Skip to content
Chronique : Novorossiysk en feu : la stratégie ukrainienne qui fait trembler le trésor de guerre russe
Crédit: Adobe Stock

Faut que je vous parle de Novorossiysk. Parce que c’est pas juste un port. C’est LE port. Le plus grand de Russie sur la mer Noire. Le deuxième plus grand centre d’exportation de pétrole du pays après Primorsk. Chaque jour, des millions de barrels transitent par ses quais. Direction la Chine. L’Inde. Le Moyen-Orient. Partout où quelqu’un est prêt à acheter du brut russe malgré les sanctions occidentales. Ce port, c’est la pompe cardiaque de l’économie de guerre de Poutine. Sans lui, le budget russe s’effondre. Les revenus pétroliers représentent environ un quart du budget fédéral russe. Un quart. Et en novembre 2025, ces revenus ont déjà chuté de 35% par rapport à novembre 2024. Trente-cinq pour cent. Les sanctions américaines contre Lukoil et Rosneft ont fait mal. Mais les frappes de drones ukrainiens font encore plus mal. Parce qu’elles sont quotidiennes. Implacables. Et qu’elles visent précisément là où ça fait mal : les infrastructures qui transforment le pétrole en argent. En tanks. En missiles. En mort.

Le terminal Sheskharis n’en est pas à sa première frappe. Mi-novembre, une attaque ukrainienne avait déjà mis le feu au terminal et perturbé les exportations de brut pendant deux jours. Deux jours durant lesquels la Russie a perdu des centaines de millions de dollars. L’impact avait été si important que les prix mondiaux du pétrole avaient grimpé de 3%. Parce que Novorossiysk, c’est 2% de l’approvisionnement mondial en pétrole. Deux pour cent. Ça paraît petit, mais sur les marchés internationaux, c’est énorme. Le Caspian Pipeline Consortium, ce pipeline qui achemine le pétrole kazakh à travers la Russie jusqu’à Novorossiysk, a dû suspendre ses opérations de chargement après que son bâtiment de contrôle principal a été endommagé dans les frappes. Ce pipeline transporte le pétrole du champ pétrolier de Tengiz au Kazakhstan – l’un des plus grands au monde – jusqu’aux marchés mondiaux. Sa fermeture, même temporaire, c’est un coup dur pour Moscou. Et pour Astana aussi, d’ailleurs. Mais c’est précisément là que la stratégie ukrainienne devient fascinante. Elle ne frappe pas au hasard. Elle vise les points de strangulation. Les nœuds logistiques. Les infrastructures critiques dont la Russie ne peut pas se passer.

Regardez les chiffres. Depuis août 2025, l’Ukraine a intensifié ses attaques contre les infrastructures énergétiques russes. Vingt et une des 38 raffineries majeures de Russie ont été touchées. C’est 55% de la capacité de raffinage du pays. Le lieutenant-général Vasyl Maliuk, chef du Service de sécurité ukrainien (SBU), a déclaré vendredi dernier que plus de 160 frappes réussies avaient été menées contre les installations d’extraction et de raffinage pétrolier russes depuis le début de 2025. Cent soixante. Et ça continue. L’Agence internationale de l’énergie estime que ces frappes répétées ont réduit la capacité de raffinage russe d’environ 500 000 barils par jour. Cinq cent mille. Le résultat ? Des pénuries de carburant en Russie. Du rationnement dans certaines régions. Des files d’attente aux stations-service. Et surtout, une chute vertigineuse des exportations de diesel et de carburéacteur – ces produits raffinés qui rapportent bien plus cher que le brut. Zelenskyy l’a dit clairement lors d’un briefing : « Nous pensons qu’ils ont perdu jusqu’à 20% de leur approvisionnement en essence – directement à cause de nos frappes. » Vingt pour cent. C’est colossal.

Source : kyivindependent

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu