Les drones de la SBU réecrivent les lois de la guerre moderne
Le centre d’opérations spéciales « Alpha » de la SBU n’existe probablement pas dans les organigrammes officiels. Ou si c’est le cas, les documents sont classifiés avec un sceau que nul ne souhaite toucher. Pourtant, les résultats de ses opérations parlent avec une éloquence terrifiante. Ces drones — probablement construits en Ukraine, probablement équipés de systèmes de guidage ukrainiens ou alliés, probablement commandés depuis un endroit où aucun radar russe ne peut les atteindre — ont transformé le paysage militaire de la Crimée. En décembre 2025, Alpha n’est plus un nom secret. C’est un nom qui traverse les communications radio russes avec la même charge de peur que Stalingrad traversait jadis les consciences allemandes.
Les drones longue portée utilisés par Alpha possédent une précision remarquable. Ils ne sont pas les énormes quadricoptères de consommation grand public modifiés avec des explosifs bricolés. Ce sont des systèmes aériens sans pilote construits pour une mission spécifique : entrer en Crimée sans se faire remarquer, trouver des cibles de très haute valeur, et les éliminer avec une certitude quasi chirurgicale. La tour de contrôle de Belbek a également été endommagée lors de cette dernière attaque. Endommagée. Ce mot minimaliste cache une réalité géante : les Russes ne peuvent plus coordonner efficacement leurs opérations aériennes depuis cette base. Les pilotes décollent sans véritable couverture de navigation. Les atterissages deviennent des actes de foi pure.
Il y a quelque chose de presque poétique dans la façon dont la technologie réécrit les règles de la dominion militaire. Les Russes croyaient que la distance était une protection. Que la Crimée était intouchable. Que leur supériorité en artillerie et en blindés les mettait à l’abri. Mais voilà que des machines sans pilote, sans équipage, guidées par des cerveaux informatiques et des coordonées GPS, deviennent les instruments les plus terrifiants du champ de bataille. C’est la guerre du XXIe siècle qui s’impose. Et la Russie perd.
Alpha et ses opérations ininterompues : une machine de destruction
Les opérations d’Alpha ne sont pas des coups de chance. Ce sont des manifestations d’une stratégie coordonnée, d’une planification minutieuse, et d’une volonté absolue de démanteler la capacité aérienne russe en Crimée. Les drones opérés par ce centre ne visent pas au hasard. Ils ciblent les systèmes de défense aérienne qui protègent les installations critiques. Ils ciblent les avions qui représentent une menace directe pour les opérations navales et terrestres ukrainiennes. Ils frappent les tours de contrôle qui coordonnent l’espace aérien occupé. Chaque coup affaiblit le réseau entier. Chaque destruction expose un peu plus l’empire volant russe à une destruction plus complète.
La SBU elle-même, dans ses communiqués, parle avec une confiance qui frise l’arrogance stratégique — une arrogance légitime. L’agence déclare que « les frappes du SBU sur les aérodromes clés militaires, ainsi que la destruction des systèmes d’avions et de défense aérienne ennemis en Crimée temporairement occupée réduisent significativement le potentiel militaire de l’ennemi dans la région. » Voilà le langage de quelqu’un qui contrôle le tempo. De quelqu’un qui dicte les conditions. Et puis, l’agence ajoute — de manière qui transpire l’intention — « ce travail systématique continuera. » Pas « continuera si les conditions le permettent. » Pas « continuera tant que nous aurons les ressourcces. » Simplement : continuera. Parce qu’elle a désormais les capacités, la technologie, et surtout — et c’est crucial — la volonté politique et militaire de transformer chaque frapoe en étape vers la reconfiguration complète de l’équilibre des forces aériennes en Crimée.
J’ai une pensée pour les mécaniciens russes qui doivent nettoyer les débris des Su-27. J’ai une pensée pour les commandants qui doivent rédiger les rapports de perte. Mais surtout, j’ai une pensée pour le soldat russe moyen à Belbek qui se demande chaque nuit si le lendemain existera, s’il veraa l’aube. Parce qu’en cette fin d’année 2025, Belbek n’est plus une base militaire. C’est un champ de minse attendant l’inévitable.
Belbek : la forteresse qui s'effondre
Une base aérienne cruciale devient un cimetière de metal
Belbek n’est pas une base aérienne comme les autres. Elle est stratégiquement positionnée près de Sévastopol, le cœur naval de la présence militaire russe en Crimée. Pour les Russes, cette base représentait bien plus qu’un simple aéroport militaire. C’était un carrefour vital : un endroit où les chasseurs pouvaient décoller pour effectuer des missions de patrouille côtière, où les systèmes de défense aérienne formaient un dôme supposément impénétrable au-dessus de la région, où les opérations militaires étaient coordonnées avec une efficacité que les Russes croyaient immuable. Les deux Su-27 qui y ont récemment péri étaient precisement de ces appareils — des patrouilleurs côtiers utilisés pour intercepter les drones et les missiles ukrainiens destinés aux navires russes en Mer Noire.
Mais voilà. Quelque chose a profondément changé. Le 18 décembre, Belbek a été frappée avec une violence quasi apocalyptique. Les deux radars Nebo-SVU — capables de détecter les avions à des centaines de kilomètres de distance — ont été anéantis. Ces systèmes représentaient les yeux russes au-dessus de la Mer Noire. Sans yeux, un commandant devient aveugle. Un aveugle ne peut pas défendre son territoire. Les radars S-400 — considérés parmi les systèmes de défense aérienne les plus avancés au monde selon les spécifications russes — ont également ete endommagés. Le système Pantsir-S2, une arme dernière ligne de défense contre les attaques aériennes rapprochées, a également été éliminé. Et le MiG-31, ce titan de l’interception armé d’armements jusqu’aux ailes, a péri avant même d’avoir pu menacer quoi que ce soit.
Je lis les communiqués de la SBU avec une sorte de respect mesuré. Parce qu’il faut avoir une certaine assurance pour annoncer au monde que vous avez détruit un radar S-400 — ces mystérieuses boîtes noires que les Russes vendent à des dictateurs comme des assurances contre le ciel. Et l’avoir vraiment détruit. Pas de promesses vagues. Pas de « peut-être blessé ». Mais une destruction confirmée, photographiée, analysée. C’est la confiance de quelqu’un qui sait exactement ce qu’il a fait, où, et pourquoi. C’est la confiance d’une nation qui a enfin trouvé comment répliquer quand on frappe sur sa maison.
Les conséquences en cascade d’une base destabilisée
Quand une base aérienne perd sa tour de contrôle, elle ne peut plus fonctionner avec efficacité. Les décollages deviennent aléatoires. Les atterissages, des paris. La coordination des escadrons devient chaotique. Les Russes — avec toute leur tradition militaire, avec tous leurs protocoles, avec toutes leurs hiérarchies strictes — doivent maintenant improviser. Et improviser en guerre, c’est inviter les erreurs. Les erreurs en guerre coûtent des vies. Et en cette fin décembre 2025, la Russie saigne déja à flot continuel en Crimée.
Les conséquences s’amplifient. Si Belbek est compromise — et elle l’est — alors les autres bases aériennes russes en Crimée doivent absorber le surcroît de travail. Les appareils doivent être relocalisés. Les effectifs doivent être redéployés. Les ressources deviennent encore plus rares. Et quand les ressources deviennent rares, les priorités doivent être reconsidérées. Les Russes devront décider : protéger leurs navires en Mer Noire ? Ou défendre Sévastopol ? Ou soutenir les opérations terrestres ? Vous ne pouvez pas tout défendre quand votre armée de l’air s’effondre. C’est une mathématique impitoyable. Et l’Ukraine a appris cette leçon depuis longtemps — peut-être la plus importante leçon de cette guerre : que la supériorité technologique peut être anéantie par la pensée créative et l’audace tactique.
Il y a une beauté froide dans la stratégie militaire. Quand vous voyez un adversaire commettre une erreur — laisser ses bases sans défense adéquate, concentrer trop d’équipements au même endroit, supposer que la distance le protège — vous frappez. Vous frappez encore. Vous frappez jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se relever. C’est ce que l’Ukraine est en train de faire à Belbek. Chaque drone lancé, c’est un message : votre sécurité n’existe que sur le papier.
L'équation des pertes : des centaines de millions d'échappées
Compter l’insommable : l’hécatombe matérielle russe
Essayons de chiffrer l’inchiffrable. Les deux Su-27 détruits le 20 décembre : soixante-dix millions de dollars. Chaque unité. Le MiG-31 du 18 décembre : entre trente et cinquante millions selon les estimations. Les deux Nebo-SVU : entre cent-vingt et deux-cents millions de dollars combinés. Le 92N6 du S-400 : entre trente et soixante millions selon que vous parlez du prix domestique ou d’exportation. Le Pantsir-S2 : entre douze et dix-neuf millions. Et j’oublie probablement d’autres systèmes critiques endommagés. Additionner tout cela ne donne pas un nombre. Cela donne un vertige. Des centaines de millions de dollars — possiblement davantage — anéantis en l’espace de quarante-huit heures.
Or, voici le problème viscéral pour Moscou : ces appareils n’existent pas en stockage illimité. La Russie ne peut pas imprimer des Su-27 comme on imprime de l’argent. Chaque appareil détruit est une lacune dans les capacités aériennes. Chaque radar anéanti ouvre des brèches dans la défense. Et il faut du temps pour les remplacer. Du temps que la Russie n’a pas — parce que pendant ce temps de remplacement, l’Ukraine continue à avancer. L’Ukraine continue à attaquer. L’Ukraine continue à éroder capacité après capacité la puissance militaire russe. Les mathématiques de cette équation ne favorisent que celui qui remplace rapidement. Et dans une guerre d’attrition, celui qui remplace rapidement est habituelement celui qui gagne.
Les civils qui lisent les chiffres des pertes voient surtout… des chiffres. Des millions. Des milliards. Des armes. Mais moi, en lisant ces rapports, ce que je vois, c’est l’inévitable. L’inévitable rédiction de la capacité russe à continuer cette guerre ad infinitum. Parce qu’à un moment donné — et ce moment approche visiblement — le puits des ressources russes s’épuisera. Et puis, ce sera fini. Pas d’un coup. Mais progressivement. Et Belbek sera simplement un des premiers signaux d’alerte.
La chronologie des destructions : deux jours, trois cataclysmes
Le 18 décembre : la première vague d’anéantissement
Rembobinons. Le 18 décembre 2025, la nuit. L’obscurité recouvre la Crimée occupée. Et puis, sans préavis réel — car comment prévoir l’arrivée d’une arme qu’on ne peut ni voir ni entendre vraiment jusquá l’impact — Belbek explose. Les drones d’Alpha arrivent. Ils ne visent pas aléatoirement. Ils visent les cibles stratégiques qu’on leur a assignées : les systèmes de surveillance radar. Les défenses aériennes. Les équipements technologiquement avancés qui coûtent les sommes les plus gigantesques. Deux radars Nebo-SVU — détruits. Ces machines n’existent qu’en petit nombre dans l’arsenal russe. Leur perte est disproportionnée en signification. Un radar 92N6 du S-400 — pulvérisé. Un système Pantsir-S2 — éliminé. Un MiG-31 avec sa charge complète de combait — réduit à du métal tordu. Les communications russes ce soir-là doivent avoir été… intéressantes.
Les estimations de la SBU parlent d’équipements d’une valeur de centaines de millions de dollars détruits. Mais le vrai coup — le coup psychologique — c’est la démonstration de capacité. L’Ukraine a montré qu’elle pouvait entrer en Crimée, frapper les cibles les plus protégées, et s’échapper sans pertes apparentes de son côté. Les Russes avaient prétendu que le dôme défensif sur la Crimée était impénétrable. Cette nuit du 18 décembre a prouvé le contraire. Le dôme avait des trous. Des trous énormes. Des trous dans lesquels des drones ukrainiens pouvaient foncer sans rencontrer de résistence significative.
Quelque part à Moscou, quelqu’un devait expliquer cette première frappe aux autorités supérieures. Et le lendemain, quarante-huit heures plus tard, il devait donner une explication encore pire. Cela doit être un travail extrêmement difficile. Je plaindrais presque ces gens si je n’étais pas conscient que ce sont précisément ces gens qui ont lancé cette guerre insensée il y a presque quatre ans.
Le 20 décembre : le coup de grâce aux appareils volants
Deux jours passent. Deux jours, c’est suffisant pour que les Russes rassemblent ce qu’ils peuvent de défense. Suffisant pour renforcer les protections. Suffisant pour… se préparer. Sauf qu’on ne peut pas vraiment se préparer à quelque chose que vous ne pouvez pas voir. Ou plutôt, que vous ne pouvez voir que quand il est trop tard. Et le 20 décembre, les Ukrainiens frappent à nouveau. À nouveau Belbek. À nouveau les mêmes équipes de la SBU. À nouveau les drones d’Alpha qui pénètrent les défenses. Mais cette fois, le focus est différent. Cette fois, c’est les avions eux-mêmes. Les deux Su-27 — probablement les mêmes appareils programmés pour voler la nuit suivante, probablement les mêmes machines qui devaient « protéger » le ciel de Crimée — sont anéantis.
Un des deux se trouvait sur la piste, armé, prêt pour son dernier vol — sauf qu’il n’y aurait pas de vol. L’équipage attendait. Les mécaniciens avaient fini leur travail. Les systèmes avaient été vérifiés. Et puis, c’est arrivé. Le drone. L’explosion. La fin. En un instant, quarante millions de dollars disparaissent. En un instant, un appareil de combat cesse d’exister. En un instant, les plans des commandants russes pour cette nuit s’effonrent. Le temps entre la première alerte et la destruction complète ? Probablement moins de trente secondes. Peut-être moins que ça. Certainemant trop court pour faire quelque chose.
Je pense aux pilotes russes qui attendaient l’ordre de décollage. Je pense à la fraction de seconde où ils ont réalisé que le ciel n’était plus un espace où ils pouvaient opérer librement. Je pense au moment où la réalité s’est imposée : vous n’êtes pas en sécurité. Vous n’avez jamais été en sécurité. Et chaque nuit qui passe, vous avez maintenant une chance supplémentaire de ne pas voir l’aube. C’est une réalité psychologique dévastatrice. Et elle commence à transformer la culture opérationnelle de l’armée aérienne russe.
Les implications stratégiques : quand la maîtrise aérienne s'effondre
La perte de la domination aérienne en Crimée
Les implications de ces deux séries d’attaques dépassent largement le simple calcul des appareils perdus. Elles représentent un changement fondamental dans l’équilibre des forces en Mer Noire. La Russie basait sa stratégie défensive sur la présomption qu’elle pouvait maintenir une supériorité aérienne — ou du moins une parité pertinente — au-dessus de la Crimée et de ses eaux environnantes. Cette présomption s’écroule. Les drones sans pilote ukrainiens ne peuvent pas être défiés par des chasseurs si ces chasseurs n’existent plus. Ou s’ils doivent rester au sol faute de défense adéquate. Ou s’ils doivent opérer depuis d’autres bases beaucoup plus éloignées, perdant efficacité et rayon d’action.
Cela signifie concrètement que les navires de la Russie en Mer Noire sont maintenant exposés à des attaques pour lesquelles ils n’ont qu’une protection décroissante. Sans les Su-27 de patrouille. Sans les radars pour les guider. Sans les systèmes Pantsir pour intercepter les derniers drones. Les Russes doivent soit renforcer massivement les défenses côtières et flottantes — ce qui détournerait d’énormes ressources d’autres théâtres d’opérations — soit accepter les pertes. Ils ne semblent pas vouloir accepter les pertes. Donc ils doivent renforcer. Et renforcer signifie étirer les ressources davantage. Et étirer les ressources signifie affaiblir ailleurs. C’est la cascade que l’Ukraine vise spécifiquement.
La stratégie devient cristalline une fois qu’on la regarde vraiment. L’Ukraine ne peut pas vaincre la Russie à l’usure sur terre — pas face à des millions de soldats. Mais elle peut affaiblir la chaîne de commandement russe. Elle peut éliminer la maîtrise aérienne. Elle peut forcer le redéploiement des ressources. Et avec chaque déploiement, avec chaque affaiblissement d’un secteur pour en renforcer un autre, la Russie devient progressivement moins capable de maintenir sa position globale. C’est exactement ce qui est en train de se passer. Et ce qui se passe à Belbek n’est qu’un symptôme — remarquable et dramatique, mais un symptôme quand même — d’une transformation bien plus large du théâtre opérationnel.
La production d'armes et la question du remplacement
La Russie peut-elle vraiment remplacer ce qu’elle perd ?
Voilà la question épineuse qui doit maintenant préoccuper les planificateurs militaires russes. Chaque Su-27 détruit doit être remplacé. Chaque radar anéanti doit être remplacé. Chaque système Pantsir doit être remplacé. Sauf que remplacer ne signifie pas simplement commander une autre unité. Cela signifie naviguer les chaînes d’approvisionnement détériorées par les sanctions internationales. Cela signifie utiliser des ressources de production qui sont déja surchargées par les besoins du front terrestre. Cela signifie accepter des délais de remplacement qui peuvent s’étendre sur des mois — des mois pendant lesquels l’Ukraine continue à frapper impunément.
Les Su-27 sont des appareils complexes. Leur production n’est pas triviale. L’usine aéronautique Sukhoi — l’endroit où ils sont fabriqués — est basée en Russie continentale et déja submergée par les demandes de remplacement des appareils perdus sur la ligne de front. Les Nebo-SVU sont encore plus rares. Ils n’existent qu’en petit nombre. Chaque perte est proportionnellement plus significative. Et les S-400 ? Les S-400 sont les systèmes de défense aérienne les plus avancés que la Russie posède. Ils ne peuvent pas être facilement remplacés par quelque chose de moins cher ou de moins sophistiqué. La Russie doit utiliser ses stocks existants — et ces stocks s’épuisent. Visiblement. Mesurément. Inexorablement.
Je lis des rapports d’analystes militaires qui tentent de quantifier combien de temps la Russie peut continuer à ce rythme de perte. Les estimations varient — de quelques mois à quelques années. Mais ce qu’aucun analyste ne peut nier, c’est que le vecteur pointe vers la baisse. La Russie n’a pas d’usines nouvelles en construction pour remplacer les S-400 perdus. Elle n’a pas de nouveaux Su-27 en production à des taux qui dépasseraient les destructions ukrainiennes. Elle a des ressources limitées, un calendrier limité, et une volonté politique qui — bien que massive — n’est pas infinie. À un moment donné, la Russie sera forcée de choisir : continuer à perdre des appareils sophistiqués en Crimée, ou les retirer de Crimée entièrement. C’est un choix que Moscou ne veut pas affronter. Mais il arrive.
L'avenir des opérations ukrainiennes : la dynamique du moment
Les drones Alpha ne vont nulle part
Il faut être clair sur ce point : cette campagne de destruction contre Belbek et les installations militaires russes en Crimée n’est pas une série d’attaques ponctueles. Ce n’est pas une démonstration de force qu’on verra une ou deux fois avant que la Russie « réponde » adéquatement. C’est une campagne systématique. L’Ukraine l’a clairement énoncé. La SBU a affirmé : « ce travail systématique continuera. » Pas peut-être continuera. Continuera. Cette affirmation n’est pas creuse. Elle est appuyée par des capacités réellement existantes. Par une volonté politique dirigée au plus haut niveau. Et par une compréhension croissante qu’une seule stratégie fonctionne réellement contre la Russie : étirer ses ressources jusqu’à rupture.
Les drones d’Alpha opèrent maintenant avec une cadence que les Russes ne peuvent pas maintenir en matière de remplacement. Un Su-27 détruit tous les deux jours ? Un radar déruit chaque semaine ? Un système Pantsir desmantellé les dix jours ? Ce rythme de destruction se transforme en arithmétique inexorable. Si cela continue à ce rythme, les capacités aériennes russes en Crimée seront essentiellement éliminées en quelques mois. Non pas complètement — la Russie aura probablement quelque chose qui vole encore — mais fonctionnellement. Trop peu. Trop tard. Trop inefficace pour changer le calcul stratégique.
J’essaie d’imaginer ce que cela signifie d’être commandant russe à Belbek en cette fin 2025. Vous savez que les drones viendront. Vous ne savez pas quand. Vous ne savez pas où. Vous pouvez renforcer la défense, mais elle a déja été renforcée et a échoué. Vous pouvez disperser les appareils, mais cela réduit votre capacité opérationnelle. Vous pouvez implorer Moscou pour plus de systèmes de défense, mais Moscou n’en a plus. Quelle décision prenez-vous ? Comment continuez-vous ? À quel moment admettez-vous que cette bataille est déja perdue, et que la seule question reste combien de temps vous pouvez retarder l’inévitable ?
Les signaux globaux : au-delà de Belbek
Crimée comme microcosme de l’effondrement russe plus large
Ce qui se passe à Belbek n’est pas isolé. C’est un symbole. Un reflet de la dynamique plus large en Ukraine. L’Ukraine gagne progressivement le contrôle des espaces où elle n’aurait jamais cru pouvoir opérer. Les drones longue portée ukrainiens ont d’ailleurs récemment frappé des installations pétrolières russes en Mer Caspienne — absolument à la limite de la portée du drone capable. Les opérations navales ukrainiennes ont coulé des navires russes, endommagé d’autres. Les missiles de croisière ultrasoniques russes Kinjal sont maintenant régulièrement interceptés. Les avions russes sont abattus. Les hélicoptères d’attaque russes disparaissent. Et tout cela crée une situation où la Russie, qui a commencé cette guerre avec ce qui était supposé être une supériorité militaire écrasante, se retrouve maintenant à se défendre contre une Ukraine qui innove, improvise, et triomphe.
Belbek est juste le dernier exemple — particulièrement dramatique, particulièrement bien documenté — de cette inversion. Mais c’est aussi un signal envoyé à d’autres alliés de la Russie. À la Chine, qui observe. À la Corée du Nord, qui envoie ses troupes mais regarde comment ses alliés se comportent. À l’Iran, qui se demande si l’Alliance aux côtés de la Russie était vraiment une bonne décision. Ces pays voient une Russie qui perd sa domination aérienne. Qui perd le contrôle de son espace. Qui perd la capacité à imposer sa volonté militaire. Et dans le calcul géopolitique global, cela change des choses. Pas immédiatement peut-être, mais cela change les choses.
Je pense à ce qu’une puissance militaire mondiale est vraiment capable de faire une fois qu’on lui a montré qu’elle est vulnerable. Pas invincible. Pas imparable. Simplement — humainement, défaisablement — vulnerable. La Russie commence à apparaître comme vulnérable. Et dans le système international où les puissances sont jaugées par leur capacité à imposer leur volonté, montrer sa vulnérabilité est presque aussi dommageable que d’accepter la défaite. Presque.
La réaction russe et les contremesures possibles
Moscou à court de réponses, et c’est le problème
Comment la Russie va-t-elle répondre à cette campagne de destruction à Belbek ? La question obsède probablement les états-majors russes. Les options sont limitées. Première option : fortifier davantage Belbek en y envoyant plus de systèmes de défense aérienne. Mais où les prendre ? Ils vont manquer ailleurs. Deuxième option : changer les protocoles opérationnels — ne plus garder les avions sur des pistes ouvertes, les mettre dans des hangars renforcés. Mais cela réduit la disponibilité opérationnelle. Troisième option : retirer les avions de Belbek et les redéployer vers d’autres bases moins exposées. Mais cela allonge les missions et réduit la couverture aérienne. Quatrième option : attaquer les sources ukrainiennes de drones. Mais comment ? Les bases de production de drones ukrainiens sont elles-mêmes fortement protégées ou dispersées.
La vérité, c’est que la Russie n’a pas vraiment de bonne réponse. Pas maintenant. Pas à court terme. La seule réponse à long terme serait de transformer ses capacités de production de défense aérienne et d’avions — mais cela prend des années, pas des mois. Et l’Ukraine n’a pas l’intention d’attendre des années. Elle continuera à attaquer. Elle continuera à détruire. Et chaque destruction fragilise la position russe davantage. C’est une spirale. Et la Russie ne peut que la regarder tourner, sans vraiment pouvoir l’arrêter. Peut-être qu’une attaque majeure — un raid dévastateur contre une ville ukrainienne pour détourner l’attention — pourrait changer le tempo. Mais même cela ne changerait pas la dynamique fondamentale.
Il faut une certaine honnêteté pour regarder la situation en face. La Russie a peut-être encore les ressources pour continuer cette guerre pendant des années. Mais elle n’a plus la capacité à gagner cette guerre dans le sens où elle l’entendait quand elle a lancé l’invasion. Chaque Su-27 détruit à Belbek est un clou enfonçé dans le cercueil de cet objectif initial. Et il y a littéralement des centaines de clous maintenant.
Les sources officielles et les confirmations indépendantes
Sourçes primaires : les communiqués de la SBU et leur fiabilité
Tous les détails présentés ci-dessus proviennent de communiqués officiels de la SBU — le Service de sécurité ukrainien — communiqués publiés le 20 décembre 2025 (pour l’attaque du 19-20 décembre) et le 18 décembre 2025 (pour l’attaque du 17-18 décembre). Ces communiqués ont été ensuite relayés par les plus importants médias spécialisés en sécurité et défense, y compris Kyiv Independent, Ukrainska Pravda, RBC-Ukraine, et plusieurs publications de défense réputées. La SBU est l’agence gouvernementale officielle chargée de publier les informations opérationnelles ukrainiennes relatives aux attaques contre des cibles russes. Ses communiqués sont typiquement vérifiés, parfois même sous-estimés plutôt que surestimés (car surestimer les pertes ennemies crée des crédibilité problems qui sont contre-productifs).
Les estimations de coûts des appareils — soixante-dix millions de dollars pour les deux Su-27, trente à cinquante millions pour le MiG-31, soixante à cent millions pour les Nebo-SVU — proviennent de sources militaires spécialisées et d’analyses d’experts en défense. Ces chiffres varient légèrement d’une source à l’autre car les évaluations militaires internationales ne sont jamais parfaitement alginées, mais l’ordre de grandeur reste conséquent. Les trois médias principaux ayant couvert cette histoire — Kyiv Independent (20 décembre), Ukrainska Pravda (20 et 18 décembre), et RBC-Ukraine (20 décembre) — corroborent tous les faits essentiels de ces deux attaques.
Il y a souvent une tendance chez les observateurs à supposer que les déclarations ukrainiennes exagèrent les victoires. C’est vrai pour certaines guerres. Mais dans le contexte spécifique de cette guerre, et spécifiquement pour les opérations de la SBU, il y a une certaine rigueur documentaire. Les déclarations sont accompagnées de photos, de géolocalisation, d’analyse vidéo. Les erreurs peuvent être aisement démasquées dans le contexte actuel de flux informatif incessant. Donc la SBU, c’est plus prudente. Elle affirme ce qu’elle peut vraiment prouver. Et ce qu’elle affirme ici, c’est que deux Su-27 sont morts à Belbek dans la nuit du 19-20 décembre 2025.
Sourçes secondaires et sources satellites
Plusieurs analystes indépendants, notamment ceux spécialisés dans l’imagerie satellitale ou l’intelligence géospatiale open-source, ont également examiné les images satellites de Belbek prise après l’attaque du 18 décembre. Bien que les images de la frappe du 20 décembre soient plus récentes et moins largement publiées pour l’instant, les images du 18 décembre montrent des dégâts significatifs au niveau de la base — des cratères de bombes, des équipements endommagés ou détruits, une infrastructure désorganisée. Ces confirmations visuelles indépendantes ajoutent du poids aux déclarations de la SBU. Des publications comme Militarnyi, Defence Blog, Euromaidan Press, et Ukraine Today — toutes spécialisées dans l’actualité défense ukrainienne — ont amplifié et vérifié les informations initiales de la SBU auprès d’autres sources et d’observateurs indépendants avant de les publier.
Le point clé : aucune source crédible n’a contesté les affirmations centrales de la SBU concernant ces attaques. Pas de dénégation russe convaincante. Pas d’analyse contradictoire sérieuse. Simplement un silence russe qui, en soi, parle volumes. Quand un pays refuse de commenter des pertes militaires majeures que vous affirmez avoir infliger, c’est typiquement un signe que les affirmations contre-vérifiable. Si les Russes pouvaient prouver que les Su-27 ou les radars n’ont pas été détruits, ils le feraient. Leur silence est un aveu.
J’aime comment l’absence de réfutation fonctionne souvent comme une confirmation. Quand vous affirmez publiquement avoir détruit deux Su-27, et que votre adversaire — qui pourrait facilement fournir des photos, des vidéos, des témoins pour vous contredire — reste silencieux… ce silence parle. Il crie même. Il hurle que c’est vrai. Et que la Russie sait que c’est vrai. Et que Moscou n’a rien à gagner à reconnaître publiquement la destruction que tout le monde verra de toute façon sur les réseaux sociaux dans les jours suivants.
Conclusion : La victoire progressive d'une nation sous le joug
Belbek comme symbole du tournant stratégique
Revenons au silence de cette nuit du 19-20 décembre. Le silence avant l’attaque. L’obscurité. Les pistes d’atterissage de Belbek. Et puis les drones qui arrivent. Et puis l’explosion. Et puis c’est fini. Deux Su-27 n’existent plus. Des millions de dollars se sont volatilisés. Et l’armée aérienne russe est encore plus faible qu’elle ne l’était la veille. Ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas une coïncidence. C’est une stratégie. C’est une volonté. C’est l’Ukraine qui utilise les armes disponibles pour démanteler progressivement la machine de guerre russe. Et ça marche. Ça fonctionne. L’Ukraine gagne — non pas au rythme qu’on aurait pu imaginer en février 2022, mais elle gagne quand même.
Belbek, le 20 décembre 2025, représente un moment charnière. Un moment où une nation que beaucoup croyaient condamnée à l’effrondrement a montré qu’elle pouvait non seulement survivre, mais attaquer, détruire, et progresser. Les deux Su-27 détruits sont bien plus que du métal tordu. Ils sont des symboles. Des symboles de l’incapacité de la Russie à protéger son propre territoire occupé. Des symboles de l’innovation ukrainienne face à la supériorité numérique russe. Des symboles que la technologie et la volonté peuvent parfois se substituer aux nombres bruts et aux milliards d’investissement défense. Criméee n’est pas tombée. La Crimée n’a pas non plus été libérée. Mais Belbek ? Belbek s’effondre jour après jour. Et c’est un progrès. C’est un signal. C’est un espoir.
Quand vous regardez vraiment — sans le filtre de la propagande de part et d’autre, mais juste en observant les faits bruts — vous voyez quelque chose d’extraordinaire. Une nation qui devrait être à genoux selon toutes les prédictions sérieuses de janvier 2022 est maintenant capable d’entrer en Crimée et de détruire des équipements militaires de pointe russes avec une précision quasi-délicieuse. Cela ne se produirait pas un an auparavant. Cela ne se produirait pas sans des alliés qui fournissent des armes. Cela ne se produirait pas sans des ingénieurs ukrainiens qui trouvent des solutions créatives. Mais cela se produit. Et chaque frape à Belbek est une réaffirmation que l’Ukraine n’a pas été vaincue. Loin de là. Elle pousse contre ses chaînes. Et elle commence à les briser.
Sources
Sources primaires
Service de sécurité ukrainien (SBU) – Communiqué officiel du 20 décembre 2025 concernant la destruction des deux Su-27 à Belbek. Service de sécurité ukrainien (SBU) – Communiqué officiel du 18 décembre 2025 concernant la destruction d’équipements de défense aérienne et du MiG-31 à Belbek. Kyiv Independent – Article « Ukrainian drones hit 2 Russian Su-27 jets in Crimea, intelligence agency says » publié le 20 décembre 2025, attribuant la source à la déclaration officielle de la SBU. Ukrainska Pravda – Article « Ukraine’s Security Service hits two Russian Su-27 jets at Belbek airfield for second time in few days » publié le 20 décembre 2025 (reportage en langue anglaise). RBC-Ukraine – Article « Ukraine hits two Russian Su-27 aircraft at Belbek airbase » publié le 20 décembre 2025.
Sources secondaires
Militarnyi – Article « SSU Drones Strike Two Su-27 Fighters at Belbek Airfield in Crimea » publié le 20 décembre 2025 avec confirmations géolocalisation. Defence Blog – Article « Ukraine targets Russian air base again, knocks out Su-27 jets » publié le 20 décembre 2025 avec analyse des implications stratégiques. English.nv.ua – Article « Ukraine says drones hit two Su-27 jets at Belbek airfield » publié le 20 décembre 2025. Euromaidan Press – Article « Ukraine destroys two more Russian jets at Belbek after hitting radars and MiG-31 days earlier » publié le 20 décembre 2025. Ukraine Today – Article « SBU hit two Russian Su-27 aircraft in Crimea with Alpha drones » publié le 20 décembre 2025. Obozrevatel (source relayée) – Couverture en langue ukrainienne de l’opération Alpha.
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