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Kupiansk : quand l’assaut russe se fracasse contre l’acier ukrainien
Crédit: Adobe Stock

La mécanique de l’assaut russe

Pour comprendre l’ampleur de l’échec russe du 28 novembre, il faut d’abord comprendre ce qu’ils avaient prévu. L’assaut mécanisé n’est pas une improvisation. C’est une opération militaire complexe qui nécessite une coordination précise entre l’infanterie, les blindés, l’artillerie et le soutien aérien. Les Russes avaient rassemblé une force d’attaque conséquente : des véhicules blindés de transport de troupes pour transporter l’infanterie jusqu’aux positions ukrainiennes, des motos et des quads pour les groupes d’assaut rapides, et des dizaines de soldats d’infanterie pour consolider les gains territoriaux. L’idée était simple : frapper vite, frapper fort, submerger les défenses ukrainiennes par la vitesse et la violence de l’attaque. C’est une tactique qui a fonctionné ailleurs, dans d’autres secteurs du front. Mais pas à Kupiansk.

Parce que les Ukrainiens avaient anticipé. Ils connaissaient le terrain, ils connaissaient les tactiques russes, et surtout, ils avaient préparé leur défense avec un soin méticuleux. Les positions de la 14e brigade mécanisée et de la 30e brigade mécanisée n’étaient pas de simples tranchées creusées à la hâte. C’étaient des fortifications élaborées, des champs de mines soigneusement disposés, des positions d’artillerie camouflées et prêtes à frapper. Et au-dessus de tout ça, des drones. Des dizaines, peut-être des centaines de drones, qui surveillaient chaque mouvement russe, qui transmettaient en temps réel les coordonnées des cibles, qui guidaient les tirs d’artillerie avec une précision chirurgicale. Quand les colonnes russes se sont avancées, elles ne se sont pas heurtées à une défense improvisée. Elles se sont jetées dans un piège mortel.

Le rôle décisif des drones ukrainiens

Si cette bataille devait être résumée en un seul mot, ce serait : drones. Les drones d’attaque FPV (First Person View) sont devenus l’arme emblématique de cette guerre. Petits, rapides, maniables, ils peuvent être pilotés à distance par des opérateurs situés à plusieurs kilomètres du front. Équipés d’explosifs, ils transforment n’importe quel véhicule blindé en cercueil d’acier. Et ce 28 novembre, ils ont été utilisés avec une efficacité dévastatrice. Les images géolocalisées de la bataille montrent des véhicules blindés russes en flammes, des motos renversées, des quads abandonnés. Chaque impact de drone est visible, documenté, vérifiable. Ce n’est pas de la propagande, c’est de la documentation militaire brute.

Mais les drones ne sont pas seulement des armes. Ils sont aussi des outils de renseignement. Avant même que l’assaut russe ne commence, les drones ukrainiens survolaient les zones de rassemblement ennemies, identifiant les véhicules, comptant les hommes, repérant les positions d’artillerie. Cette supériorité informationnelle a donné aux Ukrainiens un avantage décisif. Ils savaient où frapper, quand frapper, et avec quelle force. Les Russes, eux, avançaient presque à l’aveugle, sans savoir que chacun de leurs mouvements était observé, analysé, transmis aux unités d’artillerie ukrainiennes. Quand l’assaut a commencé, les Ukrainiens n’ont pas eu à deviner où se trouvaient les cibles. Ils le savaient déjà. Et ils ont frappé avec une précision qui a transformé l’offensive russe en massacre.

Il y a quelque chose de terrifiant dans cette guerre moderne. Les soldats ne voient plus toujours leur ennemi. Ils meurent sous des frappes venues du ciel, guidées par des opérateurs qu’ils ne verront jamais. C’est une guerre désincarnée, où la technologie a remplacé le corps-à-corps, où les drones ont remplacé les baïonnettes. Et pourtant, la mort reste la même. Brutale, définitive, implacable. Ces soldats russes qui sont morts le 28 novembre, ils n’ont probablement jamais vu venir le drone qui les a tués. Juste un bourdonnement dans le ciel, puis l’explosion, puis le néant. C’est ça, la guerre du XXIe siècle.

Sources

Sources primaires

Militarnyi – « Ukrainian Armed Forces Repel Russian Assault in Kupiansk Sector and Eliminate Dozens of Invaders » – 29 novembre 2025 – https://militarnyi.com/en/news/ukrainian-armed-forces-repel-russian-assault-in-kupiansk-sector-and-eliminate-dozens-of-invaders/

Reuters – « Ukrainian forces fighting in Kupiansk, despite Russian claims, top commander says » – 28 novembre 2025 – https://www.reuters.com/world/ukrainian-forces-fighting-kupiansk-despite-russian-claims-top-commander-says-2025-11-28/

État-major général des forces armées ukrainiennes – Communiqué officiel sur Telegram – 28 novembre 2025

14e Brigade mécanisée ukrainienne – Rapport de bataille sur Telegram – 28 novembre 2025

Sources secondaires

Euromaidan Press – « Frontline report: Street-by-street battle for Kupiansk turns against overextended Russian forces » – 28 novembre 2025 – https://euromaidanpress.com/2025/11/28/frontline-report-2025-11-28-2/

Euromaidan Press – « Frontline report: Why Kupiansk matters, Russia’s next major offensive target » – 26 février 2024 – https://euromaidanpress.com/2024/02/26/frontline-report-why-kupiansk-matters-russias-next-major-offensive-target/

Institute for the Study of War (ISW) – « Russian Offensive Campaign Assessment » – 26 novembre 2025 – https://understandingwar.org/research/russia-ukraine/russian-offensive-campaign-assessment-november-26-2025/

DeepState – Cartes de situation et analyses tactiques – 28 novembre 2025

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