Les calculs implacables de Corisk et de l’Institut norvégien
Les auteurs de l’étude ne sont pas des idéologues va-t-en-guerre. Ce sont des économistes, des analystes de risques, des experts en sécurité internationale. Corisk, cabinet spécialisé dans l’évaluation des risques géopolitiques, et l’Institut norvégien des affaires internationales, think tank respecté depuis des décennies, ont passé des mois à modéliser les deux scénarios. Leur méthodologie repose sur des données concrètes : coûts historiques des crises de réfugiés, dépenses militaires comparées des pays de l’OTAN, analyses des capacités industrielles de défense, projections démographiques, impacts économiques des conflits prolongés. Rien n’est laissé au hasard. Chaque ligne budgétaire est documentée, chaque hypothèse justifiée, chaque projection calibrée. Le résultat est accablant. Dans le scénario d’une victoire russe partielle, l’Europe devra débourser entre 1,4 et 1,8 trillion de dollars sur quatre ans. Dans le scénario d’une victoire ukrainienne, la facture tombe à 605-972 milliards de dollars. Soit moitié moins. La différence ? Entre 400 et 800 milliards de dollars. De quoi financer des décennies d’investissements dans les infrastructures, l’éducation, la transition énergétique, la recherche médicale.
Le rapport détaille les postes de dépenses avec une précision comptable. Scénario 1, victoire russe : 524 à 952 milliards d’euros pour gérer l’afflux massif de réfugiés ukrainiens fuyant un pays dévasté, occupé, soumis. Logement, santé, éducation, intégration sociale, formation professionnelle. Les systèmes sociaux européens, déjà sous tension, craquent. Les budgets nationaux explosent. Les tensions politiques s’exacerbent. L’extrême droite capitalise sur le ressentiment. Les populistes promettent de fermer les frontières, de renvoyer les réfugiés, de rompre avec Bruxelles. La cohésion européenne se fissure. Ensuite viennent les dépenses militaires. Renforcer le flanc oriental de l’OTAN nécessite des investissements massifs. Déployer des brigades blindées en Pologne et dans les Baltiques. Construire des bases avancées. Stocker des munitions. Installer des systèmes de défense aérienne. Moderniser les infrastructures logistiques. Former des réservistes. Le tout dans l’urgence, avec des coûts démultipliés. Les experts estiment ces dépenses entre 400 et 600 milliards d’euros supplémentaires. Total : 1,2 à 1,6 trillion d’euros. Une somme astronomique qui plombera les finances publiques européennes pour une génération.
Pourquoi abandonner l’Ukraine coûte le double
La logique est implacable. Soutenir l’Ukraine maintenant, c’est investir dans la stabilité future. Abandonner l’Ukraine, c’est garantir l’instabilité permanente. Les chercheurs norvégiens expliquent : une victoire ukrainienne stabilise la région, permet le retour des réfugiés, accélère l’intégration européenne de Kyiv, réduit les primes de risque pour les investisseurs, décourage les aventures militaires russes ailleurs. Une victoire russe produit l’effet inverse. Elle déstabilise durablement l’Europe de l’Est, maintient des millions de réfugiés en exil, encourage Moscou à tester les défenses de l’OTAN ailleurs, augmente les coûts de défense pour tous les pays frontaliers, alimente les tensions politiques internes. Le rapport cite des précédents historiques. La guerre de Bosnie dans les années 1990 a coûté à l’Europe des dizaines de milliards en aide humanitaire, en opérations militaires, en reconstruction. Et la Bosnie, c’était un conflit régional limité. L’Ukraine, c’est une guerre continentale impliquant la deuxième armée nucléaire du monde. Les enjeux sont incomparables.
Les auteurs insistent sur un point crucial : le coût d’une victoire ukrainienne n’est pas une dépense perdue. C’est un investissement stratégique qui rapporte. Chaque dollar investi dans l’armée ukrainienne affaiblit la machine de guerre russe sans engager un seul soldat de l’OTAN. Chaque char livré à Kyiv est un char qui ne menacera pas Tallinn ou Vilnius demain. Chaque système de défense aérienne déployé en Ukraine protège indirectement la Pologne et la Roumanie. L’Ukraine se bat pour elle-même, certes. Mais elle se bat aussi pour l’Europe. Elle absorbe les coups, use les forces russes, détruit le matériel militaire de Moscou, démoralise les troupes du Kremlin. Sans l’Ukraine, l’Europe devrait faire tout cela elle-même. Avec des pertes humaines. Avec des destructions sur son propre sol. Avec des coûts économiques et politiques infiniment supérieurs. Le rapport le dit clairement : « Dans le cas d’un conflit permanent ou d’une victoire russe, l’Ukraine aura un besoin permanent de soutien, tandis qu’en cas de victoire militaire ukrainienne, le soutien occidental sera considérablement réduit au fil du temps. » Autrement dit : payer maintenant pour gagner, ou payer éternellement pour contenir.
Cette logique devrait crever les yeux. Mais non. Nous préférons discuter, négocier, temporiser. Nous préférons croire que Poutine s’arrêtera de lui-même, qu’il se contentera de l’Ukraine, qu’il respectera les frontières de l’OTAN. Nous préférons l’illusion confortable à la réalité brutale. Et pendant ce temps, l’horloge tourne. Les Ukrainiens meurent. Les villes sont rasées. Les infrastructures sont détruites. Et nous calculons. Nous calculons combien ça coûte de les sauver versus combien ça coûtera de les abandonner. Comme si c’était une question comptable. Comme si on pouvait mettre un prix sur la liberté, sur la dignité, sur le droit d’exister.
Le scénario cauchemar : quand Moscou gagne
L’Ukraine coupée en deux, 11 millions de réfugiés en fuite
Le premier scénario décrit par l’étude norvégienne ressemble à un film d’horreur géopolitique. Les forces russes continuent leur avancée méthodique vers l’ouest. Elles atteignent le Dniepr, ce fleuve qui coupe l’Ukraine en deux. Elles s’emparent de Dnipro, Zaporizhzhia, Kryvyi Rih. Elles encerclent les poches de résistance ukrainiennes. Elles pilonnent les villes jusqu’à ce qu’elles capitulent. Kyiv, isolée, affaiblie, privée de soutien occidental, finit par accepter un règlement négocié aux conditions de Moscou. L’Ukraine perd la moitié de son territoire. Elle renonce à l’adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne. Elle accepte un statut de neutralité imposée. Elle subit une déstabilisation politique à long terme. Le gouvernement démocratique vacille. Les institutions s’effondrent. Le pays bascule dans le chaos, peut-être même dans la faillite étatique. Les chercheurs utilisent ce terme terrible : « state failure ». L’effondrement complet d’un État de 40 millions d’habitants au cœur de l’Europe.
Dans ce scénario, entre 6 et 11 millions d’Ukrainiens supplémentaires fuient vers l’ouest. Ils s’ajoutent aux millions déjà présents en Pologne, en Allemagne, en République tchèque, en France. L’Europe doit absorber un choc migratoire sans précédent depuis 1945. Les camps de réfugiés se multiplient. Les systèmes d’accueil saturent. Les écoles manquent de places. Les hôpitaux débordent. Les services sociaux craquent. Les budgets nationaux explosent. Le rapport estime le coût de cette crise humanitaire entre 524 et 952 milliards d’euros sur quatre ans. C’est plus que le PIB annuel de la Belgique. C’est l’équivalent de deux plans Marshall. Et ce n’est que le début. Car ces réfugiés ne rentreront pas chez eux. Leur pays n’existe plus. Leur maison est détruite. Leur ville est occupée. Ils resteront en Europe. Définitivement. Avec tout ce que cela implique en termes d’intégration, de cohésion sociale, de tensions politiques. Les populistes se frottent déjà les mains. Ils ont trouvé leur bouc émissaire pour les décennies à venir.
524 à 952 milliards d’euros pour accueillir l’exode
Le rapport norvégien détaille les coûts avec une précision glaçante. Logement d’urgence : 150 à 200 milliards d’euros. Il faut construire ou réquisitionner des centaines de milliers de logements. Installer des infrastructures temporaires. Fournir l’électricité, l’eau, le chauffage. Assurer la sécurité. Gérer les déchets. Maintenir l’ordre. Santé : 100 à 150 milliards d’euros. Les réfugiés arrivent souvent traumatisés, blessés, malades. Ils ont besoin de soins immédiats. De suivi psychologique. De traitements longs. Les systèmes de santé européens, déjà sous pression, doivent absorber des millions de patients supplémentaires. Éducation : 80 à 120 milliards d’euros. Les enfants réfugiés doivent être scolarisés. Il faut recruter des enseignants. Construire des salles de classe. Fournir des manuels. Organiser des cours de langue. Adapter les programmes. Intégration sociale et professionnelle : 150 à 250 milliards d’euros. Formation professionnelle, reconnaissance des diplômes, aide à la recherche d’emploi, soutien aux familles, lutte contre la discrimination. Un travail titanesque qui prendra des années.
Mais le coût financier n’est rien comparé au coût politique. L’arrivée massive de réfugiés ukrainiens alimente les tensions déjà vives dans de nombreux pays européens. Les partis d’extrême droite, déjà en progression, explosent dans les sondages. En Allemagne, l’AfD dépasse les 30%. En France, le Rassemblement National frôle la majorité absolue. En Italie, en Autriche, aux Pays-Bas, en Suède, les populistes anti-immigration arrivent au pouvoir ou y accèdent par coalition. Leur programme : fermer les frontières, renvoyer les réfugiés, sortir de l’Union européenne, normaliser les relations avec la Russie. L’Europe se fracture. La cohésion politique vole en éclats. Les institutions communes s’affaiblissent. Le projet européen, déjà fragile, s’effondre. Moscou jubile. Poutine a gagné sans tirer un coup de feu sur le sol européen. Il a détruit l’Union de l’intérieur en la noyant sous un flot de réfugiés. Stratégie cynique. Efficace. Prévisible. Et pourtant, nous fonçons droit dedans les yeux ouverts.
La déstabilisation politique garantie
Les chercheurs norvégiens ne se contentent pas d’évaluer les coûts économiques. Ils analysent aussi les conséquences politiques d’une victoire russe. Et le tableau est apocalyptique. L’Europe se retrouve face à une crise de légitimité démocratique sans précédent. Les citoyens européens, confrontés à l’afflux massif de réfugiés, aux hausses d’impôts pour financer leur accueil, à la dégradation des services publics, se tournent vers les partis anti-système. Les élections deviennent des référendums sur l’immigration. Les gouvernements modérés tombent les uns après les autres. Les coalitions populistes arrivent au pouvoir avec des programmes radicaux : fermeture des frontières, expulsion des réfugiés, sortie de l’euro, référendums sur l’appartenance à l’UE. Le rapport cite des exemples historiques. La crise migratoire de 2015-2016, qui a vu arriver environ 1,5 million de réfugiés syriens et afghans, a déjà profondément déstabilisé l’Europe. Elle a alimenté le Brexit. Elle a porté au pouvoir des gouvernements illibéraux en Hongrie et en Pologne. Elle a fait exploser les partis d’extrême droite partout. Maintenant, imaginez une crise six à sept fois plus importante. Imaginez 6 à 11 millions de réfugiés ukrainiens arrivant en quelques mois. Le choc serait cataclysmique.
La polarisation politique atteint des niveaux jamais vus depuis les années 1930. Les sociétés européennes se fracturent entre pro et anti-réfugiés, entre pro et anti-Europe, entre pro et anti-OTAN. Les manifestations se multiplient. Les violences augmentent. Les attaques contre les centres d’accueil se banalisent. Les discours de haine prolifèrent sur les réseaux sociaux. Les médias traditionnels perdent toute crédibilité. Les fake news russes inondent l’espace informationnel. Moscou finance discrètement les partis populistes, amplifie les divisions, attise les tensions. La démocratie européenne vacille. Certains pays basculent dans l’autoritarisme. D’autres se replient sur eux-mêmes. L’Union européenne, incapable de gérer la crise, perd toute légitimité. Les frontières internes se referment. Schengen s’effondre. L’euro tremble. Le projet européen, construit patiemment depuis 70 ans, se désintègre en quelques années. Et tout cela parce que nous avons refusé d’investir 972 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine. Parce que nous avons préféré économiser aujourd’hui et payer le double demain. Parce que nous avons cru que l’avarice était une vertu stratégique.
Après l'Ukraine, les Baltiques : la prophétie qui terrifie l'OTAN
Moldova, Estonie, Lettonie, Lituanie dans le viseur
Le rapport norvégien ne laisse aucune place au doute. Si la Russie l’emporte en Ukraine, elle ne s’arrêtera pas là. Elle redirigera ses ressources militaires vers d’autres cibles. La Moldavie d’abord. Petit pays coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, déjà partiellement occupé par les forces russes en Transnistrie. Une proie facile. Un État faible, divisé, vulnérable. Moscou pourrait le déstabiliser en quelques semaines. Organiser un coup d’État. Installer un gouvernement fantoche. Annexer la Transnistrie officiellement. Puis viendraient les pays baltes. Estonie, Lettonie, Lituanie. Trois petites républiques de l’OTAN, anciennes républiques soviétiques, avec d’importantes minorités russophones. Des cibles tentantes pour le Kremlin. Poutine pourrait tester la solidarité de l’Alliance atlantique. Organiser des provocations. Soutenir des mouvements séparatistes. Mener des opérations hybrides. Cyberattaques massives. Coupures d’électricité. Sabotages d’infrastructures. Campagnes de désinformation. Puis, si l’OTAN hésite, si Washington tergiverse, si l’Europe se divise, lancer une opération militaire éclair. Occuper Narva en Estonie. Prendre le contrôle de la région de Latgale en Lettonie. Créer un corridor terrestre vers Kaliningrad à travers la Lituanie.
Les analystes militaires occidentaux ont déjà modélisé ces scénarios. Les war games de l’OTAN montrent que les pays baltes sont indéfendables en cas d’attaque surprise russe. Les forces de l’Alliance mettraient des jours, voire des semaines, à se déployer. Pendant ce temps, les troupes russes auraient déjà occupé les capitales. L’OTAN se retrouverait face à un dilemme terrible : accepter le fait accompli ou déclencher une guerre totale pour libérer des territoires occupés. Avec le risque d’escalade nucléaire. Voilà pourquoi le rapport norvégien insiste tant sur les coûts de défense du flanc oriental. Si l’Ukraine tombe, l’Europe devra déployer des forces massives en Pologne et dans les Baltiques. Construire des bases permanentes. Stocker des munitions. Installer des systèmes de défense aérienne et antimissile. Déployer des brigades blindées. Organiser des exercices permanents. Maintenir un état d’alerte constant. Le tout avec des coûts astronomiques. Les chercheurs estiment ces dépenses entre 400 et 600 milliards d’euros sur quatre ans. Et encore, c’est une estimation basse. La réalité pourrait être bien pire si la Russie intensifie ses menaces.
Le flanc oriental de l’OTAN à renforcer d’urgence
Le renforcement du flanc oriental de l’OTAN n’est pas une option. C’est une nécessité vitale si l’Ukraine tombe. Les pays de première ligne le savent. La Pologne a déjà augmenté son budget de défense à 4% du PIB, le plus élevé de l’Alliance. Elle achète des chars sud-coréens, des avions F-35 américains, des systèmes de défense aérienne Patriot. Elle construit une ligne de fortifications le long de sa frontière avec la Biélorussie et Kaliningrad. Les pays baltes font de même. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie investissent massivement dans leur défense. Elles rétablissent le service militaire obligatoire. Elles construisent des bunkers. Elles stockent des vivres et des médicaments. Elles préparent leurs populations à une éventuelle invasion. Mais leurs moyens sont limités. Ces petits pays ne peuvent pas se défendre seuls. Ils ont besoin du soutien massif de l’OTAN. De troupes américaines, britanniques, françaises, allemandes déployées en permanence sur leur sol. De garanties crédibles que l’Alliance interviendra immédiatement en cas d’agression.
Le problème, c’est que ces garanties deviennent de moins en moins crédibles. L’administration Trump a clairement signalé qu’elle ne voulait plus porter seule le fardeau de la défense européenne. Washington exige que les Européens augmentent drastiquement leurs dépenses militaires. Qu’ils prennent en charge la sécurité de leur propre continent. Qu’ils cessent de compter sur le parapluie américain. Le message est clair : l’Europe doit se débrouiller. Et si l’Europe doit se débrouiller, elle doit payer. Beaucoup. Le rapport norvégien estime que le renforcement du flanc oriental nécessitera le déploiement permanent de 10 à 15 brigades supplémentaires. Soit environ 150 000 à 200 000 soldats. Avec tout l’équipement nécessaire : chars, véhicules blindés, artillerie, défense aérienne, logistique. Le coût d’un tel déploiement est colossal. Construction de bases, casernes, dépôts de munitions, infrastructures de commandement. Entretien des troupes, salaires, équipements, entraînement. Exercices réguliers pour maintenir la préparation opérationnelle. Le tout en permanence, pendant des années, peut-être des décennies. Les chercheurs estiment le coût total entre 400 et 600 milliards d’euros sur quatre ans. C’est plus que le budget de défense annuel de toute l’Union européenne.
Je regarde ces chiffres et je me demande comment nous en sommes arrivés là. Comment nous avons pu laisser la situation se dégrader à ce point. Nous savions. Nous avons toujours su que Poutine ne s’arrêterait pas à l’Ukraine. Nous avons lu ses discours. Nous avons vu ses actions. Nous avons compris ses intentions. Et pourtant, nous avons hésité. Nous avons calculé. Nous avons négocié. Nous avons cru qu’on pouvait l’apaiser, le contenir, le raisonner. Nous nous sommes trompés. Et maintenant, nous payons le prix de notre aveuglement. Sauf que ce n’est pas nous qui payons. Ce sont les Ukrainiens. Ce sont eux qui meurent pendant que nous discutons. Ce sont eux qui se battent pendant que nous calculons. Ce sont eux qui défendent notre liberté pendant que nous comptons nos euros.
Le plan Trump à 28 points : cadeau empoisonné ou dernière chance ?
Washington se désengage, l’Europe doit prendre le relais
Le 20 novembre 2025, l’administration Trump dévoile son plan de paix en 28 points pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le document, négocié en coulisses avec Moscou, ressemble davantage à un ultimatum qu’à une proposition équilibrée. Il prévoit un cessez-le-feu immédiat sur les lignes actuelles, la reconnaissance de facto de l’occupation russe de vastes territoires ukrainiens, la neutralité imposée de l’Ukraine, l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’OTAN et l’Union européenne. En échange, la Russie accepte de ne pas avancer davantage et de participer à des négociations sur le statut futur des territoires occupés. Le plan est accueilli avec consternation à Kyiv et dans les capitales européennes. Il ressemble à une capitulation déguisée. À un Munich 2.0. À une trahison des principes démocratiques et du droit international. Mais Washington s’en moque. Trump veut clore ce dossier. Il veut se concentrer sur la Chine. Il veut réduire les dépenses américaines en Europe. Il veut forcer les Européens à prendre leurs responsabilités. Le message est brutal mais clair : débrouillez-vous.
Le rapport norvégien critique sévèrement ce plan. Les auteurs écrivent : « Le récent plan de paix en 28 points proposé par l’administration Trump illustre le besoin urgent pour l’Europe de prendre l’initiative. » Traduction : les États-Unis se désengagent. L’Europe est seule. Elle doit choisir entre accepter le diktat de Trump et abandonner l’Ukraine, ou prendre le relais et financer massivement la résistance ukrainienne. Les chercheurs norvégiens sont clairs : accepter le plan Trump serait une catastrophe stratégique pour l’Europe. Cela reviendrait à valider l’agression russe, à encourager Moscou à recommencer ailleurs, à détruire la crédibilité de l’OTAN, à affaiblir l’Union européenne. Le coût à long terme serait infiniment supérieur aux économies à court terme. Voilà pourquoi l’étude insiste tant sur la nécessité pour l’Europe de prendre ses responsabilités. De financer elle-même le soutien à l’Ukraine. De ne plus compter sur Washington. De devenir enfin une puissance stratégique autonome. Mais cela nécessite une volonté politique que l’Europe n’a jamais vraiment démontrée.
Les critiques acerbes des chercheurs norvégiens
Les auteurs du rapport ne mâchent pas leurs mots. Ils qualifient l’approche américaine de « détachée des vrais problèmes ». Ils reprochent à Washington de privilégier les considérations politiques internes aux impératifs stratégiques. De sacrifier la sécurité européenne sur l’autel de la politique électorale américaine. De croire qu’on peut négocier avec Poutine comme on négocie un accord commercial. Les chercheurs rappellent que toutes les tentatives de compromis avec Moscou ont échoué. Les accords de Minsk de 2014 et 2015 n’ont servi qu’à gagner du temps pour la Russie. Le mémorandum de Budapest de 1994, qui garantissait l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de son arsenal nucléaire, a été violé sans conséquence. Les promesses russes ne valent rien. Les signatures de Moscou ne signifient rien. Seul le rapport de forces compte. Et si l’Europe accepte le plan Trump, elle affaiblit ce rapport de forces. Elle signale à Poutine qu’il peut continuer. Qu’il peut prendre ce qu’il veut. Que personne ne l’arrêtera vraiment.
Le rapport cite des sources diplomatiques européennes qui expriment leur frustration face à l’attitude américaine. Un haut fonctionnaire de l’UE, cité anonymement, déclare : « Washington nous demande de payer pour nettoyer le désordre qu’ils ont contribué à créer en se désengageant. » Un autre ajoute : « Le plan Trump est une capitulation déguisée en diplomatie. C’est Munich avec des PowerPoint. » Les chercheurs norvégiens partagent cette analyse. Ils estiment que le plan américain ignore les réalités géopolitiques fondamentales. Il suppose que Poutine respectera un accord alors qu’il a violé tous les précédents. Il suppose que l’Ukraine acceptera de renoncer à la moitié de son territoire alors que sa population refuse massivement. Il suppose que l’Europe financera la reconstruction d’un pays partiellement occupé par la Russie alors que cela reviendrait à subventionner l’agression. Le plan est irréaliste, dangereux, contre-productif. Mais c’est le seul que Washington propose. L’Europe doit donc choisir : accepter ce plan et en payer les conséquences, ou le rejeter et assumer seule le soutien à l’Ukraine.
L’Europe « détachée des vrais problèmes »
Les auteurs du rapport retournent la critique contre l’Europe elle-même. Si Washington est détaché des vrais problèmes, l’Europe l’est tout autant. Les capitales européennes passent leur temps à discuter, à négocier, à chercher des compromis impossibles. Elles refusent de voir la réalité en face. Elles refusent d’accepter que la Russie mène une guerre existentielle contre l’ordre européen. Elles refusent de comprendre que Poutine ne s’arrêtera que s’il est arrêté par la force. Les chercheurs norvégiens citent l’exemple des actifs russes gelés. L’Europe détient environ 140 milliards d’euros d’avoirs de la Banque centrale russe. Ces fonds pourraient financer une grande partie du soutien à l’Ukraine. Ils pourraient réduire la facture européenne de moitié. Mais l’Europe hésite. La Belgique, où sont détenus la majorité de ces actifs, bloque leur utilisation. Elle invoque des considérations juridiques. Elle craint des représailles russes. Elle préfère attendre, négocier, temporiser. Pendant ce temps, l’Ukraine manque d’argent. Ses finances s’épuisent. Mi-2026, Kyiv sera à sec. Et si l’argent manque, la guerre bascule.
Le rapport est impitoyable : « L’Europe doit cesser de se comporter comme un spectateur et devenir un acteur. » Elle doit prendre des décisions difficiles. Confisquer les actifs russes. Augmenter massivement son aide militaire à l’Ukraine. Investir dans sa propre industrie de défense. Renforcer ses capacités militaires. Se préparer à un conflit long. Accepter que la paix ne viendra pas par la négociation mais par la victoire. Les chercheurs norvégiens ne croient pas que l’Europe en soit capable. Ils observent les divisions internes, les hésitations politiques, la montée des populistes pro-russes. Ils voient une Union européenne paralysée par ses contradictions, incapable de prendre des décisions stratégiques, prisonnière de ses procédures bureaucratiques. Ils craignent que l’Europe ne se réveille que lorsqu’il sera trop tard. Quand les chars russes seront aux portes de Tallinn. Quand les réfugiés ukrainiens se compteront par dizaines de millions. Quand le coût de l’inaction aura dépassé toutes les projections. Alors, peut-être, l’Europe comprendra. Mais il sera trop tard. Le mal sera fait. Irréversible.
Le scénario victoire : 972 milliards pour sauver le continent
8 millions de drones, 2500 chars, 95 brigades
Le deuxième scénario décrit par l’étude norvégienne offre une alternative. Une voie de sortie. Une possibilité de victoire. Mais elle nécessite un engagement massif, immédiat, sans précédent. Les chercheurs détaillent les besoins militaires de l’Ukraine pour inverser le rapport de forces et reprendre l’initiative sur le champ de bataille. Premier poste : les drones. L’Ukraine a besoin de 8 millions de drones de tous types sur un à deux ans. Drones de reconnaissance, drones kamikazes, drones de frappe, drones navals, drones anti-aériens. La guerre en Ukraine a démontré que les drones sont devenus l’arme décisive des conflits modernes. Ils permettent de compenser l’infériorité numérique. De frapper en profondeur. De détruire des cibles de haute valeur. De perturber la logistique ennemie. L’Ukraine produit déjà des centaines de milliers de drones par an. Mais ce n’est pas suffisant. Elle a besoin d’une production industrielle de masse. Et pour cela, elle a besoin d’investissements européens massifs dans son industrie de défense.
Deuxième poste : les chars de combat. L’étude estime que l’Ukraine a besoin de 1 500 à 2 500 chars pour constituer des forces blindées capables de mener des offensives d’envergure. Actuellement, l’Ukraine dispose d’environ 800 chars opérationnels, un mélange de T-64, T-72, T-80 soviétiques et de Leopard 2, Challenger 2, Abrams occidentaux. Ce n’est pas suffisant pour percer les lignes russes fortifiées. Il faut davantage. Beaucoup davantage. Troisième poste : l’artillerie. L’Ukraine a besoin de 2 000 à 3 000 systèmes d’artillerie supplémentaires. Obusiers de 155mm, lance-roquettes multiples, systèmes de missiles à longue portée. L’artillerie reste l’arme qui tue le plus sur le champ de bataille. Elle permet de pilonner les positions ennemies, de détruire les concentrations de troupes, de neutraliser les dépôts de munitions. Quatrième poste : la défense aérienne. L’Ukraine a besoin de dizaines de batteries Patriot, SAMP/T, IRIS-T pour protéger ses villes et ses infrastructures des frappes russes. Cinquième poste : les missiles à longue portée pour frapper les bases aériennes, les dépôts logistiques, les centres de commandement russes en profondeur.
Un investissement qui change tout
Le coût total de cet effort de guerre est estimé entre 605 et 972 milliards de dollars sur quatre ans. C’est énorme. Mais c’est moitié moins que le coût d’une défaite ukrainienne. Et surtout, c’est un investissement qui rapporte. Chaque dollar investi dans l’armée ukrainienne affaiblit la Russie sans engager un seul soldat de l’OTAN. Chaque char livré à Kyiv est un char qui ne menacera pas Varsovie demain. Chaque système de défense aérienne déployé en Ukraine protège indirectement la Roumanie et la Pologne. L’Ukraine se bat pour l’Europe. Elle absorbe les coups. Elle use les forces russes. Elle détruit le matériel militaire de Moscou. Elle démoralise les troupes du Kremlin. Sans l’Ukraine, l’Europe devrait faire tout cela elle-même. Avec des pertes humaines. Avec des destructions sur son propre sol. Avec des coûts économiques et politiques infiniment supérieurs. Le rapport le dit clairement : investir dans la victoire ukrainienne, c’est investir dans la sécurité européenne. C’est le meilleur rapport qualité-prix en matière de défense que l’Europe puisse trouver.
Les chercheurs norvégiens détaillent aussi les bénéfices d’une victoire ukrainienne. Stabilisation de la région. Retour des réfugiés. Reconstruction économique. Intégration européenne accélérée. Réduction des primes de risque pour les investisseurs. Découragement des aventures militaires russes ailleurs. Renforcement de la crédibilité de l’OTAN. Consolidation de l’ordre international fondé sur le droit. Les gains sont immenses. Ils dépassent largement les coûts initiaux. Le rapport cite des études économiques montrant que chaque euro investi dans la défense de l’Ukraine génère entre 2 et 3 euros de bénéfices économiques et sécuritaires pour l’Europe à long terme. C’est un investissement rentable. Stratégiquement, économiquement, moralement. Mais il faut avoir le courage de le faire. Il faut accepter de payer maintenant pour gagner demain. Il faut résister aux sirènes populistes qui promettent la paix immédiate au prix de la capitulation. Il faut tenir bon face aux pressions russes, aux divisions internes, aux doutes légitimes. Il faut croire que la victoire est possible. Et agir en conséquence.
972 milliards de dollars. Je répète ce chiffre dans ma tête. 972 milliards. C’est moins que ce que l’Europe dépense chaque année en subventions agricoles. C’est moins que le coût de la crise financière de 2008. C’est moins que ce que nous avons dépensé pour sauver les banques. Mais là, il s’agit de sauver un pays. De sauver des vies. De sauver notre propre sécurité. Et nous hésitons. Nous calculons. Nous négocions. Comme si on pouvait mettre un prix sur la liberté. Comme si on pouvait marchander avec l’Histoire. Nous ne pouvons pas. L’Histoire ne négocie pas. Elle juge. Et elle nous jugera sévèrement si nous laissons tomber l’Ukraine par avarice.
Les actifs russes gelés : 140 milliards qui divisent l'Europe
La Belgique bloque, von der Leyen insiste
L’Europe détient une arme financière considérable : environ 140 milliards d’euros d’actifs de la Banque centrale russe gelés depuis le début de la guerre. Ces fonds, immobilisés dans des institutions financières européennes, principalement en Belgique, pourraient financer une grande partie du soutien à l’Ukraine. Ils pourraient réduire la facture européenne de moitié. Ils pourraient transformer la donne stratégique. Mais l’Europe hésite. La Belgique, où sont détenus la majorité de ces actifs via Euroclear, bloque leur confiscation. Le Premier ministre belge Alexander De Croo invoque des considérations juridiques. Il craint que la saisie des actifs russes ne viole le droit international. Il redoute des représailles de Moscou. Il préfère un système de « prêt-réparations » où les actifs gelés serviraient de garantie pour un emprunt accordé à l’Ukraine, plutôt qu’une confiscation pure et simple. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pousse dans la direction opposée. Elle veut utiliser ces fonds immédiatement. Elle argue que la Russie a violé le droit international en envahissant l’Ukraine. Que les actifs gelés doivent servir à réparer les dommages causés. Que c’est une question de justice élémentaire.
Le débat fait rage depuis des mois. Les pays de l’Est, Pologne, pays baltes, République tchèque, soutiennent von der Leyen. Ils veulent confisquer les actifs russes sans délai. Les pays de l’Ouest, Allemagne, France, Pays-Bas, sont plus prudents. Ils craignent les conséquences juridiques et financières. Ils redoutent que la confiscation ne crée un précédent dangereux. Qu’elle n’affaiblisse la confiance dans le système financier international. Que les investisseurs étrangers ne retirent leurs capitaux d’Europe par peur de futures saisies. Le rapport norvégien balaie ces objections. Les chercheurs estiment que les risques juridiques et financiers sont largement surestimés. Que la Russie a déjà violé tous les principes du droit international. Qu’elle ne mérite aucune protection juridique. Que les investisseurs étrangers comprennent parfaitement la différence entre un État agresseur et des États respectueux du droit. Que la confiscation des actifs russes ne créera aucun précédent dangereux. Au contraire, elle enverra un message clair : l’agression ne paie pas. Les agresseurs paient.
Le sommet du 18-19 décembre, moment de vérité
Le Conseil européen des 18 et 19 décembre 2025 doit trancher. Les 27 chefs d’État et de gouvernement se réuniront à Bruxelles pour décider du sort des actifs russes gelés. Soit ils acceptent le plan de prêt-réparations proposé par von der Leyen, soit ils continuent à tergiverser et laissent l’Ukraine s’enfoncer dans la crise financière. Les enjeux sont colossaux. Si l’Europe ne débloque pas ces fonds rapidement, l’Ukraine sera à court d’argent mi-2026. Ses finances publiques s’effondreront. Elle ne pourra plus payer ses fonctionnaires, ses enseignants, ses médecins, ses soldats. L’État ukrainien vacillera. La résistance s’affaiblira. La Russie en profitera pour intensifier son offensive. Le rapport de forces basculera. La défaite deviendra inévitable. Voilà pourquoi le sommet de décembre est crucial. C’est le moment de vérité pour l’Europe. Soit elle agit, soit elle abdique. Soit elle soutient l’Ukraine massivement, soit elle la laisse tomber. Il n’y a pas de demi-mesure possible. Pas de compromis bancal. Pas de solution intermédiaire. C’est tout ou rien.
Les observateurs sont pessimistes. Ils connaissent les mécanismes de décision européens. Les compromis laborieux. Les déclarations creuses. Les engagements non tenus. Ils craignent que le sommet n’accouche d’une souris. Qu’il ne produise qu’une déclaration vague promettant d’étudier la question. Qu’il ne reporte la décision à plus tard. Qu’il ne laisse l’Ukraine dans l’incertitude. Le rapport norvégien met en garde : chaque jour de retard coûte des vies ukrainiennes. Chaque semaine d’hésitation affaiblit la résistance. Chaque mois de tergiversation rapproche la défaite. L’Europe n’a plus le luxe du temps. Elle doit décider maintenant. Utiliser les actifs russes gelés. Financer massivement l’Ukraine. Investir dans la victoire. Ou accepter les conséquences catastrophiques de l’inaction. Les chercheurs norvégiens sont clairs : si l’Europe rate ce rendez-vous, elle le regrettera pendant des décennies. Elle paiera le prix de sa lâcheté. En argent. En sécurité. En crédibilité. En influence. En liberté.
Réduire la facture de 50% si l’Europe ose
Les 140 milliards d’euros d’actifs russes gelés représentent environ 15 à 20% du coût total d’une victoire ukrainienne selon les estimations du rapport norvégien. Mais leur impact psychologique et stratégique serait bien supérieur. Confisquer ces actifs enverrait un message puissant à Moscou : l’agression a un coût. Un coût financier, politique, stratégique. Cela démontrerait aussi la détermination européenne. Sa volonté de soutenir l’Ukraine jusqu’au bout. Sa capacité à prendre des décisions difficiles. Les chercheurs estiment que l’utilisation de ces fonds pourrait réduire la facture européenne de 50% si elle est combinée avec d’autres mesures. Augmentation de la production d’armements en Europe. Mutualisation des achats militaires. Optimisation de l’aide. Coordination avec les alliés. Le rapport propose un plan détaillé. Utiliser les 140 milliards d’actifs russes comme base. Y ajouter 200 à 300 milliards d’investissements européens directs. Mobiliser 150 à 200 milliards via des emprunts communs. Encourager les investissements privés pour 100 à 150 milliards. Total : 590 à 790 milliards d’euros. Soit le bas de la fourchette estimée pour assurer une victoire ukrainienne.
Le plan est réalisable. Techniquement, financièrement, politiquement. Il nécessite simplement de la volonté. Du courage. De la vision stratégique. Trois qualités qui manquent cruellement aux dirigeants européens actuels. Les chercheurs norvégiens ne se font pas d’illusions. Ils savent que l’Europe préférera probablement tergiverser, négocier, chercher des compromis impossibles. Qu’elle attendra que la situation se dégrade encore avant d’agir. Qu’elle réagira trop tard, trop peu, trop timidement. C’est le mode de fonctionnement habituel de l’Union européenne. Réagir aux crises plutôt que les anticiper. Gérer les urgences plutôt que planifier l’avenir. Colmater les brèches plutôt que construire des digues. Mais cette fois, cette approche ne suffira pas. Cette fois, l’enjeu est existentiel. Cette fois, l’Europe joue sa survie. Et si elle perd, elle paiera le prix fort. 1,8 trillion de dollars. Le double de ce qu’il aurait fallu investir pour gagner. L’arithmétique est implacable. La logique est imparable. Reste à savoir si l’Europe aura le courage d’agir en conséquence.
Les populistes pro-russes, l'autre menace intérieure
L’extrême droite européenne dans les bras du Kremlin
Pendant que l’Europe hésite sur le soutien à l’Ukraine, une cinquième colonne travaille activement à saboter toute aide. Les partis populistes d’extrême droite, en pleine ascension dans toute l’Europe, multiplient les appels à cesser le soutien à Kyiv, à lever les sanctions contre Moscou, à normaliser les relations avec Poutine. En Allemagne, l’AfD dépasse régulièrement les 30% dans les sondages. Son programme : arrêt immédiat de l’aide militaire à l’Ukraine, levée des sanctions, reprise des importations de gaz russe. En France, le Rassemblement National de Marine Le Pen tient un discours similaire. En Italie, des éléments de la coalition au pouvoir flirtent avec Moscou. En Autriche, le FPÖ pro-russe arrive en tête des élections. Aux Pays-Bas, le PVV de Geert Wilders gagne du terrain. En Hongrie, Viktor Orbán bloque systématiquement toute aide européenne à l’Ukraine. Ces partis ont un point commun : des liens documentés avec le Kremlin. Financements suspects. Voyages à Moscou. Rencontres avec des officiels russes. Reprises des éléments de langage du Kremlin.
Le rapport norvégien consacre plusieurs pages à cette menace intérieure. Les chercheurs estiment que la montée des populistes pro-russes constitue un danger stratégique majeur pour l’Europe. Ces partis ne se contentent pas de critiquer le soutien à l’Ukraine. Ils sapent la cohésion européenne. Ils affaiblissent l’OTAN. Ils divisent les sociétés. Ils amplifient la désinformation russe. Ils préparent le terrain pour une capitulation européenne. Leur stratégie est simple : exploiter la fatigue des populations face à la guerre, les difficultés économiques, les tensions sociales liées à l’immigration. Promettre la paix immédiate, le retour à la normale, la fin des sanctions. Présenter Poutine comme un partenaire raisonnable avec qui on peut négocier. Accuser les élites européennes de prolonger inutilement le conflit. C’est un discours séduisant pour des populations fatiguées. Mais c’est un mensonge. Un mensonge dangereux qui mène droit à la catastrophe. Les chercheurs rappellent que l’appeasement n’a jamais fonctionné avec les dictateurs. Que céder face à l’agression encourage toujours plus d’agression. Que la paix obtenue par la capitulation n’est jamais durable.
La polarisation qui fragilise la réponse collective
La montée des populistes pro-russes crée une polarisation politique sans précédent en Europe. Les sociétés se fracturent entre pro et anti-Ukraine, entre pro et anti-OTAN, entre pro et anti-Europe. Les débats deviennent toxiques. Les positions se radicalisent. Le centre politique s’effondre. Les partis traditionnels perdent pied. Les extrêmes gagnent du terrain. Cette polarisation paralyse la prise de décision. Chaque mesure de soutien à l’Ukraine devient un combat politique épuisant. Chaque livraison d’armes déclenche des polémiques. Chaque augmentation du budget de défense provoque des manifestations. Les gouvernements pro-ukrainiens tombent les uns après les autres, remplacés par des coalitions hésitantes ou des gouvernements ouvertement pro-russes. Le rapport norvégien cite l’exemple de la Slovaquie, où le gouvernement de Robert Fico a stoppé toute aide militaire à l’Ukraine dès son arrivée au pouvoir en 2023. Ou celui de la Hongrie, où Viktor Orbán bloque systématiquement les décisions européennes sur l’Ukraine depuis 2022. Ces exemples pourraient se multiplier si les populistes continuent leur progression.
Les chercheurs norvégiens avertissent : la polarisation politique est une arme russe. Moscou investit massivement dans les campagnes de désinformation, le financement des partis extrémistes, l’amplification des divisions sociales. Les services de renseignement occidentaux ont documenté ces opérations. Comptes de réseaux sociaux contrôlés par la Russie. Médias alternatifs financés par Moscou. Think tanks pro-russes. Lobbyistes payés par le Kremlin. Tout un écosystème de manipulation de l’opinion publique. L’objectif : affaiblir le soutien européen à l’Ukraine. Diviser l’OTAN. Paralyser l’Union européenne. Et ça fonctionne. Les sondages montrent une érosion progressive du soutien à l’Ukraine dans plusieurs pays européens. Une fatigue face à la guerre. Une lassitude face aux sanctions. Un désir de retour à la normale. Les populistes exploitent ces sentiments. Ils promettent des solutions simples à des problèmes complexes. Ils désignent des boucs émissaires. Ils offrent des certitudes dans un monde incertain. Et les électeurs, fatigués, inquiets, désorientés, les écoutent. Les votent. Les portent au pouvoir. Avec toutes les conséquences que cela implique pour le soutien à l’Ukraine et la sécurité européenne.
Je regarde cette Europe qui se déchire et je ressens une tristesse immense. Nous sommes en train de perdre. Pas militairement. Politiquement. Moralement. Nous sommes en train de perdre notre âme. Notre capacité à distinguer le bien du mal. Notre volonté de défendre nos valeurs. Nous laissons les populistes nous convaincre que la lâcheté est une vertu. Que l’abandon est une sagesse. Que la capitulation est une paix. Nous oublions les leçons de l’Histoire. Nous répétons les erreurs du passé. Nous marchons vers le précipice en nous félicitant de notre prudence. Et pendant ce temps, les Ukrainiens meurent. Seuls. Abandonnés. Trahis par ceux qui devraient les soutenir.
Les réfugiés ukrainiens : bombe à retardement économique et sociale
6 à 11 millions de personnes en mouvement
L’Europe accueille déjà environ 5 millions de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre en février 2022. Principalement en Pologne, en Allemagne, en République tchèque, en Italie, en France. Ces réfugiés ont été relativement bien intégrés. Les systèmes d’accueil ont tenu. Les tensions sociales sont restées limitées. Mais le rapport norvégien avertit : si la Russie l’emporte, entre 6 et 11 millions d’Ukrainiens supplémentaires fuiront vers l’ouest. Ce sera un tsunami migratoire. Un choc démographique sans précédent. Les systèmes d’accueil satureront immédiatement. Les capacités d’hébergement seront dépassées. Les services sociaux s’effondreront. Les budgets nationaux exploseront. Les tensions politiques atteindront des niveaux critiques. Ces nouveaux réfugiés ne seront pas comme les précédents. Ils fuiront un pays détruit, occupé, soumis. Ils n’auront aucun espoir de retour. Leur maison sera rasée. Leur ville sera occupée. Leur pays n’existera plus. Ils resteront en Europe. Définitivement. Avec tout ce que cela implique en termes d’intégration, de cohésion sociale, de coûts économiques.
Le rapport détaille les flux migratoires probables. La majorité des réfugiés se dirigeront vers la Pologne, pays frontalier et déjà principal pays d’accueil. Varsovie devra absorber entre 2 et 4 millions de personnes supplémentaires. Un chiffre colossal pour un pays de 38 millions d’habitants. L’Allemagne recevra entre 1,5 et 3 millions de réfugiés. La République tchèque, la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie (si elle accepte de les accueillir) absorberont le reste. Les pays d’Europe de l’Ouest, France, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, recevront aussi leur part. Les chercheurs estiment que chaque réfugié coûtera en moyenne entre 15 000 et 20 000 euros par an pendant les quatre premières années. Logement, santé, éducation, aide sociale, formation professionnelle. Multipliez par 6 à 11 millions de personnes. Multipliez par quatre ans. Vous obtenez entre 360 et 880 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter les coûts indirects : pression sur les services publics, tensions sociales, polarisation politique, montée des extrêmes. Le coût total grimpe à 524-952 milliards d’euros selon les estimations du rapport.
Les budgets sociaux explosent, les tensions montent
L’arrivée massive de réfugiés mettra les budgets sociaux européens sous une pression insoutenable. Les systèmes de santé, déjà fragilisés par la pandémie de Covid-19 et le vieillissement de la population, devront absorber des millions de patients supplémentaires. Les écoles devront scolariser des centaines de milliers d’enfants ukrainiens. Les universités devront accueillir des dizaines de milliers d’étudiants. Les services sociaux devront gérer des millions de dossiers. Les agences pour l’emploi devront former et placer des millions de demandeurs d’emploi. Les systèmes de logement social, déjà saturés dans la plupart des pays européens, devront trouver des solutions pour loger des millions de personnes. C’est mission impossible. Les gouvernements devront construire en urgence. Réquisitionner des bâtiments. Installer des camps temporaires. Augmenter massivement les budgets. Lever des impôts supplémentaires. Emprunter sur les marchés. Creuser les déficits publics. Les règles budgétaires européennes voleront en éclats. Le Pacte de stabilité et de croissance sera suspendu. Les dettes publiques exploseront.
Mais le coût économique n’est rien comparé au coût social et politique. L’arrivée massive de réfugiés créera des tensions considérables dans les sociétés européennes. Concurrence pour le logement. Pression sur les services publics. Sentiment de déclassement chez les populations locales. Ressentiment face aux aides accordées aux réfugiés. Peur du changement culturel. Inquiétude face à l’avenir. Les populistes exploiteront ces sentiments. Ils désigneront les réfugiés comme boucs émissaires. Ils promettront de fermer les frontières, de renvoyer les étrangers, de privilégier les nationaux. Leur discours trouvera un écho dans des populations fatiguées, inquiètes, désorientées. Les élections deviendront des référendums sur l’immigration. Les partis modérés perdront pied. Les extrêmes arriveront au pouvoir. Les politiques d’accueil seront remises en cause. Les droits des réfugiés seront réduits. Les expulsions se multiplieront. Les violences augmenteront. L’Europe basculera dans une crise politique et sociale dont elle mettra des décennies à se remettre. Le rapport norvégien est clair : le coût humain et politique d’un abandon de l’Ukraine dépassera largement le coût financier.
Le coût humain et politique d’un abandon
Derrière les chiffres, il y a des vies. Des millions de vies brisées. Des familles séparées. Des enfants traumatisés. Des personnes âgées déracinées. Des professionnels qualifiés contraints de tout recommencer. Des artistes privés de leur public. Des enseignants sans élèves. Des médecins sans patients. Des ingénieurs sans usines. Toute une société détruite, dispersée, anéantie. Le rapport norvégien rappelle que l’Ukraine n’est pas qu’un enjeu stratégique. C’est un pays de 40 millions d’habitants. Une nation avec une histoire millénaire. Une culture riche. Une démocratie jeune mais vibrante. Des aspirations légitimes à la liberté, à la prospérité, à la dignité. Abandonner l’Ukraine, c’est condamner ces 40 millions de personnes à vivre sous occupation russe. C’est accepter que leurs droits soient bafoués. Que leur langue soit interdite. Que leur culture soit effacée. Que leur histoire soit réécrite. Que leurs enfants soient endoctrinés. Que leurs opposants soient emprisonnés, torturés, assassinés. C’est accepter un génocide culturel au cœur de l’Europe au XXIe siècle.
Le coût politique d’un tel abandon serait catastrophique pour l’Europe. Elle perdrait toute crédibilité morale. Comment pourrait-elle encore prétendre défendre les droits humains, la démocratie, l’État de droit, si elle abandonne un pays démocratique agressé par une dictature ? Comment pourrait-elle encore donner des leçons au reste du monde si elle capitule face à la force ? Comment pourrait-elle encore inspirer les peuples opprimés si elle trahit ceux qui se battent pour leur liberté ? L’Europe perdrait son âme. Elle deviendrait une puissance purement économique, sans principes, sans valeurs, sans vision. Une zone de libre-échange incapable de défendre ses intérêts stratégiques. Un géant économique mais un nain politique. Un acteur secondaire dans un monde dominé par les États-Unis, la Chine et la Russie. Le rapport norvégien conclut : abandonner l’Ukraine ne serait pas seulement une erreur stratégique. Ce serait une faute morale. Une trahison historique. Un renoncement à tout ce que l’Europe prétend représenter. Et cette faute, l’Europe la paierait pendant des générations.
L'Arctique et les nouvelles frontières de la confrontation
La Russie redéploie ses forces vers le Nord
Le rapport norvégien identifie une menace souvent négligée : l’Arctique. Si la Russie l’emporte en Ukraine, elle redirigera une partie de ses forces vers le Grand Nord. La région arctique, riche en ressources naturelles et traversée par de nouvelles routes maritimes ouvertes par le réchauffement climatique, devient un enjeu stratégique majeur. Moscou y a déjà investi massivement. Bases militaires modernisées. Systèmes de défense aérienne déployés. Flotte de brise-glaces nucléaires. Troupes arctiques entraînées. Missiles hypersoniques stationnés. La Russie se prépare à dominer l’Arctique. Et si elle n’a plus à se préoccuper de l’Ukraine, elle pourra concentrer tous ses moyens sur cette région. Les pays nordiques le savent. La Norvège, membre de l’OTAN et voisin direct de la Russie dans l’Arctique, se sent particulièrement menacée. La Finlande et la Suède, nouvelles membres de l’Alliance, partagent cette inquiétude. Le Danemark, via le Groenland, est aussi concerné. Ces pays investissent dans leur défense arctique. Mais leurs moyens sont limités face à la puissance russe.
Le rapport détaille les scénarios de confrontation dans l’Arctique. Moscou pourrait tester les défenses de l’OTAN en organisant des provocations. Violations de l’espace aérien norvégien. Incursions de sous-marins dans les eaux territoriales scandinaves. Exercices militaires massifs près des frontières. Cyberattaques contre les infrastructures critiques. Campagnes de désinformation visant les populations locales. Si l’OTAN réagit mollement, la Russie pourrait aller plus loin. Établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de certaines parties de l’Arctique. Revendiquer des droits exclusifs sur des routes maritimes. Menacer d’interdire le passage aux navires occidentaux. Installer des systèmes de missiles capables de frapper n’importe quelle cible en Europe du Nord. Les chercheurs norvégiens estiment que la défense de l’Arctique nécessitera des investissements considérables si l’Ukraine tombe. Déploiement de forces navales. Construction de bases avancées. Installation de systèmes de surveillance. Renforcement de la présence militaire permanente. Le coût pourrait atteindre 100 à 150 milliards d’euros sur quatre ans. Une somme qui s’ajoute aux autres dépenses de défense du flanc oriental.
La Norvège, la Finlande, la Suède en première ligne
Les pays nordiques se préparent au pire. La Norvège a augmenté son budget de défense de 50% depuis 2022. Elle modernise sa flotte de sous-marins. Elle achète des avions de combat F-35. Elle renforce ses bases dans le Grand Nord. Elle stocke des munitions. Elle organise des exercices avec ses alliés de l’OTAN. La Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a rejoint l’OTAN en 2023. Elle a rétabli le service militaire obligatoire. Elle construit des fortifications le long de sa frontière orientale. Elle prépare sa population à une éventuelle agression. La Suède, membre de l’OTAN depuis 2024, fait de même. Elle réarme. Elle modernise ses forces. Elle réintroduit la conscription. Elle distribue des brochures expliquant à la population comment se préparer à la guerre. Ces pays savent qu’ils sont en première ligne. Qu’ils seront les premières cibles si la Russie décide de tester l’OTAN. Qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur la solidarité atlantique. Mais cette solidarité est-elle encore crédible à l’ère Trump ?
Le rapport norvégien exprime des doutes. Si les États-Unis se désengagent d’Europe, si l’OTAN s’affaiblit, si l’Union européenne se divise, les pays nordiques se retrouveront seuls face à la Russie. Leurs forces armées, bien entraînées mais numériquement limitées, ne pourront pas tenir longtemps face à une offensive russe massive. Ils auront besoin du soutien de leurs alliés. De troupes britanniques, françaises, allemandes, polonaises déployées en renfort. De garanties crédibles que l’OTAN interviendra immédiatement. De systèmes de défense aérienne et antimissile pour protéger leurs villes. D’une flotte navale capable de contrôler la mer de Barents et la mer de Norvège. D’une aviation capable de contester la supériorité aérienne russe. Tout cela coûte cher. Très cher. Les chercheurs estiment que la défense des pays nordiques nécessitera des investissements de 100 à 150 milliards d’euros si la menace russe s’intensifie. C’est une somme considérable pour des pays dont la population totale ne dépasse pas 20 millions d’habitants. Ils auront besoin de l’aide de leurs alliés. Mais cette aide viendra-t-elle ? Et à quel prix ?
L’Arctique. Qui pense à l’Arctique quand on parle de la guerre en Ukraine ? Personne. Et pourtant, c’est là que se joue une partie de notre avenir. Dans ces étendues glacées que nous imaginons désertes et sans importance. La Russie, elle, y pense. Elle s’y prépare. Elle y investit. Pendant que nous discutons, elle construit. Pendant que nous hésitons, elle agit. Pendant que nous calculons, elle avance. Et un jour, nous nous réveillerons avec des missiles russes pointés sur Oslo, Helsinki, Stockholm. Et nous nous demanderons comment nous en sommes arrivés là. La réponse sera simple : parce que nous n’avons pas voulu voir. Parce que nous avons préféré l’aveuglement confortable à la lucidité douloureuse.
Le retour sur investissement d'une victoire ukrainienne
Stabilité retrouvée, réfugiés qui rentrent
Le rapport norvégien ne se contente pas de décrire les coûts d’une défaite. Il détaille aussi les bénéfices d’une victoire. Et ces bénéfices sont considérables. Premier gain : la stabilité régionale. Une victoire ukrainienne stabiliserait durablement l’Europe de l’Est. Elle mettrait fin à la menace russe pour une génération. Elle permettrait aux pays de la région de se concentrer sur leur développement économique plutôt que sur leur défense. Elle créerait un environnement propice aux investissements, à la croissance, à la prospérité. Deuxième gain : le retour des réfugiés. Si l’Ukraine gagne, la majorité des 5 millions de réfugiés actuellement en Europe rentreront chez eux. Ils participeront à la reconstruction de leur pays. Ils contribueront à son développement. L’Europe économisera des centaines de milliards en coûts d’accueil. Elle évitera les tensions sociales liées à l’immigration massive. Elle préservera sa cohésion politique. Troisième gain : l’intégration européenne. Une Ukraine victorieuse et démocratique rejoindra rapidement l’Union européenne. Elle apportera un marché de 40 millions de consommateurs. Des terres agricoles fertiles. Des ressources minérales. Une main-d’œuvre qualifiée. Un potentiel économique considérable.
Les chercheurs norvégiens estiment que l’intégration de l’Ukraine dans l’UE générerait entre 200 et 300 milliards d’euros de croissance économique supplémentaire sur dix ans. Nouveaux marchés pour les entreprises européennes. Investissements dans les infrastructures ukrainiennes. Développement des échanges commerciaux. Création d’emplois des deux côtés. L’Ukraine deviendrait un moteur de croissance pour l’Europe de l’Est, comme la Pologne l’a été après son adhésion en 2004. Quatrième gain : la réduction des primes de risque. Une victoire ukrainienne rassurerait les investisseurs sur la stabilité de l’Europe. Les primes de risque sur les obligations d’État des pays de l’Est diminueraient. Les coûts d’emprunt baisseraient. Les investissements étrangers augmenteraient. La confiance reviendrait. Cinquième gain : l’effet dissuasif. Une défaite russe en Ukraine découragerait Moscou de tenter d’autres aventures militaires. Elle démontrerait que l’agression ne paie pas. Que l’Occident est capable de tenir bon. Que l’OTAN reste crédible. Cet effet dissuasif vaudrait des centaines de milliards en dépenses de défense évitées.
Intégration européenne accélérée
L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne transformerait le continent. L’UE gagnerait un pays de 40 millions d’habitants, le deuxième plus peuplé d’Europe de l’Est après la Pologne. Un pays avec un territoire de 600 000 km², le plus vaste d’Europe après la Russie. Un pays avec des terres agricoles parmi les plus fertiles du monde, capables de nourrir des centaines de millions de personnes. Un pays avec des ressources minérales considérables : fer, manganèse, titane, lithium, terres rares. Un pays avec une industrie diversifiée : aéronautique, construction navale, métallurgie, chimie, agroalimentaire. Un pays avec une main-d’œuvre qualifiée : ingénieurs, informaticiens, médecins, enseignants. Un pays avec un potentiel économique énorme une fois la reconstruction achevée. Le rapport norvégien estime que l’Ukraine pourrait devenir la cinquième économie de l’UE d’ici 2040 si elle bénéficie du soutien nécessaire. Son PIB pourrait atteindre 500 à 600 milliards d’euros, comparable à celui de la Pologne ou des Pays-Bas aujourd’hui.
Mais l’intégration de l’Ukraine apporterait aussi des défis. Le pays devra réformer en profondeur ses institutions. Lutter contre la corruption. Moderniser son système judiciaire. Renforcer l’État de droit. Aligner ses normes sur celles de l’UE. Restructurer son économie. Privatiser certaines entreprises publiques. Libéraliser certains secteurs. Tout cela prendra du temps. Des années, peut-être une décennie. Mais le jeu en vaut la chandelle. Une Ukraine démocratique, prospère, intégrée à l’Europe serait un rempart contre la Russie. Un allié fidèle. Un partenaire économique majeur. Un succès géopolitique considérable pour l’Union européenne. Le rapport norvégien conclut : investir dans la victoire ukrainienne, c’est investir dans l’avenir de l’Europe. C’est construire une Europe plus grande, plus forte, plus sûre. C’est réaliser enfin le rêve d’une Europe unie, libre, prospère, s’étendant de l’Atlantique à la frontière russe. C’est donner un sens au projet européen. C’est prouver que la démocratie peut triompher de l’autocratie. Que le droit peut l’emporter sur la force. Que l’avenir appartient aux peuples libres, pas aux dictateurs.
Prime de risque réduite pour les investisseurs
Les marchés financiers détestent l’incertitude. La guerre en Ukraine a créé une incertitude massive en Europe. Les investisseurs exigent des primes de risque plus élevées pour prêter aux gouvernements et aux entreprises européennes. Les taux d’intérêt augmentent. Les coûts d’emprunt grimpent. Les investissements diminuent. La croissance ralentit. Une victoire ukrainienne changerait radicalement la donne. Elle éliminerait l’incertitude géopolitique majeure qui pèse sur l’Europe. Elle rassurerait les investisseurs sur la stabilité du continent. Elle démontrerait que l’Europe est capable de défendre ses intérêts. Les primes de risque diminueraient. Les taux d’intérêt baisseraient. Les investissements repartiraient. La croissance accélérerait. Le rapport norvégien estime qu’une victoire ukrainienne pourrait réduire les primes de risque de 50 à 100 points de base pour les pays d’Europe de l’Est. Cela représenterait des économies de 50 à 100 milliards d’euros par an en coûts d’emprunt pour ces pays. Sur dix ans, c’est entre 500 et 1 000 milliards d’euros économisés. Largement de quoi financer le soutien à l’Ukraine.
Les chercheurs norvégiens insistent : une victoire ukrainienne serait un investissement rentable. Chaque euro investi aujourd’hui rapporterait 2 à 3 euros en bénéfices économiques et sécuritaires à long terme. Réduction des coûts de défense. Économies sur l’accueil des réfugiés. Gains liés à l’intégration européenne de l’Ukraine. Réduction des primes de risque. Augmentation de la croissance. Renforcement de la stabilité. Les bénéfices dépassent largement les coûts. C’est un calcul simple. Une arithmétique élémentaire. Mais l’Europe refuse de le faire. Elle préfère compter les coûts immédiats plutôt que les bénéfices futurs. Elle préfère économiser aujourd’hui et payer le double demain. Elle préfère la myopie à la vision stratégique. C’est une erreur monumentale. Une erreur qui coûtera des centaines de milliards. Peut-être des trillions. Une erreur dont l’Europe mettra des décennies à se remettre. Si elle s’en remet.
L'horloge tourne : l'Ukraine à court d'argent mi-2026
Les finances de Kyiv s’épuisent dangereusement
Le temps presse. L’Ukraine brûle ses dernières réserves financières. Le gouvernement ukrainien a averti ses partenaires occidentaux : sans aide massive et immédiate, le pays sera à court d’argent mi-2026. Les caisses de l’État sont presque vides. Les recettes fiscales s’effondrent. L’économie tourne au ralenti. Les infrastructures sont détruites. Les entreprises ferment. Les investisseurs fuient. Le déficit budgétaire explose. Kyiv dépense environ 120 milliards de dollars par an pour faire fonctionner l’État et financer l’effort de guerre. Mais elle ne collecte que 40 à 50 milliards en recettes fiscales. Le déficit de 70 à 80 milliards doit être comblé par l’aide internationale. Or cette aide diminue. Les États-Unis se désengagent. L’Europe hésite. Les promesses ne se transforment pas en versements effectifs. Les délais s’allongent. Les procédures se compliquent. Pendant ce temps, l’Ukraine s’enfonce dans la crise financière. Si l’argent manque, l’État ukrainien ne pourra plus payer ses fonctionnaires. Ses enseignants. Ses médecins. Ses policiers. Ses soldats. Le système s’effondrera. La résistance s’affaiblira. La défaite deviendra inévitable.
Le rapport norvégien tire la sonnette d’alarme. Il reste six mois pour éviter la catastrophe. Six mois pour débloquer les fonds nécessaires. Six mois pour mettre en place le système de prêt-réparations basé sur les actifs russes gelés. Six mois pour convaincre les Européens d’augmenter massivement leur aide. Six mois pour mobiliser les investissements privés. Six mois pour sauver l’Ukraine. Après, il sera trop tard. L’État ukrainien s’effondrera. L’économie implosera. La société se fragmentera. L’armée manquera de tout. Les soldats déserteront. Les lignes de défense craqueront. Les villes tomberont. La Russie avancera. Et l’Europe paiera le prix de son inaction. 1,8 trillion de dollars au lieu de 972 milliards. Le double. Exactement le double. Les chercheurs norvégiens supplient les dirigeants européens d’agir maintenant. De prendre les décisions difficiles. De débloquer les fonds. De confisquer les actifs russes. D’augmenter l’aide militaire. D’investir dans la victoire. Avant qu’il ne soit trop tard. Avant que l’irréparable ne se produise. Avant que l’Histoire ne les juge pour leur lâcheté.
Le plan de prêt-réparations, course contre la montre
Le plan de prêt-réparations proposé par Ursula von der Leyen est la dernière chance de l’Ukraine. Le principe est simple : utiliser les 140 milliards d’euros d’actifs russes gelés comme garantie pour un emprunt massif accordé à Kyiv. L’Ukraine recevrait immédiatement les fonds nécessaires pour tenir jusqu’à la victoire. Les actifs russes serviraient de collatéral. Si la Russie refuse de payer des réparations après la guerre, les actifs seront confisqués définitivement pour rembourser le prêt. C’est un mécanisme juridiquement solide. Économiquement viable. Politiquement défendable. Mais il nécessite l’accord unanime des 27 États membres de l’UE. Et là, ça coince. La Belgique bloque. Elle invoque des considérations juridiques. Elle craint des représailles russes. Elle préfère attendre. Négocier. Temporiser. Pendant ce temps, l’horloge tourne. Les finances ukrainiennes s’épuisent. La fenêtre d’opportunité se referme. Le sommet européen des 18-19 décembre 2025 doit trancher. C’est le moment de vérité. Soit l’Europe adopte le plan de prêt-réparations, soit elle condamne l’Ukraine à la défaite.
Le rapport norvégien détaille les conséquences d’un échec du sommet de décembre. Si l’Europe ne débloque pas les fonds, l’Ukraine devra rationner ses dépenses. Réduire les salaires des fonctionnaires. Couper dans les budgets sociaux. Diminuer les pensions. Fermer des hôpitaux. Fermer des écoles. Réduire l’aide aux déplacés internes. Les conséquences sociales seront catastrophiques. La population perdra confiance dans le gouvernement. Les tensions monteront. Les manifestations se multiplieront. La cohésion nationale se fissurera. L’armée manquera de munitions, de carburant, de pièces de rechange. Les soldats ne seront plus payés régulièrement. Le moral s’effondrera. Les désertions augmenteront. Les lignes de défense s’affaibliront. La Russie en profitera pour intensifier son offensive. Elle percera les défenses ukrainiennes. Elle avancera vers le Dniepr. Elle encerclera les grandes villes. Elle forcera Kyiv à capituler. Le scénario cauchemar décrit dans le rapport deviendra réalité. Et tout cela parce que l’Europe aura refusé de débloquer 140 milliards d’euros. Parce qu’elle aura préféré protéger les intérêts de la Belgique plutôt que la sécurité du continent. Parce qu’elle aura choisi la lâcheté plutôt que le courage.
Six mois. Il reste six mois. Six mois pour sauver l’Ukraine. Six mois pour sauver l’Europe. Six mois pour éviter une catastrophe dont nous mettrons des décennies à nous remettre. Et nous discutons encore. Nous négocions encore. Nous tergiversons encore. Comme si nous avions tout le temps du monde. Comme si l’urgence n’existait pas. Comme si les Ukrainiens pouvaient attendre indéfiniment que nous nous décidions. Ils ne peuvent pas. Ils meurent. Maintenant. Aujourd’hui. Pendant que nous discutons. Pendant que nous calculons. Pendant que nous hésitons. Leur sang est sur nos mains. Et nous le savons. Nous le savons et nous ne faisons rien.
Les leçons ignorées de l'Histoire : Munich, 1938
Quand céder coûte toujours plus cher
L’Histoire se répète. Toujours. Inexorablement. Munich, septembre 1938. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain rentre de sa rencontre avec Hitler en agitant un bout de papier. Il proclame : « Peace for our time. » Il a cédé les Sudètes à l’Allemagne nazie. Il a sacrifié la Tchécoslovaquie pour acheter la paix. Il a cru qu’on pouvait apaiser un dictateur en lui donnant ce qu’il veut. Il s’est trompé. Un an plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclatait. Six ans de conflit. 70 millions de morts. L’Europe en ruines. Le monde transformé. Tout cela parce que les démocraties occidentales avaient refusé d’arrêter Hitler quand c’était encore possible. Parce qu’elles avaient préféré l’appeasement à la confrontation. Parce qu’elles avaient cru que céder coûterait moins cher que résister. Elles se sont trompées. Céder a coûté infiniment plus cher. En vies. En destructions. En souffrances. En argent aussi. La Seconde Guerre mondiale a coûté aux Alliés des milliers de milliards de dollars. Arrêter Hitler en 1938 aurait coûté une fraction de cette somme. Mais personne n’a eu le courage de le faire. Et l’Histoire les a jugés sévèrement.
Le rapport norvégien établit un parallèle explicite entre Munich 1938 et la situation actuelle. Poutine, comme Hitler, teste la détermination occidentale. Il avance progressivement. Il prend ce qu’on lui laisse prendre. Il s’arrête quand il rencontre de la résistance. Il reprend quand la résistance faiblit. C’est une stratégie éprouvée. Une stratégie qui fonctionne tant que l’Occident hésite. Tant qu’il préfère négocier plutôt que combattre. Tant qu’il croit qu’on peut acheter la paix en sacrifiant un voisin. Mais cette stratégie ne fonctionne que si l’Occident la laisse fonctionner. Si l’Occident dit non. Si l’Occident trace une ligne rouge et la défend. Si l’Occident démontre qu’il est prêt à payer le prix de la résistance. Alors le dictateur recule. Parce qu’il comprend que le coût de l’agression dépasse les bénéfices. Parce qu’il réalise qu’il ne peut pas gagner. Parce qu’il préfère conserver ce qu’il a plutôt que tout perdre. C’est ce qui s’est passé pendant la Guerre froide. L’OTAN a tenu bon. Elle a démontré sa détermination. Elle a investi massivement dans sa défense. Et l’Union soviétique n’a jamais attaqué. Parce qu’elle savait qu’elle perdrait.
L’appeasement ne fonctionne jamais avec les autocrates
L’Histoire est formelle : l’appeasement ne fonctionne jamais avec les autocrates. Jamais. Les exemples abondent. Hitler en 1938. Staline en 1939. Saddam Hussein en 1990. Milosevic dans les années 1990. Chaque fois que les démocraties ont cédé face à un dictateur, elles ont payé le prix de leur lâcheté. Chaque fois qu’elles ont cru pouvoir acheter la paix en sacrifiant un principe, elles ont obtenu la guerre. Chaque fois qu’elles ont préféré l’économie à court terme au courage à long terme, elles ont fini par payer infiniment plus cher. Le rapport norvégien cite ces précédents historiques. Il rappelle que les leçons de l’Histoire sont claires. Que nous les connaissons. Que nous les enseignons dans nos écoles. Que nous les commémorons lors de nos cérémonies. Mais que nous refusons de les appliquer quand vient le moment de prendre des décisions difficiles. Nous préférons croire que cette fois, c’est différent. Que Poutine n’est pas Hitler. Que la Russie n’est pas l’Allemagne nazie. Que nous pouvons négocier. Que nous pouvons trouver un compromis. Que nous pouvons éviter le pire. Nous nous trompons. Comme Chamberlain s’est trompé. Comme tous ceux qui ont cru pouvoir apaiser un dictateur se sont trompés.
Les chercheurs norvégiens sont catégoriques : il n’y a pas de compromis possible avec Poutine. Pas de paix négociée acceptable. Pas de solution intermédiaire viable. Soit l’Ukraine gagne et la Russie est contrainte d’accepter sa défaite. Soit la Russie gagne et l’Ukraine disparaît. Il n’y a pas de troisième voie. Pas de zone grise. Pas de demi-mesure. Le plan Trump en 28 points est une illusion. Un Munich 2.0. Une capitulation déguisée en diplomatie. Il ne fonctionnera pas. Poutine prendra ce qu’on lui donne et reviendra chercher le reste plus tard. Comme Hitler a pris les Sudètes puis le reste de la Tchécoslovaquie puis la Pologne. Comme tous les dictateurs prennent ce qu’on leur laisse prendre. Le rapport conclut : l’Europe doit choisir entre Munich et Churchill. Entre l’appeasement et la résistance. Entre la capitulation et le courage. Entre payer peu maintenant ou payer énormément plus tard. L’Histoire a déjà tranché ce débat. Reste à savoir si l’Europe aura la sagesse d’écouter ses leçons. Ou si elle préférera les répéter. Avec toutes les conséquences catastrophiques que cela implique.
Munich. Ce mot me hante. Il devrait nous hanter tous. Il devrait résonner dans chaque réunion du Conseil européen. Dans chaque sommet de l’OTAN. Dans chaque débat parlementaire sur l’aide à l’Ukraine. Munich. Le symbole de notre lâcheté collective. Le rappel de ce qui arrive quand on cède face à un dictateur. Nous jurons « plus jamais ça ». Nous commémorons. Nous nous souvenons. Nous enseignons. Mais nous ne comprenons pas. Nous ne comprenons pas que Munich se rejoue aujourd’hui. Que nous sommes Chamberlain. Que Poutine est Hitler. Que l’Ukraine est la Tchécoslovaquie. Que nous avons le choix entre résister maintenant ou payer infiniment plus cher demain. Et nous choisissons de ne pas choisir. Nous temporisons. Nous négocions. Nous cédons. Exactement comme en 1938. L’Histoire nous jugera. Sévèrement.
L'Europe peut-elle encore décider de son destin ?
La dépendance américaine, talon d’Achille stratégique
L’Europe a un problème existentiel : elle ne contrôle pas son propre destin. Elle dépend des États-Unis pour sa sécurité. Pour sa défense. Pour sa dissuasion nucléaire. Pour son renseignement. Pour sa logistique militaire. Pour ses capacités de projection de force. Cette dépendance était acceptable pendant la Guerre froide. Washington et les capitales européennes partageaient les mêmes intérêts, les mêmes valeurs, les mêmes menaces. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’administration Trump a clairement signalé qu’elle ne voulait plus porter seule le fardeau de la défense européenne. Qu’elle se concentrerait sur la Chine. Qu’elle exigeait que les Européens prennent leurs responsabilités. Qu’elle ne garantissait plus automatiquement la protection de l’OTAN. Cette évolution met l’Europe face à ses contradictions. Elle veut être une puissance. Elle veut peser sur la scène internationale. Elle veut défendre ses intérêts. Mais elle refuse d’investir dans les moyens de sa puissance. Elle refuse d’augmenter suffisamment ses budgets de défense. Elle refuse de développer ses propres capacités militaires. Elle refuse d’assumer les coûts de sa souveraineté. Résultat : elle reste dépendante d’un allié qui ne veut plus jouer ce rôle.
Le rapport norvégien est brutal : l’Europe doit choisir entre la dépendance et l’autonomie. Entre continuer à compter sur Washington ou construire sa propre puissance militaire. Entre rester un protectorat américain ou devenir une puissance souveraine. Ce choix nécessite des investissements massifs. Les chercheurs estiment que l’Europe devrait augmenter ses dépenses de défense à 3-4% du PIB pendant au moins une décennie pour acquérir une véritable autonomie stratégique. Cela représenterait entre 400 et 600 milliards d’euros de dépenses supplémentaires par an. Une somme colossale. Mais nécessaire si l’Europe veut contrôler son destin. Ces investissements permettraient de développer une industrie de défense européenne compétitive. De produire des chars, des avions, des navires, des missiles, des drones en quantités suffisantes. De constituer des stocks de munitions. De déployer des forces permanentes sur le flanc oriental. De développer une dissuasion nucléaire crédible. De créer des capacités de renseignement autonomes. De construire des systèmes de commandement indépendants. Bref, de devenir une puissance militaire capable de se défendre sans l’aide américaine.
L’autonomie stratégique, slogan ou réalité ?
L’autonomie stratégique est un slogan répété ad nauseam par les dirigeants européens depuis des années. Mais c’est resté un slogan. Une incantation. Un vœu pieux. Jamais une réalité. Pourquoi ? Parce que l’autonomie stratégique coûte cher. Très cher. Et que les Européens refusent de payer. Ils préfèrent dépenser leur argent dans les retraites, la santé, l’éducation, les infrastructures. Ils considèrent la défense comme une dépense inutile. Un gaspillage. Un luxe qu’on peut se permettre de négliger tant que les Américains assurent la sécurité. Cette mentalité doit changer. Radicalement. Le rapport norvégien est clair : sans autonomie stratégique, l’Europe restera une puissance de second rang. Un acteur secondaire. Un spectateur de sa propre histoire. Elle subira les décisions prises à Washington, Moscou, Pékin. Elle ne pourra pas défendre ses intérêts. Elle ne pourra pas protéger ses citoyens. Elle ne pourra pas garantir sa sécurité. Elle sera à la merci des autres. Des grandes puissances qui, elles, ont compris que la puissance militaire reste le fondement de la puissance politique.
Les chercheurs proposent un plan concret pour atteindre l’autonomie stratégique. Première étape : augmenter immédiatement les budgets de défense à 3% du PIB minimum pour tous les pays de l’UE. Deuxième étape : mutualiser les achats d’armements pour réaliser des économies d’échelle. Troisième étape : investir massivement dans l’industrie de défense européenne pour réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs américains. Quatrième étape : développer des capacités militaires communes, notamment dans les domaines de haute technologie : drones, cyberdéfense, espace, intelligence artificielle. Cinquième étape : créer une véritable armée européenne capable d’opérations autonomes. Ce plan est ambitieux. Coûteux. Difficile à mettre en œuvre. Mais réalisable si la volonté politique existe. Le problème, c’est que cette volonté politique n’existe pas. Les dirigeants européens préfèrent les discours aux actes. Les déclarations aux décisions. Les promesses aux réalisations. Ils parlent d’autonomie stratégique mais ne font rien pour l’atteindre. Et pendant ce temps, l’Europe reste vulnérable. Dépendante. Impuissante.
Le moment de vérité pour l’Union européenne
L’Union européenne traverse le moment le plus critique de son histoire depuis sa création. Plus critique que la crise de l’euro. Plus critique que le Brexit. Plus critique que la pandémie de Covid-19. Parce que cette fois, c’est sa survie même qui est en jeu. Si l’Europe abandonne l’Ukraine, elle signera son arrêt de mort politique. Elle démontrera qu’elle est incapable de défendre ses intérêts vitaux. Qu’elle est paralysée par ses divisions. Qu’elle est prisonnière de ses procédures. Qu’elle est dominée par ses peurs. Elle perdra toute crédibilité. Toute influence. Toute pertinence. Elle deviendra un acteur marginal dans un monde dominé par les États-Unis, la Chine et la Russie. Un marché. Une zone de libre-échange. Rien de plus. Le rapport norvégien pose la question brutalement : l’Union européenne veut-elle survivre ? Si oui, elle doit agir. Maintenant. Massivement. Sans hésitation. Elle doit soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire. Elle doit confisquer les actifs russes. Elle doit augmenter ses budgets de défense. Elle doit investir dans son autonomie stratégique. Elle doit devenir une puissance. Une vraie puissance. Capable de défendre ses intérêts. De protéger ses citoyens. De garantir sa sécurité.
Si l’Europe ne fait pas ces choix, elle disparaîtra. Pas physiquement. Mais politiquement. Elle deviendra un musée. Un parc d’attractions pour touristes chinois et américains. Un continent-musée célébrant un passé glorieux mais incapable de construire un avenir. Les chercheurs norvégiens ne mâchent pas leurs mots : « L’Europe doit cesser de se comporter comme un spectateur et devenir un acteur. » Elle doit prendre son destin en main. Elle doit accepter que le monde a changé. Que la paix n’est pas garantie. Que la sécurité a un prix. Que la liberté se défend. Que la démocratie se protège. Que les valeurs s’incarnent dans des actes, pas dans des discours. Le moment de vérité est arrivé. Le sommet européen des 18-19 décembre 2025 sera décisif. Soit l’Europe choisit le courage et investit massivement dans la victoire ukrainienne. Soit elle choisit la lâcheté et condamne l’Ukraine à la défaite. Il n’y a pas de troisième voie. Pas de compromis possible. Pas de solution intermédiaire. C’est tout ou rien. La victoire ou la défaite. L’autonomie ou la dépendance. La puissance ou l’impuissance. L’avenir ou le déclin. L’Europe doit choisir. Maintenant.
Je voudrais croire en l’Europe. Je voudrais croire qu’elle trouvera le courage de faire ce qui doit être fait. Qu’elle dépassera ses divisions. Qu’elle surmontera ses peurs. Qu’elle se hissera à la hauteur de l’enjeu. Mais je n’y crois plus. J’ai vu trop d’occasions manquées. Trop de promesses non tenues. Trop de déclarations creuses. Trop de lâcheté déguisée en prudence. L’Europe ne changera pas. Elle continuera à tergiverser jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Elle continuera à calculer jusqu’à ce que les chars russes soient aux portes de Tallinn. Elle continuera à négocier jusqu’à ce que l’Ukraine soit rayée de la carte. Et alors, peut-être, elle comprendra. Mais il sera trop tard. Le mal sera fait. Irréversible. Et nous vivrons avec les conséquences de notre lâcheté pendant des générations.
Conclusion : le choix qui définira une génération
972 milliards pour la liberté ou 1,8 trillion pour la soumission
L’équation est simple. Brutale. Implacable. 972 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire. Ou 1,8 trillion de dollars pour gérer les conséquences d’une défaite ukrainienne. Le double. Exactement le double. Ce n’est pas une opinion. Ce n’est pas une projection alarmiste. C’est le résultat d’une étude rigoureuse menée par des experts reconnus. Corisk et l’Institut norvégien des affaires internationales ont passé des mois à modéliser les deux scénarios. À calculer les coûts. À évaluer les risques. À projeter les conséquences. Leur conclusion est sans appel : abandonner l’Ukraine coûtera deux fois plus cher que la soutenir. En argent. En sécurité. En stabilité. En crédibilité. En influence. En liberté. L’arithmétique est implacable. La logique est imparable. Les chiffres sont là, froids, documentés, vérifiables. Ils racontent une histoire simple : l’avarice se paie cash, et avec intérêts. Économiser aujourd’hui, c’est payer le double demain. Céder maintenant, c’est capituler définitivement. Abandonner l’Ukraine, c’est condamner l’Europe. Le choix devrait être évident. Mais l’évidence ne suffit plus quand la peur paralyse et que les populistes murmurent à l’oreille des peuples fatigués.
Ce choix définira une génération. Il marquera l’Histoire. Il déterminera l’avenir de l’Europe pour les décennies à venir. Si l’Europe choisit le courage, si elle investit massivement dans la victoire ukrainienne, elle démontrera qu’elle est capable de défendre ses intérêts. Qu’elle peut être une puissance. Qu’elle sait prendre des décisions difficiles. Qu’elle assume les coûts de sa liberté. Elle stabilisera le continent. Elle découragera les agressions futures. Elle renforcera l’OTAN. Elle consolidera l’ordre international. Elle intégrera l’Ukraine dans l’Union européenne. Elle construira une Europe plus grande, plus forte, plus sûre. Elle prouvera que la démocratie peut triompher de l’autocratie. Que le droit peut l’emporter sur la force. Que l’avenir appartient aux peuples libres, pas aux dictateurs. Mais si l’Europe choisit la lâcheté, si elle abandonne l’Ukraine par avarice ou par peur, elle paiera le prix de sa trahison. 1,8 trillion de dollars. Des millions de réfugiés. Des tensions politiques explosives. Une polarisation sociale catastrophique. Un effondrement de sa crédibilité. Une perte de son influence. Un déclin irréversible. Elle deviendra un acteur secondaire dans un monde dominé par d’autres. Un continent-musée célébrant un passé glorieux mais incapable de construire un avenir.
L’Europe face à son rendez-vous avec l’Histoire
L’Histoire ne pardonne pas. Elle juge. Sévèrement. Implacablement. Définitivement. Elle se souviendra de ce moment. De ce choix. De cette décision. Elle se souviendra de ceux qui ont eu le courage d’agir et de ceux qui ont préféré fuir. Elle se souviendra des leaders qui ont défendu leurs valeurs et de ceux qui les ont trahies. Elle se souviendra de l’Europe de 2025. De son hésitation. De sa division. De sa lâcheté. Ou de son courage. De sa détermination. De sa grandeur. Tout dépend du choix qui sera fait dans les semaines qui viennent. Le sommet européen des 18-19 décembre 2025 est un rendez-vous avec l’Histoire. Un moment de vérité. Une bifurcation. Un point de non-retour. Après, il sera trop tard. Les dés seront jetés. Le sort sera scellé. L’avenir sera déterminé. Pour le meilleur ou pour le pire. Pour la liberté ou pour la soumission. Pour la victoire ou pour la défaite. Pour la grandeur ou pour le déclin. L’Europe doit choisir. Maintenant. Sans hésitation. Sans calcul. Sans peur. Elle doit choisir le courage plutôt que la lâcheté. L’investissement plutôt que l’avarice. La vision plutôt que la myopie. L’avenir plutôt que le passé.
Je termine cet article avec un sentiment étrange. Un mélange de colère et de tristesse. De rage et de désespoir. Je sais ce qui va se passer. L’Europe va hésiter. Elle va tergiverser. Elle va chercher des compromis impossibles. Elle va économiser quelques milliards aujourd’hui et payer des centaines de milliards demain. Elle va abandonner l’Ukraine. Elle va trahir ses valeurs. Elle va renoncer à son avenir. Et dans dix ans, dans vingt ans, quand les historiens écriront sur cette période, ils se demanderont comment nous avons pu être aussi aveugles. Comment nous avons pu laisser faire. Comment nous avons pu choisir la lâcheté alors que le courage était à portée de main. Ils nous jugeront. Sévèrement. Et ils auront raison. Parce que nous savions. Nous avions les chiffres. Nous avions les études. Nous avions les avertissements. Nous savions exactement ce qui nous attendait si nous abandonnions l’Ukraine. Et nous l’avons fait quand même. Par avarice. Par peur. Par lâcheté. L’Histoire ne nous pardonnera pas. Et elle aura raison.
Sources
Sources primaires
Corisk et Institut norvégien des affaires internationales, « Europe’s choice: Military and economic scenarios for the War in Ukraine », Corisk Report Series No. 12, 25 novembre 2025. The Kyiv Independent, « Russian victory would cost Europe twice as much as supporting Ukraine, study finds », 29 novembre 2025. Euromaidan Press, « Study reveals Europe’s real choice on Ukraine: $972 billion for victory, or $1.8 trillion when Russia comes for Baltics », 1er décembre 2025. New York Post, « Russia getting its way would cost Europe hundreds of billions more than ensuring Ukraine victory: study », 30 novembre 2025. CNN, « The 28-point peace proposal for Ukraine, annotated », 21 novembre 2025. Axios, « Trump’s full 28-point Ukraine-Russia peace plan », 20 novembre 2025.
Sources secondaires
Reuters, « EU urgently seeks agreement on using frozen Russian assets for Ukraine », 26 novembre 2025. Financial Times, « Europe faces billions in losses without agreement on reparations loan », 28 novembre 2025. Kyiv Independent, « Belgian PM renews opposition to Russian frozen-assets reparations loan », 28 novembre 2025. The New York Times, « Ukraine’s Cash Is Running Low, and Europe Has No Good Plan B », 17 novembre 2025. Politico Europe, « EU countries seek urgent plan B to fund Ukraine », 27 novembre 2025. Al Jazeera, « Trump’s 28-point Ukraine plan in full: What it means, could it work », 21 novembre 2025. Chatham House, « Trump’s 28 point ‘peace plan’ marks Europe’s last chance to stand with Ukraine », novembre 2025.
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