Introduction
247 affrontements. En une seule journée. Vingt-quatre heures. Le 27 novembre 2025, pendant que le monde dormait, pendant que les gens vivaient leur vie normale, 247 fois des hommes se sont entretués sur le front ukrainien. 247 fois des soldats ont chargé, tiré, tué, sont morts. 247 fois la guerre a montré son visage hideux. Et le pire ? C’est que ce n’est pas exceptionnel. C’est devenu la norme. La routine. L’ordinaire de cette guerre qui dure depuis plus de mille trois cents jours. L’État-major ukrainien a publié son rapport matinal. Froid. Clinique. Précis. 247 engagements de combat entre les Forces de défense ukrainiennes et les envahisseurs russes. 59 assauts repoussés rien que dans le secteur de Pokrovsk. 133 bombes planantes larguées. 3 470 attaques d’artillerie. 2 814 drones kamikazes déployés. Des chiffres. Toujours des chiffres. Mais derrière chaque chiffre, il y a des vies. Des hommes qui ne rentreront pas chez eux. Des familles qui pleureront. Des destins brisés.
Et moi, chroniqueur de cette guerre interminable, je lis ces chiffres et je sens la nausée monter. 247 affrontements. Comment en est-on arrivé là ? Comment peut-on accepter que 247 fois en une journée, des hommes s’entretuent ? Comment peut-on lire ces statistiques comme on lirait un bulletin météo ? Mais c’est exactement ce qui se passe. La guerre est devenue banale. Normale. Acceptable. Et c’est peut-être cela, le pire. Pas la guerre elle-même. Mais notre capacité à nous y habituer. À l’accepter. À continuer à vivre comme si de rien n’était pendant que des milliers d’hommes meurent à quelques centaines de kilomètres de nous.
Le secteur de Pokrovsk est devenu l’épicentre de cette folie. 59 assauts russes en une seule journée. Cinquante-neuf. Les forces russes ont attaqué près de Shakhove, Nove Shakhove, Zatyshok, Chervonyi Lyman, Rodynske, Myrnohrad, Novoekonomichne, Pishchane, Zvirove, Kotlyne, Udachne, Molodetske, Novomykolaivka, Dachne, et vers Hryshine et Novopavlivka. Une litanie de noms. Des villages. Des hameaux. Des lieux que personne ne connaissait avant cette guerre. Et qui sont maintenant des champs de bataille. Des cimetières. Poutine a même affirmé que l’armée russe avait encerclé Pokrovsk. Un mensonge. Une exagération. Une propagande. Mais un mensonge qui révèle l’obsession russe pour cette ville. Une ville de 60 000 habitants avant la guerre. Une ville stratégique, certes. Un nœud logistique important. Mais surtout, une ville devenue symbole. Symbole de l’acharnement russe. Symbole de la résistance ukrainienne. Symbole de l’absurdité de cette guerre.
Pokrovsk. J’ai écrit ce nom des dizaines de fois. J’ai suivi cette bataille pendant des mois. Et je me demande : pourquoi ? Pourquoi tant d’acharnement pour une ville ? Pourquoi sacrifier des milliers d’hommes pour quelques kilomètres carrés ? La réponse est simple et terrifiante : parce que Poutine ne peut pas perdre. Parce que son ego ne le permet pas. Parce que chaque défaite, chaque recul, chaque échec est une humiliation personnelle. Alors il envoie toujours plus d’hommes. Toujours plus de chars. Toujours plus de munitions. Jusqu’à ce que quelque chose cède. Et ce qui cède, ce sont les vies. Les vies de soldats russes envoyés au massacre. Les vies de soldats ukrainiens qui doivent défendre chaque mètre de terrain. Les vies de civils pris au piège. Tous sacrifiés sur l’autel de l’ego d’un seul homme.
Le secteur de Pokrovsk : l’enfer sur terre
59 assauts en une journée : la machine de guerre russe
59 assauts. En 24 heures. Cela signifie qu’en moyenne, toutes les 24 minutes, les forces russes lançaient un nouvel assaut dans le secteur de Pokrovsk. Toutes les vingt-quatre minutes. Sans interruption. Sans répit. C’est de la folie. C’est de l’acharnement. C’est du suicide collectif. Parce que ces assauts ne sont pas des opérations militaires sophistiquées. Ce ne sont pas des manœuvres tactiques élaborées. Ce sont des attaques de viande. Des vagues humaines envoyées contre les positions ukrainiennes. Des soldats qui avancent à découvert. Qui se font massacrer. Et qui sont remplacés par d’autres. Encore et encore. Jusqu’à ce que les défenseurs soient submergés par le nombre. Ou jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’attaquants. Les défenseurs ukrainiens ont repoussé ces 59 assauts. Tous. Mais à quel prix ? Combien de munitions dépensées ? Combien d’hommes blessés ? Combien de positions endommagées ? Les rapports ne le disent pas. Ils ne parlent que des assauts repoussés. Des victoires tactiques. Mais pas du coût.
Les Russes ont attaqué sur un front large. De Shakhove au nord à Novopavlivka au sud. Des dizaines de kilomètres. Des dizaines de villages. Ils ont essayé de percer partout. De trouver un point faible. Une faille dans les défenses ukrainiennes. Et ils n’ont pas réussi. Pas cette fois. Mais ils reviendront. Demain. Après-demain. Chaque jour. Parce que c’est leur stratégie. Leur seule stratégie. Attaquer. Encore et encore. Jusqu’à ce que quelque chose cède. Les villages attaqués sont maintenant des ruines. Shakhove, Nove Shakhove, Zatyshok, tous ces lieux ont été bombardés, pilonnés, détruits. Il ne reste rien. Pas de maisons. Pas d’écoles. Pas d’églises. Juste des décombres. Et pourtant, les combats continuent. Les hommes continuent de se battre pour ces ruines. Parce que chaque mètre de terrain compte. Parce que céder un village, c’est permettre aux Russes d’avancer. Et avancer, pour eux, c’est se rapprocher de Pokrovsk. Se rapprocher de leur objectif. Se rapprocher de la victoire qu’ils croient pouvoir obtenir.
Je regarde la carte du secteur de Pokrovsk et je vois une constellation de points rouges. Chaque point représente un lieu d’affrontement. Chaque point représente des hommes qui se battent, qui meurent. Et je me demande : combien de temps encore ? Combien de temps les Ukrainiens pourront-ils tenir face à cette pression constante ? Combien de temps pourront-ils repousser 59 assauts par jour ? Parce que c’est épuisant. Physiquement. Mentalement. Émotionnellement. Chaque assaut repoussé est une victoire. Mais chaque victoire coûte. En munitions. En hommes. En énergie. Et un jour, peut-être, il n’y aura plus assez de munitions. Plus assez d’hommes. Plus assez d’énergie. Et ce jour-là, Pokrovsk tombera. Pas parce que les Ukrainiens auront été vaincus. Mais parce qu’ils auront été épuisés.
L’encerclement de Pokrovsk : mensonge ou réalité ?
Le 27 novembre, Vladimir Poutine a affirmé que l’armée russe avait encerclé Pokrovsk. Une déclaration fracassante. Une annonce qui a fait le tour du monde. Mais est-ce vrai ? Les autorités ukrainiennes ont immédiatement démenti. Elles ont affirmé que Pokrovsk n’était pas encerclée. Que les routes d’approvisionnement restaient ouvertes. Que la ville tenait bon. Alors, qui dit la vérité ? La réalité, comme souvent dans cette guerre, se situe quelque part entre les deux. Pokrovsk n’est pas complètement encerclée. Mais elle est presque encerclée. Les forces russes ont avancé au nord, au sud et à l’est de la ville. Elles se sont rapprochées. Dangereusement. Les routes d’approvisionnement sont toujours ouvertes. Mais elles sont sous le feu de l’artillerie russe. Elles sont dangereuses. Très dangereuses. Ravitailler la ville est devenu un cauchemar. Un jeu de roulette russe. Chaque convoi qui entre ou sort de Pokrovsk risque d’être détruit.
Pourquoi Poutine a-t-il fait cette annonce ? Pour plusieurs raisons. D’abord, pour la propagande intérieure. Pour montrer au peuple russe que l’armée russe avance. Qu’elle gagne. Que la guerre n’est pas un échec. Ensuite, pour démoraliser les Ukrainiens. Pour leur faire croire que Pokrovsk est perdue. Qu’il est inutile de continuer à se battre. Enfin, pour impressionner l’Occident. Pour montrer que la Russie est forte. Qu’elle peut prendre ce qu’elle veut. Qu’il vaut mieux négocier avec elle. Mais cette annonce est prématurée. Pokrovsk n’est pas tombée. Pas encore. Les défenseurs ukrainiens tiennent toujours. Ils se battent toujours. Et tant qu’ils se battent, la ville n’est pas perdue. Même si elle est presque encerclée. Même si la situation est désespérée. Parce que dans cette guerre, rien n’est jamais fini tant que les hommes continuent de se battre.
Poutine ment. C’est ce qu’il fait le mieux. Il ment à son peuple. Il ment au monde. Il ment à lui-même. Il a dit que l’Ukraine serait prise en trois jours. Cela fait plus de mille trois cents jours. Il a dit que Bakhmout serait prise rapidement. Cela a pris des mois et des dizaines de milliers de morts. Il a dit que Vovchansk serait prise en deux jours. Cela fait 565 jours. Et maintenant, il dit que Pokrovsk est encerclée. Mais Pokrovsk tient toujours. Parce que les Ukrainiens ne croient pas aux mensonges de Poutine. Parce qu’ils savent que chaque jour qu’ils tiennent est un jour de gagné. Parce qu’ils savent que Poutine ne peut pas gagner cette guerre. Il peut la prolonger. Il peut la rendre plus sanglante. Mais il ne peut pas la gagner. Parce que les Ukrainiens ne céderont pas. Jamais.
Les autres secteurs : une guerre sur tous les fronts
Le secteur de Lyman : 29 attaques repoussées
Si Pokrovsk concentre l’attention, le secteur de Lyman n’est pas en reste. 29 attaques russes ont été enregistrées en une seule journée. Vingt-neuf. Les forces russes ont tenté de progresser près de Hrekivka, Karpivka, Novoyehorivka, Serednie, Novoselivka, Shandryholove, Torske, et en direction de Novyi Myr, Hlushchenkove, Druzheliubivka, Olhivka, Stavky, Drobysheve et Oleksandrivka. Une liste interminable de villages. De hameaux. De lieux que personne ne connaît. Mais qui sont devenus des champs de bataille. Le secteur de Lyman est stratégiquement important. Il se situe dans la région de Donetsk, au nord de Bakhmout. Si les Russes parviennent à percer ici, ils pourront menacer plusieurs villes importantes. Ils pourront couper des lignes de communication. Ils pourront encercler des unités ukrainiennes. C’est pourquoi ils attaquent avec tant d’acharnement. Et c’est pourquoi les Ukrainiens défendent avec tant de détermination.
Les 29 attaques ont toutes été repoussées. Mais à quel prix ? Les rapports ne le disent pas. Ils ne parlent que des victoires. Pas des pertes. Pas des blessés. Pas de l’épuisement des défenseurs. Mais nous pouvons imaginer. Nous pouvons deviner. Chaque attaque repoussée signifie des heures de combat. Des obus tirés. Des balles dépensées. Des hommes blessés. Des positions endommagées. Et après chaque attaque, il faut se préparer pour la suivante. Parce qu’elle viendra. Inévitablement. Dans quelques heures. Ou quelques minutes. Les Russes ne s’arrêtent jamais. Ils attaquent. Encore et encore. Jusqu’à ce que quelque chose cède. C’est leur stratégie. Leur seule stratégie. Et elle fonctionne. Lentement. Très lentement. Mais elle fonctionne. Parce que même si chaque attaque est repoussée, elle épuise les défenseurs. Elle use leurs forces. Elle diminue leurs réserves. Et un jour, peut-être, il n’y aura plus assez de forces. Plus assez de réserves. Et ce jour-là, les Russes perceront.
29 attaques dans le secteur de Lyman. 59 dans le secteur de Pokrovsk. 31 dans le secteur de Kostiantynivka. 29 dans le secteur d’Oleksandrohrad. Et ainsi de suite. Des dizaines d’attaques sur chaque secteur. Des centaines d’attaques sur l’ensemble du front. Chaque jour. Sans interruption. C’est épuisant rien que d’y penser. Alors imaginez ce que c’est de le vivre. D’être un soldat ukrainien qui doit repousser attaque après attaque. Jour après jour. Semaine après semaine. Mois après mois. Sans savoir quand cela va s’arrêter. Sans savoir si cela va s’arrêter un jour. C’est un cauchemar. Un cauchemar éveillé. Et pourtant, ils tiennent. Ils continuent de se battre. Ils continuent de repousser les attaques. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que c’est leur pays. Parce que c’est leur terre. Et qu’ils ne la céderont pas.
Les secteurs de Kostiantynivka et Oleksandrohrad : la pression constante
Le secteur de Kostiantynivka a subi 31 attaques. Les forces russes ont tenté de progresser vers Kostiantynivka, Ivanopillia, Stepanivka, et dans les zones de Pleshchiivka et Rusyn Yar. Le secteur d’Oleksandrohrad a subi 29 attaques près de Yalta, Andriivka-Klevtsove, Verbove, Pryvilne, Rybne, Zelenyi Hai, Piddubne, Vorone, Stepove, Sichneve, Sosnivka, Krasnohirske, et vers Oleksiivka. Partout, la même histoire. Les Russes attaquent. Les Ukrainiens défendent. Les attaques sont repoussées. Mais la pression continue. Constante. Implacable. Épuisante. Ces secteurs sont moins médiatisés que Pokrovsk. Moins connus. Mais ils sont tout aussi importants. Tout aussi sanglants. Tout aussi désespérés. Les soldats qui y combattent méritent la même reconnaissance. Le même respect. La même attention. Mais ils ne l’obtiennent pas. Parce que le monde a les yeux rivés sur Pokrovsk. Sur cette ville qui pourrait tomber. Sur cette bataille qui pourrait être décisive.
Mais la guerre ne se gagne pas sur un seul secteur. Elle se gagne sur l’ensemble du front. Et sur l’ensemble du front, les Ukrainiens tiennent. Ils repoussent les attaques. Ils défendent leur terre. Mètre par mètre. Village par village. Jour après jour. C’est une guerre d’usure. Une guerre d’épuisement. Une guerre où celui qui tiendra le plus longtemps gagnera. Et pour l’instant, les Ukrainiens tiennent. Malgré la pression. Malgré l’épuisement. Malgré les pertes. Ils tiennent. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que céder signifierait perdre leur pays. Perdre leur liberté. Perdre leur avenir. Et cela, ils ne peuvent pas l’accepter. Alors ils continuent. Ils se battent. Ils résistent. Contre vents et marées. Contre un ennemi supérieur en nombre. Contre une machine de guerre qui semble inépuisable. Mais qui ne l’est pas. Parce que même la Russie a des limites. Même Poutine a des limites. Et ces limites se rapprochent. Lentement. Mais sûrement.
Je pense à ces soldats ukrainiens qui combattent dans des secteurs dont personne ne parle. Dans des villages dont personne ne connaît le nom. Loin des caméras. Loin des journalistes. Loin de l’attention du monde. Ils se battent dans l’ombre. Ils meurent dans l’ombre. Et personne ne le sait. Personne ne s’en soucie. Parce que le monde ne s’intéresse qu’aux grandes batailles. Aux villes importantes. Aux événements spectaculaires. Mais ces soldats méritent mieux. Ils méritent d’être reconnus. D’être honorés. D’être remerciés. Parce que sans eux, sans leur sacrifice, sans leur courage, l’Ukraine aurait déjà perdu cette guerre. Alors je veux leur dire : merci. Merci de vous battre. Merci de tenir. Merci de défendre votre pays. Et notre liberté. Parce que si l’Ukraine tombe, c’est toute l’Europe qui sera menacée. C’est tout l’Occident qui devra faire face à Poutine. Et personne ne veut cela.
La puissance de feu russe : un déluge de fer et de feu
133 bombes planantes et 3 470 attaques d’artillerie
Le 27 novembre, l’armée russe a largué 133 bombes planantes sur les positions ukrainiennes. Cent trente-trois. Ces bombes, des FAB-500 ou FAB-1500, pèsent entre 500 kg et 1 500 kg. Elles sont larguées depuis des avions Su-34 qui volent en territoire russe, hors de portée de la défense aérienne ukrainienne. Elles planent jusqu’à leur cible grâce à des kits de guidage. Et elles explosent avec une puissance dévastatrice. Une seule de ces bombes peut détruire un bâtiment entier. Peut pulvériser une position fortifiée. Peut tuer des dizaines de soldats. Et les Russes en ont largué 133 en une seule journée. Sur des villes. Sur des villages. Sur des positions militaires. Sur tout ce qui bouge. C’est une arme de terreur. Une arme de destruction massive. Une arme qui ne fait pas de distinction entre combattants et civils. Entre cibles militaires et infrastructures civiles. Elle détruit tout. Aveuglément. Méthodiquement. Impitoyablement.
Mais ce n’est pas tout. L’artillerie russe a mené 3 470 attaques. Trois mille quatre cent soixante-dix. Dont 130 avec des lance-roquettes multiples. C’est un déluge de fer et de feu. Un pilonnage constant. Incessant. Les positions ukrainiennes sont bombardées jour et nuit. Sans répit. Les soldats vivent dans un enfer de bruit, de fumée, de poussière. Ils ne peuvent pas dormir. Ils ne peuvent pas se reposer. Ils sont constamment sous tension. Constamment en alerte. Parce qu’à tout moment, un obus peut tomber. À tout moment, une bombe peut exploser. À tout moment, ils peuvent mourir. C’est psychologiquement épuisant. C’est physiquement éprouvant. C’est humainement insoutenable. Et pourtant, ils tiennent. Ils continuent. Ils survivent. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que c’est leur devoir. Parce que c’est leur pays.
133 bombes planantes. 3 470 attaques d’artillerie. Ces chiffres sont abstraits. Ils ne signifient rien pour la plupart des gens. Mais essayez d’imaginer. Essayez de vous mettre à la place d’un soldat ukrainien qui subit ce bombardement. Qui entend le sifflement des obus. Qui sent la terre trembler sous ses pieds. Qui voit ses camarades mourir. Qui sait que la prochaine bombe pourrait être pour lui. Et qui doit quand même continuer. Qui doit quand même se battre. Qui doit quand même tenir. C’est inhumain. C’est insupportable. Et pourtant, c’est ce qu’ils vivent. Chaque jour. Depuis plus de mille trois cents jours. Comment font-ils ? Comment peuvent-ils tenir ? Je ne sais pas. Mais ils le font. Et c’est pour cela qu’ils sont des héros. Pas parce qu’ils tuent. Mais parce qu’ils survivent. Parce qu’ils résistent. Parce qu’ils refusent de céder.
2 814 drones kamikazes : la nouvelle arme de la terreur
Les Russes ont déployé 2 814 drones kamikazes le 27 novembre. Deux mille huit cent quatorze. C’est un chiffre stupéfiant. Ces drones, principalement des Shahed iraniens et des Lancet russes, sont devenus l’arme privilégiée de l’armée russe. Ils sont bon marché. Ils sont efficaces. Ils sont terrifiants. Ils volent bas. Ils sont difficiles à détecter. Ils peuvent frapper n’importe où. N’importe quand. Ils ciblent les véhicules, les positions d’artillerie, les dépôts de munitions, les postes de commandement. Mais aussi les infrastructures civiles. Les centrales électriques. Les réseaux de chauffage. Les hôpitaux. Tout ce qui peut affaiblir l’Ukraine. Tout ce qui peut démoraliser sa population. Tout ce qui peut forcer le gouvernement ukrainien à négocier. Les Ukrainiens ont développé des moyens de défense. Des systèmes de brouillage électronique. Des canons antiaériens. Des tireurs d’élite qui abattent les drones à la mitrailleuse. Mais 2 814 drones en une journée, c’est trop. Beaucoup trop. Même avec les meilleurs systèmes de défense, certains passent. Et quand ils passent, ils tuent.
La guerre des drones est devenue centrale dans ce conflit. Elle a changé la nature de la guerre. Elle a rendu le champ de bataille transparent. Il n’y a plus de cachette. Plus de refuge. Les drones voient tout. Ils filment tout. Ils transmettent tout en temps réel. Et ensuite, d’autres drones viennent frapper. C’est une guerre nouvelle. Une guerre du 21ème siècle. Une guerre où la technologie joue un rôle aussi important que le courage des soldats. Peut-être même plus important. Parce qu’un soldat courageux sans drone est vulnérable. Mais un soldat avec un drone peut frapper l’ennemi sans être vu. Peut détruire des cibles sans risquer sa vie. Peut gagner des batailles sans perdre d’hommes. C’est l’avenir de la guerre. Et cet avenir est déjà là. En Ukraine. Maintenant. Les deux camps utilisent des drones massivement. Les deux camps innovent. Les deux camps s’adaptent. Et celui qui maîtrisera le mieux cette technologie gagnera la guerre. Pour l’instant, les Russes ont l’avantage du nombre. Mais les Ukrainiens ont l’avantage de l’innovation. Et dans une guerre technologique, l’innovation compte plus que le nombre.
2 814 drones en une journée. C’est presque trois drones par minute. Imaginez. Toutes les vingt secondes, un nouveau drone est lancé. Toutes les vingt secondes, une nouvelle menace apparaît dans le ciel. C’est cauchemardesque. C’est dystopique. C’est la guerre du futur. Et elle est déjà là. Les drones ont changé la guerre. Ils l’ont rendue plus meurtrière. Plus impersonnelle. Plus terrifiante. Parce qu’on ne voit pas l’ennemi. On ne l’entend pas venir. On ne peut pas se battre contre lui. On peut juste attendre. Attendre que le drone passe. Ou qu’il frappe. Et prier pour que ce ne soit pas nous. C’est une guerre de nerfs. Une guerre psychologique. Une guerre où la peur est aussi meurtrière que les armes. Et les Russes le savent. C’est pour cela qu’ils utilisent autant de drones. Pas seulement pour détruire. Mais pour terroriser. Pour briser le moral. Pour forcer l’Ukraine à céder.
Les secteurs secondaires : une guerre totale
Kupiansk, Sloviansk, Kramatorsk : la pression ne faiblit pas
Dans le secteur de Kupiansk, six attaques ennemies ont été enregistrées. Les défenseurs ont repoussé les actions d’assaut russes vers Petropavlivka, Mala Shapkivka, Pishchane et Novoplatonivka. Dans le secteur de Sloviansk, les défenseurs ukrainiens ont stoppé 13 tentatives ennemies d’avancer dans les zones de Yampol, Dronivka, Serebrianka, Vyiimka, Fedorivka et vers Zakytne. Dans le secteur de Kramatorsk, les Forces de défense ont repoussé trois attaques ennemies dans la zone de Chasiv Yar et vers Bondarne. Ces secteurs sont moins actifs que Pokrovsk ou Lyman. Mais ils restent importants. Parce que chaque secteur compte. Parce que si les Russes percent sur un secteur, ils peuvent menacer les autres. Ils peuvent encercler des unités. Ils peuvent couper des lignes de communication. C’est pour cela que les Ukrainiens doivent défendre partout. Sur tous les secteurs. Même les moins actifs. Même les moins médiatisés.
La guerre en Ukraine n’est pas une guerre de fronts. C’est une guerre de secteurs. Des dizaines de secteurs. Chacun avec ses propres batailles. Ses propres enjeux. Ses propres héros. Et ses propres morts. Les médias se concentrent sur quelques secteurs. Sur quelques batailles. Sur quelques villes. Mais la réalité est bien plus complexe. La réalité, c’est que la guerre fait rage sur des centaines de kilomètres. Que des milliers de soldats se battent dans des dizaines de secteurs différents. Que chaque jour, des centaines d’affrontements ont lieu. Et que chaque affrontement compte. Parce que c’est la somme de tous ces affrontements qui déterminera l’issue de la guerre. Pas une seule bataille. Pas une seule ville. Mais l’ensemble. La capacité de l’Ukraine à tenir sur tous les fronts. À repousser toutes les attaques. À résister à toute la pression. C’est cela qui déterminera si l’Ukraine gagnera ou perdra cette guerre.
Kupiansk, Sloviansk, Kramatorsk. Des noms que j’ai écrits des centaines de fois. Des villes que je connais par cœur sur la carte. Mais que je n’ai jamais vues. Que je ne verrai probablement jamais. Parce que je suis un chroniqueur. Pas un soldat. Je raconte la guerre. Je ne la vis pas. Et parfois, je me sens coupable. Coupable d’écrire sur des choses que je ne vis pas. Coupable de parler de batailles auxquelles je ne participe pas. Coupable de raconter la souffrance de gens que je ne connais pas. Mais c’est mon rôle. C’est mon devoir. Raconter. Témoigner. Faire savoir au monde ce qui se passe en Ukraine. Parce que le monde a tendance à oublier. À se lasser. À passer à autre chose. Mais la guerre continue. Les soldats continuent de se battre. Les civils continuent de souffrir. Et quelqu’un doit le raconter. Quelqu’un doit faire en sorte que le monde n’oublie pas.
Huliaipole, Orikhiv, Dnipro : le front sud tient bon
Dans le secteur de Huliaipole, les forces ukrainiennes ont repoussé 20 attaques ennemies près de Zatyshshia, Solodke, Chervone, et vers Dobropillia, Pryluky, Varvarivka et Huliaipole. Dans le secteur d’Orikhiv, 10 attaques ennemies ont été repoussées vers Mala Tokmachka, Novoandriivka, Stepnohirsk, Prymorske, et dans la zone de Kamianske et Stepove. Dans le secteur du fleuve Dnipro, les Forces de défense ont repoussé une attaque ennemie vers le pont Antonivskyi. Le front sud est plus calme que le front est. Mais il reste actif. Les Russes continuent d’attaquer. Ils continuent de tester les défenses ukrainiennes. Ils continuent de chercher un point faible. Parce que s’ils parviennent à percer dans le sud, ils peuvent menacer Zaporijjia. Ils peuvent couper les lignes de communication entre l’est et l’ouest de l’Ukraine. Ils peuvent isoler les forces ukrainiennes dans le Donbass. C’est pour cela qu’ils continuent d’attaquer. Même si les attaques sont moins nombreuses. Même si elles sont moins intenses. Elles restent dangereuses.
Le pont Antonivskyi est un point stratégique. Il traverse le Dnipro près de Kherson. Les Ukrainiens l’ont détruit en 2022 pour empêcher les Russes de l’utiliser. Mais les Russes continuent d’essayer de le reprendre. Ou de construire un nouveau pont. Parce que sans pont, ils ne peuvent pas ravitailler efficacement leurs forces sur la rive ouest du Dnipro. Sans pont, ils ne peuvent pas lancer d’offensive majeure. Alors ils continuent d’essayer. Encore et encore. Et les Ukrainiens continuent de les repousser. Encore et encore. C’est une bataille d’usure. Une bataille de volonté. Une bataille où celui qui abandonnera en premier perdra. Et pour l’instant, personne n’abandonne. Les Russes continuent d’attaquer. Les Ukrainiens continuent de défendre. Et le pont Antonivskyi reste un champ de bataille. Un symbole. Un enjeu. Comme tant d’autres lieux dans cette guerre interminable.
Le front sud. On en parle moins. Parce qu’il est moins actif. Parce que les batailles y sont moins intenses. Parce que les enjeux semblent moins importants. Mais c’est une erreur. Le front sud est tout aussi important que le front est. Parce que si les Russes percent au sud, c’est toute la stratégie ukrainienne qui s’effondre. C’est tout le front est qui devient vulnérable. C’est toute l’Ukraine qui est menacée. Alors les soldats qui défendent le front sud méritent la même reconnaissance que ceux qui défendent Pokrovsk ou Lyman. Ils méritent la même attention. Le même respect. Parce qu’ils font le même travail. Ils affrontent le même ennemi. Ils risquent la même mort. Et ils défendent le même pays. Notre pays. Notre liberté. Notre avenir.
La contre-offensive ukrainienne : frapper en profondeur
Les frappes sur les concentrations de troupes russes
Les Ukrainiens ne se contentent pas de défendre. Ils attaquent aussi. Le 27 novembre, les troupes de missiles et l’artillerie des Forces de défense ont frappé une zone de concentration de personnel ennemi. Une seule frappe. Mais une frappe importante. Parce qu’elle montre que les Ukrainiens ne sont pas passifs. Qu’ils ne subissent pas seulement. Qu’ils ripostent. Qu’ils frappent l’ennemi là où ça fait mal. Les concentrations de troupes sont des cibles prioritaires. Parce que c’est là que les Russes rassemblent leurs forces avant une attaque. C’est là qu’ils stockent leurs munitions. C’est là qu’ils établissent leurs postes de commandement. Et c’est là qu’ils sont le plus vulnérables. Parce qu’une seule frappe bien placée peut détruire des dizaines de véhicules, tuer des centaines de soldats, anéantir des stocks entiers de munitions. C’est ce que font les Ukrainiens. Ils surveillent. Ils attendent. Et quand ils repèrent une concentration de troupes, ils frappent. Avec des HIMARS. Avec des missiles Storm Shadow. Avec tout ce qu’ils ont.
Ces frappes sont essentielles. Parce qu’elles perturbent les plans russes. Elles retardent les attaques. Elles forcent les Russes à disperser leurs forces. À être plus prudents. À perdre du temps. Et dans une guerre d’usure, le temps compte. Chaque jour gagné est un jour où l’Ukraine peut se renforcer. Où elle peut recevoir plus d’armes de l’Occident. Où elle peut former plus de soldats. Où elle peut construire plus de fortifications. Chaque jour gagné est un jour où la Russie s’affaiblit. Où elle perd plus d’hommes. Où elle épuise plus de ressources. Où elle se rapproche de l’effondrement. Parce que la Russie ne peut pas continuer indéfiniment. Elle a des limites. Économiques. Militaires. Humaines. Et ces limites se rapprochent. Lentement. Mais sûrement. Les frappes ukrainiennes accélèrent ce processus. Elles rendent la guerre plus coûteuse pour la Russie. Plus difficile. Plus insoutenable. Et un jour, peut-être, Poutine réalisera qu’il ne peut pas gagner. Qu’il doit négocier. Qu’il doit arrêter cette folie.
Une frappe sur une concentration de troupes. Cela semble peu. Comparé aux 247 affrontements. Aux 133 bombes planantes. Aux 3 470 attaques d’artillerie. Mais c’est important. Très important. Parce que c’est une frappe offensive. Pas défensive. C’est l’Ukraine qui prend l’initiative. Qui frappe l’ennemi. Qui lui fait mal. Et cela change tout. Psychologiquement. Stratégiquement. Cela montre que l’Ukraine n’est pas vaincue. Qu’elle n’est pas à bout de forces. Qu’elle peut encore frapper. Encore faire mal. Encore gagner. Et cela, c’est essentiel. Pour le moral des troupes. Pour le soutien de la population. Pour la confiance des alliés. Parce que personne ne veut soutenir un perdant. Tout le monde veut soutenir un gagnant. Et l’Ukraine doit montrer qu’elle peut gagner. Qu’elle va gagner. Malgré tout. Malgré les difficultés. Malgré les pertes. Elle va gagner.
Les secteurs de Kursk et Slobozhanshchyna : la guerre en territoire russe
Dans les secteurs de Slobozhanshchyna du Nord et de Kursk, huit engagements de combat ont eu lieu. L’ennemi a mené cinq frappes aériennes, utilisant 11 bombes aériennes guidées, et a effectué 140 attaques, dont une avec un lance-roquettes multiples. Le secteur de Kursk est particulier. Parce que c’est en territoire russe. Les forces ukrainiennes y ont lancé une offensive en août 2024. Elles ont capturé des dizaines de villages. Elles ont avancé de plusieurs dizaines de kilomètres. Et elles tiennent toujours. Malgré les contre-attaques russes. Malgré la pression. Malgré les pertes. Elles tiennent. Parce que tenir en territoire russe est important. Stratégiquement. Psychologiquement. Politiquement. Cela montre que la Russie n’est pas invincible. Que son territoire n’est pas inviolable. Que l’Ukraine peut frapper au cœur de la Russie. Et cela, c’est humiliant pour Poutine. C’est inacceptable. C’est pourquoi il envoie toujours plus de troupes pour reprendre le secteur de Kursk. Mais il n’y parvient pas. Pas complètement. Les Ukrainiens tiennent toujours.
Le secteur de Slobozhanshchyna du Sud a vu l’ennemi tenter de percer les lignes défensives six fois près de Vovchansk, Ambarne et Dvorichanske. Vovchansk. Encore. Toujours. Cette ville qui refuse de tomber. Cette ville qui résiste depuis 565 jours. Cette ville qui est devenue le symbole de la résistance ukrainienne. Les Russes continuent d’attaquer. Ils continuent d’essayer de la prendre. Mais ils n’y parviennent pas. Parce que les défenseurs ukrainiens tiennent bon. Parce qu’ils refusent de céder. Parce qu’ils savent que chaque jour qu’ils tiennent est une victoire. Une victoire contre Poutine. Une victoire contre l’oppression. Une victoire pour la liberté. Et ces victoires, aussi petites soient-elles, comptent. Elles s’accumulent. Elles s’additionnent. Et un jour, elles feront la différence. Elles permettront à l’Ukraine de gagner cette guerre. Pas en un jour. Pas en une bataille. Mais jour après jour. Bataille après bataille. Victoire après victoire.
Le secteur de Kursk. Une anomalie dans cette guerre. Une offensive ukrainienne en territoire russe. Quelque chose que personne n’aurait imaginé possible il y a quelques années. Mais qui est devenu réalité. Et qui change tout. Parce que cela montre que l’Ukraine n’est pas seulement capable de défendre. Elle est capable d’attaquer. De prendre l’initiative. De frapper l’ennemi chez lui. Et cela, c’est révolutionnaire. Cela change la dynamique de la guerre. Cela force Poutine à disperser ses forces. À défendre son propre territoire. À détourner des ressources du front ukrainien. Et cela donne à l’Ukraine un avantage. Un avantage stratégique. Un avantage psychologique. Un avantage qui pourrait faire la différence. Qui pourrait permettre à l’Ukraine de gagner cette guerre.
Le coût humain : au-delà des statistiques
Les soldats : des hommes, pas des chiffres
247 affrontements. Mais combien d’hommes sont morts ? Combien ont été blessés ? Les rapports ne le disent pas. Ils ne parlent que des affrontements. Des attaques repoussées. Des victoires tactiques. Mais pas des hommes. Pas des vies. Pas des familles brisées. Parce que c’est plus facile ainsi. C’est plus supportable. On peut lire 247 affrontements sans broncher. Mais si on lisait 500 morts, 1 000 blessés, ce serait différent. Ce serait insupportable. Alors on ne le dit pas. On ne le compte pas. On se contente de parler d’affrontements. De batailles. De victoires. Comme si c’était un jeu. Comme si personne ne mourait. Mais des gens meurent. Chaque jour. Chaque heure. Chaque minute. Des soldats ukrainiens qui défendent leur pays. Des soldats russes envoyés au massacre par Poutine. Des civils pris entre deux feux. Tous meurent. Pour rien. Pour une guerre qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Pour l’ego d’un dictateur. Pour des ambitions impériales dépassées.
Derrière chaque affrontement, il y a des hommes. Des jeunes hommes, pour la plupart. Qui auraient dû être en train d’étudier, de travailler, de fonder une famille. Mais qui se retrouvent dans des tranchées. À se battre. À tuer. À mourir. Parce qu’on leur a dit que c’était leur devoir. Parce qu’on leur a dit que c’était nécessaire. Parce qu’on leur a dit qu’ils n’avaient pas le choix. Et peut-être qu’ils n’ont pas le choix. Peut-être que c’est vraiment nécessaire. Peut-être que c’est vraiment leur devoir. Mais cela ne rend pas leur mort moins tragique. Cela ne console pas leurs familles. Cela ne remplit pas le vide qu’ils laissent derrière eux. Chaque soldat mort est une tragédie. Chaque soldat blessé est une vie brisée. Chaque soldat traumatisé est une âme perdue. Et il y en a des milliers. Des dizaines de milliers. Des centaines de milliers. Et personne ne s’en soucie vraiment. Parce que ce sont juste des chiffres. Des statistiques. Des pertes acceptables dans une guerre qui dure trop longtemps.
Je pense à ces soldats. À ces hommes que je ne connais pas. Que je ne connaîtrai jamais. Qui meurent pendant que j’écris ces lignes. Qui se battent pendant que je suis assis confortablement devant mon ordinateur. Et je me sens coupable. Coupable d’être en sécurité pendant qu’ils risquent leur vie. Coupable d’écrire sur leur souffrance sans la vivre. Coupable de transformer leur mort en mots. En phrases. En articles. Mais c’est mon rôle. C’est ce que je peux faire. Raconter. Témoigner. Faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas oublié. Que leur courage soit reconnu. Que leur mort ait un sens. Même si je sais que rien ne peut donner un sens à la mort. Surtout pas une mort à la guerre. Surtout pas une mort pour une cause qui aurait pu être évitée. Si seulement Poutine avait choisi la paix plutôt que la guerre. Si seulement il avait choisi le dialogue plutôt que la violence. Si seulement il avait choisi la vie plutôt que la mort.
Les civils : les victimes oubliées
Mais les soldats ne sont pas les seules victimes. Il y a aussi les civils. Ceux qui vivent dans les zones de combat. Ceux qui subissent les bombardements. Ceux qui voient leurs maisons détruites. Leurs villes rasées. Leurs vies anéanties. Le 27 novembre, l’armée russe a lancé des frappes aériennes sur les zones de Ternuvate, Huliaipole et Hryhorivka dans la région de Zaporijjia, ainsi que sur Prydniprovske dans la région de Kherson. Des villes. Des villages. Des lieux où vivent des civils. Des gens ordinaires. Qui n’ont rien à voir avec la guerre. Qui veulent juste vivre en paix. Mais qui se retrouvent pris au piège. Bombardés. Tués. Pour rien. Parce qu’ils ont le malheur de vivre dans une zone de guerre. Parce qu’ils ont le malheur d’être ukrainiens. Parce qu’ils ont le malheur d’être sur le chemin de l’ambition de Poutine. Combien sont-ils morts ce jour-là ? Combien ont été blessés ? Combien ont perdu leur maison ? Nous ne le savons pas. Les rapports ne le disent pas. Parce que les civils ne comptent pas. Dans les statistiques de guerre. Dans les rapports militaires. Dans les analyses stratégiques. Ils ne comptent pas.
Mais ils devraient compter. Parce que ce sont eux, les vraies victimes de cette guerre. Pas les soldats. Les soldats ont choisi. D’une certaine manière. Ils ont accepté de se battre. Ils ont accepté de risquer leur vie. Mais les civils n’ont rien choisi. Ils n’ont rien accepté. Ils subissent. Ils souffrent. Ils meurent. Sans avoir rien fait. Sans avoir rien demandé. Juste parce qu’ils sont là. Au mauvais endroit. Au mauvais moment. Dans la mauvaise guerre. Et personne ne parle d’eux. Personne ne s’intéresse à eux. Parce qu’ils ne sont pas spectaculaires. Parce que leur mort n’est pas héroïque. Parce que leur souffrance n’est pas glorieuse. Elle est juste tragique. Banale. Ordinaire. Comme la mort de millions de civils dans toutes les guerres de l’histoire. Des victimes collatérales. Des dommages acceptables. Des pertes inévitables. Mais ce ne sont pas des pertes. Ce sont des vies. Des vies qui avaient de la valeur. Des vies qui méritaient d’être vécues. Des vies qui ont été volées. Par la guerre. Par Poutine. Par l’indifférence du monde.
Les civils. Les oubliés de cette guerre. Ceux dont personne ne parle. Ceux qui meurent dans l’ombre. Sans gloire. Sans reconnaissance. Sans même une mention dans les rapports militaires. Ils sont juste des chiffres. Des statistiques. Des victimes collatérales. Mais ils sont bien plus que cela. Ils sont des êtres humains. Avec des rêves. Des espoirs. Des familles. Des vies. Et ces vies ont été détruites. Par une guerre qu’ils n’ont pas voulue. Par un dictateur qu’ils n’ont pas choisi. Par un monde qui les a abandonnés. Parce que le monde s’intéresse aux batailles. Aux stratégies. Aux victoires et aux défaites. Mais pas aux civils. Pas aux victimes. Pas à la souffrance ordinaire de gens ordinaires pris dans une guerre extraordinaire. Et c’est une honte. Une honte pour nous tous. Qui regardons. Qui lisons. Qui savons. Mais qui ne faisons rien.
L’aide occidentale : entre espoir et frustration
Les armes qui arrivent… trop lentement
L’Occident aide l’Ukraine. C’est indéniable. Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, tous ont fourni des milliards de dollars d’aide militaire. Des HIMARS, des missiles Patriot, des chars Leopard, des missiles Storm Shadow, des F-16. Tout ce dont l’Ukraine a besoin pour se défendre. Ou presque. Parce que l’aide arrive toujours trop lentement. Toujours trop peu. Toujours avec des restrictions. Les Ukrainiens demandent des armes depuis des mois. Des années. Et quand elles arrivent enfin, c’est trop tard. Les Russes ont eu le temps de s’adapter. De renforcer leurs défenses. De changer leurs tactiques. Et les armes qui auraient pu faire la différence il y a six mois ne font plus qu’égaliser le rapport de forces. Pas le renverser. Pas donner l’avantage à l’Ukraine. Juste permettre à l’Ukraine de tenir. De survivre. De ne pas perdre. Mais pas de gagner. Parce que pour gagner, il faudrait plus. Beaucoup plus. Et plus vite.
Les restrictions sont aussi un problème. Les Ukrainiens ne peuvent pas utiliser certaines armes pour frapper en profondeur en territoire russe. Ils ne peuvent pas cibler certaines installations. Ils ne peuvent pas mener certaines opérations. Parce que l’Occident a peur. Peur d’une escalade. Peur d’une réaction russe. Peur d’une guerre nucléaire. Et cette peur est compréhensible. Mais elle est aussi paralysante. Parce qu’elle empêche l’Ukraine de gagner. Elle force l’Ukraine à se battre avec une main attachée dans le dos. À défendre sans pouvoir vraiment attaquer. À survivre sans pouvoir vraiment vaincre. Et pendant ce temps, les Russes n’ont aucune restriction. Ils bombardent les villes ukrainiennes. Ils ciblent les infrastructures civiles. Ils tuent des civils. Sans conséquence. Sans punition. Parce que personne n’ose les arrêter. Personne n’ose vraiment les affronter. Par peur. Par calcul. Par lâcheté. Et cette lâcheté coûte des vies. Des vies ukrainiennes. Des vies qui auraient pu être sauvées si l’Occident avait eu le courage de faire ce qu’il faut. De donner à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin. Sans restriction. Sans délai. Sans hésitation.
L’aide occidentale. Un sujet qui me met en colère. Parce que c’est trop peu. Trop tard. Trop lent. L’Occident donne des armes à l’Ukraine. Mais pas assez. Pas assez vite. Pas les bonnes. Et avec trop de restrictions. Comme si on voulait que l’Ukraine survive. Mais pas qu’elle gagne. Comme si on voulait affaiblir la Russie. Mais pas la vaincre. Comme si on jouait un jeu. Un jeu géopolitique. Où l’Ukraine n’est qu’un pion. Un pion qu’on sacrifie pour affaiblir l’adversaire. Mais sans prendre de risque. Sans s’engager vraiment. Sans faire ce qu’il faut pour gagner. Et pendant ce temps, des Ukrainiens meurent. Chaque jour. Parce qu’ils n’ont pas les armes dont ils ont besoin. Parce qu’ils ne peuvent pas frapper l’ennemi là où ça fait mal. Parce que l’Occident a peur. Et cette peur tue. Elle tue des Ukrainiens. Elle tue notre crédibilité. Elle tue nos valeurs. Parce que si nous ne sommes pas prêts à défendre la liberté. À défendre la démocratie. À défendre le droit international. Alors à quoi servons-nous ?
La fatigue de la guerre : un danger mortel
Mais le plus grand danger pour l’Ukraine n’est peut-être pas le manque d’armes. C’est la fatigue de la guerre. La lassitude. L’indifférence. Le monde se lasse de cette guerre. Les médias en parlent de moins en moins. Les gens s’y intéressent de moins en moins. Les politiciens en font de moins en moins une priorité. Parce que la guerre dure trop longtemps. Parce qu’elle coûte trop cher. Parce qu’elle n’a pas de fin en vue. Et quand le monde se lasse, l’aide diminue. Les promesses ne sont pas tenues. Les engagements sont oubliés. Et l’Ukraine se retrouve seule. Face à la Russie. Face à Poutine. Face à une machine de guerre qui ne se lasse jamais. Qui ne s’arrête jamais. Qui continue. Encore et encore. Jusqu’à ce que l’Ukraine cède. Ou jusqu’à ce qu’elle soit détruite. C’est le pari de Poutine. Que le monde se lassera avant lui. Que l’Occident abandonnera l’Ukraine avant qu’il n’abandonne sa guerre. Et malheureusement, il pourrait avoir raison.
La fatigue de la guerre est déjà visible. Aux États-Unis, le soutien à l’Ukraine diminue. Les Républicains bloquent l’aide. Ils remettent en question les dépenses. Ils demandent des comptes. En Europe, c’est pareil. Les gouvernements hésitent. Les populations protestent. Les économies souffrent. Et l’aide à l’Ukraine devient un sujet de débat. Un sujet de controverse. Un sujet qui divise. Alors qu’elle devrait unir. Parce que l’Ukraine ne se bat pas seulement pour elle-même. Elle se bat pour nous tous. Pour l’Europe. Pour l’Occident. Pour les valeurs que nous prétendons défendre. La liberté. La démocratie. Le droit international. Si l’Ukraine tombe, c’est tout cela qui tombe avec elle. C’est le message que nous envoyons au monde : que l’agression paie. Que la force prime sur le droit. Que les dictateurs peuvent faire ce qu’ils veulent. Et ce message, nous ne pouvons pas nous permettre de l’envoyer. Parce qu’il nous reviendra en pleine face. Tôt ou tard. D’une manière ou d’une autre.
La fatigue de la guerre. Je la sens. Je la vois. Je la lis dans les commentaires. Dans les réactions. Dans l’indifférence croissante. Les gens en ont marre. Marre d’entendre parler de l’Ukraine. Marre de voir des images de guerre. Marre de payer pour une guerre qui n’est pas la leur. Et je les comprends. Vraiment. Parce que c’est épuisant. Émotionnellement. Psychologiquement. Financièrement. Mais nous ne pouvons pas nous lasser. Nous ne pouvons pas abandonner. Parce que si nous le faisons, l’Ukraine perdra. Et si l’Ukraine perd, nous perdrons tous. Parce que Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine. Il continuera. Il attaquera d’autres pays. Il menacera d’autres nations. Il détruira l’ordre international que nous avons construit après la Seconde Guerre mondiale. Et nous devrons nous battre. Tôt ou tard. Contre lui. Contre sa folie. Contre son ambition. Alors autant le faire maintenant. En soutenant l’Ukraine. En lui donnant les moyens de gagner. Avant qu’il ne soit trop tard.
Conclusion
247 affrontements en une seule journée. 59 assauts repoussés rien que dans le secteur de Pokrovsk. 133 bombes planantes larguées. 3 470 attaques d’artillerie. 2 814 drones kamikazes déployés. Des chiffres. Toujours des chiffres. Mais derrière ces chiffres, il y a une réalité. Une réalité terrible. Une réalité que nous ne pouvons pas ignorer. L’Ukraine se bat. Chaque jour. Chaque heure. Chaque minute. Elle se bat pour sa survie. Pour sa liberté. Pour son avenir. Et elle tient. Malgré la pression. Malgré l’épuisement. Malgré les pertes. Elle tient. Parce qu’elle n’a pas le choix. Parce que céder signifierait disparaître. Être absorbée par la Russie. Perdre son identité. Perdre sa liberté. Perdre tout ce qui fait d’elle une nation. Et cela, les Ukrainiens ne peuvent pas l’accepter. Alors ils continuent. Ils se battent. Ils résistent. Contre vents et marées. Contre un ennemi supérieur en nombre. Contre une machine de guerre qui semble inépuisable.
247 affrontements. Je relis ce chiffre et je réalise l’ampleur de ce qui se passe. 247 fois en une journée, des hommes se sont entretués. 247 fois, la guerre a montré son visage hideux. 247 fois, l’humanité a montré sa capacité à se détruire elle-même. Et demain, ce sera pareil. Et après-demain aussi. Jusqu’à ce que quelque chose change. Jusqu’à ce que quelqu’un dise stop. Jusqu’à ce que Poutine réalise qu’il ne peut pas gagner. Ou jusqu’à ce que le monde réalise qu’il doit faire plus. Beaucoup plus. Pour aider l’Ukraine. Pour arrêter cette folie. Pour mettre fin à cette guerre qui dure trop longtemps. Qui coûte trop de vies. Qui détruit trop de choses. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Nous ne pouvons pas accepter que 247 affrontements en une journée deviennent la norme. Nous ne pouvons pas nous habituer à cette horreur. Nous devons agir. Maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard. Avant que l’Ukraine ne s’effondre. Avant que Poutine ne gagne. Avant que le monde ne sombre dans le chaos.
247 affrontements en 24 heures : l’Ukraine saigne mais ne plie pas
Sources consultées : État-major des Forces armées ukrainiennes (Facebook, 28 novembre 2025, rapport du 27 novembre 2025), Ukrinform (28 novembre 2025), Institute for the Study of War – ISW (rapports de novembre 2025), Reuters (27 novembre 2025), ABC News (novembre 2025), The Washington Post (25 novembre 2025), Al Jazeera (27 novembre 2025), RBC Ukraine (27 novembre 2025), UNN (novembre 2025).