Chronique : Comment les commandos ukrainiens ont liquéfié une équipe d’infiltration russe à Pokrovsk
Ce qui me fascine vraiment, c’est le timing. Les Russes déploient un groupe. Les Ukrainiens le détectent. Pire : ils anticipent la route qu’il prendra. Ils placent leurs hommes avant que les Russes n’arrive. C’est pas de la chance. C’est pas du hasard. C’est de l’intelligence. Du renseignement. De la compréhension profonde du terrain, de la mentalité ennemie, des schémas de comportement russes. Je me demande combien de fois cela se passe inaperçu. Combien de groupes d’infiltration sont détruits avant qu’on en parle? Et puis je réalise : presque tous. Les seuls qu’on découvre, ce sont ceux qui réussissent. Ceux qui rate restent secrets. Et ce secret lui-même est une victoire pour Kyiv. Parce que chaque embuscade réussie, c’est un rappel glacial aux commandements russes : ce terrain, on ne pense pas le comprendre. Cette ville, personne ne la maîtrise sans nous.
Le renseignement ukrainien, particulièrement les services spécialisés de la 3e Régiment SSO, a développé une capacité à modéliser les schémas russes. Où vont-ils se placer? Quels bâtiments sont préférables pour leur établir un point de tir? Comment vont-ils se servir des ruines comme couverture? Les Russes, avec une prévisibilité étonnante, reproduisent toujours le même schéma : infiltrer en petits groupes durant les heures obscures, atteindre une position surélevée, s’encastrer, appeler le feu de support. Les Ukrainiens ont fichés ces patterns. Ils savent où guetter. Ils déploient des paires d’opérateurs à l’avance. Deux combattants, invisibles, en attente. Le groupe russe arrive. Confiant. Pensant avoir la route libre. Boom. L’embuscade se referme. Trois des quatre saboteurs ne savent jamais ce qui les a frappés. Leurs dernières secondes sont remplies de confusion, de surprise, de douleur. Le quatrième, celui qui tente une retraite, c’est un micro-combat : fuite, tir improvisé, détection par drone, frappe terminale. C’est mathématique. C’est impitoyable.
La riposte volante : les drones, sentinelles du ciel urbain
Et là est le détail captivant : le quatrième saboteur, en fuite, essaie réellement de shooter un drone ukrainien de reconnaissance avec ses armes légères. C’est la désespérance incarnée. C’est aussi une décision suicidaire, parce qu’en se découvrant, en tirant, en faisant du bruit, il se trahit. Les opérateurs de drones l’identifient. L’engagent. L’élimine. Ce n’est pas une tuerie mécanique lointaine. C’est un duel urbain où la technologie légère ukrainienne – un drone, une caméra, une personne pilotant de quelque part en sécurité – triomphe sur un type armé, paniqué, complètement désorientiée. Mais pendant que ce quatrième homme meurt, la SSO détecte aussi un deuxième danger : une drone de guet russe, une munition tirée dissimulée à proximité, prête à embusquer d’autres soldats ukrainiens qui auraient voulu se presser vers le bâtiment résidentiel. Les commandos ukrainiens la neutralisent aussi. Donc ce n’est pas juste une opération contre quatre hommes. C’est une opération qui élimine aussi l’infrastructure russe d’appui, la couche de défense, le système d’alarme que Moscou avait installé.
L'infrastructure de la mort : comment Pokrovsk est devenu une forteresse urbaine
Pokrovsk se transforme jour après jour. La ville n’est pas seulement un endroit où les gens vivent. C’est devenu une machine de guerre, une forteresse vivante où chaque étage, chaque ruelle, chaque porte peut cacher une position défensive. Les Russes voient Pokrovsk comme une ville. Les Ukrainiens la voient comme un organisme intelligent. Et ce changement de perception, c’est précisément pourquoi Kyiv peut gagner ici. Chaque immeuble, c’est une sentinelle. Chaque position surélevée, c’est une surveillance. La population civile elle-même est devenue un noyau de renseignement, signalant les mouvements suspects. C’est presque organique. Pokrovsk s’est défendue elle-même. Ce qui me trouble, c’est que cette transformation de ville civile en forteresse a un coût : quarante à soixante mille civils sont partis. Il en reste quelques milliers. Ils vivent dans cette zone de combat, acceptant les bombardements, les tirailleries, les infiltrations. C’est courageux ou fou, peut-être les deux.
La structure défensive de Pokrovsk n’est pas une ligne Maginot ou un bunker souterrain. C’est une architecture distribuée où chaque bâtiment devient un point d’ancrage. Les brigades ukrainiennes – la 7e Corps d’Assaut Aérien, les unités du service de maintien de l’ordre militaire, les opérateurs SBU – fonctionnent comme une armée tissée au cœur même de la ville. Elles ne cherchent pas à repousser les Russes à la périphérie. Elles cherchent à les exterminer block par block. Le sergent qui commande trois hommes dans un immeuble de quatre étages connaît chaque escalier, chaque recoin, chaque position d’où un sniper russe pourrait tirer. Il y a des dizaines, peut-être des centaines de ces petits commandements répartis partout. Quand l’infiltration russe commence, c’est comme sonner l’alarme d’un organisme vivant. Chaque position se mobilise. Chaque drone se mobilise. Chaque tireur se mobilise. Quatre saboteurs? Ça n’existe pas. Ça existe que quelques secondes.
Les conséquences stratégiques du double échec russe
Le 25 novembre, la Russie a tenté cinquante-deux assauts sur l’axe de Pokrovsk. Littéralement cinquante-deux. C’est pas de la tactique, c’est de l’épuisement. C’est essayer d’écraser par le nombre, en espérant qu’une des cinquante-deux tentatives réussit à passer. La plupart échouent. Mais si une seule réussit – si une seule infiltration parvient à s’enfoncer suffisamment profondément dans Pokrovsk – elle peut transformer toute la géographie du bataille. Une équipe de saboteurs bien placée peut couper les lignes d’approvisionnement. Une position surélevée avec des tireurs peut interdire les routes. L’objectif russe est donc à la fois évident et brutal : obtenir, par attrition, par saturation, par persistance, au moins une poche de contrôle dans Pokrovsk. Et les Ukrainiens le savent. Donc ce qu’on vit actuellement, c’est une guerre de probabilités : chaque infiltration russe a X pourcent de chance de réussir. Chaque fois qu’une est stoppée, le pourcentage global diminue.
Conclusion : le gendarme urbain gagne la nuit
Ce qu’on retiendra de cette opération, c’est la simplicité du combat moderne. Pas d’explosions thermobarriques. Pas de blindés qui dérapent dans les rues. Pas de films de guerre hollywoodiens. Juste quatre gars qui essaient de s’enfoncer dans une ville. Quatre autres gars qui les attendent. Et puis l’un disparaît, puis l’autre, puis le troisième, puis le quatrième. C’est mathématique. C’est froid. C’est ce qui se passe réellement sur les champs de bataille. Et c’est ça qui tue les empires : la préparation minutieuse, la défense de quartier en quartier, la conviction que chaque immeuble est la Thermopyles en version urbaine. Pokrovsk ne va probablement pas être la clé de la victoire ukrainienne finale. Mais sa défense collective est le symptôme d’une armée qui a appris à se battre différemment.
La nuit du 26 novembre 2025 sur Pokrovsk marque un moment. Une démonstration. Un symbole. Quatre saboteurs russes, déployés avec l’intention d’établir un caltrop urbain, ont été effacés avant l’aube par des commandos ukrainiens qui les attendaient. Ce n’est ni une victoire militaire décisive, ni une défaite pour la Russie. C’est simplement la continuité d’une bataille psychologique : les Russes tentent, l’Ukraine résiste, les Russes perdent, les Russes réessaient. Jour après jour. Nuit après nuit. L’usure. C’est à cela que ressemble la guerre en deux mille vingt-cinq. Les saboteurs ne franchissent pas la ligne. Les villes restent invaincues. Et quelque part dans l’obscurité, les combattants ukrainiens sentent que Pokrovsk, malgré tout, malgré la saturation d’assauts, reste dans leurs mains. C’est une victoire minuscule. C’est la victoire qui compte le plus.
Source : united24media
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