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Ryazan en flammes : le neuvième coup de tonnerre ukrainien qui ébranle le pétrolier russe
Crédit: Adobe Stock

La raffinerie de Ryazan, joyau de l’industrie pétrolière russe

La raffinerie de Ryazan n’est pas n’importe quelle installation industrielle, c’est un titan du secteur pétrolier russe, une infrastructure stratégique dont l’importance dépasse largement les frontières de l’oblast de Ryazan. Construite en 1960 au cœur de la Russie européenne, cette raffinerie a été pendant des décennies le fleuron de l’industrie soviétique puis russe, transformant le brut noir en or liquide qui alimentait l’économie du pays. Avec une capacité annuelle de 17,1 millions de tonnes de pétrole brut, soit environ 342 000 barils par jour, elle figure parmi les quatre plus grandes raffineries de Russie, un mastodonte industriel qui en 2024 à lui seul traitait environ 5% de la production totale de raffinage russe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, la raffinerie a transformé 13 millions de tonnes de pétrole brut en 2,2 millions de tonnes d’essence, 3,4 millions de tonnes de diesel, 4,3 millions de tonnes de fuel oil et 1 million de tonnes de carburant aviation.

L’importance stratégique de cette installation se mesure non seulement en tonnes de produits raffinés, mais surtout en revenus qu’elle génère pour l’État russe et en carburants qu’elle fournit à l’armée russe. Opérée par Rosneft, le géant pétrolier d’État russe depuis 2013, la raffinerie de Ryazan est une pièce maîtresse du complexe militaro-industriel russe, fournissant une part significative des carburants nécessaires aux opérations militaires en Ukraine. Sa position géographique, à 180 kilomètres au sud-est de Moscou, la plaçait traditionnellement à l’abri des frappes ukrainiennes, dans une zone que le Kremlin considérait comme sanctuarisée. Pourtant, depuis mars 2024, cette certitude s’est effondrée. La première attaque de mars 2024, puis celle de mai 2024, ont marqué le début d’une nouvelle ère, celle où l’Ukraine démontrait sa capacité à frapper profondément sur le territoire russe, bien au-delà des zones frontalières traditionnellement contestées.

Un système de défense pris par surprise

La vulnérabilité de la raffinerie de Ryazan révèle les faiblesses profondes du système de défense aérien russe, traditionnellement conçu pour contrer des menaces de missiles balistiques ou de croisière, mais largement inefficace contre des vagues de drones de petite taille, volant à basse altitude et suivant des trajectoires imprévisibles. L’attaque du 6 décembre 2025 n’est pas un incident isolé, mais le point culminant d’une campagne systématique qui a vu les forces ukrainiennes développer une expertise redoutable dans le contournement des défenses russes. Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu 29 drones au-dessus de l’oblast de Ryazan, mais l’incendie qui a embrasé la raffinerie prouve que certains ont atteint leur objectif, contournant avec succès ce que la propagande russe présente comme un « bouclier antimissile impénétrable ».

Cette répétition des attaques成功 souligne l’incapacité russe à protéger efficacement ses infrastructures critiques malgré les milliards investis dans la modernisation de ses défenses aériennes. Les analystes militaires notent que le système russe reste principalement orienté vers la détection et l’interception de menaces conventionnelles, avec des radars conçus pour repérer les grands appareils volant à haute altitude, laissant des blind spots considérables que les drones ukrainiens exploitent méthodiquement. De plus, la dispersion géographique des raffineries russes, autrefois considérée comme un atout stratégique, est devenue un fardeau logistique pour la défense, rendant impossible une protection efficace de toutes les installations critiques simultanément. La neuvième attaque sur Ryazan en 2025 démontre tragiquement cette réalité : même les installations les plus « protégées » et les plus éloignées du front ne sont plus à l’abri.

Il y a quelque chose de profondément ironique dans cette situation. La Russie, cette puissance qui se vantait de ses missiles « hypersoniques » et de sa technologie militaire « invincible », se retrouve impuissante face à des drones qui coûtent quelques dizaines de milliers de dollars chacun. Chaque drone qui atteint sa cible est un doigt d’honneur adressé à toute la propagande militaire russe, une démonstration que la technologie la plus sophistiquée peut être rendue obsolète par l’innovation tactique et la détermination. Et je pense à ces ingénieurs russes qui ont passé des décennies à construire des systèmes d’armes complexes, se retrouvant aujourd’hui incapables d’arrêter des engins qui ressemblent à des modèles réduits. C’est ça, la vraie nature de la guerre : pas une question de budget ou de technologie, mais une question de volonté et d’adaptation.

Sources

Sources primaires

Kyiv Independent – « Ukraine war latest: Ukrainian drones score ‘successful hit’ on Russia’s Ryazan Oil Refinery, General Staff says » – 7 décembre 2025

Wikipedia – « Ryazan refinery » – Dernière mise à jour 7 décembre 2025

Bloomsbury Intelligence and Security Institute – « The Significant Economic and Military Impacts of Ukraine’s Strikes on Russia’s Oil Refineries » – 11 novembre 2025

Reuters – « Russia’s Ryazan oil refinery halves refining capacity after drone attacks » – 4 août 2025

General Staff of the Armed Forces of Ukraine – Communications officiels sur Telegram – 6 décembre 2025

Sources secondaires

BBC News – « Ukraine drone strikes: 21 Russian oil refineries hit in 2025 » – 2 octobre 2025

The Economist – « Putin’s petrostate faces a kamikaze petrol crisis » – 3 septembre 2025

Forbes – « Ukraine’s New Strike Drone Flies 1000 Miles With A Large Warhead » – 7 mai 2025

Financial Times – « US intelligence helps Ukraine strike Russian energy infrastructure » – 12 octobre 2025

TASS – « Russia introduces gasoline, diesel fuel export restrictions » – Novembre 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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