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1382 jours de carnage : plus d’un million de Russes sacrifiés dans l’enfer ukrainien
Crédit: Adobe Stock

280 000 nouveaux contrats signés en 2025

Malgré les pertes catastrophiques, le Kremlin parvient à maintenir le flux de recrues vers le front. Selon Vadym Skibitskyi, chef adjoint du renseignement militaire ukrainien, la Russie a enrôlé environ 280 000 militaires sous contrat depuis le début de l’année 2025. L’objectif de Moscou est d’atteindre 343 000 recrues d’ici la fin de l’année, et tout indique qu’ils y parviendront sans difficulté majeure. Comment est-ce possible alors que le pays perd plus de mille hommes par jour ? Par l’argent. Des sommes colossales. Le Kremlin offre actuellement 2 millions de roubles (environ 24 612 dollars) pour la signature d’un premier contrat militaire. Dans certaines régions, les primes peuvent grimper encore plus haut, atteignant parfois 3 millions de roubles. C’est une fortune pour un Russe moyen, surtout dans les régions pauvres de Sibérie ou de l’Extrême-Orient russe, où le salaire mensuel moyen tourne autour de 30 000 roubles. Les campagnes de propagande martèlent le message vingt-quatre heures sur vingt-quatre : devenez riche, servez la patrie, soyez un héros. Les autorités régionales rivalisent d’ingéniosité pour attirer les volontaires, augmentant constamment les primes de recrutement dans une surenchère macabre. En octobre 2025, plusieurs régions russes ont massivement augmenté leurs bonus pour attirer les recrues, certaines offrant jusqu’à 3 millions de roubles, plus des avantages sociaux, des logements gratuits pour les familles, des bourses d’études pour les enfants.

La Russie recrute au moins 35 000 soldats par mois, selon Skibitskyi. C’est plus que les pertes mensuelles moyennes, ce qui permet à Moscou de maintenir la pression sur le front et même d’augmenter progressivement ses effectifs. Mais à quel prix ? Le pays vide ses prisons, enrôle des malades chroniques, recrute des étrangers désespérés. Des centaines de milliers de détenus ont été libérés en échange de leur service militaire, transformant les prisons russes en centres de recrutement. Des hommes séropositifs, atteints d’hépatite, souffrant de maladies chroniques sont acceptés dans l’armée, tant que leur état leur permet de tenir une arme. La Russie ratisse large, très large, acceptant pratiquement n’importe qui capable de marcher et de tirer. Elle recrute même dans les pays d’Asie centrale, en Afrique, au Népal, en Inde, partout où elle peut trouver de la chair à canon. Des milliers de travailleurs migrants se retrouvent piégés dans des contrats militaires qu’ils ne comprennent pas, promis de l’argent et la citoyenneté russe, pour finir dans les tranchées ukrainiennes. En juillet 2025, les législateurs russes ont introduit un projet de loi permettant une conscription continue tout au long de l’année, abandonnant le système traditionnel de mobilisation bi-annuelle. Si cette loi est adoptée, la Russie pourra mobiliser en permanence, transformant le pays en une gigantesque machine de guerre sans interruption. Les analystes occidentaux s’inquiètent de cette capacité apparemment illimitée de la Russie à générer de nouvelles forces, mais cette stratégie a un coût humain et social dévastateur que le Kremlin refuse obstinément de reconnaître.

Le business de la mort

Le recrutement militaire est devenu une industrie en Russie. Des agences privées, des intermédiaires, des recruteurs touchent des commissions pour chaque homme qu’ils envoient au front. C’est un business lucratif, alimenté par l’argent du gouvernement et la désespération des citoyens. Dans les régions pauvres, les bureaux de recrutement sont pris d’assaut par des hommes endettés, au chômage, sans perspectives. Pour eux, le contrat militaire représente la seule chance d’échapper à la pauvreté. Mais personne ne leur dit la vérité sur ce qui les attend. Personne ne leur parle des 1 033 soldats qui meurent chaque jour en moyenne. Personne ne leur montre les images des champs de bataille jonchés de cadavres. La propagande leur vend un rêve : quelques mois de service, une grosse somme d’argent, et retour à la maison en héros. La réalité est tout autre. Beaucoup de ces recrues sont envoyées au front après seulement quelques semaines d’entraînement sommaire. Elles ne savent pas utiliser correctement leur équipement. Elles ne connaissent pas les tactiques de combat modernes. Elles sont jetées dans des assauts frontaux contre des positions ukrainiennes fortifiées, armées de drones et d’artillerie de précision. Leur espérance de vie se compte en jours, parfois en heures. Les survivants, ceux qui ont la chance de rentrer chez eux, sont souvent gravement blessés, traumatisés, incapables de reprendre une vie normale.

Le Kremlin a également recours à des méthodes plus coercitives. Dans certaines régions, les autorités locales font pression sur les hommes en âge de servir, les menaçant de perdre leur emploi, leurs prestations sociales, ou même de poursuites judiciaires s’ils refusent de s’engager. Les étudiants sont particulièrement ciblés : on leur promet que leur service militaire n’affectera pas leurs études, qu’ils pourront reprendre leurs cours après la guerre. Mais combien reviendront pour terminer leurs diplômes ? Les travailleurs migrants sont une autre cible facile. Attirés en Russie par la promesse d’un emploi, ils se retrouvent piégés dans des contrats militaires qu’ils ne peuvent pas rompre. Certains ne parlent même pas russe, ne comprennent pas les ordres qu’on leur donne. Ils meurent dans un pays étranger, pour une cause qui n’est pas la leur, et leurs corps ne sont jamais rapatriés dans leur pays d’origine. Le recrutement de prisonniers a été particulièrement controversé. Le groupe Wagner, avant sa dissolution, avait perfectionné cette méthode : offrir la liberté aux détenus en échange de six mois de service au front. Beaucoup ont accepté, désespérés de sortir de prison. Mais le taux de mortalité parmi ces recrues était effroyable. Ils étaient utilisés comme chair à canon dans les assauts les plus dangereux, envoyés en première ligne pour épuiser les défenses ukrainiennes. Après la chute de Bakhmut, cette pratique a diminué, mais elle n’a pas complètement disparu. Le ministère de la Défense russe continue de recruter dans les prisons, offrant des remises de peine en échange du service militaire.

Volontaires. Le mot sonne presque noble, n’est-ce pas ? Comme si ces hommes choisissaient librement de servir leur pays. Mais quelle liberté y a-t-il quand votre région est économiquement morte, quand vous êtes endetté jusqu’au cou, quand la seule façon de nourrir votre famille est de signer un contrat militaire ? C’est du chantage économique déguisé en patriotisme. Le Kremlin exploite la pauvreté de ses propres citoyens pour alimenter sa machine de guerre. Et ces hommes, ces soi-disant volontaires, ils meurent comme des mouches. Pas pour défendre leur pays. Pas pour une cause juste. Mais pour satisfaire l’ego démesuré d’un dictateur vieillissant qui refuse d’admettre sa défaite. Chaque jour, je lis ces statistiques et je me demande : combien de temps encore ? Combien de morts faudra-t-il avant que quelqu’un à Moscou dise stop ? Avant que les mères russes se lèvent et exigent le retour de leurs fils ? Avant que la société russe se réveille de ce cauchemar ?

Sources

Sources primaires

Defence Express – « 1382 Days of russia-Ukraine War – russian Casualties In Ukraine » – 6 décembre 2025 – https://en.defence-ua.com/news/1382_days_of_russia_ukraine_war_russian_casualties_in_ukraine-16726.html

Mezha – « Russian Military Losses Reach Over 1.17 Million Amid Ongoing Conflict » – 6 décembre 2025 – https://mezha.net/eng/bukvy/russian-military-losses-reach-over-1-17-million-amid-ongoing-conflict/

Mediazona – « Russian losses in the war with Ukraine. Mediazona count, updated » – 5 décembre 2025 – https://en.zona.media/article/2025/12/05/casualties_eng-trl

Kyiv Independent – « Russia has recruited 280,000 contract soldiers in 2025, military intelligence says » – 8 septembre 2025 – https://kyivindependent.com/russia-has-recruited-280-000-contract-soldiers-in-2025-military-intelligence-says/

Sources secondaires

Renseignement militaire britannique – Analyse des pertes russes – 2 décembre 2025

État-major des Forces armées ukrainiennes – Rapports quotidiens sur les pertes russes – 6 décembre 2025

Vadym Skibitskyi, chef adjoint du renseignement militaire ukrainien – Interview avec Ukrinform – 7 septembre 2025

BBC Russian Service – Collaboration avec Mediazona sur le décompte des pertes – 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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