Le Lyutiy, l’ange de la mort ukrainien
Pour comprendre comment l’Ukraine a pu mener cette campagne record en novembre, il faut parler technologie. Et plus précisément, il faut parler du Lyutiy. Ce drone longue portée de fabrication ukrainienne est devenu l’arme secrète de Kyiv dans sa guerre contre l’infrastructure pétrolière russe. Avec une portée de deux mille kilomètres, le Lyutiy peut frapper des cibles profondément enfouies en territoire russe, bien au-delà de la ligne de front. C’est une révolution. Parce qu’avant, l’Ukraine dépendait de missiles coûteux et en quantité limitée. Maintenant, elle peut produire des drones en masse, à un coût relativement faible, et les envoyer par vagues successives. C’est une guerre d’usure, mais menée avec intelligence et efficacité. Et ça fonctionne.
Mais le Lyutiy n’est pas la seule arme dans l’arsenal ukrainien. Les unités de drones ukrainiennes ont également perfectionné l’art de l’essaimage. Elles envoient des dizaines de drones FPV bon marché sur une même cible, saturant les défenses aériennes russes et garantissant que plusieurs drones atteignent leur objectif. C’est une tactique qui a fait ses preuves. Parce que même si la Russie abat quatre-vingts pour cent des drones, les vingt pour cent restants suffisent à causer des dégâts considérables. Et quand on parle de raffineries, il suffit d’un seul drone pour déclencher un incendie qui peut durer des jours. Les opérateurs de la quatorzième unité de systèmes aériens sans pilote ont été photographiés en train de préparer le lancement de drones An-196 Lyutyi. Ces images montrent des hommes concentrés, déterminés, conscients de l’importance de leur mission. Ils ne sont pas en train de jouer. Ils sont en train de changer le cours de la guerre.
La stratégie de la répétition
Ce qui rend la campagne ukrainienne particulièrement efficace, c’est sa persistance. L’Ukraine ne frappe pas une raffinerie une seule fois et passe à autre chose. Non. Elle revient. Encore et encore. Jusqu’à ce que la cible soit complètement hors service. La raffinerie d’Afipsky, par exemple, avait déjà été touchée en septembre. Elle a été frappée à nouveau en novembre. Même chose pour Ryazan, qui a subi plusieurs attaques successives. Cette stratégie de répétition est essentielle. Parce que la Russie a des capacités de réparation importantes. Elle peut remettre en service une raffinerie endommagée en quelques semaines. Mais si l’Ukraine continue de frapper, la Russie ne peut pas suivre. Elle doit choisir : réparer ou protéger. Et dans les deux cas, elle perd. Parce que réparer coûte cher, et protéger mobilise des ressources qui pourraient être utilisées ailleurs.
Tatiana Mitrova, experte en énergie au Centre de politique énergétique mondiale de l’Université Columbia, explique que cette stratégie est cruciale. « Il pourrait falloir des années avant que le résultat ne devienne vraiment visible », dit-elle. « Nous ne parlons pas d’un effondrement imminent du raffinage russe, mais d’un épuisement de son potentiel, qui a déjà commencé. » C’est exactement ça. L’Ukraine ne cherche pas à détruire complètement l’industrie pétrolière russe du jour au lendemain. Elle cherche à l’affaiblir progressivement, à la saigner lentement, à la rendre de moins en moins capable de soutenir l’effort de guerre. Et ça marche. Les chiffres le prouvent. La production de raffinage russe est passée de cinq virgule quatre millions de barils par jour en juillet à cinq millions en septembre. Et avec les attaques de novembre, ce chiffre va encore baisser. C’est une guerre d’attrition. Et l’Ukraine est en train de la gagner.
Ce qui me fascine dans cette stratégie, c’est son intelligence. L’Ukraine ne cherche pas à faire du spectaculaire. Elle ne cherche pas à frapper un grand coup qui ferait les gros titres pendant une semaine avant d’être oublié. Non. Elle joue la carte de la patience, de la persistance, de l’accumulation. Coup après coup, frappe après frappe, elle grignote les capacités russes. C’est moins glamour qu’une grande bataille rangée. Mais c’est infiniment plus efficace. Parce que la guerre moderne, ce n’est plus seulement une question de territoires conquis. C’est une question d’économie, de logistique, de capacité à tenir dans la durée. Et sur ce terrain-là, l’Ukraine est en train de prendre l’avantage.
L'impact économique : quand le pétrole devient poison
Dix pour cent de capacité en moins, des milliards en fumée
Dix pour cent. Ça peut sembler peu. Mais quand on parle de l’industrie pétrolière russe, dix pour cent, c’est énorme. C’est des millions de barils qui ne sont plus raffinés. C’est des milliards de dollars de revenus qui s’évaporent. C’est du carburant qui manque pour l’armée, pour l’économie, pour les exportations. Et ce n’est pas un chiffre théorique. C’est une réalité concrète que les Russes ressentent au quotidien. Les pénuries d’essence se multiplient. Le rationnement est devenu la norme dans certaines régions. Les exportations de produits raffinés ont été interdites pour préserver les stocks domestiques. Et pendant ce temps, la Russie est obligée d’exporter plus de pétrole brut et moins de produits raffinés, ce qui réduit considérablement ses revenus. Parce que le pétrole brut se vend moins cher que l’essence ou le diesel.
Les chiffres sont implacables. Selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, les revenus russes provenant des combustibles fossiles ont chuté de vingt pour cent par rapport à l’année précédente. On parle de cent milliards de dollars par an, contre cent vingt milliards l’année dernière. C’est une baisse de vingt milliards de dollars. Vingt milliards qui ne vont pas dans les caisses de l’État russe. Vingt milliards qui ne financent pas la guerre. Vingt milliards qui ne paient pas les soldats, les missiles, les tanks. Et cette baisse n’est pas seulement due aux sanctions occidentales. Elle est aussi due aux frappes ukrainiennes. Parce que chaque raffinerie hors service, c’est moins de produits raffinés à vendre. C’est moins de revenus. C’est moins de capacité à financer la guerre. C’est mathématique. C’est implacable. C’est efficace.
La crise du carburant domestique
Mais l’impact ne se limite pas aux revenus d’exportation. Il se fait sentir aussi à l’intérieur de la Russie. Les consommateurs russes subissent de plein fouet les conséquences des frappes ukrainiennes. Les pénuries d’essence sont devenues courantes. Les files d’attente aux stations-service s’allongent. Les prix augmentent. Et le gouvernement est obligé d’intervenir, d’imposer des rationnements, d’interdire les exportations. C’est une crise. Une crise qui érode le soutien populaire à la guerre. Parce que les Russes ordinaires commencent à se poser des questions. Pourquoi manque-t-on d’essence ? Pourquoi les prix augmentent-ils ? Pourquoi cette guerre continue-t-elle alors qu’elle nous coûte si cher ? Ces questions, elles sont murmurées dans les cuisines, dans les files d’attente, dans les transports en commun. Elles ne sont pas encore criées dans les rues. Mais elles sont là. Et elles pourraient bien finir par exploser.
Tatiana Mitrova souligne que la Russie opère le troisième plus grand système de raffinage au monde et dispose d’une capacité excédentaire substantielle. « Il pourrait falloir des années avant que le résultat ne devienne vraiment visible », dit-elle. « Nous ne parlons pas d’un effondrement imminent du raffinage russe, mais d’un épuisement de son potentiel. » C’est vrai. La Russie a des réserves. Elle a des capacités. Elle peut tenir. Mais pour combien de temps ? Et à quel prix ? Parce que chaque jour qui passe, chaque frappe ukrainienne, chaque raffinerie endommagée, tout cela érode un peu plus les capacités russes. C’est une guerre d’usure. Et dans une guerre d’usure, celui qui tient le plus longtemps gagne. Et pour l’instant, l’Ukraine montre qu’elle est prête à tenir aussi longtemps qu’il le faudra.
Ces chiffres, ils me donnent de l’espoir. Pas parce que je me réjouis de la souffrance des Russes ordinaires. Non. Mais parce qu’ils montrent que la stratégie ukrainienne fonctionne. Que les frappes sur les raffineries ont un impact réel, mesurable, tangible. Que l’Ukraine n’est pas en train de se battre en vain. Qu’elle a trouvé une façon de frapper la Russie là où ça fait mal. Et ça, c’est crucial. Parce que dans une guerre asymétrique, où l’un des belligérants est beaucoup plus puissant que l’autre, il faut trouver des moyens créatifs de compenser cette infériorité. Et l’Ukraine l’a fait. Elle a trouvé le talon d’Achille de la Russie. Et elle frappe. Encore et encore.
Les cibles de novembre : un tour d'horizon des destructions
Afipsky : le géant du sud en flammes
La raffinerie d’Afipsky, située dans le Krasnodar Krai, est l’une des plus grandes du sud de la Russie. Avec une capacité annuelle de neuf virgule un millions de tonnes, elle joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en carburant de la région. Le vingt-neuf novembre, un incendie s’est déclaré à la suite d’une attaque ukrainienne. Selon le quartier général opérationnel régional, l’incendie a couvert environ deux cent cinquante mètres carrés et a endommagé certains équipements techniques de l’installation. Aucun dommage aux réservoirs de stockage n’a été signalé, mais l’impact sur la production a été significatif. Ce n’était pas la première fois qu’Afipsky était touchée. En septembre, la raffinerie avait déjà subi une attaque qui avait endommagé l’une de ses unités. Cette répétition des frappes montre la détermination ukrainienne à mettre cette installation hors service de manière permanente.
Afipsky n’est pas qu’une simple raffinerie. C’est un symbole. Un symbole de la puissance industrielle russe dans le sud du pays. Un symbole de la capacité de la Russie à produire du carburant pour son armée et son économie. Et maintenant, ce symbole brûle. Littéralement. Les images de l’incendie ont circulé sur les réseaux sociaux russes. Des flammes immenses s’élevant dans le ciel nocturne. De la fumée noire obscurcissant l’horizon. Et des habitants locaux qui regardent, impuissants, leur raffinerie partir en fumée. Certains ont exprimé leur inquiétude. D’autres leur colère. Mais tous ont compris que quelque chose avait changé. Que l’Ukraine n’était plus seulement sur la défensive. Qu’elle était passée à l’offensive. Et que cette offensive visait le cœur même de l’économie russe.
Ryazan : le fleuron de Rosneft à l’arrêt
La raffinerie de Ryazan, propriété de Rosneft, est l’une des plus importantes de Russie. Avec une capacité annuelle de dix-sept virgule un millions de tonnes, elle représente une part significative de la production nationale. Depuis la mi-novembre, elle est hors service. Des drones ukrainiens ont désactivé l’unité principale de raffinage, qui représente près de la moitié de sa capacité totale. Une autre unité, responsable de plus d’un quart de la production, avait déjà été arrêtée suite à une frappe de drones le vingt-quatre octobre. C’est un coup dur pour Rosneft et pour l’économie russe. Parce que Ryazan ne produit pas seulement du carburant pour le marché domestique. Elle produit aussi des produits raffinés destinés à l’exportation. Et maintenant, cette production est interrompue. Les pertes se chiffrent en millions de dollars par jour.
Mais au-delà des chiffres, il y a l’impact psychologique. Ryazan, c’est le fleuron de Rosneft. C’est une installation moderne, bien protégée, censée être à l’abri des attaques. Et pourtant, elle a été touchée. Plusieurs fois. Et elle est maintenant hors service. Ça envoie un message clair : aucune raffinerie russe n’est à l’abri. Peu importe sa taille, peu importe sa localisation, peu importe ses défenses. Si l’Ukraine veut la frapper, elle la frappera. Et elle continuera de la frapper jusqu’à ce qu’elle soit complètement détruite. C’est une guerre totale. Une guerre sans merci. Une guerre où tous les coups sont permis. Et la Russie commence à le comprendre. Trop tard, peut-être. Mais elle commence à le comprendre.
Volgograd, Orsk et les autres : la liste s’allonge
Volgograd. Orsk. Saratov. Oryol. La liste des raffineries touchées en novembre est longue. Très longue. Chacune de ces installations a son importance. Chacune contribue à l’effort de guerre russe. Et chacune a été ciblée avec précision par les drones ukrainiens. La raffinerie de Volgograd, propriété de Lukoil, a temporairement arrêté ses opérations après des dommages à son unité principale de traitement du pétrole, qui représente environ vingt pour cent de sa capacité de treize virgule sept millions de tonnes par an. La raffinerie d’Orsk, située dans la région d’Orenbourg à mille quatre cents kilomètres de l’Ukraine, a également été touchée. Même chose pour Saratov, qui a cessé ses opérations le onze novembre après des attaques de drones. Et le deux décembre, le dépôt pétrolier Orelnefteprodukt dans la région d’Oryol a été frappé, provoquant un incendie qui a détruit au moins deux réservoirs.
Ce qui est frappant dans cette liste, c’est la diversité géographique des cibles. L’Ukraine ne se contente pas de frapper les installations proches de la frontière. Elle frappe partout. Dans le sud, dans le centre, dans l’est. Aucune région n’est épargnée. Aucune raffinerie n’est en sécurité. C’est une campagne systématique, méthodique, implacable. Et elle produit des résultats. Parce que chaque raffinerie touchée, c’est une partie de la capacité de production russe qui disparaît. C’est moins de carburant disponible. C’est moins de revenus générés. C’est moins de capacité à mener la guerre. Et tout ça s’accumule. Frappe après frappe, jour après jour, mois après mois. Jusqu’à ce que la Russie soit forcée de reconnaître qu’elle ne peut plus tenir. Qu’elle doit négocier. Qu’elle doit accepter la défaite.
Quand je lis cette liste de raffineries touchées, je ressens quelque chose de puissant. Une forme de satisfaction mêlée d’admiration. Satisfaction parce que chaque frappe est une victoire pour l’Ukraine. Admiration parce que la précision, la coordination, l’audace de ces opérations sont impressionnantes. L’Ukraine est en train de mener une campagne militaire d’une sophistication remarquable. Elle identifie les cibles les plus stratégiques. Elle planifie les attaques avec soin. Elle les exécute avec une efficacité redoutable. Et elle recommence. Encore et encore. Sans relâche. Sans pitié. C’est ça, la guerre moderne. Ce n’est plus seulement une question de soldats sur le terrain. C’est une question de technologie, de renseignement, de stratégie. Et sur ce terrain-là, l’Ukraine excelle.
La mer Noire : un nouveau front dans la guerre du pétrole
Les tankers dans le viseur
Mais les attaques ukrainiennes ne se limitent pas aux raffineries terrestres. En novembre, l’Ukraine a également ouvert un nouveau front : la mer Noire. Quatre attaques ont visé des installations de manutention de pétrole dans les ports de la mer Noire, causant plusieurs jours de retard dans les expéditions de pétrole brut après des dommages au port de Novorossiysk. Et ce n’est pas tout. Des véhicules de surface sans pilote ukrainiens ont ciblé deux pétroliers sanctionnés transportant du pétrole russe en mer Noire à la fin novembre. Un troisième pétrolier transportant du gasoil russe a été touché par des explosions au large des côtes du Sénégal fin novembre. C’est une escalade significative. Parce que jusqu’à présent, l’Ukraine se concentrait principalement sur les installations terrestres. Maintenant, elle s’attaque aussi aux moyens de transport. Aux tankers. Aux navires qui transportent le pétrole russe vers les marchés internationaux.
Cette stratégie est particulièrement efficace. Parce que même si la Russie parvient à maintenir sa production de pétrole, si elle ne peut pas l’exporter, ça ne sert à rien. Le pétrole reste stocké dans des réservoirs, immobilisé, ne générant aucun revenu. Et pendant ce temps, les coûts continuent de s’accumuler. Les salaires des employés, l’entretien des installations, les réparations après les attaques. Tout ça coûte de l’argent. Et si les revenus ne rentrent pas, la situation devient rapidement insoutenable. C’est exactement ce que l’Ukraine cherche à faire. Créer une situation où la Russie ne peut plus financer sa guerre. Où elle est forcée de choisir entre continuer à se battre et maintenir son économie à flot. Et dans ce choix impossible, l’Ukraine espère que la Russie finira par céder.
Le terminal CPC : un coup stratégique majeur
Le week-end dernier, des drones navals ukrainiens ont endommagé l’un des trois quais du terminal du Consortium du pipeline caspien, la plus grande route d’exportation pour le pétrole russe et kazakh. Selon le consortium, le quai a subi de graves dommages et ne peut plus fonctionner. « Toute opération ultérieure sur ce quai est impossible », a confirmé le consortium. En conséquence, le terminal fonctionne avec un seul quai, car un autre est en cours de réparations programmées qui pourraient se poursuivre jusqu’à la mi-janvier en raison des tempêtes saisonnières en mer Noire. C’est un coup dur. Très dur. Parce que le terminal CPC est crucial pour les exportations russes et kazakhes. Il gère des millions de barils par jour. Et maintenant, sa capacité est réduite de deux tiers. Les conséquences économiques sont énormes.
Mais au-delà de l’impact économique immédiat, il y a l’impact stratégique à long terme. En frappant le terminal CPC, l’Ukraine a montré qu’elle pouvait atteindre des cibles maritimes éloignées. Qu’elle avait les capacités technologiques et opérationnelles pour mener des opérations complexes en mer. Et ça change la donne. Parce que maintenant, tous les terminaux pétroliers russes en mer Noire sont potentiellement vulnérables. Tous les tankers qui chargent du pétrole russe sont des cibles potentielles. Et ça crée une incertitude massive. Les compagnies d’assurance augmentent leurs primes. Les acheteurs hésitent. Les transporteurs demandent des compensations pour le risque accru. Tout ça rend le pétrole russe moins attractif, moins compétitif. Et ça, c’est exactement ce que l’Ukraine veut.
Cette extension de la guerre à la mer Noire, elle me fascine. Parce qu’elle montre l’évolution de la pensée stratégique ukrainienne. Au début de la guerre, l’Ukraine était sur la défensive. Elle essayait de survivre, de repousser l’envahisseur. Maintenant, elle est passée à l’offensive. Elle ne se contente plus de défendre son territoire. Elle attaque les capacités russes. Partout. Sur terre, en mer, dans les airs. C’est une guerre totale. Une guerre sans limites géographiques. Une guerre où tous les moyens sont bons pour affaiblir l’ennemi. Et ça fonctionne. Parce que la Russie ne peut pas tout protéger. Elle ne peut pas défendre toutes ses raffineries, tous ses ports, tous ses tankers. Elle doit choisir. Et dans ce choix, elle perd toujours quelque chose.
La réaction russe : entre déni et impuissance
Le silence assourdissant de Moscou
Ce qui est frappant dans toute cette campagne ukrainienne, c’est le silence de Moscou. Les autorités russes ne commentent pas. Elles ne démentent pas. Elles ne minimisent pas. Elles se taisent. Et ce silence en dit long. Parce qu’il révèle l’embarras, l’impuissance, peut-être même la panique. Comment expliquer à la population russe que des drones ukrainiens peuvent frapper des raffineries à mille quatre cents kilomètres de la frontière ? Comment justifier que les défenses aériennes russes, censées être parmi les meilleures au monde, ne parviennent pas à arrêter ces attaques ? Comment rassurer les investisseurs, les partenaires commerciaux, les alliés, quand l’infrastructure énergétique du pays est systématiquement détruite ? La réponse est simple : on ne peut pas. Alors on se tait. On espère que ça passera. Que les gens oublieront. Que la situation s’améliorera. Mais elle ne s’améliore pas. Elle empire. Jour après jour. Frappe après frappe.
Certains responsables russes ont tenté de minimiser l’impact des attaques. Ils parlent de « dommages mineurs », de « réparations rapides », de « situation sous contrôle ». Mais les faits contredisent ces déclarations. Les raffineries restent hors service pendant des semaines, parfois des mois. Les pénuries de carburant se multiplient. Les exportations chutent. Les revenus s’effondrent. Et pendant ce temps, les drones ukrainiens continuent de frapper. Encore et encore. Sans relâche. C’est une guerre d’usure. Et dans une guerre d’usure, celui qui nie la réalité finit toujours par perdre. Parce qu’on ne peut pas combattre un ennemi qu’on refuse de reconnaître. On ne peut pas résoudre un problème qu’on refuse d’admettre. Et c’est exactement le piège dans lequel la Russie est en train de tomber.
Les défenses aériennes dépassées
La Russie a investi des milliards dans ses systèmes de défense aérienne. Les S-300, les S-400, les Pantsir. Des systèmes réputés parmi les meilleurs au monde. Et pourtant, ils ne parviennent pas à arrêter les drones ukrainiens. Pourquoi ? Parce que ces systèmes ont été conçus pour intercepter des missiles balistiques, des avions de chasse, des cibles rapides et à haute altitude. Pas des drones lents, volant à basse altitude, utilisant des trajectoires imprévisibles. Les drones ukrainiens exploitent cette faiblesse. Ils volent bas, ils utilisent le relief pour se cacher, ils changent constamment de direction. Et quand ils arrivent sur leur cible, il est souvent trop tard pour les intercepter. C’est une asymétrie technologique que l’Ukraine a su exploiter avec brio.
Mais il y a aussi un problème de ressources. La Russie ne peut pas déployer des systèmes de défense aérienne partout. Elle a des milliers de kilomètres de frontières à protéger, des dizaines de raffineries à défendre, des centaines d’installations stratégiques à sécuriser. C’est impossible. Alors elle doit choisir. Et dans ce choix, certaines installations restent vulnérables. Et c’est exactement ces installations que l’Ukraine cible. Elle identifie les failles dans le dispositif de défense russe. Elle les exploite. Elle frappe là où la Russie ne s’y attend pas. Et elle le fait avec une efficacité redoutable. C’est une guerre asymétrique. Une guerre où l’intelligence et la créativité comptent plus que la puissance brute. Et sur ce terrain-là, l’Ukraine a prouvé qu’elle était supérieure.
Ce silence russe, il me dit quelque chose. Il me dit que Moscou est dépassé. Qu’elle ne sait plus quoi faire. Qu’elle est en train de perdre le contrôle de la situation. Et ça, c’est énorme. Parce que pendant longtemps, la Russie a cultivé cette image de puissance invincible. Cette idée que rien ne pouvait l’atteindre, que ses défenses étaient impénétrables, que son armée était invincible. Et maintenant, cette image vole en éclats. Les drones ukrainiens la détruisent, frappe après frappe. Et Moscou ne peut rien faire d’autre que regarder, impuissant, son infrastructure partir en fumée. C’est une humiliation. Une humiliation publique, visible, indéniable. Et dans une culture comme la culture russe, où la force et la fierté sont si importantes, cette humiliation pourrait avoir des conséquences politiques majeures.
L'impact sur le front : carburant et logistique
Des tanks qui manquent de diesel
Mais au-delà des chiffres économiques et des statistiques de production, il y a l’impact concret sur le terrain. Sur le front. Là où se déroule la vraie guerre. Et cet impact, il commence à se faire sentir. Les unités russes rapportent des difficultés d’approvisionnement en carburant. Les tanks doivent rationner leur diesel. Les camions militaires limitent leurs déplacements. Les avions de combat réduisent leurs sorties. Tout ça parce que le carburant manque. Parce que les raffineries sont hors service. Parce que l’Ukraine a réussi à frapper là où ça fait mal. Et ça change tout. Parce qu’une armée sans carburant, c’est une armée immobile. Une armée qui ne peut pas avancer, qui ne peut pas manœuvrer, qui ne peut pas se battre efficacement. C’est une armée condamnée à la défaite.
Tatiana Mitrova souligne qu’il serait naïf de penser que cibler le pétrole et le gaz russes, tant économiquement que militairement, pourrait causer des effets notables sur le champ de bataille. Elle note que l’armée russe est généralement la première servie lorsque les ressources sont limitées. C’est vrai. La Russie donnera toujours la priorité à son armée. Mais même avec cette priorité, les ressources sont limitées. Et quand la production de carburant chute de dix pour cent, même l’armée en ressent les effets. Peut-être pas immédiatement. Peut-être pas de manière dramatique. Mais progressivement, insidieusement, les pénuries commencent à se faire sentir. Les opérations sont retardées. Les offensives sont reportées. Les unités doivent attendre que le carburant arrive. Et pendant ce temps, l’Ukraine se renforce, se prépare, se réorganise. C’est du temps gagné. Du temps précieux. Du temps qui pourrait faire la différence entre la victoire et la défaite.
La logistique, nerf de la guerre moderne
Napoléon disait que « une armée marche sur son ventre ». Aujourd’hui, on pourrait dire qu’une armée roule sur son carburant. Parce que la guerre moderne, c’est avant tout une question de logistique. De capacité à déplacer des troupes, des équipements, des munitions. Et tout ça nécessite du carburant. Beaucoup de carburant. Un tank consomme des centaines de litres de diesel par jour. Un camion militaire, des dizaines. Un avion de chasse, des milliers. Multipliez ça par le nombre d’unités déployées, et vous obtenez des chiffres astronomiques. Des millions de litres par jour. Et si ces millions de litres ne sont pas disponibles, l’armée ne peut pas fonctionner. C’est aussi simple que ça. Et c’est exactement ce que l’Ukraine cherche à faire. Couper les lignes d’approvisionnement en carburant. Forcer la Russie à choisir entre alimenter son économie et alimenter son armée. Et dans ce choix impossible, espérer que la Russie finira par céder.
Les experts militaires s’accordent à dire que la logistique est souvent le facteur décisif dans les guerres modernes. Plus que la bravoure des soldats, plus que la sophistication des armes, c’est la capacité à maintenir les lignes d’approvisionnement qui détermine le vainqueur. Et sur ce terrain-là, l’Ukraine est en train de prendre l’avantage. En frappant les raffineries russes, elle complique considérablement la logistique russe. Elle force la Russie à transporter du carburant sur de plus longues distances, à utiliser des routes alternatives, à multiplier les points de stockage. Tout ça coûte du temps, de l’argent, des ressources. Et tout ça affaiblit l’effort de guerre russe. Progressivement, insidieusement, mais sûrement. C’est une guerre d’usure. Et dans une guerre d’usure, celui qui tient le plus longtemps gagne.
Cette dimension logistique de la guerre, elle me passionne. Parce qu’elle est souvent invisible, ignorée, sous-estimée. On parle des batailles, des offensives, des territoires conquis. Mais on parle rarement de la logistique. De ces milliers de camions qui transportent du carburant, des munitions, de la nourriture. De ces trains qui acheminent des renforts. De ces dépôts qui stockent des millions de litres de diesel. Et pourtant, c’est ça qui fait la différence. C’est ça qui permet à une armée de tenir, de se battre, de gagner. Et l’Ukraine l’a compris. Elle ne cherche pas à gagner des batailles spectaculaires. Elle cherche à détruire la capacité de la Russie à mener la guerre. Et elle le fait en frappant la logistique. Les raffineries, les dépôts, les voies de transport. C’est moins glamour. Mais c’est infiniment plus efficace.
La dimension internationale : sanctions et diplomatie
Les sanctions qui mordent enfin
Les frappes ukrainiennes sur les raffineries russes ne se produisent pas dans le vide. Elles s’inscrivent dans un contexte plus large de sanctions occidentales contre le secteur énergétique russe. Et ces sanctions, combinées aux frappes, commencent à produire des effets tangibles. Les revenus pétroliers russes ont chuté de vingt pour cent par rapport à l’année précédente. Les exportations de produits raffinés ont été interdites. Les acheteurs chinois et indiens hésitent de plus en plus à acheter du pétrole russe, craignant les conséquences des sanctions américaines. Et tout ça se traduit par une pression économique croissante sur Moscou. Une pression qui pourrait, à terme, forcer la Russie à négocier. À accepter un cessez-le-feu. À reconnaître qu’elle ne peut plus gagner cette guerre.
Mais les sanctions seules ne suffisent pas. Elles doivent être combinées avec une pression militaire. Et c’est exactement ce que l’Ukraine fait. Elle frappe les raffineries, compliquant encore plus la situation économique russe. Elle force la Russie à choisir entre réparer ses installations et financer sa guerre. Entre maintenir son économie à flot et continuer à se battre. Et dans ce choix impossible, l’Ukraine espère que la Russie finira par céder. C’est une stratégie à long terme. Une stratégie qui nécessite de la patience, de la persévérance, de la détermination. Mais c’est une stratégie qui fonctionne. Les chiffres le prouvent. Les revenus russes chutent. La production de carburant diminue. Les pénuries se multiplient. Et tout ça, c’est grâce à la combinaison des sanctions et des frappes militaires.
Le soutien occidental : essentiel mais insuffisant
Pour mener cette campagne de frappes sur les raffineries russes, l’Ukraine a besoin de soutien. De soutien technologique, financier, logistique. Et ce soutien, elle le reçoit de l’Occident. Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, tous fournissent une aide massive à l’Ukraine. Des armes, de l’argent, du renseignement. Sans ce soutien, l’Ukraine ne pourrait pas mener cette guerre. Elle ne pourrait pas produire des drones longue portée. Elle ne pourrait pas identifier les cibles stratégiques. Elle ne pourrait pas maintenir son effort de guerre. Mais ce soutien, aussi important soit-il, n’est pas suffisant. L’Ukraine a besoin de plus. De plus d’armes, de plus de munitions, de plus de capacités. Et surtout, elle a besoin que l’Occident maintienne sa pression sur la Russie. Qu’il ne relâche pas les sanctions. Qu’il ne cède pas aux pressions russes. Qu’il reste ferme, déterminé, solidaire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il croit fermement que les frappes sur les raffineries russes sont « les sanctions les plus efficaces, celles qui fonctionnent le plus rapidement ». Et il a raison. Parce que les sanctions économiques, aussi importantes soient-elles, prennent du temps à produire des effets. Elles doivent s’accumuler, se renforcer, créer une pression croissante. Mais les frappes militaires, elles, ont un impact immédiat. Une raffinerie détruite, c’est immédiatement moins de carburant disponible. C’est immédiatement moins de revenus générés. C’est immédiatement moins de capacité à mener la guerre. Et c’est exactement ce dont l’Ukraine a besoin. Des résultats immédiats, tangibles, mesurables. Des résultats qui montrent que la stratégie fonctionne. Que la guerre peut être gagnée. Que la victoire est possible.
Cette dimension internationale de la guerre, elle me rappelle que l’Ukraine ne se bat pas seule. Qu’elle a des alliés, des soutiens, des partenaires. Et que ces partenaires jouent un rôle crucial dans sa capacité à tenir, à se battre, à gagner. Mais en même temps, ça me frustre. Parce que je sais que l’Occident pourrait faire plus. Qu’il pourrait fournir plus d’armes, plus de munitions, plus de soutien. Qu’il pourrait imposer des sanctions encore plus dures à la Russie. Qu’il pourrait vraiment faire la différence. Mais il hésite. Il tergiverse. Il a peur de l’escalade, peur de provoquer Poutine, peur des conséquences. Et pendant ce temps, des Ukrainiens meurent. Des villes sont détruites. Des familles sont déchirées. Et ça, c’est inacceptable.
Les défis à venir : maintenir la pression
La course contre la montre
L’Ukraine a réussi à mener une campagne record en novembre. Quatorze attaques sur des raffineries. Quatre attaques sur des installations portuaires. Des dommages considérables. Des résultats tangibles. Mais maintenant, le défi est de maintenir cette pression. De continuer à frapper. Encore et encore. Sans relâche. Parce que la Russie a des capacités de réparation importantes. Elle peut remettre en service des raffineries endommagées. Elle peut reconstruire des installations détruites. Elle peut s’adapter, se réorganiser, trouver des solutions alternatives. Et si l’Ukraine relâche la pression, si elle ralentit le rythme des attaques, la Russie pourrait reprendre l’avantage. C’est une course contre la montre. Une course où chaque jour compte. Où chaque frappe est cruciale. Où chaque raffinerie détruite rapproche l’Ukraine de la victoire.
Mais maintenir cette pression nécessite des ressources. Des drones, des explosifs, du renseignement, de la logistique. Et tout ça coûte cher. Très cher. L’Ukraine dépend du soutien occidental pour financer cette campagne. Et ce soutien, bien qu’important, n’est pas illimité. Les budgets sont contraints. Les opinions publiques sont fatiguées. Les gouvernements hésitent. Et pendant ce temps, la Russie continue de se battre, de résister, de tenir. C’est une guerre d’usure. Et dans une guerre d’usure, celui qui a les ressources les plus importantes finit souvent par gagner. Sauf si l’autre camp est plus intelligent, plus créatif, plus déterminé. Et c’est exactement ce que l’Ukraine doit être. Plus intelligente, plus créative, plus déterminée que la Russie. Parce que c’est sa seule chance de gagner.
L’hiver qui approche : une opportunité ou un obstacle ?
L’hiver approche. Et avec lui, de nouveaux défis. Les conditions météorologiques se dégradent. Les tempêtes en mer Noire compliquent les opérations navales. Le froid rend les réparations plus difficiles. Mais l’hiver apporte aussi des opportunités. Parce que c’est en hiver que la demande en carburant est la plus forte. Les Russes ont besoin de chauffage. Les véhicules consomment plus. Les générateurs tournent à plein régime. Et si l’Ukraine parvient à maintenir sa pression sur les raffineries pendant l’hiver, l’impact sera encore plus dévastateur. Les pénuries seront plus graves. Les prix augmenteront encore plus. Le mécontentement populaire s’intensifiera. Et tout ça pourrait créer une situation où la Russie est forcée de négocier. Où elle n’a plus d’autre choix que d’accepter un cessez-le-feu. Où elle doit reconnaître qu’elle ne peut plus gagner cette guerre.
Mais l’hiver est aussi un défi pour l’Ukraine. Les drones sont plus difficiles à opérer par mauvais temps. Les batteries se déchargent plus vite dans le froid. Les conditions de vol sont plus dangereuses. Et les défenses aériennes russes pourraient être plus efficaces si les drones sont ralentis par les conditions météorologiques. C’est un pari. Un pari que l’Ukraine doit faire. Parce qu’elle n’a pas le choix. Elle doit continuer à frapper. Hiver ou pas. Tempêtes ou pas. Difficultés ou pas. Parce que si elle s’arrête, si elle ralentit, la Russie reprendra l’avantage. Et tout ce qui a été accompli en novembre sera perdu. C’est une guerre sans répit. Une guerre où il n’y a pas de pause. Où chaque jour est un combat. Et où seuls les plus déterminés survivent.
Cette course contre la montre, elle me stresse. Parce que je sais que l’Ukraine ne peut pas relâcher la pression. Qu’elle doit continuer à frapper, encore et encore, sans répit. Mais je sais aussi que c’est épuisant. Que ça demande des ressources énormes. Que ça nécessite un soutien constant de l’Occident. Et je me demande combien de temps l’Ukraine pourra tenir. Combien de temps l’Occident continuera à la soutenir. Combien de temps avant que la fatigue, l’épuisement, le découragement ne s’installent. Parce que c’est ça, le vrai danger. Pas que l’Ukraine perde militairement. Mais qu’elle perde psychologiquement. Qu’elle abandonne. Qu’elle accepte une paix injuste. Et ça, ce serait une tragédie.
Les leçons stratégiques : une nouvelle forme de guerre
La guerre asymétrique à son paroxysme
Ce que l’Ukraine est en train de démontrer en novembre 2025, c’est une nouvelle forme de guerre. Une guerre asymétrique poussée à son paroxysme. Une guerre où un pays plus petit, moins riche, moins armé, parvient à tenir tête à un géant. Et pas seulement à tenir tête. À prendre l’avantage. À frapper là où ça fait mal. À imposer sa volonté. Comment ? En étant plus intelligent. Plus créatif. Plus audacieux. En utilisant la technologie de manière innovante. En identifiant les faiblesses de l’ennemi et en les exploitant sans merci. En refusant de jouer selon les règles traditionnelles de la guerre. En inventant de nouvelles règles. De nouvelles tactiques. De nouvelles stratégies. Et ça fonctionne. Les résultats sont là. Tangibles. Mesurables. Indéniables.
Cette guerre asymétrique repose sur plusieurs piliers. D’abord, la technologie. Les drones longue portée comme le Lyutiy permettent de frapper des cibles profondément enfouies en territoire ennemi. Les drones FPV bon marché permettent de saturer les défenses aériennes. Les véhicules de surface sans pilote permettent d’attaquer des cibles maritimes. Tout ça, ce sont des technologies relativement simples, relativement bon marché, mais incroyablement efficaces. Ensuite, le renseignement. L’Ukraine a développé une capacité remarquable à identifier les cibles stratégiques, à planifier les attaques, à coordonner les opérations. Et enfin, la détermination. La volonté de continuer à se battre, quoi qu’il en coûte. La refus d’abandonner. La conviction que la victoire est possible. Et c’est peut-être ça, le plus important. Parce que sans cette détermination, toute la technologie et tout le renseignement du monde ne serviraient à rien.
Un modèle pour d’autres conflits ?
La stratégie ukrainienne de frappes sur les raffineries russes pourrait bien devenir un modèle pour d’autres conflits. Parce qu’elle démontre qu’il est possible de compenser une infériorité militaire par l’intelligence stratégique. Qu’il est possible de frapper un ennemi plus puissant en ciblant ses points faibles. Qu’il est possible de gagner une guerre asymétrique en refusant de jouer selon les règles de l’ennemi. Et ça, c’est une leçon que beaucoup de pays pourraient retenir. Des pays qui se trouvent face à des adversaires plus puissants. Des pays qui cherchent des moyens de se défendre sans avoir les ressources pour construire une armée conventionnelle massive. Des pays qui doivent être créatifs, innovants, audacieux pour survivre. Pour tous ces pays, l’Ukraine est en train de montrer la voie. De démontrer qu’il existe des alternatives. Que la victoire est possible. Même contre un ennemi apparemment invincible.
Mais cette stratégie a aussi ses limites. Elle nécessite un soutien extérieur important. Elle dépend de la technologie, qui peut être contournée ou neutralisée. Elle demande une détermination sans faille, qui peut s’éroder avec le temps. Et elle ne garantit pas la victoire. Juste une chance de gagner. Une chance que l’Ukraine est en train de saisir. Avec courage. Avec intelligence. Avec détermination. Et peut-être, juste peut-être, avec succès. Parce que si l’Ukraine parvient à maintenir cette pression, si elle continue à frapper les raffineries russes, si elle force la Russie à choisir entre son économie et sa guerre, alors elle pourrait bien gagner. Pas demain. Pas la semaine prochaine. Mais un jour. Un jour où la Russie sera forcée de reconnaître qu’elle ne peut plus continuer. Qu’elle doit négocier. Qu’elle doit accepter la défaite. Et ce jour-là, l’Ukraine aura gagné. Non pas par la force brute. Mais par l’intelligence, la créativité, la détermination. Et ça, ce serait une victoire historique.
Ces leçons stratégiques, elles me donnent de l’espoir. Pas seulement pour l’Ukraine. Mais pour tous les pays qui se battent contre des adversaires plus puissants. Parce qu’elles montrent qu’il existe des alternatives à la confrontation militaire directe. Qu’il est possible de gagner en étant plus intelligent, plus créatif, plus déterminé. Que la victoire n’appartient pas toujours au plus fort. Parfois, elle appartient au plus malin. Au plus audacieux. Au plus persévérant. Et c’est une leçon que nous devrions tous retenir. Parce que dans un monde où les conflits se multiplient, où les tensions s’exacerbent, où les guerres deviennent de plus en plus probables, nous avons besoin de nouvelles façons de penser la guerre. De nouvelles stratégies. De nouvelles tactiques. Et l’Ukraine est en train de nous les montrer.
Le facteur humain : les hommes derrière les drones
Les opérateurs dans l’ombre
Derrière chaque frappe sur une raffinerie russe, il y a des hommes et des femmes. Des opérateurs de drones. Des techniciens. Des planificateurs. Des analystes. Des gens qui travaillent dans l’ombre, loin des projecteurs, loin de la gloire. Mais sans qui rien ne serait possible. Ces opérateurs passent des heures à préparer les missions. À vérifier les équipements. À planifier les trajectoires. À identifier les cibles. Et puis, quand tout est prêt, ils lancent les drones. Et ils attendent. Des heures parfois. Jusqu’à ce que le drone atteigne sa cible. Jusqu’à ce que l’explosion se produise. Jusqu’à ce que la mission soit accomplie. Et alors, ils recommencent. Jour après jour. Nuit après nuit. Sans répit. Sans pause. Parce que la guerre ne s’arrête jamais. Et qu’ils sont en première ligne de cette guerre. Une première ligne invisible. Mais cruciale.
Les photos des opérateurs de la quatorzième unité de systèmes aériens sans pilote préparant le lancement de drones An-196 Lyutyi montrent des visages concentrés, déterminés. Des hommes qui savent l’importance de leur mission. Qui comprennent que chaque drone qu’ils lancent peut faire la différence. Peut détruire une raffinerie. Peut priver l’armée russe de carburant. Peut rapprocher l’Ukraine de la victoire. Et cette responsabilité, elle pèse lourd. Très lourd. Parce qu’ils savent aussi que s’ils échouent, si le drone est intercepté, si la mission rate, alors tout ce travail, tous ces efforts, toute cette préparation, tout ça aura été pour rien. Alors ils ne peuvent pas se permettre d’échouer. Ils doivent réussir. À chaque fois. Sans exception. C’est une pression énorme. Mais ils la supportent. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que leur pays compte sur eux. Parce que la victoire dépend d’eux.
Le prix psychologique de la guerre
Mais cette guerre a un prix. Un prix psychologique. Les opérateurs de drones ne sont pas sur le front. Ils ne voient pas l’ennemi en face. Ils ne risquent pas leur vie directement. Mais ils portent un fardeau différent. Le fardeau de la responsabilité. Le fardeau de savoir que leurs actions ont des conséquences. Que chaque frappe qu’ils lancent détruit des installations, peut-être tue des gens, change le cours de la guerre. Et ce fardeau, il est lourd. Très lourd. Certains opérateurs développent des troubles du stress post-traumatique. D’autres souffrent d’épuisement professionnel. D’autres encore questionnent le sens de ce qu’ils font. Mais la plupart continuent. Parce qu’ils croient en leur cause. Parce qu’ils savent que ce qu’ils font est nécessaire. Parce qu’ils refusent d’abandonner.
Et puis il y a les familles. Les épouses, les maris, les enfants, les parents. Ceux qui attendent à la maison. Qui s’inquiètent. Qui prient. Qui espèrent. Qui vivent dans l’angoisse permanente. Parce que même si les opérateurs de drones ne sont pas sur le front, ils restent des cibles. Les Russes cherchent à les localiser, à les frapper, à les éliminer. Et parfois, ils y parviennent. Alors les familles vivent dans la peur. La peur de recevoir un appel. La peur d’apprendre la pire nouvelle. La peur de perdre un être cher. Et cette peur, elle est omniprésente. Elle ne les quitte jamais. Même quand tout va bien. Même quand les missions réussissent. Parce qu’elles savent que la prochaine mission pourrait être la dernière. Que le prochain drone pourrait ne jamais revenir. Que la prochaine frappe pourrait être la dernière. Et ça, c’est un fardeau que personne ne devrait avoir à porter. Mais qu’elles portent quand même. Avec courage. Avec dignité. Avec amour.
Quand je pense à ces opérateurs, à ces familles, je ressens une immense admiration. Parce qu’ils sont les héros invisibles de cette guerre. Ceux dont on ne parle jamais. Ceux qui ne reçoivent jamais de médailles. Ceux qui ne font jamais la une des journaux. Mais sans qui rien ne serait possible. Sans qui l’Ukraine ne pourrait pas mener cette campagne de frappes. Sans qui les raffineries russes continueraient de fonctionner. Sans qui la guerre serait déjà perdue. Alors je veux leur rendre hommage. Je veux dire merci. Merci pour leur courage. Merci pour leur détermination. Merci pour leur sacrifice. Parce que c’est grâce à eux que l’Ukraine tient. Que l’Ukraine se bat. Que l’Ukraine a une chance de gagner.
Conclusion : novembre, le mois qui a tout changé
Un tournant dans la guerre
Novembre 2025 restera dans l’histoire comme le mois où l’Ukraine a franchi un cap. Le mois où elle a démontré sa capacité à frapper au cœur de l’économie russe. Le mois où elle a prouvé que la Russie n’était pas invincible. Le mois où elle a montré au monde entier qu’une guerre asymétrique pouvait être gagnée. Quatorze attaques sur des raffineries. Quatre attaques sur des installations portuaires. Des dommages considérables. Des résultats tangibles. Une réduction de dix pour cent de la capacité de raffinage russe. Des pénuries de carburant. Des revenus en chute libre. Et surtout, un message clair : l’Ukraine ne lâchera rien. Elle continuera à se battre. Elle continuera à frapper. Elle continuera à résister. Jusqu’à la victoire. Jusqu’à ce que la Russie soit forcée de reconnaître sa défaite. Jusqu’à ce que la paix revienne. Une paix juste. Une paix durable. Une paix qui respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Mais novembre n’est qu’un début. Un début prometteur, certes. Mais un début quand même. Parce que la guerre est loin d’être terminée. La Russie a encore des ressources. Elle a encore des capacités. Elle a encore la volonté de se battre. Et elle ne renoncera pas facilement. Alors l’Ukraine doit continuer. Elle doit maintenir la pression. Elle doit continuer à frapper les raffineries. Elle doit continuer à affaiblir l’économie russe. Elle doit continuer à démontrer que la victoire est possible. Et elle doit le faire avec le soutien de l’Occident. Avec le soutien de tous ceux qui croient en la liberté, en la démocratie, en le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Parce que cette guerre, ce n’est pas seulement la guerre de l’Ukraine. C’est la guerre de tous ceux qui refusent la tyrannie. De tous ceux qui croient en un monde meilleur. De tous ceux qui sont prêts à se battre pour leurs valeurs.
L’espoir d’une victoire
Et cet espoir, il est là. Tangible. Réel. Parce que les chiffres le prouvent. La stratégie ukrainienne fonctionne. Les frappes sur les raffineries ont un impact. La capacité de raffinage russe diminue. Les revenus chutent. Les pénuries se multiplient. Et tout ça affaiblit la Russie. Progressivement. Insidieusement. Mais sûrement. Et un jour, peut-être, la Russie sera forcée de reconnaître qu’elle ne peut plus continuer. Qu’elle doit négocier. Qu’elle doit accepter la défaite. Ce jour-là n’est peut-être pas pour demain. Peut-être pas pour la semaine prochaine. Peut-être pas pour le mois prochain. Mais il viendra. Parce que l’Ukraine ne lâchera rien. Parce qu’elle continuera à se battre. Parce qu’elle a trouvé la formule gagnante. Et parce qu’elle a la détermination, le courage, l’intelligence pour l’appliquer jusqu’au bout.
Alors oui, novembre 2025 est un tournant. Un tournant dans cette guerre. Un tournant dans l’histoire de l’Ukraine. Un tournant dans l’histoire de l’Europe. Parce que ce qui se joue en Ukraine, ce n’est pas seulement le sort d’un pays. C’est le sort d’un continent. C’est le sort d’un système de valeurs. C’est le sort d’une vision du monde. Et l’Ukraine est en train de montrer que cette vision peut triompher. Que la liberté peut vaincre la tyrannie. Que la démocratie peut vaincre l’autoritarisme. Que le droit peut vaincre la force. Et ça, c’est un message d’espoir. Un message dont nous avons tous besoin. Un message qui nous rappelle que même dans les moments les plus sombres, même quand tout semble perdu, il y a toujours de l’espoir. Il y a toujours une chance. Il y a toujours une possibilité de victoire. Et cette possibilité, l’Ukraine est en train de la saisir. Avec courage. Avec détermination. Avec intelligence. Et peut-être, juste peut-être, avec succès.
Je regarde ces flammes qui dévorent les raffineries russes, et je vois plus qu’un simple incendie. Je vois l’espoir. L’espoir d’une Ukraine libre. L’espoir d’une Europe en paix. L’espoir d’un monde où la justice triomphe. Et cet espoir, il me porte. Il me donne la force de continuer à croire. De continuer à espérer. De continuer à me battre, à ma manière, pour cette cause. Parce que cette guerre, elle nous concerne tous. Tous ceux qui croient en la liberté. Tous ceux qui refusent la tyrannie. Tous ceux qui sont prêts à se lever pour défendre leurs valeurs. Alors oui, que les raffineries russes brûlent. Qu’elles brûlent jusqu’à ce que la guerre s’arrête. Qu’elles brûlent jusqu’à ce que la paix revienne. Qu’elles brûlent jusqu’à ce que justice soit faite. Parce que c’est le prix à payer. Le prix de la liberté. Le prix de la victoire. Le prix d’un avenir meilleur. Et ce prix, aussi élevé soit-il, vaut la peine d’être payé.
Sources
Sources primaires
The Moscow Times – « Ukraine Launches Record Number of Strikes on Russian Oil Refineries in November » – 1er décembre 2025 – https://www.themoscowtimes.com/2025/12/01/ukraine-launches-record-number-of-strikes-on-russian-oil-refineries-in-november-a91298
Militarnyi – « Ukraine Attacks Record Number of Russian Oil Infrastructure Sites in November » – 2 décembre 2025 – https://militarnyi.com/en/news/ukraine-attacks-record-number-of-russian-oil-infrastructure-sites-in-november/
Bloomberg – « Ukraine Ramps Up Strikes on Russian Oil and Targets Tankers » – 1er décembre 2025 – https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-12-01/ukraine-carries-out-record-attacks-on-russia-oil-infrastructure
OilPrice.com – « Ukraine’s Oil Strikes Are Hurting Russia’s War Economy » – 29 novembre 2025 – https://oilprice.com/Energy/Energy-General/Ukraines-Oil-Strikes-Are-Hurting-Russias-War-Economy.html
Sources secondaires
Reuters – Données sur les raffineries russes et les impacts économiques – Novembre 2025
Kpler Analytics – Données sur les volumes de raffinage russes – Novembre 2025
Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur – Données sur les revenus russes des combustibles fossiles – 2025
Centre de politique énergétique mondiale de l’Université Columbia – Analyses de Tatiana Mitrova sur l’impact des frappes – Novembre 2025
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