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153 drones russes : l’ukraine résiste à la plus vaste attaque aérienne nocturne
Crédit: Adobe Stock

Sept axes vers l’enfer

L’analyse détaillée des directions d’attaque révèle une stratégie militaire d’une sophistication effrayante. Les stratèges russes ont délibérément choisi un semis géographique maximal pour compliquer au maximum la réponse défensive ukrainienne. Depuis Orel et Koursk, les drones visaient probablement les régions centrales et septentrionales, y compris la capitale Kiev qui reste une cible symbolique et stratégique de premier plan. La base de Primorsko-Akhtarsk permettait des attaques sur l’est et le sud-est, tandis que Millerovo ciblait potentiellement les régions orientales déjà meurtries par des années de combats. Chatalovo dans l’oblast de Smolensk offrait une approche nord-ouest, obligeant les défenses à diviser leurs ressources sur un arc immense de près de 1000 kilomètres.

L’utilisation des territoires criméens mérite une attention particulière. Les positions de Chauda et Hvardiyske représentent bien plus que des simples bases militaires – elles symbolisent l’instrumentalisation d’un territoire illégalement annexé pour perpétrer des actes de guerre contre le pays dont il a été arraché. Cette utilisation massive de la Crimée comme plateforme offensive démontre l’importance stratégique que Moscou accorde à la péninsule non seulement comme tête de pont navale mais aussi comme hub aérien pour ses campagnes de terreur. La géographie de cette attaque suggérait une tentative de frapper simultanément des infrastructures critiques dispersées sur tout le territoire : centrales électriques, nœuds ferroviaires, installations militaires, centres logistiques, et potentiellement des zones urbaines densément peuplées pour maximiser l’impact psychologique sur la population.

Cette carte de la terreur n’est pas seulement un exercice de stratégie militaire, c’est une véritable cartographie de la souffrance programmée. Chaque point de lancement représente une base à partir de laquelle la mort s’envole vers des civils innocents. Et ce qui me glace le plus, c’est la froideur méthodique derrière cette folie. Les stratèges russes ne lancent pas ces drones au hasard ; ils calculent précisément les angles, les altitudes, les heures pour déjouer les défenses, pour transformer le ciel en instrument de destruction systématique. Pendant que ces analystes étudient leurs cartes dans des bunkers climatisés, des mamans ukrainiennes serrent leurs enfants en écoutant le bruit du ciel, se demandant si cette nuit sera la dernière.

Les cibles de la désolation

Les 17 drones qui ont réussi à percer le rideau défensif ont frappé 10 localités différentes, suggérant une stratégie de dispersion délibérée visant à étendre les dégâts et compliquer les opérations de secours. Les schémas d’attaques précédents permettent de déduire avec une certaine certitude les types d’infrastructures probablement visées. Les centrales électriques et les sous-stations représentent traditionnellement des cibles prioritaires pour les forces russes, cherchant à priver les Ukrainiens de chauffage et d’électricité pendant les rigueurs de l’hiver – une tactique de guerre économique aussi cruelle qu’efficace. Les installations ferroviaires et logistiques constituent également des objectifs récurrents, visant à perturber les mouvements de troupes et l’approvisionnement en matériel militaire essentiel à l’effort de défense.

Les rapports faisant état de dégâts significatifs aux infrastructures ferroviaires dans la région de Dnipropetrovsk, avec des retards de trains atteignant trois à six heures, confirment que cette attaque visait bien les réseaux de transport. Dans le district de Synelnykove, les occupants ont spécifiquement ciblé la communauté de Mykolaïv avec des drones de frappe, provoquant des incendies et des dégâts aux infrastructures civiles. La dispersion géographique des impacts – répartis entre le nord, le sud et l’est de l’Ukraine – témoigne d’une tentative de créer un effet de choc national, démontrant qu’aucune région, même celles considérées comme relativement sûres jusqu’à présent, n’est à l’abri de la violence russe. Cette stratégie vise clairement à épuiser psychologiquement la population ukrainienne en créant un sentiment de vulnérabilité omniprésente et inévitable.

Dix localités frappées. Dix communautés dont la vie vient d’être bouleversée à jamais. Derrière chaque chiffre, il y a des visages, des histoires, des rêves peut-être anéantis. Je pense aux familles qui se réveilleront sans électricité par -10°C, aux entrepreneurs qui verront leurs usines endommagées, aux enfants qui arriveront à l’école pour trouver des vitres brisées. Et ce qui me révolte le plus, c’est la banalité effrayante du mal dans ces rapports officiels. « Dix localités touchées », comme s’il s’agissait de points abstraits sur une carte plutôt que de vies humaines brisées. Chaque drone qui a passé les défenses représente un échec collectif de notre humanité, un moment où nous avons permis que la technologie devienne instrument de souffrance plutôt que de progrès.

Sources

Sources primaires

ArmyInform, « Air Force of the Armed Forces of Ukraine: At Night the Enemy Carried Out an Attack Using 153 Attack UAVs », 15 décembre 2025

RBC-Ukraine, « Russian drones strike from seven directions overnight, air defenses intercept », 15 décembre 2025

Forces aériennes des forces armées d’Ukraine, rapport officiel sur Telegram, 15 décembre 2025

Sources secondaires

Institute for the Study of War, « Russian Offensive Campaign Assessment, December 14, 2025 », 14 décembre 2025

Pravda, « Ukrainian air defence downs 133 Russian drones overnight », 15 décembre 2025

Ukrinform, « Air defense forces destroy 133 of 153 drones used by Russia to attack Ukraine », 15 décembre 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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