La ville qui dévore les armées russes
Pokrovsk. Un nom qui résonne désormais comme un symbole. Un symbole de l’acharnement russe, de la résistance ukrainienne, et surtout, de l’horreur absolue de cette guerre. Cette ville de l’oblast de Donetsk, autrefois un centre logistique important, est devenue le théâtre des combats les plus sanglants de ces derniers mois. C’est là que la majorité des 25 500 soldats russes sont morts en octobre et novembre. C’est là que les forces russes lancent assaut après assaut, jour après jour, nuit après nuit, sans répit, sans pitié, sans stratégie apparente autre que submerger les défenses ukrainiennes par le nombre. En quelques jours récents, les Russes ont lancé 220 assauts sur le front de Pokrovsk. 220. Avec des équipements lourds, des chars, des véhicules blindés, de l’artillerie. Et à chaque fois, ils se heurtent à une défense ukrainienne déterminée, bien préparée, qui transforme chaque rue en piège mortel.
Zelensky l’a confirmé : 314 soldats russes ont été identifiés à l’intérieur de la ville. Mais ce chiffre ne représente qu’une fraction du groupement ennemi total dans la zone. Les Russes ont déployé des forces massives autour de Pokrovsk, peut-être 170 000 soldats selon certaines estimations. Plus que la plupart des armées européennes. Tout ça pour prendre une seule ville. Une ville qui, stratégiquement, ouvre la porte vers le reste du Donbass. Une ville que Moscou veut à tout prix, parce que sa chute serait une victoire symbolique majeure après des mois d’échecs. Mais les Ukrainiens tiennent. Ils tiennent malgré les bombardements incessants, malgré les assauts répétés, malgré l’épuisement. Et chaque jour qui passe, les Russes paient le prix du sang.
Les tactiques suicidaires de l’armée russe
Comment expliquer de telles pertes ? Comment une armée peut-elle perdre plus de 1 000 hommes par jour et continuer à attaquer ? La réponse est simple et terrifiante : les tactiques russes sont devenues suicidaires. Les commandants russes envoient des vagues d’infanterie à l’assaut, souvent sans soutien adéquat, sans coordination, sans plan autre que « avancer coûte que coûte ». Les soldats russes avancent à découvert, sous le feu de l’artillerie ukrainienne, sous les frappes de drones, sous les tirs de mitrailleuses. Beaucoup meurent avant même d’atteindre les lignes ukrainiennes. Ceux qui survivent se retrouvent piégés dans des combats urbains brutaux, rue par rue, maison par maison, où chaque coin peut cacher une embuscade.
Les observateurs militaires ukrainiens rapportent que les Russes utilisent une tactique particulièrement cynique : ils envoient d’abord des recrues mal entraînées, fraîchement mobilisées, dans la première vague d’assaut. Ces hommes servent essentiellement de chair à canon, destinés à épuiser les munitions ukrainiennes et à révéler les positions défensives. Puis, dans une deuxième vague, arrivent des soldats mieux entraînés, censés exploiter les faiblesses identifiées. Mais même cette tactique échoue face à la défense ukrainienne. Les drones FPV ukrainiens traquent les colonnes russes, l’artillerie frappe avec précision, les tireurs d’élite éliminent les cibles isolées. Le résultat ? Des pertes massives, pour des gains territoriaux minimes. Quelques rues prises, quelques bâtiments capturés. Rien qui justifie un tel sacrifice humain.
Il y a quelque chose de profondément choquant dans ces tactiques. Envoyer des hommes mal entraînés au casse-pipe, sachant pertinemment qu’ils vont mourir, juste pour fatiguer l’ennemi. C’est du cynisme à l’état pur. C’est traiter les êtres humains comme du matériel jetable. Et le pire, c’est que ça ne marche même pas. Les Russes continuent de perdre des milliers d’hommes, et Pokrovsk tient toujours. Combien de morts faudra-t-il encore avant que quelqu’un à Moscou se réveille et réalise que cette stratégie est un échec total ?
Section 3 : l'équipement détruit, une saignée sans précédent
Des chars par milliers réduits en ferraille
Les pertes humaines sont catastrophiques, mais les pertes matérielles le sont tout autant. 11 380 chars russes détruits depuis le début de la guerre. Onze mille. C’est plus que le nombre total de chars que possèdent la plupart des pays européens. Chaque char coûte des millions de dollars, nécessite des mois de production, et surtout, nécessite un équipage formé. Quand un char explose, ce ne sont pas seulement quelques tonnes d’acier qui partent en fumée. Ce sont trois ou quatre hommes qui meurent, souvent brûlés vifs, piégés dans leur véhicule. C’est une capacité opérationnelle qui disparaît. C’est une ressource qui ne pourra jamais être remplacée, parce que la Russie n’a plus les moyens de produire des chars au rythme où elle les perd.
Et ce n’est pas tout. 23 643 véhicules blindés de combat détruits. Des BMP, des BTR, des véhicules de transport de troupes. Chacun transportait entre six et douze soldats. Faites le calcul. Des dizaines de milliers d’hommes sont morts dans ces véhicules, frappés par des missiles antichars, des drones FPV, des mines. 34 730 systèmes d’artillerie anéantis. L’artillerie, c’est l’arme reine de cette guerre. C’est ce qui cause le plus de pertes. Et les Russes en ont perdu plus de 34 000. Comment une armée peut-elle continuer à se battre après avoir perdu autant de matériel ? La réponse : en puisant dans ses réserves soviétiques, en sortant des chars T-55 des années 1950 des hangars, en envoyant au front du matériel obsolète qui n’a aucune chance face aux armes modernes ukrainiennes.
La guerre aérienne et les drones, un désastre russe
430 avions et 347 hélicoptères russes abattus depuis le début de la guerre. Chaque avion perdu, c’est un pilote formé pendant des années qui meurt ou est capturé. Chaque hélicoptère détruit, c’est une capacité de transport ou d’appui-feu qui disparaît. Mais le plus impressionnant, c’est le nombre de drones perdus : 85 237. Quatre-vingt-cinq mille. Dont 63 rien que le 28 novembre. Les Russes utilisent massivement les drones, notamment les Shahed iraniens et les Geran de fabrication russe, pour frapper les infrastructures ukrainiennes. Mais les Ukrainiens ont développé des systèmes de défense efficaces, notamment des drones intercepteurs comme le Sting, qui peuvent abattre les drones russes en plein vol.
Le 30 novembre, les forces ukrainiennes ont réussi pour la première fois à utiliser le drone intercepteur Sting pour abattre plusieurs drones Geran-3 à propulsion par réacteur. Ces drones sont plus rapides que les Geran classiques, plus difficiles à intercepter. Mais les Ukrainiens ont adapté leur technologie, augmenté la vitesse de leurs intercepteurs, et maintenant, même les drones les plus avancés russes ne sont plus en sécurité. C’est une course technologique permanente, où chaque innovation est rapidement contrée par l’adversaire. Mais pour l’instant, les Ukrainiens semblent avoir l’avantage. Leurs taux d’interception atteignent 60 à 90% selon les types de drones. Les Russes peuvent lancer des centaines de drones par nuit, la majorité sera abattue avant d’atteindre sa cible.
Ces chiffres de matériel détruit sont vertigineux. Mais ce qui me frappe le plus, c’est l’absurdité de tout ça. Des milliards de dollars de matériel réduits en cendres. Des ressources qui auraient pu servir à construire des écoles, des hôpitaux, des routes. Gaspillées. Détruites. Pour rien. Parce qu’au final, malgré toutes ces pertes, la Russie n’a pas gagné. Elle n’a pas pris Pokrovsk. Elle n’a pas brisé la résistance ukrainienne. Elle a juste accumulé les cadavres et les épaves.
Section 4 : le coût humain impossible à cacher
Plus d’un million de pertes russes depuis 2022
Revenons aux chiffres humains. 1 170 790 soldats russes perdus depuis février 2022. Plus d’un million. Ce chiffre inclut les morts, les blessés graves, les disparus, les prisonniers. C’est l’équivalent de plusieurs armées entières anéanties. Pour mettre ça en perspective : l’armée française compte environ 200 000 soldats. L’armée britannique, environ 150 000. L’armée allemande, environ 180 000. La Russie a perdu l’équivalent de cinq ou six armées européennes complètes. Et elle continue. Parce que Poutine refuse d’admettre l’échec. Parce que le Kremlin a transformé cette guerre en question de survie du régime. Parce que reculer maintenant serait admettre que toutes ces morts ont été vaines.
Mais ces chiffres, Moscou les nie. Officiellement, la Russie n’a publié aucun bilan de ses pertes depuis septembre 2022, quand elle avait reconnu 5 937 morts. Depuis, silence radio. Le Kremlin prétend que tout va bien, que l’armée russe avance, que la victoire est proche. Mais les familles russes, elles, savent. Elles reçoivent les cercueils. Elles enterrent leurs fils, leurs maris, leurs pères. Elles voient les villages se vider de leurs hommes jeunes. Elles entendent les histoires de ceux qui reviennent, traumatisés, mutilés, brisés. Le silence officiel ne peut pas cacher l’ampleur du désastre. Les réseaux sociaux russes sont remplis de témoignages de familles qui cherchent des nouvelles de leurs proches disparus. De mères qui supplient les autorités de leur dire où est leur fils. De veuves qui demandent pourquoi leur mari est mort.
Les pertes quotidiennes qui s’accélèrent
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est l’accélération des pertes. En octobre et novembre 2025, les Russes ont perdu en moyenne plus de 400 soldats par jour. Certains jours, c’est le double. Le 28 novembre, 1 100 soldats en 24 heures. Le lendemain, probablement autant. À ce rythme, la Russie perd l’équivalent d’une brigade entière chaque semaine. Une division chaque mois. C’est insoutenable. Même pour un pays de 144 millions d’habitants comme la Russie. Parce que ces pertes ne sont pas réparties uniformément. Elles touchent principalement les régions pauvres, les minorités ethniques, les zones rurales. Les grandes villes comme Moscou et Saint-Pétersbourg sont relativement épargnées. Mais dans les régions reculées de Sibérie, du Caucase, de l’Oural, des villages entiers ont perdu tous leurs hommes en âge de combattre.
Et le pire, c’est que ces pertes ne servent à rien. Les gains territoriaux russes sont minimes. Quelques kilomètres carrés par mois, au prix de milliers de vies. Pokrovsk résiste toujours. Kupiansk n’est pas tombée. Kharkiv est hors de portée. Les objectifs stratégiques russes sont aussi lointains qu’au début de la guerre. La seule différence, c’est le nombre de morts. Et ce nombre ne cesse d’augmenter. Parce que Poutine a décidé que cette guerre devait être gagnée, quel qu’en soit le prix. Et le prix, ce sont des dizaines de milliers de vies russes sacrifiées sur l’autel de son orgueil démesuré.
Je pense à ces familles russes qui attendent des nouvelles. Qui espèrent encore que leur fils, leur mari, leur père va revenir. Et puis un jour, un officier frappe à la porte. Ou pire, personne ne vient. Juste le silence. L’absence. Le vide. Et elles comprennent. Il ne reviendra pas. Il est mort quelque part en Ukraine, dans un champ boueux, sous les bombes, loin de chez lui. Pour rien. Absolument rien. Parce que cette guerre n’a aucun sens. Elle n’en a jamais eu.
Section 5 : les secteurs les plus meurtriers du front
Pokrovsk, l’épicentre de la mort
Si on devait désigner un seul endroit comme le plus meurtrier de cette guerre en ce moment, ce serait sans hésitation Pokrovsk. Cette ville de l’oblast de Donetsk est devenue un véritable cimetière à ciel ouvert. Les Russes y lancent des assauts quotidiens, parfois plusieurs par jour, avec des effectifs massifs. 220 assauts en quelques jours. Chaque assaut coûte des dizaines, parfois des centaines de vies. Les Ukrainiens ont transformé la ville en forteresse. Chaque rue est minée, chaque bâtiment est fortifié, chaque position est couverte par des drones et de l’artillerie. Les Russes avancent dans un labyrinthe mortel où chaque pas peut être le dernier.
Les observateurs militaires rapportent que les combats à Pokrovsk sont d’une brutalité inouïe. Les Russes utilisent des chars, des véhicules blindés, de l’artillerie lourde. Ils bombardent la ville jour et nuit, essayant de briser la résistance ukrainienne par la force brute. Mais ça ne marche pas. Les Ukrainiens tiennent. Ils contre-attaquent. Ils reprennent des positions perdues. Selon Zelensky, les forces ukrainiennes ont même réussi à repousser les Russes de certains quartiers, notamment à Rodynske, au sud de Pokrovsk. Les Russes contrôlent peut-être la moitié de la ville, mais c’est un contrôle précaire, contesté, qui pourrait s’effondrer à tout moment si les Ukrainiens lancent une contre-offensive majeure.
Kupiansk, l’autre bataille sanglante
Mais Pokrovsk n’est pas le seul secteur meurtrier. Kupiansk, dans l’oblast de Kharkiv, est également le théâtre de combats acharnés. Les Russes essaient de prendre cette ville depuis des mois. Ils ont réussi à s’infiltrer dans certains quartiers, mais ils n’ont pas pu consolider leurs gains. Les Ukrainiens ont créé un Groupe de forces conjointes spécialement pour défendre et reprendre Kupiansk. Ce groupe rassemble les meilleures unités ukrainiennes, les plus expérimentées, les plus motivées. Et elles font un travail remarquable. Les Russes perdent des centaines d’hommes chaque semaine à Kupiansk, pour des gains territoriaux quasi nuls.
Le problème pour les Russes, c’est la rivière Oskil. Cette rivière coupe la ville en deux, et les Russes doivent la traverser pour ravitailler leurs troupes. Mais chaque convoi qui tente la traversée est une cible pour les drones ukrainiens. Chaque pont, chaque gué est surveillé, miné, couvert par l’artillerie. Les Russes ont réussi à établir une tête de pont sur la rive droite, mais cette position est précaire. Les soldats russes qui s’y trouvent sont isolés, coupés de leurs bases, incapables de recevoir des renforts adéquats. Et les Ukrainiens préparent une contre-offensive pour les éliminer. Si elle réussit, les Russes pourraient se retrouver piégés dans la ville qu’ils prétendent avoir conquise.
Pokrovsk, Kupiansk, et combien d’autres noms vont s’ajouter à cette liste macabre ? Combien d’autres villes vont devenir des symboles de cette guerre absurde ? Chaque nom représente des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés, des centaines de milliers de vies brisées. Et pour quoi ? Pour satisfaire l’ego d’un dictateur qui refuse d’admettre qu’il a perdu ? C’est insupportable.
Section 6 : les tactiques russes, entre désespoir et folie
Les assauts frontaux suicidaires
Comment expliquer de telles pertes ? La réponse tient en un mot : tactiques. Ou plutôt, l’absence de tactiques intelligentes. Les commandants russes semblent avoir abandonné toute forme de stratégie sophistiquée au profit d’assauts frontaux massifs. Ils envoient des vagues d’infanterie à l’assaut des positions ukrainiennes, souvent sans soutien aérien adéquat, sans coordination entre les unités, sans plan autre que « avancer coûte que coûte ». C’est du First World War à l’ère moderne. Des hommes qui avancent à découvert, sous le feu ennemi, espérant submerger les défenses par le nombre. Sauf que ça ne marche pas. Pas contre une armée moderne équipée de drones, d’artillerie de précision, et de systèmes antichars.
Les drones FPV ukrainiens sont devenus le cauchemar des soldats russes. Ces petits drones, pilotés à distance, peuvent frapper avec une précision chirurgicale. Ils traquent les colonnes russes, identifient les véhicules, et frappent. Un drone, une cible. C’est simple, efficace, et terriblement meurtrier. Les Russes ont essayé de développer des contre-mesures, des systèmes de brouillage, des drones intercepteurs. Mais les Ukrainiens adaptent constamment leurs tactiques. Ils utilisent des fréquences différentes, des trajectoires imprévisibles, des essaims de drones qui saturent les défenses russes. Le résultat ? Des pertes massives de matériel et d’hommes russes.
La chair à canon, une stratégie délibérée
Mais le plus choquant, c’est la façon dont les Russes utilisent leurs propres soldats. Les recrues fraîchement mobilisées, souvent mal entraînées, mal équipées, sont envoyées en première ligne. Leur rôle ? Servir de chair à canon. Épuiser les munitions ukrainiennes. Révéler les positions défensives. Ils savent qu’ils vont mourir. Leurs commandants le savent aussi. Mais ils les envoient quand même. Parce que dans la logique tordue du commandement russe, ces vies ne valent rien. Ce sont des pions sacrifiables. Derrière eux, dans une deuxième vague, arrivent des soldats mieux entraînés, censés exploiter les faiblesses identifiées par les premiers. Mais même cette tactique échoue. Parce que les Ukrainiens ne tombent pas dans le piège. Ils économisent leurs munitions, ils frappent avec précision, ils ciblent les menaces réelles.
Cette approche cynique a un coût humain terrible. Les soldats russes le savent. Ils voient leurs camarades mourir par dizaines, par centaines. Ils comprennent qu’ils sont considérés comme jetables. Et ça mine le moral. Les témoignages de prisonniers de guerre russes sont édifiants. Beaucoup disent qu’on leur a menti. Qu’on leur a promis une guerre facile, une victoire rapide. Au lieu de ça, ils se retrouvent dans un enfer de feu et d’acier, où la mort peut venir à tout moment, de n’importe où. Certains se rendent dès qu’ils en ont l’occasion. D’autres désertent. Mais la plupart n’ont pas le choix. Ils avancent, parce que refuser signifie être abattu par leurs propres officiers.
Il y a quelque chose de profondément inhumain dans cette façon de faire la guerre. Traiter les soldats comme du matériel jetable, les envoyer au casse-pipe en sachant qu’ils vont mourir, juste pour gagner quelques mètres de terrain. C’est du mépris absolu pour la vie humaine. Et le pire, c’est que ça ne marche même pas. Les Russes continuent de perdre, et les morts s’accumulent. Combien faudra-t-il encore de cadavres avant que quelqu’un à Moscou se réveille ?
Section 7 : l'impact sur le moral des troupes russes
La désillusion des soldats sur le terrain
Le moral des troupes russes est au plus bas. Comment pourrait-il en être autrement ? Quand on voit ses camarades mourir par centaines, quand on réalise qu’on a été envoyé dans une guerre qu’on ne peut pas gagner, quand on comprend que les promesses de victoire rapide n’étaient que des mensonges, le moral s’effondre. Les témoignages de soldats russes capturés ou qui ont réussi à fuir sont unanimes : la situation sur le terrain est catastrophique. Les unités sont sous-équipées, mal ravitaillées, épuisées. Les officiers sont incompétents ou corrompus. Les ordres sont contradictoires. Et surtout, personne ne semble avoir de plan cohérent pour gagner cette guerre.
Les milblogueurs russes, ces commentateurs militaires pro-Kremlin qui suivent la guerre de près, commencent eux-mêmes à exprimer des doutes. L’un d’eux a récemment écrit que la couverture médiatique russe de la guerre ressemble à « des absurdités joyeusement idiotes, roses et complaisantes » qui ne servent pas l’effort de guerre. Il a ajouté que ces récits de victoire imminente créent une fausse perception domestique selon laquelle la société russe n’a plus besoin de soutenir urgemment l’effort de guerre. C’est un aveu remarquable venant d’un partisan du régime. Même les plus fervents supporters de Poutine commencent à réaliser que la propagande officielle est déconnectée de la réalité.
Les problèmes de recrutement et de rétention
La Russie fait face à un problème majeur : elle n’arrive plus à recruter suffisamment de soldats pour compenser ses pertes. La campagne de recrutement volontaire ne génère pas assez de forces pour démobiliser le personnel mobilisé de force en septembre 2022. Ces hommes, appelés sous les drapeaux il y a plus de trois ans, sont épuisés. Beaucoup veulent rentrer chez eux. Mais le Kremlin ne peut pas les laisser partir, parce qu’il n’a personne pour les remplacer. Alors ils restent, mois après mois, année après année, dans un enfer sans fin.
Le problème est aggravé par le fait que la Russie manque cruellement d’officiers compétents. Beaucoup ont été tués au combat. D’autres ont démissionné, refusant de participer à ce qu’ils considèrent comme un massacre inutile. Ceux qui restent sont souvent dépassés, incapables de gérer des unités de plus en plus grandes avec des ressources de plus en plus limitées. Le résultat ? Des erreurs tactiques, des ordres mal exécutés, des pertes évitables. Et un moral qui continue de chuter. Les soldats russes savent qu’ils sont mal commandés. Ils savent que leurs chances de survie diminuent chaque jour. Et ils savent que personne à Moscou ne se soucie vraiment de leur sort.
Je pense à ces soldats russes, coincés dans cette guerre qu’ils n’ont pas choisie. Beaucoup ont été mobilisés de force. Beaucoup viennent de régions pauvres où refuser signifiait la prison ou pire. Ils ne sont pas tous des monstres. Certains sont juste des victimes d’un système qui les broie. Ça ne les excuse pas des crimes qu’ils commettent. Mais ça rend leur situation encore plus tragique. Ils sont à la fois bourreaux et victimes. Et ils continuent de mourir, jour après jour, pour rien.
Section 8 : les conséquences économiques pour la Russie
Le coût financier astronomique de la guerre
Les pertes humaines et matérielles ont un coût économique colossal. Chaque soldat tué représente une perte de capital humain. Chaque char détruit coûte des millions de dollars à remplacer. Chaque missile tiré, chaque obus lancé, chaque drone perdu, tout ça a un prix. Et la Russie paie ce prix depuis bientôt quatre ans. Le budget militaire russe pour 2026 atteint des niveaux records. Une part croissante du PIB est consacrée à la défense, au détriment de tout le reste. Les infrastructures civiles se dégradent. Les services publics sont sous-financés. Les retraites et les salaires stagnent. Mais l’argent continue de couler vers la machine de guerre.
Et ce n’est pas seulement le coût direct de la guerre. C’est aussi le coût des sanctions occidentales, qui ont coupé la Russie de nombreux marchés et technologies. C’est le coût de la fuite des cerveaux, avec des centaines de milliers de Russes qualifiés qui ont quitté le pays depuis 2022. C’est le coût de l’isolement international, qui rend difficile l’accès aux pièces détachées, aux technologies avancées, aux investissements étrangers. La Russie est en train de dilapider son avenir pour financer une guerre qu’elle ne peut pas gagner. Et le pire, c’est que le régime de Poutine ne semble pas s’en soucier. Tant que le pouvoir reste entre ses mains, peu importe le prix que le pays doit payer.
L’impact sur la société russe
Mais au-delà des chiffres économiques, il y a l’impact sur la société russe elle-même. Des centaines de milliers de familles ont perdu un proche. Des millions de Russes vivent dans la peur que leur fils, leur mari, leur père soit le prochain à recevoir un ordre de mobilisation. Les villages se vident de leurs hommes jeunes. Les femmes doivent élever seules leurs enfants. Les orphelins se comptent par dizaines de milliers. Et tout ça pour quoi ? Pour une guerre que la plupart des Russes ne comprennent pas, ne soutiennent pas vraiment, mais qu’ils ne peuvent pas arrêter.
Le Kremlin essaie de maintenir l’illusion que tout va bien. La propagande d’État martèle que la Russie est en train de gagner, que la victoire est proche, que les sacrifices en valent la peine. Mais de plus en plus de Russes commencent à douter. Ils voient les cercueils revenir. Ils entendent les histoires de ceux qui sont revenus du front. Ils constatent que la guerre s’éternise, que les promesses de victoire rapide n’étaient que des mensonges. Et ils se demandent : jusqu’à quand ? Combien de morts encore ? Combien de sacrifices ? Et surtout : pour quoi ? Parce que personne, pas même le Kremlin, ne semble capable d’expliquer clairement pourquoi cette guerre doit continuer.
La Russie est en train de se détruire de l’intérieur. Pas à cause de l’Ukraine. Pas à cause de l’Occident. Mais à cause de ses propres choix. À cause d’un régime qui a décidé que la guerre était plus importante que le bien-être de son peuple. À cause d’un dictateur qui préfère sacrifier des centaines de milliers de vies plutôt que d’admettre qu’il a eu tort. C’est une tragédie. Une tragédie qui aurait pu être évitée. Qui pourrait encore être arrêtée. Mais qui continue, jour après jour, parce que personne n’a le courage de dire stop.
Section 9 : la propagande russe face aux chiffres
Le silence officiel de Moscou
Depuis septembre 2022, le Kremlin n’a publié aucun chiffre officiel sur ses pertes militaires. Le dernier bilan reconnu par Moscou faisait état de 5 937 soldats tués. C’était il y a plus de trois ans. Depuis, silence total. Pas de mise à jour, pas de communiqué, pas de transparence. Pourquoi ? Parce que les vrais chiffres sont tellement catastrophiques que les révéler provoquerait un choc dans la société russe. Comment expliquer à la population qu’on a perdu plus d’un million de soldats ? Comment justifier un tel sacrifice ? Comment maintenir l’illusion de la victoire quand les pertes sont si massives ?
Alors le Kremlin ment. Il cache. Il manipule. La propagande d’État présente une réalité alternative où la Russie gagne sur tous les fronts, où l’armée russe avance inexorablement, où la victoire est imminente. Les médias russes montrent des images de soldats souriants, de matériel flambant neuf, de villes « libérées ». Ils ne montrent jamais les cercueils. Jamais les hôpitaux remplis de blessés. Jamais les familles en deuil. Tout ça est censuré, caché, nié. Parce que la vérité est trop dangereuse pour le régime. La vérité, c’est que cette guerre est un désastre. Et le Kremlin ne peut pas se permettre que les Russes le sachent.
Les contradictions des milblogueurs pro-Kremlin
Mais même la propagande la plus sophistiquée ne peut pas cacher complètement la réalité. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Les milblogueurs russes, ces commentateurs militaires pro-Kremlin qui suivent la guerre de près, commencent à contredire la ligne officielle. Pas par opposition au régime, mais parce qu’ils réalisent que les mensonges sont contre-productifs. Un milblogger influent a récemment écrit que les récits de victoire imminente créent une fausse perception que la société russe n’a plus besoin de soutenir l’effort de guerre. Il a ajouté que la Russie continue de faire face à des pénuries de main-d’œuvre et que la campagne de recrutement volontaire ne génère pas suffisamment de forces.
Un autre, Igor Girkin, ancien officier russe et figure ultranationaliste emprisonnée, a publié une lettre dans laquelle il conclut que le Kremlin ne signera aucun accord de paix parce qu’il considère que cela serait désavantageux pour la Russie. Girkin a affirmé que la Russie n’a pas assez de réserves pour exploiter ses avancées tactiques en succès opérationnels. Il a observé que l’offensive russe de six mois sur Kupiansk n’a pas abouti à une « grande victoire » et que les efforts russes pour prendre des objectifs « secondaires » comme Pokrovsk ne seront ni rapides ni décisifs. Ces déclarations venant de partisans du régime sont remarquables. Elles montrent que même les plus fervents supporters de Poutine commencent à réaliser que la propagande officielle est déconnectée de la réalité.
Il y a quelque chose de pathétique dans ces efforts du Kremlin pour cacher la vérité. Comme si on pouvait cacher un million de morts. Comme si les familles n’allaient pas remarquer que leurs fils ne reviennent pas. Comme si les villages n’allaient pas se vider. La vérité finit toujours par émerger. Toujours. Et quand elle le fera, quand les Russes réaliseront l’ampleur du mensonge, la colère sera terrible. Parce qu’on peut tromper les gens un temps. Mais pas éternellement.
Section 10 : comparaison historique des pertes
Pire que l’Afghanistan soviétique
Pour comprendre l’ampleur du désastre, il faut comparer avec d’autres conflits. La guerre d’Afghanistan (1979-1989) a coûté à l’Union soviétique environ 15 000 soldats tués en dix ans. C’était considéré comme un désastre, un traumatisme national qui a contribué à l’effondrement de l’URSS. Eh bien, la Russie a déjà perdu plus de 25 500 soldats tués rien qu’en octobre et novembre 2025. En deux mois. Deux mois. Plus que dix ans en Afghanistan. Et ce ne sont que les pertes confirmées par vidéo. Le total réel est probablement beaucoup plus élevé.
Si on prend les pertes totales depuis 2022, on dépasse largement le million. C’est plus que toutes les guerres que la Russie a menées depuis 1945 combinées. Plus que la Tchétchénie. Plus que la Géorgie. Plus que la Syrie. Plus que tout. C’est une saignée sans précédent dans l’histoire militaire russe moderne. Et elle continue. Chaque jour, des centaines d’hommes meurent. Chaque semaine, des milliers. Chaque mois, des dizaines de milliers. À ce rythme, combien de temps avant que l’armée russe ne s’effondre complètement ? Combien de temps avant que la société russe ne dise stop ?
Les leçons ignorées de l’histoire
L’histoire militaire est remplie d’exemples de guerres qui ont détruit les empires qui les ont menées. La Première Guerre mondiale a détruit l’Empire russe, provoquant la révolution de 1917. La guerre d’Afghanistan a contribué à l’effondrement de l’URSS. Et maintenant, la guerre en Ukraine pourrait bien être le début de la fin pour le régime de Poutine. Parce qu’aucun régime ne peut survivre indéfiniment à de telles pertes. Aucune société ne peut supporter éternellement un tel sacrifice sans se révolter. L’histoire nous enseigne que les guerres longues et coûteuses finissent toujours par se retourner contre ceux qui les mènent.
Mais Poutine semble ignorer ces leçons. Ou peut-être pense-t-il qu’il peut contrôler la situation par la répression et la propagande. Peut-être croit-il vraiment que la Russie peut gagner si elle continue à envoyer toujours plus d’hommes au front. Mais l’histoire suggère le contraire. Les guerres d’usure ne se gagnent pas par la force brute. Elles se gagnent par la résilience, la détermination, et surtout, par le soutien de la population. Et sur ce dernier point, la Russie est en train de perdre. Lentement, mais sûrement. Parce que même la propagande la plus sophistiquée ne peut pas cacher éternellement un million de morts.
L’histoire se répète. Encore et encore. Les dictateurs lancent des guerres qu’ils pensent pouvoir gagner facilement. Et puis la réalité les rattrape. Les pertes s’accumulent. Le moral s’effondre. La société se lasse. Et finalement, le régime tombe. Ça s’est passé avec le tsar en 1917. Ça s’est passé avec l’URSS en 1991. Et ça pourrait bien se passer avec Poutine. La seule question, c’est : combien de morts faudra-t-il encore avant que ça arrive ?
Section 11 : les implications stratégiques
Une armée russe affaiblie pour des décennies
Les pertes massives de la Russie en Ukraine auront des conséquences stratégiques à long terme. Une armée qui perd plus d’un million d’hommes et des dizaines de milliers de véhicules ne se reconstruit pas du jour au lendemain. Ça prend des années, peut-être des décennies. La Russie a épuisé ses réserves soviétiques de matériel. Les chars T-72 et T-80 stockés depuis la Guerre froide ont été sortis des hangars et envoyés au front. Beaucoup ont été détruits. Ceux qui restent sont obsolètes, mal entretenus, incapables de rivaliser avec les systèmes d’armes modernes. Et la Russie n’a plus la capacité industrielle de produire du matériel de remplacement en quantité suffisante.
Mais ce n’est pas seulement le matériel. C’est aussi le capital humain. Les officiers expérimentés, les sous-officiers compétents, les soldats bien entraînés, tous ont été décimés. Ceux qui restent sont épuisés, traumatisés, démoralisés. Former de nouveaux officiers prend des années. Reconstruire une armée professionnelle prend des décennies. Et pendant ce temps, la Russie sera vulnérable. Elle ne pourra plus projeter sa puissance comme avant. Elle ne pourra plus intimider ses voisins. Elle sera affaiblie, diminuée, réduite à un statut de puissance régionale de second rang. C’est l’ironie ultime : Poutine a lancé cette guerre pour restaurer la grandeur de la Russie. Au lieu de ça, il l’a détruite.
L’impact sur l’équilibre géopolitique
L’affaiblissement de la Russie aura des répercussions géopolitiques majeures. La Chine observe attentivement. Elle voit une Russie affaiblie, dépendante, qui a besoin de son soutien économique et diplomatique. Cette dépendance donne à Pékin un levier énorme sur Moscou. La Russie, autrefois partenaire égal de la Chine, devient de plus en plus un client, un vassal. Les pays d’Asie centrale, traditionnellement dans la sphère d’influence russe, commencent à regarder ailleurs. Ils voient une Russie qui ne peut plus les protéger, qui ne peut plus leur offrir de garanties de sécurité crédibles. Ils se tournent vers la Chine, vers la Turquie, vers d’autres puissances régionales.
En Europe, l’affaiblissement de la Russie change la donne stratégique. Les pays baltes, la Pologne, la Roumanie, tous respirent un peu plus facilement. La menace russe, autrefois omniprésente, semble moins immédiate. Mais ils savent aussi que la Russie reste dangereuse. Un régime affaibli peut être encore plus imprévisible, encore plus agressif, cherchant à compenser ses faiblesses par des actions désespérées. C’est pourquoi l’OTAN continue de renforcer ses défenses à l’est. C’est pourquoi les pays européens augmentent leurs budgets de défense. Parce que personne ne sait ce qu’une Russie humiliée et affaiblie pourrait faire.
Poutine voulait restaurer la grandeur de la Russie. Il voulait faire de son pays une superpuissance respectée et crainte. Au lieu de ça, il l’a transformée en paria international, en économie affaiblie, en armée décimée. C’est un échec monumental. Un échec historique. Et le pire, c’est qu’il refuse de l’admettre. Il continue, encore et encore, sacrifiant toujours plus d’hommes, toujours plus de ressources, pour une victoire qui ne viendra jamais. C’est de la folie pure.
Section 12 : l'avenir de l'armée russe
Les défis de la reconstruction
Quand cette guerre finira – et elle finira un jour – la Russie devra faire face à un défi colossal : reconstruire son armée. Mais comment reconstruire quand on a perdu plus d’un million d’hommes ? Quand on a épuisé ses réserves de matériel ? Quand on a dilapidé ses ressources économiques ? La tâche semble insurmontable. La Russie devra former de nouveaux officiers, recruter de nouveaux soldats, produire de nouveaux équipements. Tout ça en étant sous sanctions, isolée internationalement, avec une économie affaiblie. Ça prendra des années, peut-être des décennies. Et pendant ce temps, la Russie sera vulnérable.
Mais il y a un problème encore plus fondamental : le moral. Comment convaincre les jeunes Russes de rejoindre une armée qui a été si catastrophiquement vaincue ? Comment leur faire confiance à des officiers qui ont mené leurs hommes au massacre ? Comment restaurer la fierté et l’esprit de corps d’une institution qui a été si profondément humiliée ? Ce sont des questions auxquelles le Kremlin n’a pas de réponses. Parce que la reconstruction d’une armée ne se fait pas seulement avec de l’argent et du matériel. Elle se fait avec des hommes motivés, fiers de servir, confiants en leurs chefs. Et après cette guerre, ces qualités seront en quantité très limitée dans l’armée russe.
Les vétérans, une bombe à retardement sociale
Et puis il y a la question des vétérans. Des centaines de milliers d’hommes vont revenir du front, traumatisés, blessés, amers. Beaucoup souffriront de stress post-traumatique. Beaucoup auront du mal à se réintégrer dans la société civile. Beaucoup seront en colère contre un régime qui les a envoyés au casse-pipe pour rien. Ces vétérans représentent une bombe à retardement sociale. Ils ont été formés au combat. Ils savent manier les armes. Et ils ont des comptes à régler. Le Kremlin le sait, et c’est pour ça qu’il hésite à démobiliser. Parce que des centaines de milliers de vétérans mécontents dans les rues, c’est une menace pour la stabilité du régime.
L’histoire nous enseigne que les vétérans de guerres perdues ou mal gérées peuvent devenir une force déstabilisatrice. Après la Première Guerre mondiale, les vétérans allemands frustrés ont contribué à la montée du nazisme. Après la guerre du Vietnam, les vétérans américains ont alimenté des mouvements de contestation sociale. Après l’Afghanistan, les vétérans soviétiques ont contribué à l’effondrement de l’URSS. Et maintenant, après l’Ukraine, les vétérans russes pourraient bien devenir le catalyseur du changement en Russie. Pas nécessairement un changement positif. Peut-être un changement encore plus autoritaire, encore plus nationaliste. Ou peut-être, enfin, un changement vers la démocratie et la paix. Personne ne peut le prédire. Mais une chose est sûre : ces vétérans vont jouer un rôle majeur dans l’avenir de la Russie.
Je pense à ces vétérans qui vont revenir. Qu’est-ce qu’ils vont trouver ? Un pays qui les a oubliés ? Un régime qui les craint ? Une société qui ne veut pas entendre parler de la guerre ? Ils ont sacrifié des années de leur vie, ils ont vu leurs camarades mourir, ils ont vécu l’enfer. Et pour quoi ? Pour rien. Absolument rien. Cette guerre n’a servi à rien. Elle n’a rien accompli. Elle a juste détruit des vies, des familles, des avenirs. Et maintenant, ces hommes vont devoir vivre avec ça. Pour toujours.
Section 13 : les tentatives de paix et leurs obstacles
Les négociations qui n’aboutissent pas
Pendant que les soldats meurent par milliers, des tentatives de négociations de paix se poursuivent. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré le 30 novembre que le plan de paix proposé par les États-Unis vise à garantir l’indépendance, la souveraineté et le développement économique de l’Ukraine. Des discussions ont eu lieu à Hallandale Beach, en Floride, entre des délégations ukrainiennes et américaines. L’envoyé spécial américain Steve Witkoff devait se rendre à Moscou pour discuter avec Poutine. Tout ça semble prometteur. Mais la réalité est beaucoup plus sombre.
Parce que le Kremlin ne veut pas vraiment de la paix. Pas aux conditions proposées. Les voix de l’espace informationnel russe continuent d’argumenter que le Kremlin rejettera probablement un cessez-le-feu ou toute itération du plan de paix américain. Pourquoi ? Parce que le Kremlin considère ces efforts comme sans conséquence et comme un obstacle à ses objectifs en Ukraine et dans le monde. Un milblogger russe influent a écrit que Poutine a « clairement » indiqué qu’il est prêt à atteindre les objectifs de guerre de la Russie par des moyens militaires, et que toutes les négociations de paix depuis les pourparlers d’Istanbul en 2022 ne sont « pas pratiques ». En d’autres termes : Poutine veut gagner militairement, pas négocier.
Les exigences maximalistes de Moscou
Le problème, c’est que les exigences russes sont maximalistes et inacceptables. Moscou veut que l’Ukraine cède tous les territoires que la Russie prétend avoir annexés, y compris les parties qu’elle ne contrôle même pas. Elle veut que l’Ukraine renonce à rejoindre l’OTAN. Elle veut des garanties que l’Occident ne réarmera pas l’Ukraine. En gros, elle veut une capitulation totale. Et ça, l’Ukraine ne l’acceptera jamais. Zelensky l’a dit clairement : l’Ukraine ne cédera pas son territoire. Elle ne renoncera pas à sa souveraineté. Elle continuera à se battre aussi longtemps qu’il le faudra.
Et puis il y a la question de la confiance. Comment faire confiance à un régime qui a violé tous les accords qu’il a signés ? Qui a promis de ne pas envahir l’Ukraine, puis l’a fait ? Qui a signé des cessez-le-feu, puis les a violés ? Qui ment systématiquement sur tout, des pertes militaires aux objectifs de guerre ? La réponse est simple : on ne peut pas. Tout accord de paix avec la Russie ne vaudra que le papier sur lequel il est écrit. À moins qu’il ne soit garanti par des mécanismes de vérification solides, par des sanctions automatiques en cas de violation, par une présence militaire internationale. Et même là, rien ne garantit que Poutine respectera ses engagements.
La paix. Tout le monde en parle. Tout le monde la veut. Mais personne ne sait comment l’obtenir. Parce que la paix nécessite deux parties qui veulent vraiment arrêter de se battre. Et là, on a une partie – l’Ukraine – qui veut la paix mais pas au prix de sa souveraineté. Et une autre partie – la Russie – qui dit vouloir la paix mais qui en réalité veut juste une capitulation. Comment négocier dans ces conditions ? Comment trouver un terrain d’entente quand les positions sont si éloignées ? Je n’ai pas de réponse. Personne n’en a. Et pendant qu’on cherche, les soldats continuent de mourir.
Conclusion : l'hécatombe qui ne peut plus être ignorée
Les chiffres qui condamnent le Kremlin
25 500 soldats russes tués en deux mois. Plus d’un million de pertes depuis le début de la guerre. Des dizaines de milliers de véhicules détruits. Des centaines d’avions et d’hélicoptères abattus. Ces chiffres ne sont pas de la propagande ukrainienne. Ce sont des faits vérifiables, documentés, confirmés par des sources multiples. Et ils racontent une histoire simple et terrible : la Russie est en train de perdre cette guerre. Pas rapidement, pas de manière spectaculaire. Mais lentement, inexorablement, elle s’épuise. Elle sacrifie sa jeunesse, son économie, son avenir, pour une guerre qu’elle ne peut pas gagner.
Le Kremlin peut continuer à mentir. Il peut continuer à prétendre que tout va bien, que la victoire est proche, que les sacrifices en valent la peine. Mais les chiffres ne mentent pas. Les corps ne mentent pas. Les familles en deuil ne mentent pas. Et tôt ou tard, la vérité émergera. Elle émergera dans les villages russes vidés de leurs hommes. Elle émergera dans les hôpitaux remplis de blessés. Elle émergera dans les cimetières qui s’agrandissent chaque jour. Et quand elle émergera complètement, quand les Russes réaliseront l’ampleur du mensonge, la colère sera terrible. Parce qu’on peut tromper les gens un temps. Mais pas éternellement.
L’urgence d’arrêter le massacre
Chaque jour qui passe, des centaines d’hommes meurent. Russes et Ukrainiens. Chaque jour, des familles sont brisées. Des enfants deviennent orphelins. Des veuves pleurent leurs maris. Et pour quoi ? Pour quelques kilomètres carrés de terre dévastée ? Pour l’orgueil d’un dictateur qui refuse d’admettre son échec ? C’est insensé. C’est criminel. C’est inhumain. Cette guerre doit s’arrêter. Maintenant. Pas dans six mois. Pas après une nouvelle offensive. Maintenant. Parce que chaque jour de retard, c’est des centaines de vies perdues. Des vies qui ne reviendront jamais. Des avenirs qui ne seront jamais vécus.
Mais arrêter cette guerre nécessite du courage. Le courage de Poutine d’admettre qu’il a eu tort. Le courage des dirigeants russes de dire non à leur président. Le courage de la société russe de se lever et d’exiger la paix. Et malheureusement, ce courage semble manquer. Alors la guerre continue. Les morts s’accumulent. Les chiffres augmentent. 25 500 en deux mois. Combien en décembre ? Combien en janvier ? Combien encore avant que quelqu’un, quelque part, ait le courage de dire : ça suffit ? Je ne sais pas. Personne ne sait. Mais une chose est sûre : chaque jour de retard est un jour de trop. Chaque mort de plus est une mort de trop. Et l’histoire jugera sévèrement ceux qui ont laissé ce massacre continuer.
Je termine cet article avec un sentiment de rage et d’impuissance. Rage contre ceux qui ont déclenché cette guerre. Rage contre ceux qui la perpétuent. Rage contre ceux qui mentent, qui manipulent, qui sacrifient des vies humaines pour leur pouvoir. Et impuissance parce que je ne peux rien faire pour l’arrêter. Je ne peux qu’écrire, témoigner, documenter. Espérer que quelque part, quelqu’un lira ces mots et réalisera l’horreur de ce qui se passe. Espérer que les chiffres, ces chiffres terribles, finiront par percer le mur de mensonges et de propagande. 25 500 morts en deux mois. Ce n’est pas juste un chiffre. Ce sont 25 500 vies. 25 500 familles détruites. 25 500 raisons d’arrêter cette folie. Maintenant.
Sources
Sources primaires
État-major général des forces armées ukrainiennes – Rapport quotidien sur les pertes russes – 28 novembre 2025 – https://www.facebook.com/GeneralStaff.ua/
Président Volodymyr Zelensky – Déclaration lors de la conférence de presse à Paris – 1er décembre 2025 – https://www.ukrinform.ua/
Président Volodymyr Zelensky – Déclaration sur les pertes russes record en octobre – 7 novembre 2025
Secrétaire d’État américain Marco Rubio – Déclarations sur le plan de paix – 30 novembre 2025
Sources secondaires
Mezha – « Ukraine Reports Russia’s Highest Military Losses in Two Months » – 1er décembre 2025 – https://mezha.net/eng/bukvy/ukraine-reports-russia-s-highest-military-losses-in-two-months/
Mezha – « Russian Military Losses in Ukraine War Reach Over 1.17 Million as of November 2025 » – 28 novembre 2025 – https://mezha.net/eng/bukvy/russian-military-losses-in-ukraine-war-reach-over-1-17-million-as-of-november-2025/
UNITED24 Media – « Breaking: Zelenskyy Counts Record 25,000 Russian Losses in October—Pokrovsk Turns Into a Mass Graveyard » – 7 novembre 2025 – https://united24media.com/latest-news/breaking-zelenskyy-counts-record-25000-russian-losses-in-october-pokrovsk-turns-into-a-mass-graveyard-13213
Institute for the Study of War (ISW) – « Russian Offensive Campaign Assessment » – 30 novembre 2025 – https://understandingwar.org/research/russia-ukraine/russian-offensive-campaign-assessment-november-30-2025/
Reuters – Rapports sur les négociations de paix – 30 novembre 2025