Skip to content
Pokrovsk brûle pendant que le monde négocie la paix
Crédit: Adobe Stock

Une bataille urbaine d’une intensité rare

Les images qui nous parviennent de Pokrovsk sont apocalyptiques. Des immeubles éventrés. Des rues jonchées de débris. Des incendies qui brûlent sans contrôle. La ville est devenue un champ de ruines où se joue une bataille urbaine d’une violence inouïe. Le six décembre, des soldats ukrainiens ont hissé leur drapeau sur l’allée Yakuba Kolasa dans le nord de la ville. Cette vidéo géolocalisée prouve que les forces de Kiev maintiennent des positions dans Pokrovsk malgré les affirmations russes. Le Kremlin a annoncé la capture complète de la ville le premier décembre. Le porte-parole Dmitri Peskov a déclaré que Krasnoarmeysk, l’ancien nom soviétique que Moscou continue d’utiliser, était tombée. Mais la réalité du terrain contredit cette propagande. Les combats continuent. Acharnés. Meurtriers. Sans merci. Le général Oleksandr Syrskyi, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, a confirmé dans une interview à Sky News que ses troupes contrôlent toujours la partie nord de Pokrovsk le long de la ligne ferroviaire. Les Russes n’ont pas réussi à chasser complètement les défenseurs. Ils ont infiltré le centre-ville. Ils ont pris le contrôle de nombreux quartiers. Mais des poches de résistance subsistent.

La tactique russe est brutale dans sa simplicité. Ils avancent par petits groupes. Deux ou trois hommes au début. Maintenant quatre ou cinq. Ils s’infiltrent entre les positions ukrainiennes. Ils occupent des immeubles. Ils transforment chaque bâtiment en forteresse. Les Ukrainiens ripostent. Ils utilisent des drones pour frapper ces groupes d’assaut. Ils lancent des contre-attaques pour reprendre le terrain perdu. Mais les Russes reviennent. Toujours. Ils ont une concentration de troupes massive au sud de la ville. Les routes d’accès restent ouvertes pour eux. Ils peuvent acheminer des renforts, des munitions, du matériel. Les Ukrainiens, eux, ont des lignes de communication de plus en plus précaires. L’artillerie russe pilonne les routes d’évacuation. Les drones kamikazes traquent les véhicules de ravitaillement. La logistique ukrainienne est mise à rude épreuve. Roman Pohorily et Ruslan Mykula, analystes du projet DeepState, décrivent une situation où les positions ukrainiennes et russes sont entremêlées. Il n’y a plus de ligne de front claire. Les combats se déroulent d’immeuble en immeuble, de rue en rue, parfois de pièce en pièce. C’est une guerre urbaine dans toute son horreur.

Pokrovsk me hante. Cette ville que je ne connais pas, dont j’ignorais l’existence il y a encore quelques mois, est devenue le symbole de quelque chose de plus grand. Le symbole de la résistance face à l’écrasement. Du courage face à la terreur. De l’obstination face à la fatalité. Les soldats ukrainiens qui se battent là-bas savent qu’ils vont probablement mourir. Ils savent que les renforts ne viendront peut-être pas. Que les munitions s’épuisent. Que la situation est désespérée. Et pourtant ils tiennent. Ils hissent leur drapeau sur des ruines. Ils lancent des contre-attaques suicidaires. Ils refusent de céder. Il y a quelque chose de profondément humain dans cette résistance. Quelque chose qui nous rappelle que même dans les pires circonstances, l’esprit peut triompher de la matière. Que la volonté peut défier les probabilités. Mais à quel prix ? Combien de vies sacrifiées pour quelques rues détruites ? Combien de jeunes hommes fauchés pour retarder l’inévitable de quelques jours ?

Le piège de Myrnohrad se referme

À sept kilomètres de Pokrovsk se trouve Myrnohrad. Cette ville de taille moyenne est devenue le prochain objectif russe. Et la situation y est encore plus dangereuse qu’à Pokrovsk selon les experts militaires. La présence russe y est moins importante pour l’instant. Mais la ville est pratiquement encerclée. Les routes d’accès sont sous le feu constant de l’artillerie ennemie. Entrer ou sortir de Myrnohrad relève du suicide. Les forces ukrainiennes stationnées là-bas sont ravitaillées par drones et robots terrestres. Les véhicules traditionnels ne peuvent plus circuler. Trop dangereux. Trop exposés. Roman Pohorily explique que si Pokrovsk tombe, les Russes contrôleront tous les mouvements vers Myrnohrad. Les soldats ukrainiens seront piégés. Impossible de se replier. Impossible de recevoir des renforts. Impossible de tenir indéfiniment. Les Russes n’ont pas besoin de lancer un assaut frontal sur Myrnohrad. Ils avancent méthodiquement depuis le nord, le sud et l’est. Ils bombardent le centre-ville avec des bombes planantes et des roquettes. Ils cherchent à briser le moral des défenseurs. À les forcer à abandonner leurs positions. À les affamer. À les isoler complètement.

Les villages entre Pokrovsk et Myrnohrad sont déjà tombés ou sont en train de tomber. Rivne et Svitle ont été infiltrés à plusieurs reprises par des groupes russes. Ces localités servent de bases avancées pour les attaques contre Myrnohrad. Dans le sud-est de la ville, les Russes ont établi un point de lancement de drones. Cela signifie qu’ils contrôlent déjà une partie du territoire. Qu’ils ont réussi à s’implanter suffisamment pour installer des équipements. Les combats de rue sont rares à Myrnohrad pour l’instant. Mais cela ne durera pas. Une fois Pokrovsk tombée, toute la puissance de feu russe se concentrera sur cette ville. Des milliers de soldats pourront y être déployés. La logistique russe sera simplifiée. Pokrovsk deviendra une base arrière d’où partiront les assauts contre Myrnohrad. Roman Pohorily est pessimiste. Il dit qu’il faudrait un miracle pour sauver la situation. Que la priorité doit être de sauver des vies humaines. Ruslan Mykula ajoute que la capture de ces deux villes facilitera les attaques russes contre le reste de la région de Donetsk. Toute la logistique ennemie sera concentrée là. Des bases permanentes seront établies. Des milliers de soldats y seront stationnés. L’offensive russe gagnera en puissance et en efficacité.

Sources

Sources primaires

État-major général des Forces armées d’Ukraine, rapport opérationnel du 8 décembre 2025, publié sur Facebook. Ministère ukrainien de l’Énergie, communiqué sur les frappes contre les infrastructures énergétiques, 6 décembre 2025. Force aérienne ukrainienne, rapport sur l’attaque massive de drones et missiles du 5-6 décembre 2025. Déclaration conjointe du Département d’État américain et du secrétaire du Conseil de sécurité et de défense nationale ukrainien Rustem Umerov, 5 décembre 2025. Interview du général Oleksandr Syrskyi à Sky News, publiée le 6 décembre 2025. Ukrzaliznytsia, communiqué sur la destruction de la gare de Fastiv, 6 décembre 2025.

Sources secondaires

Ukrinform, « War update: 164 combat engagements on frontline over past day, 53 in Pokrovsk sector », 8 décembre 2025. Institute for the Study of War, « Russian Offensive Campaign Assessment », 6 décembre 2025. Deutsche Welle, « Heavy fighting for Pokrovsk: Is Ukraine losing the city? », 5 décembre 2025. The Telegraph, « Pokrovsk: The city that changed the war in Ukraine », 6 décembre 2025. Projet DeepState, analyses de Roman Pohorily et Ruslan Mykula sur la situation à Pokrovsk et Myrnohrad, décembre 2025. Agence Tass, déclarations du vice-Premier ministre russe Denis Manturov sur l’immigration indienne, 5 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu