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Rails brisés, pipeline frappé : ce que révèlent les explosions de Novossibirsk et Bryansk
Crédit: Adobe Stock

Novossibirsk, Baryshevo : une voie ferrée sectionnée net

Les premiers éléments disponibles indiquent qu’un incident explosif s’est produit dans l’après‑midi du 20 novembre sur un tronçon de la West Siberian Railway à hauteur de Baryshevo, dans l’oblast de Novossibirsk. Des sources ukrainiennes décrivent une section de voie ferrée détruite, suffisamment endommagée pour interrompre la circulation des trains de fret empruntant cet axe. Cette ligne n’est pas un simple trait sur une carte : elle relie des zones industrielles majeures de Sibérie occidentale au reste du réseau russe, et sert de corridor pour des matières premières stratégiques autant que pour le ravitaillement militaire. Les images et vidéos qui circulent montrent des rails déformés, des traverses soufflées, parfois un panache de fumée s’élevant au‑dessus d’une plaine enneigée. Aucune victime n’a été officiellement confirmée, aucun bilan humain précis n’a été publié, ce qui est en soi révélateur du contrôle serré de l’information autour de ces événements.

Sur le plan officiel, le récit reste fragmentaire. L’Ukraine ne revendique pas ouvertement l’opération, mais des médias citant des sources au sein de l’intelligence militaire parlent d’une action ciblée contre une infrastructure logistique critique. Du côté russe, il n’y a pas de reconnaissance publique d’un acte de sabotage : pas de communiqué fédéral détaillé, pas de conférence de presse, seulement des signaux indirects, comme des perturbations temporaires du trafic et des discussions locales rapportées sur les réseaux sociaux. Dans cette zone, la West Siberian Railway est un maillage de rails, d’embranchements, de gares de triage où transitent wagons‑citernes, trains de marchandises et convois plus sensibles. Qu’une portion soit mise hors service, même brièvement, suffit à obliger la compagnie ferroviaire russe à des détours, des reprogrammations, des ralentissements qui peuvent déborder bien au‑delà de l’oblast de Novossibirsk.

Unecha, Bryansk : un dépôt de carburant frappé en pleine chaîne logistique

Huit jours plus tard, le 28 novembre, un second blast est signalé cette fois à Unecha, dans l’oblast de Bryansk, au niveau d’un nœud ferroviaire décisif sur la ligne Bryansk–Homel. D’après plusieurs médias se référant à des sources du renseignement ukrainien, c’est un dépôt ferroviaire de carburant, utilisé pour transporter des produits pétroliers et des équipements vers la Biélorussie, qui aurait été touché. Des wagons‑citernes auraient été détruits ou gravement endommagés, les voies environnantes rendues impraticables, ce qui aurait forcé l’arrêt ou la déviation du trafic sur ce segment stratégique. Encore une fois, l’absence de communication transparente des autorités russes laisse planer des zones d’ombre : l’étendue exacte des dégâts matériels, la durée réelle des interruptions, le nombre de trains immobilisés restent difficiles à documenter de manière indépendante.

Ce qui est mieux établi, c’est le rôle d’Unecha dans le système. La ville abrite un important carrefour ferroviaire et, surtout, l’un des plus grands hubs du réseau de pipelines Druzhba, infrastructure de près de 9 000 kilomètres qui transporte du pétrole et des produits raffinés vers plusieurs pays européens. En d’autres termes, ce point concentre à la fois le métal des rails et l’acier des pipelines, le flux ferroviaire et le flux d’hydrocarbures. Une frappe ciblant à la fois des wagons de carburant et des voies à Unecha ne touche donc pas seulement la logistique militaire vers la Biélorussie : elle envoie un signal direct à un segment crucial de l’économie énergétique russe et à ses clients encore dépendants. Même si les réparations peuvent être rapides, l’effet psychologique et politique, lui, s’inscrit dans la durée.

Face à ces deux dates – 20 et 28 novembre – je ressens une forme de vertige. On pourrait les traiter comme des « incidents isolés », noyés dans le flot des nouvelles du front. Mais plus je recoupe les informations, plus je vois se dessiner un motif : on ne vise plus seulement les tranchées, on vise les circuits qui nourrissent les tranchées. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ces rails comme à des lignes de vie, brutalement interrompues. Et je m’interroge : à quel moment avons‑nous commencé à trouver presque normal que de telles opérations se déroulent à l’intérieur même du territoire russe ? Ce glissement silencieux me dérange profondément, même si je comprends la logique militaire qui l’alimente.

Sources primaires

Les informations factuelles sur les explosions de Baryshevo (obast de Novossibirsk) et d’Unecha (obast de Bryansk) proviennent principalement de médias ukrainiens citant des sources au sein du renseignement militaire. Parmi eux, on peut citer des articles publiés début décembre 2025 par des titres comme le Kyiv Independent, Ukrinform, RBC‑Ukraine, LIGA.net ou d’autres portails d’actualité ukrainiens, qui décrivent la destruction d’un tronçon de la West Siberian Railway, les dégâts sur un dépôt ferroviaire de carburant à Unecha, ainsi que l’impact sur le trafic de trains de fret et sur la logistique vers la Biélorussie. Ces sources insistent sur le caractère ciblé des opérations contre des infrastructures logistiques critiques liées à l’effort de guerre russe.

Ces mêmes médias rappellent que les autorités ukrainiennes, en particulier le HUR, ne revendiquent pas toujours officiellement ces actions, mais laissent entendre, via des sources anonymes, qu’elles s’inscrivent dans une campagne de perturbation du réseau ferroviaire et énergétique russe. Les textes publiés autour du 1er décembre 2025 détaillent les dates des explosions (20 et 28 novembre), les lieux précis (Baryshevo et Unecha), la nature des dégâts (rails détruits, wagons‑citernes touchés, dépôt endommagé), ainsi que le rôle stratégique de ces points dans le système de transport et de ravitaillement de la Russie.

Sources secondaires

Pour le contexte plus large, cet article s’appuie sur des analyses et comptes rendus publiés en 2025 par des centres de recherche, des médias internationaux et des plateformes spécialisées. Des études consacrées au pipeline Druzhba détaillent sa longueur (près de 9 000 km), sa structure, son rôle dans l’approvisionnement énergétique de pays comme la Hongrie, la Slovaquie ou l’Allemagne, ainsi que les effets de précédentes frappes sur des stations de pompage et des hubs de ce réseau. Des articles de presse internationale, publiés à l’été et à l’automne 2025, décrivent également les interruptions temporaires de flux pétroliers vers certains États européens à la suite d’attaques contre des infrastructures en Russie.

Enfin, des synthèses et rapports sur la guerre en Ukraine, parus en 2024 et 2025, éclairent la montée en puissance des frappes en profondeur contre les infrastructures ferroviaires et énergétiques, tant en Ukraine qu’en Russie. Ils documentent des cas antérieurs de sabotage de ponts dans l’oblast de Bryansk, d’attaques contre des dépôts de munitions ou des bases aériennes, ainsi que la réponse russe en termes de frappes contre le réseau électrique ukrainien. Ces sources secondaires ne décrivent pas en détail les incidents de Baryshevo et d’Unecha, mais fournissent le cadre analytique nécessaire pour comprendre comment ces explosions s’insèrent dans une stratégie plus large de pression sur les infrastructures de l’adversaire.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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