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Novembre sanglant : quand l’Ukraine frappe 14 fois et fait trembler l’empire pétrolier russe
Crédit: Adobe Stock

Le Lyutiy, l’ange de la mort ukrainien

Pour comprendre comment l’Ukraine a pu mener cette campagne record en novembre, il faut parler technologie. Et plus précisément, il faut parler du Lyutiy. Ce drone longue portée de fabrication ukrainienne est devenu l’arme secrète de Kyiv dans sa guerre contre l’infrastructure pétrolière russe. Avec une portée de deux mille kilomètres, le Lyutiy peut frapper des cibles profondément enfouies en territoire russe, bien au-delà de la ligne de front. C’est une révolution. Parce qu’avant, l’Ukraine dépendait de missiles coûteux et en quantité limitée. Maintenant, elle peut produire des drones en masse, à un coût relativement faible, et les envoyer par vagues successives. C’est une guerre d’usure, mais menée avec intelligence et efficacité. Et ça fonctionne.

Mais le Lyutiy n’est pas la seule arme dans l’arsenal ukrainien. Les unités de drones ukrainiennes ont également perfectionné l’art de l’essaimage. Elles envoient des dizaines de drones FPV bon marché sur une même cible, saturant les défenses aériennes russes et garantissant que plusieurs drones atteignent leur objectif. C’est une tactique qui a fait ses preuves. Parce que même si la Russie abat quatre-vingts pour cent des drones, les vingt pour cent restants suffisent à causer des dégâts considérables. Et quand on parle de raffineries, il suffit d’un seul drone pour déclencher un incendie qui peut durer des jours. Les opérateurs de la quatorzième unité de systèmes aériens sans pilote ont été photographiés en train de préparer le lancement de drones An-196 Lyutyi. Ces images montrent des hommes concentrés, déterminés, conscients de l’importance de leur mission. Ils ne sont pas en train de jouer. Ils sont en train de changer le cours de la guerre.

La stratégie de la répétition

Ce qui rend la campagne ukrainienne particulièrement efficace, c’est sa persistance. L’Ukraine ne frappe pas une raffinerie une seule fois et passe à autre chose. Non. Elle revient. Encore et encore. Jusqu’à ce que la cible soit complètement hors service. La raffinerie d’Afipsky, par exemple, avait déjà été touchée en septembre. Elle a été frappée à nouveau en novembre. Même chose pour Ryazan, qui a subi plusieurs attaques successives. Cette stratégie de répétition est essentielle. Parce que la Russie a des capacités de réparation importantes. Elle peut remettre en service une raffinerie endommagée en quelques semaines. Mais si l’Ukraine continue de frapper, la Russie ne peut pas suivre. Elle doit choisir : réparer ou protéger. Et dans les deux cas, elle perd. Parce que réparer coûte cher, et protéger mobilise des ressources qui pourraient être utilisées ailleurs.

Tatiana Mitrova, experte en énergie au Centre de politique énergétique mondiale de l’Université Columbia, explique que cette stratégie est cruciale. « Il pourrait falloir des années avant que le résultat ne devienne vraiment visible », dit-elle. « Nous ne parlons pas d’un effondrement imminent du raffinage russe, mais d’un épuisement de son potentiel, qui a déjà commencé. » C’est exactement ça. L’Ukraine ne cherche pas à détruire complètement l’industrie pétrolière russe du jour au lendemain. Elle cherche à l’affaiblir progressivement, à la saigner lentement, à la rendre de moins en moins capable de soutenir l’effort de guerre. Et ça marche. Les chiffres le prouvent. La production de raffinage russe est passée de cinq virgule quatre millions de barils par jour en juillet à cinq millions en septembre. Et avec les attaques de novembre, ce chiffre va encore baisser. C’est une guerre d’attrition. Et l’Ukraine est en train de la gagner.

Ce qui me fascine dans cette stratégie, c’est son intelligence. L’Ukraine ne cherche pas à faire du spectaculaire. Elle ne cherche pas à frapper un grand coup qui ferait les gros titres pendant une semaine avant d’être oublié. Non. Elle joue la carte de la patience, de la persistance, de l’accumulation. Coup après coup, frappe après frappe, elle grignote les capacités russes. C’est moins glamour qu’une grande bataille rangée. Mais c’est infiniment plus efficace. Parce que la guerre moderne, ce n’est plus seulement une question de territoires conquis. C’est une question d’économie, de logistique, de capacité à tenir dans la durée. Et sur ce terrain-là, l’Ukraine est en train de prendre l’avantage.

Sources

Sources primaires

The Moscow Times – « Ukraine Launches Record Number of Strikes on Russian Oil Refineries in November » – 1er décembre 2025 – https://www.themoscowtimes.com/2025/12/01/ukraine-launches-record-number-of-strikes-on-russian-oil-refineries-in-november-a91298

Militarnyi – « Ukraine Attacks Record Number of Russian Oil Infrastructure Sites in November » – 2 décembre 2025 – https://militarnyi.com/en/news/ukraine-attacks-record-number-of-russian-oil-infrastructure-sites-in-november/

Bloomberg – « Ukraine Ramps Up Strikes on Russian Oil and Targets Tankers » – 1er décembre 2025 – https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-12-01/ukraine-carries-out-record-attacks-on-russia-oil-infrastructure

OilPrice.com – « Ukraine’s Oil Strikes Are Hurting Russia’s War Economy » – 29 novembre 2025 – https://oilprice.com/Energy/Energy-General/Ukraines-Oil-Strikes-Are-Hurting-Russias-War-Economy.html

Sources secondaires

Reuters – Données sur les raffineries russes et les impacts économiques – Novembre 2025

Kpler Analytics – Données sur les volumes de raffinage russes – Novembre 2025

Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur – Données sur les revenus russes des combustibles fossiles – 2025

Centre de politique énergétique mondiale de l’Université Columbia – Analyses de Tatiana Mitrova sur l’impact des frappes – Novembre 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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