Gagner du temps pour gagner du terrain
Le général Koutouzov, celui qui a vaincu Napoléon, disait : « La patience et le temps sont mes armes de guerre. » Poutine a fait sienne cette maxime. Il sait que le temps joue pour lui. Que l’Occident est pressé, impatient, obsédé par les résultats immédiats. Que nos cycles électoraux sont courts, nos opinions publiques volatiles, notre mémoire défaillante. Alors il temporise. Il fait durer. Il pose des conditions qu’il sait inacceptables, puis feint la surprise quand on les refuse. Il demande la démilitarisation de l’Ukraine, sa neutralité, le départ de Zelensky, l’annexion définitive des territoires occupés. Des exigences qui équivalent à une capitulation pure et simple. Mais qu’importe. L’important n’est pas d’obtenir un accord. L’important est de faire croire qu’on en cherche un. De maintenir l’illusion. De garder l’Occident dans l’espoir. Pendant ce temps, sur le terrain, la réalité est tout autre.
Chaque jour de négociations est un jour de plus pour l’armée russe. Un jour pour consolider ses positions. Pour amener des renforts. Pour construire des fortifications. Pour préparer la prochaine offensive. Poutine ne négocie pas pour faire la paix. Il négocie pour faire la guerre dans de meilleures conditions. C’est une tactique vieille comme le monde, mais qui fonctionne toujours. Parce que nous voulons y croire. Parce que nous avons besoin d’y croire. Parce que l’alternative, la guerre qui dure, qui s’enlise, qui coûte, nous terrifie. Alors on se raccroche à ces pourparlers comme un naufragé à une bouée. On se dit que cette fois, ce sera différent. Que cette fois, Poutine sera sincère. Que cette fois, on trouvera un compromis. Et pendant qu’on se berce d’illusions, les soldats ukrainiens meurent. Les civils sont massacrés. Les villes sont détruites. Le temps qui passe n’est pas neutre. Il a un coût. Un coût humain. Un coût territorial. Un coût moral.
La patience russe contre l’impatience occidentale
L’Occident vit dans l’urgence. Nos dirigeants pensent en termes de mandats électoraux, de sondages d’opinion, de cycles médiatiques. Quatre ans, cinq ans maximum. Après, c’est l’oubli. Le suivant prendra le relais. Poutine, lui, pense en décennies. Il est au pouvoir depuis 2000. Vingt-cinq ans. Et il compte bien y rester encore longtemps. Il n’a pas de comptes à rendre à une opinion publique libre. Pas de presse indépendante pour le critiquer. Pas d’opposition pour le challenger. Il peut se permettre d’attendre. De jouer la montre. De laisser l’Occident s’épuiser, se diviser, se lasser. Et ça marche. On le voit déjà. La fatigue de la guerre gagne les opinions européennes. Les voix qui réclament des négociations se multiplient. Les partis populistes, de droite comme de gauche, surfent sur le ras-le-bol. « On a assez donné à l’Ukraine. » « Il faut arrêter cette guerre. » « Zelensky est têtu, il devrait accepter de négocier. » Comme si c’était l’Ukraine qui refusait la paix. Comme si c’était Zelensky qui bombardait des civils.
Poutine compte là-dessus. Sur notre impatience. Sur notre égoïsme. Sur notre courte vue. Il sait que nous finirons par craquer. Que nous finirons par abandonner l’Ukraine. Pas d’un coup, bien sûr. Progressivement. En réduisant l’aide militaire. En traînant des pieds sur les livraisons d’armes. En multipliant les conditions, les restrictions, les interdictions. « Vous pouvez utiliser nos missiles, mais pas pour frapper en profondeur sur le territoire russe. » « Vous pouvez avoir des chars, mais pas d’avions. » « Vous pouvez vous défendre, mais pas trop fort, sinon Poutine va se fâcher. » Et pendant qu’on met des bâtons dans les roues de l’Ukraine, Poutine, lui, ne se met aucune limite. Il bombarde les infrastructures civiles. Il cible les hôpitaux, les écoles, les centrales électriques. Il importe des soldats nord-coréens. Il viole toutes les lois de la guerre. Mais c’est l’Ukraine qu’on sermonne. C’est Zelensky qu’on accuse d’intransigeance. Le monde à l’envers.
Géorgie 2008, la répétition générale
Sarkozy face au maître du temps
Août 2008. La Géorgie brûle. Les chars russes ont envahi l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Les bombardements pleuvent sur Gori, sur Tbilissi. Le président géorgien Mikheïl Saakachvili appelle au secours. L’Occident s’agite. Nicolas Sarkozy, alors président de l’Union européenne, s’envole pour Moscou. Il va négocier un cessez-le-feu. Il va arrêter la guerre. Il revient triomphant. « J’ai obtenu l’arrêt des hostilités », annonce-t-il fièrement. Sauf que non. Poutine a continué de bombarder pendant trois jours. Trois jours pendant lesquels l’armée russe a pris tout ce qu’elle voulait prendre. A consolidé ses positions. A installé ses bases. Quand le cessez-le-feu est finalement entré en vigueur, c’était trop tard. La Géorgie avait perdu 20% de son territoire. Et Sarkozy avait servi de caution à l’agression russe.
C’était la première fois que Poutine testait cette tactique à grande échelle. Envahir un pays. Faire semblant de négocier. Continuer d’avancer pendant les négociations. Obtenir un accord qui entérine les conquêtes. Et ça a marché. Personne n’a rien fait. L’OTAN a protesté mollement. L’Union européenne a condamné fermement. Les États-Unis ont exprimé leur profonde préoccupation. Et puis plus rien. La Géorgie a été abandonnée. L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie sont devenues des territoires occupés, des zones grises où règne la loi russe. Des milliers de Géorgiens ont été chassés de leurs maisons. Des villages entiers ont été rasés. Mais l’Occident avait obtenu sa « paix ». Une paix qui n’en était pas une. Une paix qui n’était qu’un armistice précaire, une victoire russe déguisée en compromis. Poutine avait compris. Il pouvait envahir ses voisins. Il pouvait violer le droit international. Il pouvait massacrer des civils. Du moment qu’il acceptait de « négocier », l’Occident fermerait les yeux.
Les leçons ignorées d’une défaite diplomatique
Seize ans plus tard, on n’a rien appris. Absolument rien. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Poutine utilise exactement la même méthode en Ukraine. Envahir. Négocier. Avancer pendant qu’on négocie. Obtenir un accord qui entérine les conquêtes. Recommencer. C’est un cycle sans fin. Un engrenage dont on ne sort pas. Parce qu’on refuse de voir la réalité en face. Parce qu’on préfère se bercer d’illusions. Parce qu’on a peur. Peur de la guerre. Peur de l’escalade. Peur de Poutine. Alors on négocie. On fait des compromis. On cède du terrain. Et on appelle ça de la diplomatie. De la sagesse. Du réalisme. Mais ce n’est pas du réalisme. C’est de la lâcheté. C’est de la naïveté. C’est de la complicité.
La Géorgie aurait dû être un avertissement. Un signal d’alarme. Une ligne rouge. Mais non. On a laissé faire. On a laissé Poutine annexer des territoires par la force. On a laissé un précédent s’installer. Et six ans plus tard, en 2014, il a recommencé. La Crimée. Le Donbass. Même scénario. Même méthode. Même résultat. Et encore une fois, l’Occident a protesté, condamné, sanctionné mollement. Mais n’a rien fait de concret. N’a pas empêché l’annexion. N’a pas aidé l’Ukraine à reprendre ses territoires. S’est contenté de geler le conflit. De le mettre sous le tapis. D’espérer qu’il se réglerait tout seul avec le temps. Sauf que les conflits gelés ne se règlent jamais tout seuls. Ils se réchauffent. Ils explosent. Ils deviennent des guerres totales. C’est exactement ce qui s’est passé en février 2022. L’invasion à grande échelle de l’Ukraine n’est pas tombée du ciel. C’est le résultat direct de notre inaction en 2008 et 2014. Le prix de notre lâcheté.
On me dira que je suis dur. Que je simplifie. Que la géopolitique est complexe. Que les dirigeants occidentaux ont fait ce qu’ils pouvaient. Vraiment ? Ils ont fait ce qu’ils pouvaient ? En laissant Poutine annexer la Crimée sans réagir ? En continuant à acheter son gaz et son pétrole pendant qu’il massacrait des Ukrainiens ? En refusant de livrer des armes à Kiev avant 2022 par peur de « provoquer » Moscou ? Non. Ils n’ont pas fait ce qu’ils pouvaient. Ils ont fait le minimum. Le strict minimum. Juste assez pour se donner bonne conscience. Pas assez pour faire la différence. Et maintenant, on paie le prix de cette lâcheté. L’Ukraine paie le prix. En sang. En vies. En territoires. Pendant que nous, confortablement installés dans nos salons, on débat de savoir s’il faut « négocier » ou « soutenir ». Comme si c’était un choix. Comme si on pouvait négocier avec un homme qui ne respecte aucune règle, aucun accord, aucune limite.
Minsk, ou l'art de négocier en bombardant
Debaltseve tombe pendant qu’on discute
Février 2015. Minsk, Biélorussie. Angela Merkel et François Hollande sont venus négocier avec Poutine. Ils veulent un cessez-le-feu dans le Donbass. Ils veulent arrêter la guerre qui fait rage depuis des mois. Ils passent des heures à discuter. À négocier chaque point, chaque virgule. Pendant ce temps, à 700 kilomètres de là, Debaltseve est encerclée. Cette ville stratégique, ce nœud ferroviaire crucial, est pilonnée par l’artillerie russe. Les séparatistes soutenus par Moscou resserrent l’étau. Les soldats ukrainiens se battent désespérément. Ils attendent des renforts. Ils attendent que le cessez-le-feu entre en vigueur. Ils attendent que Merkel et Hollande réussissent leur mission. Mais Poutine joue la montre. Il fait durer les négociations. Il pose des conditions. Il ergote sur des détails. Et pendant qu’on discute à Minsk, Debaltseve tombe.
Le 18 février, trois jours après la signature des accords de Minsk II, les forces ukrainiennes doivent évacuer la ville. C’est une déroute. Des centaines de soldats sont tués. Des milliers sont faits prisonniers. La ville est en ruines. Et Poutine a gagné. Il a obtenu ce qu’il voulait. Un cessez-le-feu qui entérine ses conquêtes. Un accord qui lui donne du temps pour consolider ses positions. Une victoire diplomatique qui masque une défaite militaire ukrainienne. Merkel et Hollande rentrent à Berlin et Paris en se félicitant d’avoir « évité le pire ». Mais pour les soldats ukrainiens de Debaltseve, le pire est déjà arrivé. Ils ont été sacrifiés sur l’autel de la diplomatie. Abandonnés pendant que leurs dirigeants négociaient. Trahis par ceux qui prétendaient les aider.
Merkel et Hollande, spectateurs impuissants
Des années plus tard, Angela Merkel avouera dans une interview que les accords de Minsk n’étaient qu’un moyen de gagner du temps. De permettre à l’Ukraine de se renforcer. De se préparer à la guerre qui viendrait inévitablement. Une confession glaçante. Qui révèle toute l’hypocrisie de cette diplomatie. On savait que Poutine ne respecterait pas les accords. On savait qu’il utiliserait ce temps pour se préparer lui aussi. Mais on a signé quand même. Pour sauver les apparences. Pour calmer les opinions publiques. Pour se donner l’illusion qu’on faisait quelque chose. Et pendant sept ans, de 2015 à 2022, le conflit a été « gelé ». Gelé, mais pas éteint. Chaque jour, des soldats mouraient sur la ligne de front. Chaque semaine, des civils étaient tués par des tirs d’artillerie. Chaque mois, la Russie violait le cessez-le-feu. Mais officiellement, il y avait la paix. Une paix de papier. Une paix qui n’existait que dans les communiqués de presse.
François Hollande, lui, n’a jamais vraiment reconnu l’échec de Minsk. Il continue de défendre ces accords. De dire qu’ils ont permis d’éviter une guerre totale. Mais la guerre totale est quand même arrivée. En février 2022. Avec une violence inouïe. Avec une brutalité qui a choqué le monde entier. Parce que Poutine avait utilisé ces sept années pour se préparer. Pour moderniser son armée. Pour stocker des armes. Pour planifier l’invasion. Minsk ne lui a pas imposé la paix. Minsk lui a donné le temps de préparer la guerre. Et nous, naïfs, nous pensions avoir gagné du temps. Nous pensions avoir protégé l’Ukraine. Nous pensions avoir été malins. Mais c’est Poutine qui a été malin. C’est lui qui a joué avec nous. C’est lui qui nous a manipulés. Et nous sommes tombés dans le piège. Les yeux grands ouverts.
Trump, l'homme pressé face au joueur d'échecs
Le plan en 28 points qui ne vaut rien
Novembre 2025. Donald Trump est de retour à la Maison-Blanche. Et il a un plan. Un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Un plan en vingt-huit points, négocié en secret avec des émissaires russes. Un plan qui va tout régler. Rapidement. Efficacement. Parce que Trump est un homme d’affaires. Un négociateur. Un faiseur de deals. Il va réussir là où Biden a échoué. Il va convaincre Poutine. Il va obtenir la paix. En vingt-quatre heures, avait-il promis pendant sa campagne. Bon, ça fait déjà plusieurs mois qu’il est au pouvoir, et la guerre continue. Mais peu importe. Il a un plan. Et ce plan, c’est la solution. Sauf que non. Ce plan n’est pas une solution. C’est une capitulation déguisée. Une reddition ukrainienne habillée en compromis. Une victoire russe maquillée en accord de paix.
Les vingt-huit points du plan Trump ? Un catalogue de concessions ukrainiennes. L’Ukraine doit renoncer à l’OTAN. L’Ukraine doit accepter un statut de neutralité. L’Ukraine doit reconnaître les « réalités sur le terrain » – comprendre : les territoires occupés par la Russie. L’Ukraine doit limiter ses forces armées. L’Ukraine doit, doit, doit. Et la Russie ? La Russie doit… quoi exactement ? Arrêter de bombarder ? C’est déjà ça ? Retirer ses troupes ? Ah non, ça ce n’est pas prévu. Payer des réparations ? Vous plaisantez. Être jugée pour crimes de guerre ? Impensable. Le plan Trump demande tout à l’Ukraine et rien à la Russie. C’est un plan de paix pour Poutine. Pas pour l’Ukraine. Pas pour l’Europe. Pas pour le droit international. C’est un plan qui récompense l’agresseur et punit la victime. Un plan qui dit au monde entier : envahissez vos voisins, massacrez des civils, violez toutes les règles, et l’Amérique vous aidera à garder vos conquêtes.
Witkoff, l’envoyé qui parle comme Moscou
Steve Witkoff. Promoteur immobilier. Ami de Trump. Envoyé spécial pour l’Ukraine. Zéro expérience diplomatique. Zéro connaissance de la région. Zéro compréhension des enjeux. Mais beaucoup de confiance en lui. Beaucoup d’arrogance. Beaucoup de certitudes. Il débarque à Kiev. Il rencontre Zelensky. Il lui explique comment les choses vont se passer. L’Ukraine doit être « réaliste ». L’Ukraine doit faire des « compromis ». L’Ukraine doit accepter de « perdre quelque chose pour gagner la paix ». Et quand Zelensky refuse, quand il dit que l’Ukraine ne cédera pas un centimètre de son territoire, Witkoff s’énerve. Il hausse le ton. Il menace. « Si vous ne signez pas, l’aide américaine s’arrête. » « Si vous continuez à être têtu, vous serez seul. » « Si vous ne voulez pas négocier, tant pis pour vous. » Des fuites de conversations téléphoniques révèlent que Witkoff reprend mot pour mot les éléments de langage du Kremlin. Qu’il parle de l’Ukraine comme Moscou en parle. Comme d’un État artificiel. Comme d’un régime illégitime. Comme d’un obstacle à la paix.
À Kiev, on est sous le choc. Comment l’envoyé du président américain peut-il tenir un tel discours ? Comment peut-il reprendre la propagande russe ? Comment peut-il faire pression sur la victime au lieu de faire pression sur l’agresseur ? Mais à Washington, on minimise. Ce ne sont que des « malentendus ». Des « interprétations erronées ». Des « sorties de contexte ». Witkoff fait son travail. Il négocie. Il cherche un compromis. Il essaie de débloquer la situation. Sauf que débloquer la situation, dans son esprit, ça veut dire forcer l’Ukraine à capituler. Ça veut dire offrir à Poutine ce qu’il n’a pas pu prendre par les armes. Ça veut dire trahir un allié pour complaire à un dictateur. Et tout ça au nom de la paix. De cette paix toxique qui n’est qu’une guerre qui continue sous un autre nom.
Les conditions impossibles de Poutine
Capitulation déguisée en compromis
Poutine pose ses conditions. Toujours les mêmes. Depuis le début. Depuis 2022. Depuis 2014. Depuis toujours. L’Ukraine doit se démilitariser. L’Ukraine doit se dénazifier – comprendre : changer de régime, virer Zelensky, installer un gouvernement pro-russe. L’Ukraine doit renoncer à l’OTAN. L’Ukraine doit reconnaître l’annexion de la Crimée. L’Ukraine doit accepter l’indépendance du Donbass. L’Ukraine doit, doit, doit. Des conditions qui équivalent à une capitulation pure et simple. À la disparition de l’Ukraine en tant qu’État souverain. À sa transformation en satellite russe. En province de l’empire. En territoire occupé. Mais Poutine appelle ça des « compromis ». Des « bases de négociation ». Des « conditions raisonnables ». Et certains en Occident le croient. Ou font semblant de le croire. Parce que ça les arrange. Parce que ça leur permet de dire : « Vous voyez, Poutine est prêt à négocier. C’est Zelensky qui refuse. C’est l’Ukraine qui est intransigeante. »
Mais accepter ces conditions, ce n’est pas faire la paix. C’est entériner une agression. C’est légitimer une invasion. C’est dire au monde entier que la force prime le droit. Que les frontières peuvent être redessinées par les armes. Que les États peuvent être rayés de la carte s’ils déplaisent à leur voisin. C’est revenir au XIXe siècle. À l’époque des empires. À l’époque où les grandes puissances se partageaient le monde sans demander leur avis aux peuples. C’est ça que veut Poutine. Un retour en arrière. Une restauration de l’ordre impérial. Avec la Russie au centre. Avec l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, les pays baltes dans son orbite. Avec l’Europe divisée, affaiblie, soumise. Et nous, on l’aide. En négociant. En cherchant des compromis. En faisant pression sur l’Ukraine. En lui demandant de céder. De renoncer. De se sacrifier pour notre tranquillité.
Zelensky « illégitime », l’insulte stratégique
Novembre 2025. Poutine déclare que Zelensky est « illégitime ». Que son mandat présidentiel a expiré. Que l’élection de 2024 aurait dû avoir lieu. Que sans cette élection, il n’a plus le droit de représenter l’Ukraine. Que tout accord signé avec lui serait juridiquement nul. C’est un coup de maître. Une attaque perfide. Une manipulation brillante. Parce que techniquement, Poutine n’a pas tort. L’élection présidentielle ukrainienne devait avoir lieu en 2024. Elle n’a pas eu lieu. Pour une raison simple : le pays est en guerre. La loi martiale est en vigueur. Et selon la Constitution ukrainienne, on ne peut pas organiser d’élections pendant la loi martiale. C’est logique. C’est raisonnable. C’est ce que font tous les pays en guerre. Mais Poutine s’en fiche. Il utilise cet argument pour délégitimer Zelensky. Pour dire qu’il ne peut pas négocier avec lui. Pour exiger son départ comme préalable à toute discussion.
Et ça marche. Certains en Occident commencent à se poser des questions. « Après tout, Poutine n’a pas complètement tort. » « Zelensky devrait peut-être organiser des élections. » « On ne peut pas demander à la Russie de négocier avec quelqu’un qui n’est plus légalement président. » C’est le monde à l’envers. C’est Poutine qui a déclenché cette guerre. C’est Poutine qui empêche l’Ukraine d’organiser des élections en bombardant le pays. C’est Poutine qui viole toutes les règles du droit international. Mais c’est Zelensky qu’on accuse d’illégitimité. C’est Zelensky qu’on somme de partir. C’est Zelensky qui devient le problème. Pendant ce temps, Poutine, lui, est au pouvoir depuis vingt-cinq ans. Il a truqué toutes les élections. Il a éliminé tous ses opposants. Il a transformé la Russie en dictature. Mais personne ne remet en question sa légitimité. Personne ne lui demande de partir. Parce que Poutine, c’est différent. Poutine, c’est la Russie. Et la Russie, on ne peut pas la contrarier. On ne peut pas l’humilier. On ne peut pas lui dire non.
Cette histoire de légitimité me rend malade. Physiquement malade. Poutine, qui a assassiné ses opposants, qui a empoisonné Navalny, qui a jeté en prison tous ceux qui osaient le critiquer, qui a transformé les élections en mascarade, ose parler de légitimité. Et nous, on l’écoute. On prend ses arguments au sérieux. On débat de savoir si Zelensky, élu démocratiquement en 2019 avec 73% des voix, a encore le droit de diriger son pays. Pendant que Poutine, qui n’a jamais été élu honnêtement de sa vie, qui se maintient au pouvoir par la terreur et la manipulation, lui, personne ne remet en question sa légitimité. C’est obscène. C’est révoltant. C’est insupportable. Mais c’est comme ça. Parce que Poutine a compris comment nous manipuler. Il connaît nos faiblesses. Notre besoin de légalisme. Notre obsession des procédures. Notre peur du conflit. Alors il utilise nos propres valeurs contre nous. Il retourne nos arguments. Il nous piège avec notre propre rhétorique. Et ça marche.
Le chantage nucléaire, cette comédie macabre
La bombe brandie comme un hochet
Depuis le début de la guerre, Poutine agite la menace nucléaire. Régulièrement. Systématiquement. À chaque fois que l’Occident franchit une « ligne rouge ». Quand on livre des chars à l’Ukraine : menace nucléaire. Quand on autorise l’utilisation de missiles longue portée : menace nucléaire. Quand on parle d’adhésion à l’OTAN : menace nucléaire. C’est devenu un réflexe. Un automatisme. Une routine. À la télévision russe, les propagandistes rivalisent de délires apocalyptiques. « On va raser Londres. » « On va détruire Paris. » « On va anéantir Washington. » Ils montrent des simulations de frappes nucléaires. Ils calculent le nombre de morts. Ils se délectent de ces scénarios catastrophes. Et en Occident, on tremble. On s’inquiète. On se demande si Poutine est assez fou pour appuyer sur le bouton. Si on n’est pas allé trop loin. Si on ne devrait pas faire marche arrière. Si on ne devrait pas arrêter d’aider l’Ukraine pour éviter l’apocalypse nucléaire.
Mais c’est exactement ce que veut Poutine. Nous terroriser. Nous paralyser. Nous empêcher d’agir. Le chantage nucléaire est une arme psychologique. Une arme de dissuasion. Pas une arme qu’on utilise réellement. Parce que l’utiliser, ce serait signer son arrêt de mort. Ce serait déclencher une riposte occidentale. Ce serait transformer la Russie en paria absolu. Ce serait la fin du régime. Poutine le sait. Ses généraux le savent. Mais ils continuent de menacer. Parce que ça marche. Parce que ça nous fait peur. Parce que ça nous empêche de donner à l’Ukraine les armes dont elle a besoin. Les avions. Les missiles longue portée. Les systèmes de défense antiaérienne. Tout ce qui pourrait faire la différence sur le terrain. On ne donne pas. Par peur de l’escalade. Par peur de provoquer Poutine. Par peur de la bombe. Et pendant qu’on a peur, l’Ukraine meurt.
Terroriser l’Europe pour paralyser l’aide
Le paradoxe, c’est que ce sont les Ukrainiens qui sont le plus exposés à une éventuelle frappe nucléaire. Pas nous. Si Poutine devait utiliser l’arme atomique, ce serait sur le sol ukrainien. Contre l’armée ukrainienne. Pour briser une offensive. Pour détruire un nœud logistique. Pour terroriser la population. Pas contre Paris ou Londres. Pas contre Berlin ou Washington. Parce que frapper l’Occident, ce serait déclencher la Troisième Guerre mondiale. Et Poutine n’est pas suicidaire. Il est calculateur. Cynique. Impitoyable. Mais pas suicidaire. Pourtant, ce sont les Européens qui ont le plus peur. Ce sont les Allemands qui freinent des quatre fers sur les livraisons d’armes. Ce sont les Français qui parlent de « ne pas humilier la Russie ». Ce sont les Italiens qui traînent des pieds. Pendant que les Ukrainiens, eux, continuent de se battre. Continuent de résister. Continuent de mourir. Sans se laisser intimider par les menaces nucléaires. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que c’est leur survie qui est en jeu. Parce que céder, pour eux, ce n’est pas une option.
Et nous, on devrait avoir honte. Honte de notre lâcheté. Honte de notre égoïsme. Honte de notre hypocrisie. On prétend soutenir l’Ukraine. On fait de beaux discours sur la défense de la démocratie. Sur le respect du droit international. Sur la solidarité européenne. Mais dans les faits, on fait le minimum. On donne des armes, mais pas assez. On impose des sanctions, mais pas assez dures. On condamne, mais sans conséquences. Parce qu’on a peur. Peur de Poutine. Peur de ses menaces. Peur de perdre notre confort. Notre gaz russe. Notre pétrole russe. Notre petite vie tranquille. Alors on laisse l’Ukraine se débrouiller. On lui donne juste assez pour ne pas perdre. Mais pas assez pour gagner. On la maintient dans un entre-deux. Dans une guerre qui s’éternise. Dans une agonie qui dure. Parce que c’est plus confortable pour nous. Parce que ça nous évite de faire des choix difficiles. Parce que ça nous permet de nous donner bonne conscience sans prendre de risques.
L'économie russe, ce colosse aux pieds d'argile
Les sanctions qui mordent enfin
Pendant longtemps, on a dit que les sanctions économiques ne servaient à rien. Que la Russie s’en fichait. Qu’elle avait trouvé des moyens de les contourner. Que son économie résistait. Que Poutine pouvait tenir indéfiniment. C’était vrai, en partie. La Russie a effectivement trouvé des parades. Elle a réorienté ses exportations vers la Chine, l’Inde, la Turquie. Elle a développé des circuits parallèles pour importer des composants électroniques, des pièces détachées, des technologies occidentales. Elle a utilisé des pays tiers comme relais. Elle a créé des sociétés écrans. Elle a multiplié les combines. Et pendant deux ans, ça a marché. L’économie russe a tenu. Le rouble s’est stabilisé. L’inflation a été contenue. Poutine pouvait se vanter que les sanctions occidentales étaient inefficaces. Que la Russie était plus forte que jamais. Que l’Occident s’était tiré une balle dans le pied.
Mais en 2025, la situation change. Les sanctions commencent à mordre. Vraiment. Les dernières mesures américaines contre les géants pétroliers russes Lukoil et Rosneft font mal. Très mal. Les revenus pétroliers s’effondrent. Le budget russe est en déficit. L’inflation repart à la hausse. Le rouble plonge. Les taux d’intérêt explosent. Les entreprises russes peinent à trouver des financements. Les investissements s’effondrent. La production industrielle stagne. Et surtout, l’économie de guerre commence à montrer ses limites. Produire des tanks, des missiles, des obus, ça coûte cher. Très cher. Et ça ne rapporte rien. Ça ne crée pas de richesse. Ça ne génère pas de croissance. Ça épuise les ressources. Ça appauvrit le pays. La Russie se réarme, mais elle s’appauvrit. Elle produit des armes, mais elle ne produit plus rien d’autre. Son économie devient une économie de guerre. Une économie qui ne peut survivre que dans la guerre. Et qui s’effondrera dès que la guerre s’arrêtera.
Une économie de guerre qui s’épuise
Les chiffres sont têtus. Le PIB russe stagne. La consommation des ménages baisse. Le pouvoir d’achat s’érode. Les inégalités explosent. Les oligarques continuent de s’enrichir, mais le peuple s’appauvrit. Les hôpitaux manquent de moyens. Les écoles se dégradent. Les infrastructures vieillissent. Tout l’argent va à l’armée. Tout est sacrifié sur l’autel de la guerre. Et ça ne peut pas durer indéfiniment. Même la Russie, avec ses immenses ressources naturelles, avec ses réserves de change, avec sa capacité à serrer la ceinture, a des limites. Des limites économiques. Des limites sociales. Des limites politiques. Poutine le sait. C’est pour ça qu’il est pressé. C’est pour ça qu’il veut négocier. Pas parce qu’il veut la paix. Mais parce qu’il a besoin d’une pause. D’un répit. D’un moment pour souffler. Pour reconstituer ses forces. Pour préparer la prochaine offensive.
C’est exactement ce qui s’est passé après 2014. Après l’annexion de la Crimée et l’invasion du Donbass, Poutine a accepté les accords de Minsk. Pas par bonté d’âme. Pas par désir de paix. Mais parce qu’il avait besoin de temps. Pour digérer ses conquêtes. Pour consolider ses positions. Pour préparer la suite. Et pendant sept ans, il s’est préparé. Il a modernisé son armée. Il a stocké des armes. Il a accumulé des réserves financières. Il a diversifié ses partenaires commerciaux. Il a construit des alliances avec la Chine, l’Iran, la Corée du Nord. Et en février 2022, il était prêt. Prêt pour l’invasion totale. Pour la guerre d’anéantissement. Pour la destruction de l’Ukraine. Si on lui donne une nouvelle pause maintenant, il fera la même chose. Il utilisera ce temps pour se renforcer. Pour se réarmer. Pour préparer la prochaine guerre. Contre l’Ukraine. Contre la Moldavie. Contre les pays baltes. Contre la Pologne. Contre nous.
Bucha, Mariupol : les preuves qu'on préfère oublier
Les corps dans les rues, la mémoire sélective
Avril 2022. Les troupes russes se retirent de la région de Kiev. Elles laissent derrière elles un paysage d’horreur. À Bucha, à Irpin, à Hostomel, les corps jonchent les rues. Des civils. Des hommes, des femmes, des enfants. Abattus d’une balle dans la tête. Les mains liées dans le dos. Torturés. Violés. Massacrés. Les images font le tour du monde. L’indignation est immense. Les dirigeants occidentaux condamnent. Ils parlent de crimes de guerre. De crimes contre l’humanité. Ils promettent que les responsables seront jugés. Que justice sera faite. Que Poutine paiera. La Cour pénale internationale émet un mandat d’arrêt contre le président russe. Pour déportation d’enfants. Pour crimes de guerre. C’est historique. C’est sans précédent. C’est un signal fort. Mais trois ans plus tard, qu’est-ce qui a changé ? Rien. Absolument rien. Poutine est toujours au pouvoir. Il n’a pas été arrêté. Il n’a pas été jugé. Il n’a pas payé.
Et maintenant, on veut négocier avec lui. On veut lui serrer la main. On veut signer des accords. Comme si Bucha n’avait jamais existé. Comme si ces corps dans les rues n’étaient qu’un détail. Un incident regrettable. Un dommage collatéral. On a la mémoire courte. Terriblement courte. Trois ans, et on a déjà oublié. On parle de « réalisme ». De « pragmatisme ». De « nécessité de dialoguer ». Mais comment peut-on dialoguer avec un homme qui a ordonné ces massacres ? Comment peut-on lui faire confiance ? Comment peut-on croire qu’il respectera un accord alors qu’il a violé toutes les lois de la guerre ? C’est incompréhensible. C’est immoral. C’est obscène. Mais c’est ce qu’on fait. Parce qu’on est fatigués. Parce qu’on veut que ça s’arrête. Parce qu’on est prêts à tout pour retrouver notre confort. Même à trahir les morts de Bucha. Même à oublier leurs visages. Même à effacer leur mémoire.
Crimes de guerre et amnésie diplomatique
Mariupol. Cette ville martyre. Cette ville rasée. Cette ville qui n’existe plus. Pendant trois mois, de février à mai 2022, l’armée russe l’a pilonnée. Sans relâche. Sans pitié. Les hôpitaux, les écoles, les théâtres, les immeubles d’habitation. Tout a été détruit. Des dizaines de milliers de civils ont été tués. Des centaines de milliers ont été déportés. La ville a été vidée de sa population. Transformée en champ de ruines. En symbole de la barbarie russe. Le théâtre de Mariupol. Ce bâtiment où s’étaient réfugiés des centaines de civils. Des femmes, des enfants, des vieillards. Ils avaient écrit en énormes lettres sur le sol, devant le bâtiment : « ENFANTS ». Pour que les avions russes voient. Pour qu’ils ne bombardent pas. Mais ils ont bombardé quand même. Le théâtre a été détruit. Des centaines de personnes ont été tuées. Enterrées sous les décombres. Et Poutine a nié. Il a dit que c’était un montage. Une mise en scène. Une provocation ukrainienne.
Et maintenant, on veut négocier avec lui. On veut trouver un compromis. On veut faire la paix. Mais quelle paix ? Une paix qui oublie Mariupol ? Une paix qui efface Bucha ? Une paix qui pardonne les crimes de guerre ? Une paix qui récompense les bourreaux et abandonne les victimes ? Ce n’est pas la paix. C’est la capitulation. C’est la trahison. C’est la complicité. Et pourtant, c’est ce qu’on s’apprête à faire. Parce que la justice, c’est long. C’est compliqué. C’est contraignant. Alors on préfère l’oublier. On préfère passer à autre chose. On préfère faire comme si rien ne s’était passé. Comme si ces morts n’avaient jamais existé. Comme si ces crimes n’avaient jamais été commis. C’est plus simple. C’est plus confortable. C’est plus rapide. Mais c’est ignoble.
Je pense à ces corps dans les rues de Bucha. À ces visages que j’ai vus sur les photos. À ces vies brisées. À ces familles détruites. Et je me demande ce qu’ils penseraient s’ils savaient. S’ils savaient qu’on s’apprête à négocier avec leur assassin. Qu’on s’apprête à lui offrir ce qu’il veut. Qu’on s’apprête à le récompenser pour ses crimes. Ils se retourneraient dans leur tombe. Ils hurleraient de rage. Ils nous maudiraient. Et ils auraient raison. Parce que nous sommes en train de les trahir. De trahir leur mémoire. De trahir leur sacrifice. Pour notre confort. Pour notre tranquillité. Pour notre lâcheté. C’est ça, la vraie tragédie. Pas la guerre. Notre incapacité à y faire face. Notre refus de voir la réalité en face. Notre volonté de nous voiler la face. De nous raconter des histoires. De nous bercer d’illusions. Pendant que les Ukrainiens meurent. Pendant que Poutine avance. Pendant que le monde bascule.
Le "Monde russe", cette idéologie de conquête
L’impérialisme habillé en protection culturelle
Le « Monde russe ». Cette expression qui revient sans cesse dans la bouche de Poutine. Dans les discours des propagandistes russes. Dans les justifications de la guerre. Qu’est-ce que c’est, le « Monde russe » ? Officiellement, c’est une communauté culturelle. Un espace de civilisation. Un ensemble de pays et de peuples liés par la langue russe, par l’histoire commune, par l’héritage soviétique. Une sorte de Commonwealth à la russe. Une zone d’influence légitime. Un droit naturel de la Russie à protéger ses « compatriotes » où qu’ils se trouvent. Ça sonne bien. Ça sonne presque raisonnable. Presque acceptable. Sauf que c’est un mensonge. Un habillage. Une manipulation. Le « Monde russe », c’est l’impérialisme russe. C’est la volonté de reconstituer l’empire. De soumettre les anciens territoires soviétiques. De nier leur souveraineté. De les transformer en satellites. En provinces. En colonies.
Parce que dans la vision de Poutine, l’Ukraine n’est pas un pays. C’est une partie de la Russie. Une province rebelle. Un territoire qui doit revenir dans le giron. Par la force si nécessaire. La Géorgie ? Pareil. La Moldavie ? Pareil. Les pays baltes ? Ils ont eu de la chance d’intégrer l’OTAN à temps. Sinon, ils auraient subi le même sort. Le « Monde russe », c’est la négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est le refus d’accepter que l’empire soviétique est mort. Que les républiques qui le composaient sont devenues des États indépendants. Avec leurs propres choix. Leurs propres alliances. Leurs propres destins. Poutine ne l’accepte pas. Il ne l’acceptera jamais. Pour lui, l’effondrement de l’URSS est « la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle ». Il veut réparer cette « catastrophe ». Reconstituer l’empire. Restaurer la grandeur russe. Peu importe le prix. Peu importe les victimes. Peu importe les lois internationales.
De la Troisième Rome au fascisme moderne
L’idéologie du « Monde russe » n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans une longue tradition impériale russe. La doctrine de la « Troisième Rome ». Cette idée que Moscou est l’héritière de Rome et de Constantinople. La gardienne de la vraie foi orthodoxe. Le dernier rempart de la civilisation chrétienne face à l’Occident décadent. Une mission divine. Un destin manifeste. Une supériorité morale qui justifie la domination politique. C’était déjà l’idéologie des tsars. C’est devenu celle des bolcheviks, habillée en internationalisme prolétarien. Et c’est maintenant celle de Poutine, mélange toxique de nationalisme, d’orthodoxie, d’anti-occidentalisme et de nostalgie impériale. Un cocktail explosif. Une idéologie de conquête. Un fascisme moderne qui ne dit pas son nom.
Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. De fascisme. Pas au sens historique du terme. Pas le fascisme italien des années 1930. Mais un fascisme adapté au XXIe siècle. Un fascisme russe. Avec ses propres codes. Ses propres symboles. Ses propres références. Le culte du chef. La glorification de la guerre. La haine de l’ennemi intérieur et extérieur. Le mépris de la démocratie. L’exaltation de la nation. La soumission de l’individu au collectif. La violence comme mode de gouvernement. La propagande comme arme de contrôle. Tout y est. Tous les ingrédients du fascisme. Mais on refuse de le voir. On refuse de le dire. Parce que ça nous obligerait à agir. Ça nous obligerait à prendre position. Ça nous obligerait à choisir notre camp. Alors on préfère parler d' »autoritarisme ». De « régime illibéral ». De « démocratie imparfaite ». Des euphémismes. Des périphrases. Des contorsions sémantiques pour éviter de nommer la réalité. Pour éviter de regarder le monstre en face.
L'Ukraine, coupable de vouloir survivre
Le syndrome de Stockholm européen
Il y a quelque chose de profondément malsain dans la façon dont une partie de l’opinion européenne parle de l’Ukraine. Quelque chose qui ressemble au syndrome de Stockholm. Cette identification à l’agresseur. Cette empathie pour le bourreau. Cette tendance à blâmer la victime. « L’Ukraine est têtue. » « Zelensky refuse de négocier. » « Les Ukrainiens sont maximalistes. » « Ils veulent tout récupérer. » « Ils ne font aucun compromis. » Comme si c’était un défaut. Comme si vouloir récupérer son territoire était une exigence déraisonnable. Comme si refuser de capituler était une forme d’entêtement coupable. Mais qu’est-ce qu’on attendait ? Que l’Ukraine se laisse envahir sans résister ? Qu’elle accepte de perdre 20% de son territoire sans broncher ? Qu’elle renonce à sa souveraineté pour faire plaisir à Poutine ? C’est ça qu’on voulait ? C’est ça qu’on veut encore ?
Et pendant ce temps, Poutine, lui, on le comprend. On l’excuse. On lui trouve des circonstances atténuantes. « Il se sent menacé par l’OTAN. » « Il a des intérêts légitimes dans son voisinage. » « Il ne peut pas accepter l’humiliation. » « Il faut comprendre sa position. » Comprendre sa position ? Vraiment ? Il faut comprendre la position d’un homme qui a envahi un pays souverain ? Qui massacre des civils ? Qui déporte des enfants ? Qui rase des villes ? Qui viole toutes les lois de la guerre ? C’est ça qu’il faut comprendre ? Non. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on est en train de perdre notre boussole morale. Qu’on est en train d’inverser les rôles. De transformer l’agresseur en victime et la victime en coupable. C’est une perversion. Une manipulation. Une trahison de nos propres valeurs.
Reprocher à la victime de se défendre
Le comble, c’est qu’on reproche à l’Ukraine de se défendre. Trop fort. Trop longtemps. Trop efficacement. Quand l’armée ukrainienne contre-attaque, quand elle reprend des territoires, quand elle frappe des cibles militaires russes, on s’inquiète. « Attention à l’escalade. » « Il ne faut pas provoquer Poutine. » « Il faut éviter l’humiliation russe. » Mais quand l’armée russe bombarde des civils, quand elle détruit des hôpitaux, quand elle massacre des prisonniers, là, bizarrement, on est beaucoup moins inquiets. On condamne, bien sûr. On déplore. On exprime notre profonde préoccupation. Mais on ne fait rien. On ne sanctionne pas plus durement. On ne livre pas plus d’armes. On ne change pas de stratégie. Parce que ce serait de l’escalade. Parce que ce serait provoquer Poutine. Parce que ce serait risquer la guerre nucléaire. Alors on laisse faire. On laisse l’Ukraine se faire massacrer. Tout en lui reprochant de ne pas vouloir négocier.
C’est d’une hypocrisie monumentale. D’une lâcheté abyssale. D’une perversité morale insupportable. On prétend soutenir l’Ukraine. On fait de beaux discours sur la défense de la démocratie. Sur le respect du droit international. Sur la solidarité européenne. Mais dans les faits, on lui met des bâtons dans les roues. On limite l’aide militaire. On interdit l’utilisation de certaines armes. On refuse de livrer certains équipements. On traîne des pieds. On tergiverse. On négocie. Et pendant ce temps, les Ukrainiens meurent. Ils meurent en se battant avec les mains liées dans le dos. Avec des armes insuffisantes. Avec des munitions qui manquent. Avec des alliés qui les abandonnent progressivement. Et on ose leur reprocher de ne pas vouloir capituler. De ne pas vouloir accepter la défaite. De ne pas vouloir se soumettre. C’est révoltant.
L'Europe divisée, le rêve de Poutine
Les « apaiseurs » et leur naïveté coupable
Ils sont partout. Dans tous les pays européens. Dans tous les partis politiques. À droite comme à gauche. Les « apaiseurs ». Ceux qui veulent négocier avec Poutine. Ceux qui pensent qu’on peut trouver un compromis. Ceux qui croient qu’on peut faire confiance à la Russie. Ils ont des arguments. Toujours les mêmes. « Il faut dialoguer. » « Il faut éviter l’escalade. » « Il faut comprendre les intérêts russes. » « Il faut ne pas humilier Poutine. » Des arguments qui sonnent raisonnables. Qui semblent sensés. Qui paraissent pragmatiques. Mais qui sont en réalité d’une naïveté coupable. D’une ignorance historique crasse. D’une cécité politique dangereuse. Parce que ces gens-là n’ont rien appris de l’histoire. Rien compris à la nature du régime russe. Rien saisi de la stratégie de Poutine.
Ils croient qu’on peut négocier avec un dictateur comme on négocie avec un partenaire commercial. Qu’on peut trouver un terrain d’entente. Qu’on peut aboutir à un accord gagnant-gagnant. Mais Poutine ne cherche pas un accord gagnant-gagnant. Il cherche un accord gagnant-perdant. Où la Russie gagne et l’Ukraine perd. Où la Russie obtient ce qu’elle veut et l’Ukraine renonce à ce qu’elle a. Où la Russie est récompensée pour son agression et l’Ukraine est punie pour sa résistance. C’est ça que veulent les « apaiseurs ». Sans le dire. Sans le savoir peut-être. Mais c’est ça le résultat de leur politique. Une capitulation ukrainienne. Une victoire russe. Un précédent catastrophique pour l’ordre international. Et ils appellent ça du « réalisme ». De la « sagesse ». Du « pragmatisme ». Mais ce n’est pas du réalisme. C’est de l’aveuglement. Ce n’est pas de la sagesse. C’est de la bêtise. Ce n’est pas du pragmatisme. C’est de la lâcheté.
Macron et l’obsession de « ne pas humilier »
Emmanuel Macron. Le président français. L’homme qui ne veut pas « humilier la Russie ». Qui multiplie les appels téléphoniques avec Poutine. Qui cherche inlassablement une « solution diplomatique ». Qui se voit en médiateur. En faiseur de paix. En homme providentiel qui va réussir là où les autres ont échoué. Il a une obsession. Une idée fixe. Ne pas répéter l’erreur de Versailles. Ne pas humilier la Russie comme l’Allemagne a été humiliée en 1919. Parce que cette humiliation a conduit au nazisme. À la Seconde Guerre mondiale. À des dizaines de millions de morts. Alors il faut éviter ça. Il faut ménager Poutine. Il faut lui laisser une porte de sortie. Il faut lui permettre de sauver la face. C’est une analyse. Une grille de lecture. Un prisme. Mais c’est une analyse fausse. Une grille de lecture erronée. Un prisme déformant.
Parce que la situation n’a rien à voir avec 1919. L’Allemagne de 1919 avait été vaincue militairement. Occupée. Démembrée. Humiliée. La Russie de 2025 n’a pas été vaincue. Elle n’a pas été occupée. Elle n’a pas été démembrée. Elle a juste été empêchée de conquérir l’Ukraine. C’est tout. Et ça, ce n’est pas une humiliation. C’est de la justice. C’est du droit international. C’est le respect de la souveraineté des États. Mais Macron ne voit pas ça. Il voit Versailles partout. Il voit l’humiliation allemande. Il voit le risque de radicalisation. Alors il veut éviter ça. En offrant à Poutine ce qu’il n’a pas pu prendre par les armes. En lui donnant une partie de l’Ukraine. En lui permettant de garder ses conquêtes. En récompensant son agression. Et il appelle ça de la diplomatie. De la prévoyance. De la sagesse historique. Mais c’est de la naïveté. De l’aveuglement. De la complicité.
Macron m’exaspère. Profondément. Viscéralement. Pas parce qu’il cherche une solution diplomatique. Mais parce qu’il cherche la mauvaise solution. Parce qu’il pose le mauvais diagnostic. Parce qu’il tire les mauvaises leçons de l’histoire. Versailles n’est pas le bon parallèle. Munich l’est. Munich 1938. Quand Chamberlain et Daladier ont cédé les Sudètes à Hitler. Pour éviter la guerre. Pour apaiser le dictateur. Pour acheter la paix. Et qu’est-ce qui s’est passé ? La guerre est quand même arrivée. Un an plus tard. Encore plus terrible. Encore plus meurtrière. Parce qu’Hitler avait compris qu’il pouvait tout obtenir par la menace. Que l’Occident était faible. Divisé. Lâche. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. Poutine est Hitler. L’Ukraine est la Tchécoslovaquie. Et nous sommes Chamberlain. En train de répéter la même erreur. En train de commettre la même faute. En train de préparer la même catastrophe. Mais on refuse de le voir. On refuse de l’admettre. On refuse d’apprendre.
La propagande russe, cette machine à broyer la vérité
Les talk-shows de la haine
Tous les soirs, sur les chaînes de télévision russes, c’est le même spectacle. Les mêmes talk-shows. Les mêmes propagandistes. Les mêmes délires. Ils parlent de l’Ukraine. De l’Occident. De la guerre. Avec une haine viscérale. Une violence verbale inouïe. Une absence totale de retenue. Ils appellent au meurtre des Ukrainiens. À la destruction de leur pays. À l’anéantissement de leur culture. Ils disent que l’Ukraine n’existe pas. Que c’est une invention. Une création artificielle. Que les Ukrainiens sont des Russes qui ont oublié qu’ils étaient russes. Qu’il faut les « rééduquer ». Les « dénazifier ». Les « libérer » d’eux-mêmes. C’est un discours génocidaire. Littéralement. Un discours qui nie l’existence d’un peuple. Qui justifie son élimination. Qui prépare son extermination. Et personne ne dit rien. En Russie, c’est normal. C’est accepté. C’est encouragé.
Ces propagandistes ne sont pas des marginaux. Ce ne sont pas des extrémistes isolés. Ce sont des personnalités officielles. Des journalistes reconnus. Des intellectuels respectés. Ils ont des millions de téléspectateurs. Ils façonnent l’opinion publique russe. Ils préparent le terrain pour les crimes de guerre. Parce que quand on déshumanise l’ennemi, quand on nie son existence, quand on le transforme en monstre, on rend acceptable l’inacceptable. On banalise l’horreur. On légitime le massacre. C’est exactement ce qui s’est passé avant le génocide rwandais. Avant la Shoah. Avant tous les génocides de l’histoire. D’abord, on déshumanise. Ensuite, on tue. C’est un processus bien rodé. Une mécanique implacable. Une machine à broyer la vérité et l’humanité. Et elle tourne à plein régime en Russie. Depuis des années. Depuis le début de la guerre. Depuis toujours.
Quand la télévision appelle au meurtre
Vladimir Soloviev. Margarita Simonian. Olga Skabeeva. Ces noms ne vous disent peut-être rien. Mais en Russie, ce sont des stars. Des vedettes de la télévision. Des faiseurs d’opinion. Et ce sont aussi des criminels. Pas au sens juridique du terme. Pas encore. Mais au sens moral. Parce qu’ils appellent au meurtre. Ouvertement. Sans ambiguïté. Sans métaphore. Ils disent qu’il faut « noyer les Ukrainiens dans leur sang ». Qu’il faut « raser leurs villes ». Qu’il faut « tuer leurs enfants ». Ils le disent. À la télévision. En prime time. Devant des millions de téléspectateurs. Et personne ne les arrête. Personne ne les censure. Personne ne les poursuit. Parce qu’ils disent ce que le régime veut entendre. Ce que Poutine pense. Ce que l’État russe fait. Ils sont la voix du Kremlin. Le porte-parole de la barbarie. Les hérauts de l’apocalypse.
Et le pire, c’est que ça marche. La population russe est imprégnée de cette propagande. Elle y croit. Elle la répète. Elle la diffuse. Les sondages montrent qu’une majorité de Russes soutient la guerre. Qu’une majorité approuve les bombardements de civils. Qu’une majorité pense que l’Ukraine doit être détruite. Ce n’est pas un hasard. C’est le résultat de vingt-cinq ans de propagande. De lavage de cerveau. De manipulation. Le régime russe a transformé sa population en complice. En soutien. En base arrière. Et maintenant, on voudrait négocier avec ce régime. On voudrait lui faire confiance. On voudrait croire qu’il respectera un accord. Mais comment peut-on faire confiance à un régime qui appelle au meurtre à la télévision ? Qui glorifie la violence ? Qui nie l’humanité de l’autre ? C’est impossible. C’est absurde. C’est suicidaire.
Les Nord-Coréens sur le front, l'escalade invisible
Chair à canon importée pour une guerre qui s’enlise
Automne 2025. Une nouvelle tombe. Des soldats nord-coréens combattent en Ukraine. Aux côtés de l’armée russe. Dans la région de Koursk. Des milliers. Peut-être dix mille. Peut-être plus. Envoyés par Kim Jong-un. Prêtés à Poutine. Comme de la chair à canon. Comme des mercenaires. Comme des esclaves. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. Ces soldats ne sont pas des volontaires. Ils n’ont pas choisi d’aller se battre en Ukraine. Ils ont été envoyés. Ordonnés. Forcés. Par un régime totalitaire qui ne leur laisse aucun choix. Et maintenant, ils meurent. Loin de chez eux. Dans une guerre qui n’est pas la leur. Pour un dictateur qui n’est pas le leur. C’est une tragédie. Une horreur. Une abomination. Mais personne ne s’en émeut vraiment. Parce que ce sont des Nord-Coréens. Parce qu’ils viennent d’un pays fermé. Parce qu’ils n’ont pas de visage. Pas de nom. Pas d’histoire.
Mais leur présence en Ukraine est un signal. Un signal d’alarme. Un signal d’escalade. Parce que ça veut dire que Poutine manque d’hommes. Que son armée est à bout. Que les pertes russes sont telles qu’il doit importer des soldats. De Corée du Nord. Du bout du monde. Pour combler les trous. Pour remplacer les morts. Pour continuer la guerre. C’est un aveu de faiblesse. Mais c’est aussi une menace. Parce que si Poutine peut faire venir des Nord-Coréens, il peut faire venir d’autres. Des Syriens. Des Africains. Des mercenaires de partout. Il peut transformer cette guerre en conflit mondial. En guerre par procuration. En affrontement entre dictatures et démocraties. Et nous, on regarde. On observe. On s’inquiète mollement. Mais on ne fait rien. On ne réagit pas. On ne change pas de stratégie. On continue de négocier. De chercher un compromis. De croire qu’on peut arrêter cette guerre par la diplomatie.
L’alliance des dictatures contre la liberté
La présence de soldats nord-coréens en Ukraine révèle quelque chose de plus profond. De plus inquiétant. L’émergence d’une alliance des dictatures. Russie, Chine, Iran, Corée du Nord. Quatre régimes autoritaires. Quatre ennemis de l’Occident. Quatre puissances qui partagent la même vision du monde. Le même rejet de la démocratie. Le même mépris des droits de l’homme. La même volonté de remettre en cause l’ordre international. Et qui s’entraident. Se soutiennent. Se renforcent mutuellement. La Chine fournit à la Russie des composants électroniques, des technologies, des financements. L’Iran livre des drones, des missiles, des munitions. La Corée du Nord envoie des soldats, des obus, des armes. C’est une coalition. Une alliance de fait. Pas formelle. Pas officielle. Mais réelle. Efficace. Dangereuse.
Et face à cette alliance, l’Occident est divisé. Hésitant. Paralysé. Les États-Unis regardent vers la Chine. L’Europe est obsédée par ses problèmes internes. L’OTAN tergiverse. Et pendant ce temps, les dictatures avancent. Elles testent nos limites. Elles exploitent nos faiblesses. Elles profitent de nos divisions. L’Ukraine n’est que le premier front. Le premier test. La première bataille. Si on laisse Poutine gagner, si on le laisse conquérir l’Ukraine, les autres suivront. La Chine attaquera Taïwan. L’Iran déstabilisera le Moyen-Orient. La Corée du Nord menacera le Japon et la Corée du Sud. Ce sera un effet domino. Une cascade de crises. Un basculement du monde. Et nous en serons responsables. Parce que nous n’aurons pas su arrêter Poutine quand il était encore temps. Parce que nous aurons préféré négocier plutôt que combattre. Parce que nous aurons choisi la lâcheté plutôt que le courage.
Pokrovsk et Myrnohrad, la guerre pendant qu'on négocie
L’offensive qui ne s’arrête jamais
Pendant qu’on parle de paix à Genève, à Washington, à Bruxelles, la guerre continue en Ukraine. Féroce. Implacable. Meurtrière. Dans la région de Donetsk, l’armée russe avance. Lentement. Méthodiquement. Inexorablement. Elle encercle Pokrovsk. Elle pilonne Myrnohrad. Elle grignote du terrain. Mètre par mètre. Maison par maison. Rue par rue. Au prix de pertes colossales. Des milliers de soldats russes meurent chaque semaine. Mais Poutine s’en fiche. Il a des hommes à perdre. Il a des réserves. Il a des Nord-Coréens. Il a des prisonniers qu’il envoie au front. Il a des minorités ethniques qu’il sacrifie. Il a une machine de guerre qui broie les hommes comme de la viande. Et cette machine ne s’arrête pas. Elle ne s’arrêtera pas. Tant qu’on la laissera faire. Tant qu’on ne lui opposera pas une force supérieure. Tant qu’on continuera de croire qu’on peut l’arrêter par des mots.
Poutine l’a dit lui-même. À Bichkek. Devant les caméras. « L’offensive russe est pratiquement impossible à contenir. » Il se vante. Il fanfaronne. Il nargue l’Occident. Et il a raison. Avec les moyens actuels, avec l’aide actuelle, avec les restrictions actuelles, l’Ukraine ne peut pas arrêter l’offensive russe. Elle peut la ralentir. Elle peut la rendre coûteuse. Elle peut infliger des pertes terribles. Mais elle ne peut pas l’arrêter. Parce qu’elle manque d’hommes. Parce qu’elle manque de munitions. Parce qu’elle manque d’armes. Parce que nous ne lui donnons pas ce dont elle a besoin. Parce que nous avons peur. Peur de l’escalade. Peur de Poutine. Peur de nous-mêmes. Alors on la laisse se battre avec les mains liées. On la laisse mourir à petit feu. Pendant qu’on négocie. Pendant qu’on cherche un compromis. Pendant qu’on se berce d’illusions.
Gagner du terrain pendant qu’on parle de paix
C’est la tactique de Poutine. Depuis toujours. Depuis la Géorgie. Depuis Minsk. Depuis le début. Négocier d’une main. Bombarder de l’autre. Parler de paix. Faire la guerre. Promettre un cessez-le-feu. Continuer d’avancer. C’est un jeu. Un jeu cynique. Un jeu cruel. Mais un jeu qui marche. Parce que nous tombons dans le piège. À chaque fois. Nous voulons tellement croire que la paix est possible. Que Poutine est sincère. Que cette fois sera différente. Alors on négocie. On discute. On ergote sur des détails. Et pendant ce temps, sur le terrain, la réalité est tout autre. Les soldats russes avancent. Les civils ukrainiens meurent. Les villes sont détruites. Le temps qui passe n’est pas neutre. Il a un coût. Un coût humain. Un coût territorial. Un coût stratégique. Chaque jour de négociations est un jour gagné pour Poutine. Un jour perdu pour l’Ukraine. Un jour de plus de souffrance. De mort. De destruction.
Et quand le cessez-le-feu finira par être signé, si jamais il est signé, il entérinera les conquêtes russes. Il légitimera l’agression. Il récompensera la violence. Poutine aura gagné. Il aura obtenu par la négociation ce qu’il n’a pas pu prendre par les armes. Il aura transformé sa défaite militaire en victoire diplomatique. Et il recommencera. Dans quelques années. Quand il se sera renforcé. Quand il aura reconstitué son armée. Quand il aura préparé la prochaine offensive. Contre l’Ukraine encore. Ou contre un autre pays. La Moldavie. La Géorgie. Les pays baltes. Peu importe. Il recommencera. Parce que nous lui aurons montré que ça marche. Que l’agression paie. Que la violence est récompensée. Que les dictateurs peuvent conquérir leurs voisins sans conséquences. C’est ça, le vrai danger. Pas la guerre en Ukraine. Le précédent qu’elle crée. La leçon qu’elle enseigne. Le message qu’elle envoie au monde entier.
Les enfants ukrainiens déportés, le crime qu'on tait
Des milliers d’orphelins volés à leur pays
C’est le crime dont on parle le moins. Celui qu’on préfère oublier. Celui qui dérange. Parce qu’il est trop horrible. Trop révoltant. Trop insupportable. Depuis le début de la guerre, la Russie a déporté des milliers d’enfants ukrainiens. Des orphelins. Des enfants séparés de leurs parents. Des enfants enlevés dans les territoires occupés. Ils ont été emmenés en Russie. Placés dans des familles russes. Inscrits dans des écoles russes. Soumis à un lavage de cerveau systématique. On leur dit qu’ils sont russes. Que l’Ukraine n’existe pas. Que leurs parents les ont abandonnés. Qu’ils ont de la chance d’être en Russie. On efface leur identité. On détruit leur mémoire. On vole leur enfance. C’est un génocide culturel. Un crime contre l’humanité. Une abomination qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire. Les enfants volés par les nazis. Les enfants arrachés aux peuples autochtones. Les enfants déportés par les régimes totalitaires.
La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Poutine pour ce crime. C’est historique. C’est sans précédent. C’est un signal fort. Mais ça ne change rien. Poutine est toujours au pouvoir. Les enfants sont toujours en Russie. Les déportations continuent. Et nous, on négocie avec lui. On cherche un accord. On veut faire la paix. Mais quelle paix ? Une paix qui oublie ces enfants ? Une paix qui les abandonne ? Une paix qui les laisse en Russie, prisonniers d’un régime qui leur vole leur identité ? C’est inacceptable. C’est immoral. C’est criminel. Mais c’est ce qu’on s’apprête à faire. Parce que ces enfants, on ne les voit pas. Ils n’ont pas de visage. Pas de nom. Pas de voix. Ils sont invisibles. Oubliés. Sacrifiés. Sur l’autel de notre confort. De notre lâcheté. De notre indifférence.
Le lavage de cerveau organisé par l’État
Ce n’est pas un accident. Ce n’est pas un dommage collatéral. C’est une politique délibérée. Organisée. Systématique. L’État russe a créé des structures pour accueillir ces enfants. Des camps. Des centres. Des familles d’accueil. Il a mis en place des programmes de « rééducation ». Des cours d’histoire révisée. Des séances d’endoctrinement. Des activités patriotiques. Le but est clair : transformer ces enfants ukrainiens en petits Russes. Leur faire oublier leur origine. Leur faire haïr leur pays. Leur faire aimer la Russie. C’est un projet à long terme. Une stratégie démographique. Une arme de guerre. Parce que ces enfants, dans dix ans, dans vingt ans, seront des adultes. Des adultes qui croiront être russes. Qui défendront la Russie. Qui combattront peut-être contre l’Ukraine. C’est diabolique. C’est terrifiant. C’est d’une cruauté inimaginable.
Et nous, on laisse faire. On proteste mollement. On condamne fermement. On exprime notre profonde préoccupation. Mais on ne fait rien de concret. On ne met pas la pression sur la Russie pour qu’elle rende ces enfants. On ne fait pas de leur retour une condition préalable à toute négociation. On ne les mentionne même pas dans les plans de paix. Ils sont absents. Oubliés. Rayés de l’équation. Comme s’ils n’existaient pas. Comme s’ils n’avaient pas d’importance. Comme si leur sort ne comptait pas. C’est une trahison. Une trahison de ces enfants. Une trahison de leurs familles. Une trahison de l’humanité. Mais c’est ce qu’on fait. Parce que c’est plus simple. Parce que c’est plus confortable. Parce que ça nous évite de faire face à l’horreur. À la réalité. À notre propre complicité.
Je pense à ces enfants. À ces petits Ukrainiens arrachés à leur pays. À leur famille. À leur vie. Je pense à ce qu’ils doivent ressentir. La peur. La confusion. Le désespoir. Je pense à leurs parents qui les cherchent. Qui ne savent pas où ils sont. Qui ne savent pas s’ils sont vivants. Qui ne savent pas s’ils les reverront un jour. Et je me demande comment on peut négocier avec le régime qui fait ça. Comment on peut serrer la main de Poutine. Comment on peut signer un accord avec lui. Sans exiger le retour de ces enfants. Sans faire de leur libération une priorité absolue. Sans mettre toute notre pression, toute notre force, toute notre détermination au service de leur sauvetage. Mais on ne le fait pas. On ne le fera pas. Parce que ce n’est pas une priorité. Parce que ce n’est pas dans le plan de paix. Parce que ça compliquerait les négociations. Alors on les oublie. On les abandonne. On les sacrifie. Et on appelle ça du réalisme. De la diplomatie. De la sagesse. Mais c’est de la barbarie. De la lâcheté. De la complicité.
La fatigue de l'Occident, le calcul de Moscou
L’opinion qui flanche, l’aide qui diminue
Poutine compte là-dessus. Sur notre fatigue. Sur notre lassitude. Sur notre ras-le-bol. Il sait que nous n’avons pas la patience des Russes. Que nous vivons dans l’immédiateté. Que nous voulons des résultats rapides. Que nous nous lassons vite. Et il a raison. Trois ans après le début de la guerre, l’opinion publique européenne commence à flancher. Les sondages le montrent. Le soutien à l’Ukraine diminue. Les voix qui réclament des négociations se multiplient. Les partis populistes, de droite comme de gauche, gagnent du terrain en surfant sur ce ras-le-bol. « On a assez donné. » « Il faut arrêter cette guerre. » « Nos problèmes d’abord. » « L’Ukraine nous coûte trop cher. » Ces arguments résonnent. Ils trouvent un écho. Ils séduisent. Parce que nous sommes égoïstes. Parce que nous sommes à courte vue. Parce que nous ne comprenons pas ce qui est en jeu.
Et les gouvernements suivent. Progressivement. Insidieusement. Ils réduisent l’aide. Ils traînent des pieds sur les livraisons d’armes. Ils multiplient les conditions. Les restrictions. Les interdictions. Ils parlent de plus en plus de négociations. De compromis. De réalisme. Ils préparent l’opinion à l’idée que l’Ukraine devra céder. Renoncer. Accepter de perdre des territoires. Ils nous habituent à l’idée de la défaite ukrainienne. Ils la rendent acceptable. Normale. Inévitable. C’est un travail de sape. Une préparation psychologique. Une manipulation. Pour que le jour où l’Ukraine capitulera, on puisse dire : « On n’avait pas le choix. » « On a fait ce qu’on pouvait. » « C’était la seule solution. » Mais ce sera un mensonge. On aura eu le choix. On aura pu faire plus. Il y avait d’autres solutions. Mais on aura choisi la facilité. Le confort. La lâcheté.
Poutine compte sur notre lâcheté
Il nous connaît. Il nous a étudiés. Il sait comment nous fonctionnons. Il sait que nous sommes faibles. Divisés. Égoïstes. Il sait que nous préférons notre confort à nos valeurs. Notre tranquillité à notre honneur. Notre sécurité à notre solidarité. Alors il joue là-dessus. Il exploite nos faiblesses. Il attise nos divisions. Il nourrit nos peurs. Il sait qu’il n’a pas besoin de nous vaincre militairement. Il a juste besoin de nous épuiser. De nous lasser. De nous décourager. Et nous, on tombe dans le piège. On fait exactement ce qu’il attend de nous. On se divise. On se dispute. On s’épuise. On se décourage. Et progressivement, on abandonne l’Ukraine. Pas d’un coup. Pas ouvertement. Mais progressivement. Insidieusement. En réduisant l’aide. En multipliant les conditions. En parlant de négociations. En préparant la capitulation.
Et quand l’Ukraine tombera, si elle tombe, on dira que ce n’est pas notre faute. Qu’on a fait ce qu’on pouvait. Qu’on ne pouvait pas faire plus. Qu’on ne pouvait pas risquer une guerre mondiale. Qu’on ne pouvait pas sacrifier notre économie. Qu’on ne pouvait pas mettre en danger nos citoyens. On trouvera des excuses. Des justifications. Des rationalisations. Pour masquer notre lâcheté. Pour cacher notre complicité. Pour oublier notre trahison. Mais l’histoire nous jugera. Elle nous jugera sévèrement. Elle nous mettra dans la même catégorie que Chamberlain à Munich. Que Daladier en 1938. Que tous ceux qui ont cédé face aux dictateurs. Qui ont préféré la paix à tout prix. Qui ont sacrifié les petits pays pour sauver leur peau. Et elle aura raison. Parce que c’est exactement ce que nous sommes en train de faire.
Les précédents historiques qu'on refuse de voir
Munich 1938, la leçon jamais apprise
30 septembre 1938. Munich. Chamberlain, Daladier, Hitler, Mussolini. Ils signent un accord. Un accord qui donne les Sudètes à l’Allemagne. Qui démembre la Tchécoslovaquie. Qui sacrifie un pays démocratique pour apaiser un dictateur. Chamberlain rentre à Londres. Il brandit le papier signé. Il déclare : « C’est la paix pour notre temps. » La foule l’acclame. On évite la guerre. On a sauvé la paix. C’est un triomphe. Sauf que non. Un an plus tard, la guerre éclate quand même. Hitler envahit la Pologne. La Seconde Guerre mondiale commence. Cinquante millions de morts. Six ans de carnage. Parce qu’on a cédé à Munich. Parce qu’on a montré à Hitler qu’il pouvait tout obtenir par la menace. Parce qu’on a préféré sacrifier un allié plutôt que de tenir tête au dictateur. Munich est devenu le symbole de l’apaisement raté. De la lâcheté qui mène à la catastrophe. De la paix qui prépare la guerre.
Et pourtant, on recommence. Exactement la même chose. Avec Poutine. Avec l’Ukraine. Avec les mêmes arguments. Les mêmes justifications. Les mêmes illusions. « Il faut éviter la guerre. » « Il faut faire des compromis. » « Il faut être réaliste. » Mais le réalisme, en 1938, c’était de tenir tête à Hitler. De dire non. De tracer une ligne rouge. De montrer qu’on était prêts à se battre. Si on l’avait fait, peut-être que la guerre aurait été évitée. Ou du moins, qu’elle aurait été moins terrible. Parce qu’Hitler aurait compris qu’il ne pouvait pas tout obtenir par la menace. Qu’il y avait des limites. Qu’il y avait des conséquences. Mais on ne l’a pas fait. On a cédé. On a capitulé. On a trahi. Et on a payé le prix. Un prix terrible. Un prix que nos parents et grands-parents ont payé de leur sang.
Céder du terrain, c’est préparer la prochaine guerre
L’histoire nous enseigne une leçon simple. Une leçon que nous refusons d’apprendre. Céder face à un dictateur ne mène pas à la paix. Ça mène à plus de guerre. Parce que le dictateur comprend qu’il peut obtenir ce qu’il veut par la force. Qu’il n’y a pas de conséquences. Qu’il n’y a pas de limites. Alors il recommence. Il demande plus. Il prend plus. Il conquiert plus. Jusqu’à ce qu’on soit obligés de dire non. Mais à ce moment-là, il est trop tard. Il est trop fort. Il a trop conquis. Il a trop d’alliés. Et la guerre qui vient est encore plus terrible que celle qu’on voulait éviter. C’est ce qui s’est passé avec Hitler. C’est ce qui se passera avec Poutine. Si on lui donne l’Ukraine. Si on lui permet de garder ses conquêtes. Si on récompense son agression. Il recommencera. Dans quelques années. Contre un autre pays. Et cette fois, ce sera peut-être un pays de l’OTAN. Un pays balte. La Pologne. Et là, on sera obligés de se battre. Parce qu’on aura des traités. Des engagements. Des obligations. Et la guerre sera là. La vraie guerre. La guerre mondiale. Celle qu’on voulait éviter.
Alors non, céder à Poutine maintenant ne nous évitera pas la guerre. Ça la rendra juste plus probable. Plus proche. Plus terrible. C’est ça, la vraie leçon de l’histoire. C’est ça, le vrai réalisme. Pas l’apaisement. Pas le compromis. Pas la capitulation. Mais la fermeté. La détermination. Le courage. Dire non au dictateur. Tracer une ligne rouge. Et la tenir. Coûte que coûte. Parce que c’est le seul langage qu’il comprend. Le seul moyen de l’arrêter. Le seul espoir d’éviter la catastrophe. Mais pour ça, il faut du courage. De la vision. De la détermination. Des qualités qui semblent cruellement manquer à nos dirigeants actuels. Qui préfèrent la facilité à la difficulté. Le court terme au long terme. Leur réélection à l’intérêt général. Et qui nous mènent, encore une fois, vers la catastrophe.
La Russie ne peut pas gagner, mais elle peut pourrir
L’armée russe en lambeaux révélée au grand jour
Février 2022. L’armée russe envahit l’Ukraine. Elle est censée prendre Kiev en trois jours. Renverser Zelensky en une semaine. Conquérir le pays en un mois. C’est ce que disaient les experts. C’est ce que pensait Poutine. C’est ce que croyait le monde entier. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. L’armée ukrainienne a résisté. Elle a tenu. Elle a contre-attaqué. Elle a repoussé les Russes. Elle a libéré des territoires. Elle a infligé des pertes terribles. Et le monde a découvert la vérité sur l’armée russe. Cette armée qu’on croyait invincible. Cette armée qu’on redoutait. Cette armée qui faisait trembler l’Europe. Elle n’était qu’un tigre de papier. Une façade. Une illusion. Sous-équipée. Sous-entraînée. Mal commandée. Corrompue. Inefficace. Ses tanks tombaient en panne. Ses soldats désertaient. Ses généraux mouraient. Ses tactiques étaient obsolètes. C’était un désastre. Une humiliation. Une révélation.
Trois ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée. Au contraire. L’armée russe a perdu des centaines de milliers d’hommes. Des milliers de tanks. Des centaines d’avions. Elle a épuisé ses stocks de munitions. Elle a vidé ses arsenaux. Elle a sacrifié une génération. Et pour quoi ? Pour conquérir 20% de l’Ukraine. Pour prendre quelques villes en ruines. Pour occuper des territoires dévastés. C’est une victoire à la Pyrrhus. Une victoire qui ressemble à une défaite. Une victoire qui coûte si cher qu’elle devient insoutenable. Poutine le sait. Ses généraux le savent. C’est pour ça qu’ils veulent négocier. Pas parce qu’ils veulent la paix. Mais parce qu’ils ont besoin d’une pause. D’un répit. D’un moment pour reconstituer leurs forces. Pour préparer la prochaine offensive. Pour transformer cette défaite militaire en victoire diplomatique.
Une victoire ukrainienne possible si on l’aide vraiment
L’Ukraine peut gagner. Elle peut reprendre ses territoires. Elle peut chasser l’envahisseur. Elle peut vaincre la Russie. Ce n’est pas un rêve. Ce n’est pas une utopie. C’est une possibilité réelle. Concrète. Atteignable. À condition qu’on l’aide. Vraiment. Massivement. Sans restrictions. Le général Zaluzhnyi, chef d’état-major ukrainien, l’a dit. Il a donné la liste de ce dont il a besoin. 300 chars. 700 véhicules blindés. 700 pièces d’artillerie. Ce n’est pas énorme. Ce n’est pas impossible. L’OTAN a des milliers de chars dans ses arsenaux. Des milliers de véhicules. Des milliers de canons. On pourrait les donner. On pourrait les livrer. On pourrait faire la différence. Mais on ne le fait pas. On donne au compte-gouttes. On livre trop peu, trop tard. On maintient des restrictions. On interdit l’utilisation de certaines armes. On empêche l’Ukraine de frapper en profondeur sur le territoire russe. On lui lie les mains. On la laisse se battre avec un bras attaché dans le dos.
Pourquoi ? Par peur de l’escalade. Par peur de Poutine. Par peur de nous-mêmes. Mais cette peur est irrationnelle. Cette peur est contre-productive. Cette peur nous mène à la défaite. Parce qu’en n’aidant pas assez l’Ukraine, on prolonge la guerre. On augmente les souffrances. On multiplie les morts. On donne du temps à Poutine. On lui permet de se renforcer. On prépare la prochaine guerre. Alors qu’en aidant vraiment l’Ukraine, en lui donnant les moyens de gagner, on pourrait mettre fin à cette guerre. Rapidement. Définitivement. On pourrait infliger à Poutine une défaite si cuisante qu’il ne pourrait plus recommencer. On pourrait envoyer un message clair au monde entier : l’agression ne paie pas. La violence n’est pas récompensée. Le droit international est respecté. Ce serait un investissement. Un investissement dans notre sécurité. Dans notre avenir. Dans la paix. Mais pour ça, il faudrait du courage. De la vision. De la détermination. Des qualités qui nous manquent cruellement.
Ce que coûte vraiment le soutien à l'Ukraine
5,6% du budget du Pentagone pour neutraliser un rival
On nous dit que l’aide à l’Ukraine coûte cher. Trop cher. Qu’on ne peut pas continuer comme ça. Qu’il faut penser à nos propres problèmes. À notre économie. À nos citoyens. C’est un argument qui résonne. Qui semble raisonnable. Qui paraît sensé. Mais c’est un argument faux. Trompeur. Manipulateur. Parce que l’aide à l’Ukraine ne coûte pas cher. Elle coûte très peu. Ridiculement peu. En novembre 2022, l’aide militaire américaine à l’Ukraine représentait 5,6% du budget annuel du Pentagone. 5,6%. Moins de 6%. Pour neutraliser le rival potentiellement le plus dangereux des États-Unis. Pour détruire l’armée russe. Pour révéler sa faiblesse. Pour l’empêcher de menacer l’Europe pendant des décennies. C’est une affaire. Une aubaine. Un investissement extraordinairement rentable. Comparé aux milliers de milliards dépensés en Afghanistan. Comparé aux coûts d’une guerre directe avec la Russie. Comparé au prix d’une défaite ukrainienne. 5,6%, c’est rien. C’est dérisoire. C’est insignifiant.
Et pour l’Europe, c’est pareil. L’aide européenne à l’Ukraine représente une fraction minuscule de nos PIB. Quelques dizaines de milliards. Sur des économies qui pèsent des milliers de milliards. C’est moins que ce qu’on dépense en subventions agricoles. Moins que ce qu’on gaspille en bureaucratie. Moins que ce qu’on perd en fraude fiscale. Mais on nous fait croire que c’est énorme. Qu’on se saigne. Qu’on se sacrifie. C’est faux. On ne se sacrifie pas. On investit. Dans notre sécurité. Dans notre avenir. Dans nos valeurs. Parce que si l’Ukraine tombe, on devra dépenser cent fois plus. Pour se défendre. Pour se réarmer. Pour faire face à une Russie victorieuse et agressive. Alors oui, l’aide à l’Ukraine coûte. Mais ne pas aider l’Ukraine coûtera infiniment plus cher. En argent. En vies. En liberté. En sécurité. C’est ça, le vrai calcul. C’est ça, le vrai réalisme. Mais on refuse de le voir. On refuse de le comprendre. On refuse de l’accepter.
Le prix dérisoire de notre sécurité
Ce que l’Ukraine fait pour nous n’a pas de prix. Elle se bat pour sa survie. Mais elle se bat aussi pour nous. Pour notre sécurité. Pour notre liberté. Pour notre mode de vie. Elle arrête l’armée russe. Elle détruit les tanks russes. Elle abat les avions russes. Elle tue les soldats russes. À notre place. Avec nos armes. Mais avec leur sang. Leurs vies. Leurs sacrifices. Des dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont morts. Des centaines de milliers sont blessés. Des millions sont déplacés. Des villes entières sont détruites. C’est un prix terrible. Un prix que nous ne payons pas. Que nous ne paierons jamais. Parce que nous sommes à l’abri. Confortablement installés dans nos maisons. Loin du front. Loin des bombes. Loin de la mort. Et tout ce qu’on demande, c’est de donner des armes. De l’argent. Du matériel. Des choses. Pas des vies. Pas du sang. Pas des sacrifices. Juste des choses. Et on trouve ça trop cher. On trouve ça excessif. On trouve ça insupportable.
C’est d’une ingratitude monstrueuse. D’un égoïsme abyssal. D’une lâcheté révoltante. L’Ukraine nous protège. Elle nous défend. Elle nous sauve. Et nous, on rechigne à l’aider. On compte nos sous. On calcule nos intérêts. On négocie nos livraisons. On met des conditions. On impose des restrictions. On la laisse se débrouiller. Avec juste assez pour ne pas perdre. Mais pas assez pour gagner. On la maintient dans une guerre d’usure. Dans une agonie qui dure. Dans un calvaire sans fin. Parce que c’est plus confortable pour nous. Parce que ça nous évite de faire des choix difficiles. Parce que ça nous permet de nous donner bonne conscience sans prendre de risques. Mais un jour, on paiera le prix de cette lâcheté. Un jour, ce sera notre tour. Un jour, ce sera nos villes qui brûleront. Nos enfants qui mourront. Nos vies qui seront détruites. Et ce jour-là, on regrettera. On regrettera de ne pas avoir aidé l’Ukraine. On regrettera de ne pas avoir arrêté Poutine quand il était encore temps. Mais il sera trop tard. Trop tard pour les regrets. Trop tard pour les remords. Trop tard pour tout.
La paix de Poutine, c'est la guerre de demain
Lui donner la Crimée, c’est lui donner la Pologne
Si on cède maintenant. Si on donne à Poutine ce qu’il veut. Si on lui permet de garder la Crimée, le Donbass, les territoires occupés. Si on récompense son agression. Si on légitime sa conquête. Qu’est-ce qui se passera ? Il s’arrêtera ? Il sera satisfait ? Il respectera l’accord ? Non. Il recommencera. Dans quelques années. Quand il se sera renforcé. Quand il aura reconstitué son armée. Quand il aura préparé la prochaine offensive. Il attaquera un autre pays. La Moldavie. La Géorgie. Les pays baltes. La Pologne. Parce qu’il aura compris qu’il peut le faire. Que l’Occident ne réagira pas. Que l’Occident négociera. Que l’Occident cédera. Encore. Toujours. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Jusqu’à ce qu’il ait tout pris. Jusqu’à ce qu’il ait reconstitué l’empire. Jusqu’à ce qu’il contrôle l’Europe de l’Est. Jusqu’à ce qu’il menace l’Europe de l’Ouest. Jusqu’à ce qu’il nous mette à genoux.
Ce n’est pas de la science-fiction. Ce n’est pas du catastrophisme. C’est de l’histoire. C’est ce qui s’est toujours passé. Avec tous les dictateurs. Avec tous les empires. Avec tous les conquérants. L’appétit vient en mangeant. La victoire appelle la victoire. La conquête appelle la conquête. Si on donne la Crimée à Poutine, il voudra le Donbass. Si on lui donne le Donbass, il voudra toute l’Ukraine. Si on lui donne l’Ukraine, il voudra la Moldavie. Si on lui donne la Moldavie, il voudra la Géorgie. Si on lui donne la Géorgie, il voudra les pays baltes. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’on soit obligés de dire non. Mais à ce moment-là, il sera trop fort. Il aura trop conquis. Il aura trop d’alliés. Et la guerre sera inévitable. La vraie guerre. La guerre totale. La guerre mondiale. Celle qu’on voulait éviter en cédant. Celle qu’on aura préparée par notre lâcheté.
L’appétit qui vient en mangeant
Poutine l’a dit lui-même. L’effondrement de l’URSS est « la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle ». Il veut réparer cette « catastrophe ». Reconstituer l’empire. Restaurer la grandeur russe. Ce n’est pas un secret. Ce n’est pas caché. C’est son projet. Son obsession. Son but. Et il ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas atteint ce but. Ou tant qu’on ne l’aura pas arrêté. Par la force. Par la détermination. Par le courage. Parce que c’est le seul langage qu’il comprend. Le seul moyen de l’arrêter. Le seul espoir de sauver la paix. Mais pour ça, il faut dire non. Maintenant. Tout de suite. Avant qu’il soit trop tard. Il faut refuser de négocier sur la base de ses conditions. Il faut refuser de lui donner ce qu’il veut. Il faut refuser de récompenser son agression. Il faut aider l’Ukraine à gagner. À reprendre ses territoires. À chasser l’envahisseur. À infliger à Poutine une défaite si cuisante qu’il ne pourra plus recommencer.
C’est ça, la seule voie vers la paix. La vraie paix. Pas la paix toxique de Poutine. Pas la paix qui n’est qu’une guerre qui continue sous un autre nom. Mais la paix qui vient de la victoire. De la justice. Du respect du droit international. De la défense des valeurs démocratiques. C’est difficile. C’est coûteux. C’est risqué. Mais c’est nécessaire. C’est indispensable. C’est vital. Pour l’Ukraine. Pour l’Europe. Pour le monde. Pour nous. Parce que si on ne le fait pas maintenant, on devra le faire plus tard. Dans des conditions bien pires. Avec des coûts bien plus élevés. Avec des risques bien plus grands. Alors autant le faire maintenant. Tant qu’il est encore temps. Tant qu’on peut encore gagner. Tant qu’on peut encore sauver l’Ukraine. Et nous sauver nous-mêmes.
Conclusion : le choix qui nous reste
Négocier maintenant, c’est capituler pour toujours
Nous sommes à un carrefour. À un moment de vérité. À un point de non-retour. Le choix que nous faisons maintenant déterminera l’avenir. Notre avenir. Celui de nos enfants. Celui de l’Europe. Celui du monde. Si nous choisissons de négocier avec Poutine sur la base de ses conditions. Si nous choisissons de céder. De capituler. D’abandonner l’Ukraine. Nous aurons perdu. Pas seulement l’Ukraine. Mais tout. Notre crédibilité. Notre honneur. Notre sécurité. Notre avenir. Nous aurons montré au monde que l’agression paie. Que la violence est récompensée. Que les dictateurs peuvent conquérir leurs voisins sans conséquences. Nous aurons ouvert la boîte de Pandore. Déclenché une cascade de crises. Préparé la prochaine guerre mondiale. Et nous en serons responsables. Nous. Pas Poutine. Nous. Par notre lâcheté. Par notre aveuglement. Par notre refus de voir la réalité en face.
Mais il n’est pas trop tard. Pas encore. Nous pouvons encore choisir une autre voie. La voie du courage. De la détermination. De la justice. Nous pouvons encore aider l’Ukraine à gagner. À reprendre ses territoires. À chasser l’envahisseur. Nous pouvons encore infliger à Poutine une défaite si cuisante qu’il ne pourra plus recommencer. Nous pouvons encore sauver l’ordre international. Défendre nos valeurs. Protéger notre sécurité. Mais pour ça, il faut agir. Maintenant. Massivement. Sans restrictions. Il faut donner à l’Ukraine les armes dont elle a besoin. Les 300 chars. Les 700 véhicules. Les 700 canons. Il faut lever les restrictions sur l’utilisation des armes. Il faut permettre à l’Ukraine de frapper en profondeur sur le territoire russe. Il faut sanctionner la Russie encore plus durement. Il faut isoler Poutine. Il faut le mettre à genoux. Économiquement. Diplomatiquement. Militairement. C’est la seule voie vers la paix. La vraie paix. Celle qui vient de la victoire. De la justice. Du respect du droit.
La seule paix possible passe par la victoire ukrainienne
Il n’y a pas d’autre option. Pas d’autre solution. Pas d’autre voie. La paix avec Poutine est impossible. Parce que Poutine ne veut pas la paix. Il veut la victoire. Et tant qu’il n’aura pas obtenu cette victoire, il continuera. Il bombardera. Il massacrera. Il détruira. Il négociera d’une main et fera la guerre de l’autre. Il promettra des cessez-le-feu qu’il violera. Il signera des accords qu’il trahira. Il mentira. Il manipulera. Il trompera. Parce que c’est sa nature. Parce que c’est sa stratégie. Parce que c’est ce qu’il a toujours fait. En Géorgie. À Minsk. En Syrie. Partout. Toujours. La seule façon d’arrêter Poutine, c’est de le vaincre. De lui infliger une défaite militaire. De détruire son armée. De briser son régime. De le forcer à renoncer. Pas par la négociation. Mais par la force. Par la détermination. Par la victoire.
Et cette victoire est possible. L’Ukraine peut gagner. Elle l’a déjà prouvé. Elle a repoussé l’offensive russe sur Kiev. Elle a libéré Kharkiv. Elle a repris Kherson. Elle a détruit des centaines de chars russes. Elle a abattu des dizaines d’avions russes. Elle a tué des dizaines de milliers de soldats russes. Elle a révélé la faiblesse de l’armée russe. Elle a montré au monde que Poutine n’est pas invincible. Qu’il peut être vaincu. Qu’il doit être vaincu. Mais pour ça, elle a besoin de nous. De notre aide. De notre soutien. De nos armes. De notre détermination. De notre courage. Si nous lui donnons ce dont elle a besoin, elle gagnera. Elle reprendra ses territoires. Elle chassera l’envahisseur. Elle vaincra Poutine. Et elle nous sauvera. Elle sauvera l’Europe. Elle sauvera le monde. Elle sauvera la paix. La vraie paix. Celle qui vient de la victoire. De la justice. Du respect du droit. C’est ça, le choix qui nous reste. Le seul choix. Le bon choix. Le choix du courage.
Je sais ce que vous pensez. Que je suis trop dur. Trop radical. Trop belliqueux. Que je ne comprends pas la complexité de la situation. Que je simplifie. Que j’exagère. Que je dramatise. Peut-être. Peut-être que j’ai tort. Peut-être que Poutine est sincère. Peut-être qu’il veut vraiment la paix. Peut-être qu’on peut lui faire confiance. Peut-être qu’on peut trouver un compromis. Peut-être. Mais je ne le crois pas. Je ne peux pas le croire. Pas après Bucha. Pas après Mariupol. Pas après les enfants déportés. Pas après trois ans de mensonges. Pas après trois ans de massacres. Pas après trois ans de trahisons. Je ne peux pas croire qu’on peut négocier avec cet homme. Qu’on peut lui serrer la main. Qu’on peut signer un accord avec lui. Sans trahir les morts. Sans abandonner les vivants. Sans sacrifier l’avenir. Alors oui, je suis dur. Je suis radical. Je suis intransigeant. Parce que c’est le moment de l’être. Parce que c’est ce que la situation exige. Parce que c’est ce que l’histoire nous enseigne. Parce que c’est ce que notre conscience nous dicte. Et parce que je refuse. Je refuse de voir l’Ukraine tomber. Je refuse de voir Poutine gagner. Je refuse de voir le monde basculer. Sans me battre. Sans résister. Sans hurler. Même si ma voix se perd dans le désert. Même si personne ne m’écoute. Même si je me trompe. Au moins, j’aurai essayé. Au moins, j’aurai dit non. Au moins, j’aurai refusé de me taire. De me soumettre. De capituler. C’est tout ce qui me reste. Tout ce qui nous reste. Le refus. La résistance. Le courage. Ou la lâcheté. Le choix nous appartient. Encore. Pour combien de temps ?
Sources
Sources primaires
Le Monde – « Négociations sur l’Ukraine : Poutine et l’arme du temps » – 14 mars 2025 – Article analysant la stratégie temporelle de Vladimir Poutine dans les négociations avec l’Occident et son utilisation du temps comme arme de guerre.
Courrier International – « Poutine gagne du temps en donnant une fin de non-recevoir au plan de paix de Trump » – 28 novembre 2025 – Analyse de la réaction de Poutine au plan de paix américain et sa tactique de temporisation.
La Grande Conversation – « La Paix, c’est la guerre. Faut-il négocier maintenant avec Poutine ? » par Thorniké Gordadzé – 23 janvier 2023 – Analyse approfondie des risques de négociation avec le régime russe et des précédents historiques.
El País – « Putin sobre Ucrania: no hay ningún plan de paz » – 27 novembre 2025 – Déclarations de Poutine sur l’absence de véritable plan de paix et ses conditions impossibles.
The Guardian – « Putin insists Ukraine surrender territory for peace deal possible » – 27 novembre 2025 – Analyse des exigences russes et de la stratégie de Poutine dans les négociations.
The New York Times – « Putin, Witkoff, Trump » – 27 novembre 2025 – Enquête sur les négociations secrètes et le rôle de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff.
ABC News – « Putin pump breaks Trump’s Ukraine peace dash » – 27 novembre 2025 – Analyse de l’échec du plan de paix de Trump face à l’intransigeance russe.
Kyiv Post – Rapports sur la situation militaire à Pokrovsk et Myrnohrad – Novembre 2025 – Informations sur l’avancée russe pendant les négociations.
Sources secondaires
Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (IRSEM) – « Le chantage nucléaire de la Russie : une simple intimidation stratégique » – 2023 – Analyse de la stratégie de menace nucléaire russe.
Fondation pour la Recherche Stratégique – « Poutine et la doctrine nucléaire : enjeux tactiques et stratégiques » – 2024 – Étude sur l’utilisation de la menace nucléaire comme outil diplomatique.
Institut Français des Relations Internationales (IFRI) – « La Russie s’appauvrit, mais se réarme » – 2025 – Analyse de l’économie de guerre russe et de ses limites.
The Conversation – « Poutine met en scène la bombe : entre bluff stratégique et théâtre de la peur » – 2025 – Étude sur la dimension psychologique du chantage nucléaire russe.
Amnesty International – « Ukraine: Apparent war crimes by Russian forces in Bucha » – Avril 2022 – Documentation des crimes de guerre commis par les forces russes.
Cour Pénale Internationale – Mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour déportation d’enfants – Mars 2023 – Document officiel sur les crimes contre l’humanité.
Human Rights Watch – « Ukraine: Apparent War Crimes in Russia-Controlled Areas » – 2022 – Rapport sur les violations des droits humains dans les territoires occupés.
Le Grand Continent – « Ukraine : la méthode Poutine pour manipuler les négociations » – Novembre 2025 – Analyse des tactiques de négociation russes.
Le Figaro – « Poutine reconnaît avoir planifié la guerre en Géorgie » – 10 août 2012 – Article historique sur les aveux de Poutine concernant la guerre de 2008.
Institut Jacques Delors – « De Budapest à Minsk : leçons à tirer des négociations avec la Russie » – Octobre 2025 – Étude comparative des échecs diplomatiques face à Moscou.
Revue Conflits – « Ukraine : des négociations dans l’impasse » – 2025 – Analyse de la situation diplomatique actuelle.
France Culture – « Guerre en Ukraine : comment forcer Poutine à négocier ? » – 2025 – Débat sur les stratégies de négociation avec le régime russe.
Axios – « Trump’s full 28-point Ukraine-Russia peace plan » – 20 novembre 2025 – Publication intégrale du plan de paix américain.
BBC – « Ce que nous savons et ce que nous ignorons du plan de paix » – 2025 – Analyse détaillée des propositions de cessez-le-feu.
OTAN – « Économie de guerre russe » – Rapport 2024 – Étude sur la transformation de l’économie russe en économie de guerre.
Euronews – « Jusqu’à quand l’économie russe pourra-t-elle financer sa guerre en Ukraine » – Octobre 2025 – Analyse économique de la soutenabilité de l’effort de guerre russe.
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