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Chronique : Le laboratoire volant de la Russie pulvérisé : Comment l’Ukraine a frappé au cœur du programme AWACS Russe
Crédit: Adobe Stock

Le testbed qui aurait pu tout sauver

Mais passons au vrai drame. L’A-100LL. C’est pas spectaculaire comme l’A-60 avec son laser de mégawatt. C’est juste un avion. Un Il-76MD avec des antennes particulières. Une silhouette en surface qui crie « laboratoire » plutôt que « combattant ». Mais techniquement ? Techniquement c’était l’avion le plus important de Russie. Pourquoi ? Parce que c’était le testbed du A-100 Premier. Laissez-moi expliquer. Le A-100 Premier est le programme qui était censé remplacer le A-50 « Mainstay ». Et le A-50 date des années 1980. Il est vieux. Il est lent. Il est relativement non défendu. Il volait autrefois en escadrons. Maintenant la Russie peut à peine maintenir quelques A-50 en vol opérationnel. Pourquoi ? Parce que l’Ukraine les chasse. Les deux premiers A-50 abattus par les Ukrainiens l’ont été mystérieusement. Mais les autres ? Les autres sont sous constante menace. Donc la Russie avait désespérément besoin d’une nouvelle génération. Elle avait besoin du A-100 Premier.

Le A-100 Premier, c’est un avion de surveillance entièrement nouveau. Basé sur l’Il-76MD-90A, une version améliorée du transport Il-76. Équipé d’une radio « Premier » entièrement nouvelle. Capable de détecter 300 cibles simultanément. Capable de voir à 550 kilomètres. Capable de fonctionner en mode reconnaissance électronique. Capable de diriger les chasses-missiles. Capable d’intégrer avec les systèmes de défense aérienne S-400. C’était censé être révolutionnaire. C’était censé donner à la Russie une capacité de surveillance aérienne moderne pour les trois prochaines décennies. Mais il y avait un problème. Le programme était compliqué. Les délais s’allongeaient. Les coûts explosaient. Les sanctions occidentales rendaient l’importation de composants impossibles. Et le testbed ? C’était l’A-100LL. Cet Il-76MD modifié qui avait été stationné à Taganrog depuis des années. Cet A-100LL était censé valider tous les systèmes. Valider la radio. Valider les antennes. Valider les capacités. Si quelque chose ne marchait pas sur l’A-100LL, c’était identifié. Ça pouvait être corrigé. Et puis le correctif était apporté à l’avion de production.

La disparition de la capacité d’innovation

Maintenant, voici le problème. Il y a un seul A-100 Premier en service. Un seul. Après plus d’une décennie de développement. Et ce A-100 Premier, il ne peut pas facilement faire des tests nouveaux. Pourquoi ? Parce que c’est l’avion de production. Il faut le maintenir en condition opérationnelle. Tu peux pas le mettre en danger avec des tests expérimentaux risqués. Donc le testbed, c’était critique. Si les ingénieurs avaient une idée pour améliorer la radio, ils devaient la tester sur l’A-100LL. Si quelqu’un voulait tester une nouvelle antenne, ils la mettaient sur l’A-100LL. Si quelqu’un pensait qu’une modification du logiciel pouvait améliorer les performances, ils la testaient sur l’A-100LL. Et puis, une fois validée, elle était appliquée au A-100 Premier. C’est le processus classique de développement dans n’importe quel programme aéronautique. Tu as un prototype. Tu as un avion de production. Le prototype teste les trucs. L’avion de production met en œuvre ce qui a été prouvé. Et tu avances graduellement. Mais maintenant ? Maintenant le testbed est parti. Détruit. Brûlé. Réduit en ferraille. Ça signifie que tout développement futur du A-100 est arrêté. Ça signifie que les améliorations à la radio, aux antennes, au logiciel, elles ne peuvent pas être testées. Elles ne peuvent pas être validées. Elles peuvent pas être mises en service.

Et c’est la raison pour laquelle cette perte est si catastrophique pour le programme A-100. C’est pas juste la perte d’un avion. C’est la perte de la capacité d’innovater. Et sans innovation, le A-100 reste figé. Il reste ce qu’il est. Et ce qu’il est, ce n’est pas vraiment révolutionnaire. Les rumeurs suggèrent que la Russie envisageait même d’abandonner le programme A-100. Les délais ont été repoussés cinq fois. Les problèmes techniques s’accumulent. Les sanctions rendent difficile l’accès aux composants critiques. Et maintenant, avec la destruction du testbed ? C’est probablement la fin. Définitive. Les analystes suggèrent que c’est du moins fort probable que le programme A-100 soit complètement clos. Et que la Russie est retombée à l’idée de réaccélérer la production du A-50, ce vieux radar des années 1980. Retour au passé. Pas d’avenir. Juste essayer de maintenir en vol les avions qui ont 40 ans.

Ce qui m’assomate vraiment quand je réfléchis à cette destruction, c’est qu’elle montre quelque chose d’important sur l’innovation militaire. La Russie avait un plan. Un plan ambitieux. Remplacer une flotte vieillie par une nouvelle génération. Moderniser pour le 21e siècle. Et elle avait investi des ressources énormes. Mais elle n’a pas protégé son plus précieux actif. Elle n’a pas protégé le testbed. Elle le laissait traîner à Taganrog, juste assis là, vulnérable. Et maintenant il est parti. Et le plan est mort. C’est une tragédie militaire. Pas au sens émotionnel. Mais au sens stratégique réel. C’est la fin d’une vision technologique pour une nation. Remplacement par la stagnation.

Source : militarnyi

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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