparer, pendant qu’elle mobilise ses ressources pour la reconstruction, l’Ukraine continue. Elle frappe à nouveau. Et encore. C’est une stratégie d’usure, mais inversée. Pas tuer les soldats. Tuer la capacité de production. Pas gagner le terrain. Gagner le temps. Parce que avec le temps, l’économie russe suffoque. Les revenus baissent. La capacité à financer la guerre s’érode. Et là, militairement, politiquement, psychologiquement, ça craque.

Personnellement, ce qui me tourmente et me fascine en même temps, c’est cette question: quand as-tu réellement perdu une guerre? Est-ce quand tes armées sont défaites au combat? Est-ce quand tu perds du territoire? Non. Tu perds quand tes lignes d’approvisionnement s’effondrent. Quand ton économie cesse de fonctionner. Quand ton peuple se demande pourquoi payer l’essence si cher pour une guerre lointaine. C’est ça que l’Ukraine a compris. Et c’est ça que la Russie refuse encore d’admettre. Les généraux russes regardent les cartes. Ils voient les zones sous contrôle russe. Ils se disent: nous gagnons. Nous avançons. Mais pendant ce temps, leurs usines brûlent. Leurs revenus s’écoulent. Leur économie se désagrège. Et aucun général au monde ne peut conquérir quoi que ce soit sans argent, sans munitions, sans industrie. L’Ukraine frappe là où ça fait vraiment mal. Pas sur le champ de bataille. En arrière. Profondément. Systématiquement. C’est ça qui me impressionne. Et qui terrifie le Kremlin.

Source : kyivindependent

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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