Treize secteurs en feu simultanément
La guerre en Ukraine n’est pas un conflit localisé mais une conflagration qui s’étend sur des centaines de kilomètres de front. Le 28 décembre, les combats ont fait rage simultanément dans treize secteurs distincts, chacun avec ses propres dynamiques et enjeux stratégiques. Dans les secteurs de Slobozhanshchyna Nord et de Koursk, cinq affrontements ont eu lieu, accompagnés de deux frappes aériennes larguant quatre bombes guidées et 103 tirs d’artillerie dont un tir de lance-roquettes multiples. Plus au sud, dans le secteur de Slobozhanshchyna Sud, les forces russes ont mené sept attaques près de Starytsia, Prylipka, et vers Hryhorivka et Izbytske. Dans le secteur de Kupiansk, trois affrontements ont opposé les deux armées, les Ukrainiens repoussant des assauts vers Kupiansk, Pishchane et Mala Shapkivka. Cette ville de Kupiansk est devenue un point de fixation pour la propagande russe, qui a faussement affirmé à plusieurs reprises avoir pris le contrôle de la ville, avant d’être démentie par les faits sur le terrain.
Le secteur de Lyman a connu une intensité particulière avec 14 attaques russes tentant de percer les défenses ukrainiennes près de Novoselivka, Zarichne, Myrne, et vers Lyman, Zakitne, Druzheliubivka, Dibrova, Ozerne et Drobysheve. Dans le secteur de Sloviansk, quatre assauts ennemis ont été stoppés près de Serebrianka, tandis que dans le secteur de Kramatorsk, les défenseurs ukrainiens ont repoussé une attaque russe près de Minkivka. Le secteur de Kostiantynivka a été le théâtre de 26 attaques russes près de Kostiantynivka, Oleksandro-Shultyne, Pleshchiivka, Shcherbynivka, Rusyn Yar, Yablunivka, Kleban-Byk, et vers Sofiivka, Stepanivka et Berestka. Ces noms de villages, difficiles à prononcer pour un francophone, sont autant de points sur une carte où des hommes meurent pour quelques mètres de terrain boueux. L’ISW note que le commandement militaire russe n’a pas fourni aux forces opérant dans la direction de Kostiantynivka des ressources ou des drones suffisants, privilégiant le secteur voisin de Pokrovsk, ce qui entraîne des taux de pertes encore plus élevés dans la direction de Kostiantynivka.
Les autres fronts oubliés mais toujours actifs
Au-delà de Pokrovsk et Kostiantynivka, d’autres secteurs ont connu des combats intenses. Dans le secteur d’Oleksandrivka, 22 affrontements ont eu lieu près de Yalta, Vyshneve, Rybne, Oleksandrohrad, et vers Iskra, Khoroshe, Nove Zaporizhzhia, Ivanivka et Sosnivka. Le secteur de Huliaipole a vu les forces de défense ukrainiennes stopper 19 tentatives ennemies près de Huliaipole, Solodke, Dorozhnianka, Bilohiria, et vers Varvarivka. Cette ville de Huliaipole est devenue un autre point chaud du conflit, avec des affirmations russes de capture qui ont été démenties par les forces ukrainiennes. Les Forces de défense du Sud ukrainiennes ont confirmé le 27 décembre que les forces ukrainiennes continuent les opérations défensives dans la ville, bien que la situation soit qualifiée de « difficile ». Elles ont reconnu que les forces russes contrôlent une partie de la ville mais ont rapporté que les forces ukrainiennes continuent de tenir une partie significative de Huliaipole, contredisant les affirmations russes de capture complète.
Dans le secteur d’Orikhiv, les forces ukrainiennes ont stoppé neuf attaques près de Shcherbaky, Mala Tokmachka, Stepove, Plavni, et vers Novoandriivka et Prymorske. Le secteur de Prydniprovske a connu trois tentatives infructueuses des forces russes d’approcher les positions ukrainiennes. Enfin, dans les secteurs de Volyn et Polissia, aucun signe de groupements offensifs russes n’a été détecté, offrant un rare répit dans ces zones frontalières avec la Biélorussie. Cette distribution géographique des combats montre l’ampleur du défi auquel font face les forces ukrainiennes : défendre simultanément des centaines de kilomètres de front contre un ennemi qui peut concentrer ses forces sur des points spécifiques pour tenter des percées. La stratégie russe semble être d’exercer une pression constante sur l’ensemble du front, cherchant les points faibles où une percée pourrait être réalisée, tout en maintenant l’initiative opérationnelle.
Treize secteurs. Treize enfers différents. Treize endroits où des hommes se battent pendant que nous dormons tranquillement. Comment peut-on comprendre l’ampleur de cette tragédie quand on n’a jamais entendu le sifflement d’un obus, jamais senti la terre trembler sous ses pieds, jamais vu le regard vide d’un camarade qui vient de mourir à côté de soi ? Ces soldats ukrainiens ne se battent pas pour des idéaux abstraits. Ils se battent pour leur maison, pour leur famille, pour le droit de vivre libres sur leur propre terre. Et nous, que faisons-nous ? Nous regardons les informations en mangeant notre dîner, nous hochons la tête d’un air entendu, et puis nous passons à autre chose. Comme si leur sacrifice n’était qu’un spectacle parmi d’autres.
Section 3 : la machine de guerre russe en action
Un déluge de feu et d’acier
Les chiffres publiés par l’État-major ukrainien donnent le vertige. En une seule journée, les forces russes ont déployé un arsenal qui défie l’imagination. 50 frappes aériennes larguant 128 bombes aériennes guidées. Ces armes, héritées de l’ère soviétique mais modernisées avec des kits de guidage, transforment de vieilles bombes non guidées en munitions de précision redoutables. Elles sont larguées depuis des avions qui restent en territoire russe, hors de portée de la défense aérienne ukrainienne, et planent vers leurs cibles avec une précision mortelle. Les villes et villages ukrainiens n’ont que quelques minutes pour réagir entre le moment où ces bombes sont détectées et leur impact. 3 436 tirs d’artillerie et de mortier, dont 89 utilisant des systèmes de roquettes multiples comme les redoutables BM-21 Grad ou les plus modernes Tornado. Ces systèmes peuvent saturer une zone entière en quelques secondes, transformant un champ de bataille en paysage lunaire.
Mais l’arme la plus insidieuse de l’arsenal russe reste le drone kamikaze. 4 412 de ces engins ont été déployés le 28 décembre. Quatre mille quatre cent douze machines volantes programmées pour tuer. Les drones Shahed d’origine iranienne, les Geran de fabrication russe, et d’autres types de drones se sont abattus sur les positions ukrainiennes et les infrastructures civiles. Ces drones, relativement bon marché à produire, permettent à la Russie de maintenir une pression constante sur l’ensemble du territoire ukrainien. Ils volent bas, sont difficiles à détecter par radar, et peuvent frapper avec une précision chirurgicale. L’aviation ukrainienne a rapporté avoir abattu 30 drones sur 48 lancés dans la nuit du 27 au 28 décembre, mais 18 ont atteint leurs cibles, frappant neuf localités différentes. Les infrastructures énergétiques des régions de Kyiv et Tchernihiv ont été particulièrement visées, laissant 39 000 abonnés sans électricité selon le ministère ukrainien de l’Énergie.
La réponse ukrainienne : frapper en profondeur
Face à ce déluge, les forces ukrainiennes ne restent pas passives. L’artillerie ukrainienne a frappé deux concentrations de personnel, d’armes et d’équipement militaire ennemis le 28 décembre. Mais c’est dans les frappes à longue portée que l’Ukraine montre sa capacité à riposter. Dans la nuit du 27 au 28 décembre, les forces ukrainiennes ont mené une campagne de frappes contre les infrastructures pétrolières russes. L’État-major général a rapporté que les forces ukrainiennes ont frappé la raffinerie de pétrole de Syzran dans l’oblast de Samara, provoquant un incendie. Cette raffinerie a une capacité de traitement annuelle de 7 à 8,9 millions de tonnes de pétrole. Des images géolocalisées publiées le 28 décembre confirment la frappe. Le diffuseur ukrainien Suspilne a rapporté, citant des sources locales, que la frappe a touché le système de traitement primaire du pétrole brut ELOU-AVT-5. L’État-major général a également rapporté qu’une frappe ukrainienne récente contre la raffinerie de pétrole de Volgograd dans l’oblast de Volgograd a endommagé le pipeline de produits pétroliers et l’usine de traitement.
Les forces ukrainiennes ont également continué leur campagne de frappes à moyenne portée contre des cibles militaires russes en territoire occupé. L’État-major général a rapporté le 28 décembre que les forces ukrainiennes ont frappé une unité de réparation du 1435e régiment de fusiliers motorisés russe (probablement composé de personnel mobilisé) à Antratsyt occupé (au sud-ouest de la ville de Louhansk, à environ 100 kilomètres de la ligne de front). Une autre frappe a visé un dépôt de drones Shahed à Makiivka occupé (juste au nord de la ville de Donetsk, à environ 47 kilomètres de la ligne de front). Le commandant des Forces des systèmes sans pilote ukrainiens, le major Robert « Magyar » Brovdi, a rapporté le 28 décembre que les frappes ukrainiennes du 26 décembre contre une base de la 14e brigade Spetsnaz russe (Direction principale du GRU de l’État-major général russe) à Berdyanske occupé (à l’est de Marioupol, à environ 125 kilomètres de la ligne de front) ont tué 51 militaires russes et en ont blessé 74 autres.
Les chiffres s’accumulent, s’empilent, deviennent abstraits. 4 412 drones. 3 436 tirs d’artillerie. 128 bombes guidées. Derrière chaque nombre, il y a une explosion. Derrière chaque explosion, il y a peut-être une vie qui s’éteint. Mais voilà ce qui me frappe le plus : l’Ukraine frappe en retour. Malgré l’infériorité numérique, malgré le manque de moyens, malgré la fatigue accumulée après presque quatre ans de guerre totale, l’Ukraine frappe en retour. Ces frappes sur les raffineries russes, sur les bases militaires, sur les dépôts de munitions, ce ne sont pas juste des opérations militaires. C’est un message. Un message qui dit : nous sommes toujours là, nous nous battons toujours, et nous ne nous rendrons jamais.
Section 4 : les mensonges du Kremlin
Poutine et ses généraux jouent la comédie
Le 27 décembre, le président russe Vladimir Poutine a organisé une réunion avec les hauts commandants militaires russes, la dernière d’une série de réunions performatives et médiatisées entre Poutine et ses commandants ces dernières semaines. Le Kremlin a probablement programmé cette réunion pour qu’elle tombe la veille de la rencontre du 28 décembre entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky en Floride, dans le but d’influencer cette réunion américano-ukrainienne. Poutine, le chef d’état-major général russe, le général d’armée Valery Gerasimov, et les commandants des groupements de forces ont fait une série d’affirmations probablement exagérées sur les succès russes à travers le champ de bataille. Le commandant du groupement de forces central russe, le colonel général Valery Solodchuk, a affirmé que les forces russes avaient saisi Myrnohrad (à l’est de Pokrovsk), Rodynske (au nord de Pokrovsk) et Vilne (à l’est de Dobropillya), et le commandant du groupement de forces oriental, le colonel général Andrei Ivanaev, a affirmé que les forces russes avaient saisi Huliaipole.
Ces affirmations sont contredites par les preuves sur le terrain. L’ISW a observé des preuves récentes en source ouverte pour évaluer que les forces ukrainiennes maintiennent une présence à Rodynske et que les forces russes ont opéré dans moins de la moitié de Myrnohrad. Des images géolocalisées publiées le 28 décembre montrent des forces ukrainiennes opérant dans le nord de Rodynske, indiquant que les forces ukrainiennes maintiennent la capacité d’opérer dans la localité. Des images géolocalisées publiées le 27 décembre indiquent que les forces russes ont récemment avancé dans le nord de Myrnohrad. Des images géolocalisées supplémentaires publiées le 27 décembre montrent des forces russes hissant des drapeaux à plusieurs endroits dans le nord de Myrnohrad et le centre de Rodynske lors de ce que l’ISW évalue comme des missions d’infiltration russes qui n’ont pas changé le contrôle du terrain ou le bord avant de la zone de bataille. L’ISW n’a observé que des preuves indiquant une présence russe (soit par des missions d’infiltration, soit par des assauts) dans seulement 49 pour cent de Myrnohrad. L’État-major général ukrainien a réfuté le 27 décembre les affirmations russes de la prise de Myrnohrad et a noté que les forces russes n’ont pas encore saisi Pokrovsk, même si les forces russes se battent dans Pokrovsk même depuis presque 150 jours.
La guerre cognitive par les drapeaux
La Russie semble augmenter la sophistication de son effort de guerre cognitive qui utilise les hissages de drapeaux pour obtenir des impacts informationnels. Des images géolocalisées publiées les 27 et 28 décembre montrent de petits groupes de deux à trois militaires russes hissant des drapeaux dans tout Myrnohrad et Huliaipole, et le ministère russe de la Défense a publié ces images pour coïncider avec les rapports des commandants militaires russes à Poutine selon lesquels les forces russes avaient saisi les localités. Ces vidéos de hissage de drapeaux sont notamment des montages édités plus complexes et de production plus élevée de plusieurs clips et forces russes dispersés dans de nombreux endroits à la fois à Myrnohrad et Huliaipole. Les vidéos précédentes de hissage de drapeaux, en revanche, étaient des vidéos uniques plus courtes dans un ou quelques endroits dans une localité. La sophistication accrue et l’utilisation de vidéos de montage pour affirmer des gains territoriaux suggèrent que le Kremlin s’engage dans une campagne coordonnée pour soutenir les efforts informationnels du haut commandement militaire russe.
Le Kremlin à l’automne 2025 a commencé à s’appuyer sur des images montrant de petits groupes d’infiltrateurs russes hissant des drapeaux afin de revendiquer des avancées ou des saisies larges dans le cadre d’un effort informationnel pour présenter les succès russes comme plus expansifs que la réalité du champ de bataille. L’ISW a évalué à l’époque que le Kremlin essayait d’exploiter les méthodologies de cartographie qui sont devenues répandues tout au long de la guerre, y compris de sources de renseignement open source (OSINT). La Russie augmente probablement le niveau de sophistication de ses vidéos de hissage de drapeaux car il est depuis devenu clair qu’un hissage de drapeau ne signifie pas nécessairement le contrôle. Les forces russes se sont notamment engagées dans des tactiques similaires de hissage de drapeaux dans tout Kupiansk pour soutenir la fausse affirmation du ministère russe de la Défense selon laquelle les forces russes avaient saisi la ville. Ces hissages de drapeaux visent à soutenir les affirmations aggrandies de Poutine sur les avancées russes et le faux récit selon lequel les défenses ukrainiennes s’effondrent à travers le théâtre.
Ils mentent. Ils mentent effrontément, sans vergogne, avec un aplomb qui laisse pantois. Poutine et ses généraux se filment en train de raconter des victoires imaginaires, pendant que leurs soldats meurent par milliers dans la boue ukrainienne. Ces vidéos de drapeaux russes hissés dans des ruines, c’est du cinéma. Du théâtre pour consommation intérieure et pour impressionner l’Occident. Mais la vérité finit toujours par émerger. Les images satellites, les témoignages, les preuves s’accumulent et démontent méthodiquement ces mensonges. Combien de temps encore le peuple russe va-t-il croire ces fables ? Combien de mères russes doivent encore pleurer leurs fils avant de réaliser qu’on les envoie mourir pour les fantasmes impériaux d’un homme qui vit dans un bunker, coupé de la réalité ?
Section 5 : les pertes humaines, l'horreur invisible
1 180 soldats russes tués en une journée
Derrière les statistiques militaires se cache une réalité humaine insoutenable. Selon les données publiées par l’État-major général ukrainien, les pertes totales russes au combat depuis le début de l’invasion à grande échelle le 24 février 2022 jusqu’au 29 décembre 2025 s’élèvent à environ 1 205 690 militaires, dont 1 180 perdus au cours des dernières 24 heures. Mille cent quatre-vingts hommes. En une seule journée. Mille cent quatre-vingts fils, pères, frères, maris qui ne rentreront jamais chez eux. Mille cent quatre-vingts familles russes qui recevront une notification officielle, un drapeau plié, et peut-être une maigre compensation financière. Ces chiffres, bien que fournis par la partie ukrainienne et donc sujets à caution, donnent néanmoins une idée de l’ampleur du carnage. Même en divisant ces chiffres par deux ou par trois pour tenir compte d’éventuelles exagérations, on reste face à une hécatombe d’une ampleur rarement vue depuis la Seconde Guerre mondiale.
Du côté ukrainien, les pertes sont gardées secrètes pour des raisons de sécurité opérationnelle et de moral national. Mais personne n’est dupe : l’Ukraine paie également un prix terrible pour sa défense. Chaque village repris, chaque position tenue, chaque contre-attaque réussie se paie en vies humaines. Les hôpitaux militaires ukrainiens sont remplis de jeunes hommes amputés, brûlés, traumatisés. Les cimetières s’agrandissent dans toutes les villes et villages du pays. Les drapeaux ukrainiens bleu et jaune flottent sur des tombes fraîchement creusées. Et pourtant, malgré ces pertes, malgré la fatigue, malgré l’épuisement moral et physique, les Ukrainiens continuent de se battre. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce que l’alternative, c’est la disparition de leur nation, l’effacement de leur identité, la soumission à un régime autoritaire qui nie leur droit à l’existence en tant que peuple distinct.
Les civils pris au piège
Au-delà des pertes militaires, ce sont les civils qui paient le prix le plus lourd de cette guerre. Le 28 décembre, les forces russes ont tué un résident de la région de Donetsk et en ont blessé cinq autres lors de bombardements sur des zones résidentielles. Ces chiffres, rapportés quotidiennement, finissent par se fondre dans une masse indistincte de souffrance. Mais chaque victime civile a un nom, une histoire, une famille. C’est une grand-mère qui faisait ses courses quand un obus a explosé dans la rue. C’est un enfant qui jouait dans son jardin quand un drone kamikaze a frappé la maison voisine. C’est un père de famille qui tentait de réparer le toit de sa maison endommagée quand l’artillerie russe a ouvert le feu. Les infrastructures civiles sont systématiquement ciblées : centrales électriques, stations de chauffage, réseaux d’eau, hôpitaux, écoles. L’objectif est clair : briser le moral de la population civile, rendre la vie impossible dans les zones contrôlées par l’Ukraine, forcer les gens à fuir.
Dans la région de Kharkiv, l’armée russe a attaqué avec des drones, blessant trois personnes en 24 heures. À Kryvyi Rih, huit missiles russes ont frappé la ville, endommageant des structures hydrauliques essentielles. Ces attaques contre les infrastructures civiles sont des crimes de guerre, clairement définis par les conventions de Genève. Mais qui va punir ces crimes ? Qui va traduire en justice les responsables de ces bombardements délibérés contre des cibles civiles ? La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour déportation illégale d’enfants ukrainiens, mais le président russe continue de voyager librement dans les pays qui refusent de reconnaître la juridiction de la CPI. Les victimes civiles de cette guerre ne sont pas des dommages collatéraux, ce sont des cibles délibérées dans une stratégie de terreur visant à soumettre un peuple entier.
1 180 morts russes en une journée. Je ne peux pas m’empêcher de penser à leurs mères. Quelque part en Russie, dans un village perdu de Sibérie ou dans une banlieue de Moscou, une femme attend des nouvelles de son fils. Elle ne sait pas encore qu’il est mort. Elle ne sait pas encore que son corps git quelque part dans la boue ukrainienne, peut-être même pas identifié, peut-être même pas récupéré. Et quand elle apprendra la nouvelle, que lui dira-t-on ? Qu’il est mort en héros pour la patrie ? Qu’il a donné sa vie pour une noble cause ? Non. Il est mort pour rien. Pour les délires d’un dictateur vieillissant qui refuse d’accepter que l’empire soviétique est mort et enterré. Et du côté ukrainien, combien de mères pleurent aussi leurs fils ? Combien de familles brisées, de vies détruites, d’avenirs anéantis ?
Section 6 : la diplomatie dans l'ombre de la guerre
Trump et Zelensky se rencontrent en Floride
Pendant que les soldats mouraient par centaines sur le front ukrainien, la diplomatie tentait de trouver une issue à ce conflit interminable. Le 28 décembre 2025, les délégations américaine et ukrainienne se sont rencontrées en Floride pour discuter du dernier plan de paix en 20 points américano-ukrainien-européen et d’autres documents liés à un éventuel règlement de paix. Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il avait parlé avec le président Zelensky à des dirigeants européens, de l’OTAN et de l’UE après la réunion américano-ukrainienne. Trump a affirmé que quelques questions restent non résolues, notamment les questions territoriales liées au Donbass et un éventuel cessez-le-feu pour permettre à l’Ukraine d’organiser un référendum sur un futur accord de paix. Trump a déclaré que la réunion avait longuement discuté de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia occupée par les Russes et que l’Ukraine et la Russie travaillent ensemble pour rouvrir la centrale.
Zelensky a déclaré que les parties ont presque convenu du plan de paix en 20 points et d’un document entre les États-Unis, l’Ukraine et l’Europe sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine. Zelensky a déclaré que les parties ont finalisé à « 100 pour cent » un autre document entre l’Ukraine et les États-Unis sur les garanties de sécurité. Zelensky a noté que les discussions se poursuivent sur un plan visant à assurer la prospérité économique de l’Ukraine après la guerre. Zelensky a déclaré que les délégations ukrainienne et européenne se réuniront dans les semaines à venir pour poursuivre les discussions, et Trump a déclaré que des groupes de travail ukrainiens, américains et russes se réuniront en janvier 2026. Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine le 28 décembre avant sa réunion avec Zelensky, et l’assistant présidentiel russe Yuriy Ushakov a rapporté que Trump et Poutine ont également discuté des groupes de travail, dont l’un se concentrera sur les questions de sécurité, tandis qu’un autre se concentrera sur les questions économiques.
Les contradictions du Kremlin
Les récentes déclarations du Kremlin sont en contradiction avec plusieurs des positions que Trump a présentées comme base pour mettre fin à la guerre. Le Kremlin a rejeté à plusieurs reprises les garanties de sécurité dirigées par l’Europe pour l’Ukraine. Les responsables du Kremlin ont également appelé à ce que tout futur accord de paix aborde les demandes de la Russie selon lesquelles l’OTAN cesse son expansion et recule ses frontières. Ushakov a rapporté que Poutine a utilisé son appel avec Trump pour faire des « arguments très détaillés » sur l’importance de respecter les accords que les États-Unis et la Russie auraient prétendument conclus lors du sommet d’Alaska d’août 2025. Les responsables du Kremlin ont affirmé que le sommet d’Alaska avait convenu de principes basés sur le discours de Poutine de juin 2024 au ministère russe des Affaires étrangères, dans lequel Poutine a exigé la capitulation aux demandes de guerre originales de la Russie de l’Ukraine et de l’OTAN. Poutine a également fait référence à son discours de 2024 au ministère des Affaires étrangères lors d’une réunion avec des commandants militaires russes le 27 décembre.
L’ISW continue d’évaluer que les déclarations du Kremlin démontrent que les objectifs de la Russie en Ukraine dépassent les demandes territoriales telles que la saisie de l’oblast de Donetsk et qu’un accord de paix qui n’aborde pas les demandes russes de l’OTAN et de l’Occident en dehors de l’Ukraine ne satisfera pas la Russie, ni ne conduira à une paix durable qui peut normaliser les relations russo-européennes ou américano-russes. Poutine et les commandants militaires russes continuent de discuter de la nécessité de former des « zones tampons » dans des zones d’Ukraine en dehors des quatre oblasts que la Russie a illégalement annexés en 2022. Poutine a déclaré que les efforts des forces russes pour établir une zone tampon dans les zones frontalières des oblasts de Sumy et Kharkiv et dans l’oblast de Dnipropetrovsk progressent à un « bon rythme ». Solodchuk a noté que les opérations offensives russes dans l’oblast de Dnipropetrovsk visent à mettre en œuvre les instructions de Poutine pour créer une zone tampon afin de protéger l’oblast de Donetsk occupé. Sumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk ne sont aucune des régions que la Russie a illégalement annexées, et les récentes négociations de paix n’ont pas discuté de la cession de ce territoire à la Russie, mais ont plutôt appelé la Russie à se retirer de ces territoires.
La diplomatie. Les négociations. Les plans de paix. Tout cela sonne creux quand on sait que pendant que Trump et Zelensky discutent en Floride, des hommes meurent en Ukraine. Pendant que Poutine fait ses « arguments très détaillés » au téléphone, ses soldats violent, pillent et tuent. La paix, tout le monde la veut. Mais à quel prix ? L’Ukraine devrait-elle abandonner une partie de son territoire pour obtenir la paix ? Devrait-elle accepter de ne jamais rejoindre l’OTAN ? Devrait-elle se soumettre aux exigences d’un agresseur qui a violé toutes les règles du droit international ? Et si elle refuse, combien de temps encore cette guerre va-t-elle durer ? Combien de morts supplémentaires avant qu’une solution soit trouvée ? Ces questions me hantent, et je n’ai pas de réponses.
Section 7 : la bataille pour Pokrovsk, symbole de la résistance
150 jours de combats ininterrompus
Si un seul lieu devait symboliser la nature de cette guerre, ce serait Pokrovsk. Cette ville du Donbass, qui comptait environ 60 000 habitants avant la guerre, est devenue l’épicentre d’une bataille qui dure depuis près de 150 jours. Cent cinquante jours de combats ininterrompus, de bombardements constants, de tentatives d’assaut repoussées les unes après les autres. Les forces russes ont jeté dans la bataille certaines de leurs meilleures unités : la 5e brigade de fusiliers motorisés (51e armée combinée), le 1435e régiment de fusiliers motorisés, la 9e brigade de fusiliers motorisés (51e armée combinée), le 506e régiment de fusiliers motorisés (27e division de fusiliers motorisés), et le 86e régiment de fusiliers. Ces unités, équipées du meilleur matériel disponible, soutenues par une artillerie massive et une couverture aérienne constante, se heurtent à une défense ukrainienne qui refuse de céder.
Le 7e corps de réaction rapide des forces d’assaut aérien ukrainiennes a rapporté le 28 décembre que les forces ukrainiennes maintiennent des positions dans le nord de Pokrovsk. Un commandant de batterie de mortiers ukrainien opérant dans la direction de Pokrovsk a déclaré le 28 décembre que les forces russes continuent de profiter des mauvaises conditions météorologiques qui entravent la reconnaissance par drones ukrainiens pour mener des missions d’infiltration en petits groupes d’infanterie. Le commandant a déclaré que les positions ukrainiennes et russes sont souvent entremêlées dans les mêmes rues de Pokrovsk et que les forces russes peuvent se déplacer relativement inaperçues entre les bâtiments parce que les forces ukrainiennes ont du mal à créer des « zones de destruction » complètes dans l’environnement urbain dense. Le commandant a déclaré que les forces russes ont augmenté leur nombre de drones FPV dans la zone pour couper la logistique ukrainienne et ont avancé des mortiers jusqu’aux zones nord de Pokrovsk. Le commandant a rapporté que les forces ukrainiennes continuent d’approvisionner les positions avancées, cependant.
La stratégie russe de la masse
La stratégie russe à Pokrovsk est simple mais brutale : utiliser la supériorité numérique en hommes et en matériel pour submerger les défenses ukrainiennes. Les Forces de défense du Sud ukrainiennes ont rapporté que les forces russes possèdent une supériorité numérique significative en personnel et en équipement à Pokrovsk, conformément à l’évaluation continue de l’ISW selon laquelle les forces russes sont capables de réaliser des gains lorsqu’elles concentrent des forces sur un secteur spécifique, mais souvent au détriment d’autres zones. Cette concentration de forces explique pourquoi d’autres secteurs du front, comme celui de Kostiantynivka, souffrent d’un manque de ressources et de drones, entraînant des taux de pertes encore plus élevés pour les forces russes qui y opèrent. La bataille de Pokrovsk illustre parfaitement la nature de cette guerre d’usure : les Russes avancent mètre par mètre, payant chaque gain territorial d’un prix exorbitant en vies humaines et en matériel.
L’ISW a évalué que les forces russes avancent à un rythme moyen de 14,4 kilomètres carrés par jour en 2025, ce qui signifie qu’il faudrait aux forces russes jusqu’au 1er avril 2029 (1 190 jours) pour saisir le reste des quatre oblasts si le rythme actuel persiste. Ce calcul, cependant, ne tient pas compte des nombreux obstacles auxquels les forces russes seraient confrontées en cours de route, tels que la traversée du fleuve Dnipro, le franchissement d’autres cours d’eau dans les oblasts, et la saisie des grandes villes de Zaporizhzhia (avec une population d’avant-guerre d’environ 710 000 personnes) et de Kherson (avec une population d’avant-guerre d’environ 280 000 personnes). Les avancées russes ne sont probablement pas linéaires, et il faudra probablement aux forces russes plus de 1 190 jours pour saisir les quatre oblasts. Poutine et les commandants continuent de présenter faussement les futurs efforts russes pour saisir la Ceinture de forteresses dans l’oblast de Donetsk comme une entreprise rapide et facile. La Ceinture de forteresses se compose de quatre grands centres de population fortement fortifiés – Kostyantynivka, Druzhkivka, Kramatorsk et Slovyansk – qui constituent l’épine dorsale de la défense ukrainienne dans l’oblast de Donetsk.
Pokrovsk. Ce nom résonne maintenant comme Verdun ou Stalingrad. Un lieu où l’humanité montre à la fois le pire et le meilleur d’elle-même. Le pire : cette volonté russe d’écraser, de détruire, de conquérir à tout prix. Le meilleur : cette résistance ukrainienne qui refuse de plier, qui tient bon jour après jour, nuit après nuit, malgré la supériorité numérique de l’ennemi. 150 jours de combats. Cent cinquante jours où chaque matin pourrait être le dernier. Cent cinquante jours où des hommes se réveillent en se demandant s’ils verront le coucher du soleil. Et ils tiennent. Contre toute logique militaire, contre toutes les prévisions des experts, ils tiennent. Parce qu’ils savent que derrière eux, il n’y a nulle part où reculer. Parce qu’ils savent que s’ils cèdent, c’est toute l’Ukraine qui risque de tomber.
Section 8 : Huliaipole, l'autre enfer oublié
Une ville déchirée entre deux armées
Pendant que le monde a les yeux rivés sur Pokrovsk, une autre bataille fait rage à Huliaipole, dans l’oblast de Zaporizhzhia. Cette petite ville, qui comptait environ 14 000 habitants avant la guerre, est devenue un autre point chaud du conflit. Le 27 décembre, le commandant du groupement de forces oriental russe, le colonel général Andrei Ivanaev, a affirmé que les forces russes avaient saisi Huliaipole. Cette affirmation a été immédiatement démentie par l’État-major général ukrainien et les Forces de défense du Sud ukrainiennes, qui ont déclaré le 27 décembre que les forces ukrainiennes continuent les opérations défensives dans la ville, bien que la situation soit « difficile ». Les Forces de défense du Sud ont reconnu que les forces russes contrôlent une partie de la ville mais ont rapporté que les forces ukrainiennes continuent de tenir une partie significative de Huliaipole. L’ISW n’a observé que des preuves en source ouverte pour évaluer que les forces russes ont opéré dans environ 55 pour cent de Huliaipole.
Des images géolocalisées publiées le 27 décembre indiquent que les forces russes ont récemment avancé dans le nord, le centre, le sud et le sud-est de Huliaipole. Des images géolocalisées supplémentaires publiées le 27 décembre montrent des militaires russes hissant des drapeaux à plusieurs endroits dans l’ouest et le sud-ouest de Huliaipole lors de ce que l’ISW évalue comme des missions d’infiltration russes. Les forces russes engagées dans la bataille pour Huliaipole comprennent des éléments des 57e et 60e brigades de fusiliers motorisés (5e armée combinée, district militaire de l’Est), du 114e régiment de fusiliers motorisés (127e division de fusiliers motorisés, 5e armée combinée), et de la 38e brigade de fusiliers motorisés (35e armée combinée, district militaire de l’Est). Un blogueur militaire russe a également crédité des éléments de la 305e brigade d’artillerie (5e armée combinée) et de la 14e brigade Spetsnaz (Direction principale du GRU de l’État-major général russe) d’avoir fourni un appui-feu aux forces russes lors des opérations terrestres contre Huliaipole.
La supériorité numérique russe écrasante
Les Forces de défense du Sud ont rapporté que les forces russes possèdent une supériorité numérique significative en personnel et en équipement à Huliaipole, conformément à l’évaluation continue de l’ISW selon laquelle les forces russes sont capables de réaliser des gains lorsqu’elles concentrent des forces sur un secteur spécifique, mais souvent au détriment d’autres zones. Cette concentration de forces sur Huliaipole explique en partie pourquoi les forces russes ont pu progresser dans cette ville relativement rapidement par rapport à d’autres secteurs du front. En seulement 23 jours, les forces russes ont avancé d’environ sept kilomètres vers Huliaipole, un rythme de progression nettement plus rapide que dans d’autres secteurs. Cependant, ce gain territorial s’est fait au prix de pertes humaines considérables. Les blogueurs militaires russes eux-mêmes ont reconnu que les pertes dans le secteur de Huliaipole ont été élevées, bien qu’ils attribuent ces pertes à la résistance acharnée des forces ukrainiennes plutôt qu’à des erreurs tactiques russes.
La bataille pour Huliaipole illustre également l’importance stratégique de cette ville. Située sur une route importante reliant les zones occupées par la Russie dans l’oblast de Zaporizhzhia, Huliaipole contrôle l’accès à plusieurs axes de communication cruciaux. Sa capture permettrait aux forces russes de consolider leur contrôle sur la partie orientale de l’oblast de Zaporizhzhia et de menacer davantage les positions ukrainiennes dans la région. C’est pourquoi les forces ukrainiennes se battent avec tant d’acharnement pour maintenir leur présence dans la ville, malgré la supériorité numérique écrasante de l’ennemi. Chaque rue, chaque bâtiment, chaque position défendue retarde l’avancée russe et permet aux forces ukrainiennes de préparer des lignes de défense plus en arrière. Dans cette guerre d’usure, le temps est une ressource aussi précieuse que les munitions ou le carburant.
Huliaipole. Un autre nom qui s’ajoute à la longue liste des villes martyres de cette guerre. Une ville déchirée, divisée, où les forces ukrainiennes et russes se battent rue par rue, maison par maison. Les habitants qui n’ont pas pu fuir sont pris au piège, terrés dans leurs caves, priant pour que le prochain obus n’explose pas sur leur maison. Combien de villes ukrainiennes doivent encore être détruites avant que cette folie s’arrête ? Combien de Marioupol, de Bakhmout, de Pokrovsk, de Huliaipole faudra-t-il encore avant que le monde dise : ça suffit ? Mais voilà le problème : le monde a déjà dit ça suffit. Des dizaines de fois. Et pourtant, la guerre continue. Parce que Poutine s’en fiche de ce que pense le monde. Il s’en fiche des sanctions, des condamnations, des résolutions de l’ONU. Il veut l’Ukraine, et il est prêt à sacrifier autant de vies russes qu’il faudra pour l’obtenir.
Section 9 : la guerre des drones, le nouveau visage du conflit
4 412 drones en une seule journée
Si cette guerre a révolutionné quelque chose dans l’art militaire moderne, c’est bien l’utilisation massive des drones. Le 28 décembre 2025, les forces russes ont déployé 4 412 drones kamikazes contre les positions ukrainiennes et les infrastructures civiles. Quatre mille quatre cent douze engins volants programmés pour exploser au contact de leur cible. Cette utilisation massive de drones représente un changement fondamental dans la nature de la guerre moderne. Les drones, relativement bon marché à produire et à déployer, permettent de maintenir une pression constante sur l’ennemi sans risquer la vie de pilotes ou d’équipages. Les drones Shahed d’origine iranienne, que la Russie produit maintenant sous licence sous le nom de Geran, sont devenus l’arme de prédilection pour les frappes à longue portée. Ils volent bas, sont difficiles à détecter par radar, et peuvent frapper avec une précision redoutable. Leur coût relativement faible (estimé entre 20 000 et 50 000 dollars l’unité) permet à la Russie de les utiliser en masse, saturant les défenses aériennes ukrainiennes.
Mais l’Ukraine n’est pas en reste dans cette guerre des drones. Les Forces des systèmes sans pilote ukrainiens, créées en 2024, ont développé une expertise remarquable dans l’utilisation de drones pour des missions offensives et défensives. Le commandant de ces forces, le major Robert « Magyar » Brovdi, est devenu une figure emblématique de cette nouvelle forme de guerre. Sous son commandement, les forces ukrainiennes ont mené des frappes de drones spectaculaires contre des cibles russes en profondeur, notamment contre des raffineries de pétrole, des bases militaires, et des dépôts de munitions. La nuit du 27 au 28 décembre, les forces ukrainiennes ont frappé la raffinerie de pétrole de Syzran dans l’oblast de Samara, à des centaines de kilomètres de la ligne de front. Cette capacité à frapper en profondeur le territoire russe change la dynamique de la guerre, forçant la Russie à disperser ses défenses aériennes et à protéger des cibles potentielles sur l’ensemble de son territoire.
Les drones FPV, armes du pauvre mais terriblement efficaces
Au-delà des grands drones kamikazes, ce sont les petits drones FPV (First Person View) qui ont révolutionné le combat au niveau tactique. Ces drones, souvent fabriqués à partir de composants commerciaux disponibles dans le commerce, coûtent quelques centaines de dollars seulement mais peuvent détruire des véhicules blindés valant des millions. Équipés d’une charge explosive et pilotés par un opérateur qui voit en temps réel à travers la caméra du drone, ces engins sont devenus l’arme anti-char la plus efficace du conflit. Les deux camps en utilisent massivement, transformant le champ de bataille en un environnement où aucun véhicule n’est en sécurité. Les soldats rapportent que le bruit caractéristique de ces drones, un bourdonnement aigu qui s’intensifie à mesure qu’ils approchent, est devenu le son le plus terrifiant de cette guerre. Contrairement aux obus d’artillerie dont on peut parfois prédire la trajectoire, les drones FPV peuvent changer de direction, poursuivre leur cible, et frapper avec une précision chirurgicale.
L’utilisation massive de drones a également changé la nature du combat d’infanterie. Les soldats doivent maintenant se déplacer en petits groupes, éviter les zones dégagées, utiliser constamment la couverture et la dissimulation. Les tranchées, qui offraient une protection relative contre l’artillerie, sont maintenant vulnérables aux drones qui peuvent plonger directement dedans. Les forces ukrainiennes et russes ont développé diverses contre-mesures : brouilleurs électroniques, filets de protection, systèmes de détection acoustique, et même des fusils de chasse modifiés pour abattre les drones. Mais la course entre les drones et les contre-mesures continue, chaque camp cherchant constamment de nouvelles façons d’utiliser ces armes ou de s’en protéger. Cette guerre des drones préfigure probablement les conflits futurs, où les machines autonomes ou semi-autonomes joueront un rôle de plus en plus important sur le champ de bataille.
4 412 drones. Quatre mille quatre cent douze machines volantes programmées pour tuer. Il y a quelque chose de profondément dérangeant dans cette guerre des drones. Une déshumanisation du combat qui me glace le sang. Un opérateur assis dans un bunker, à des kilomètres du front, qui pilote un drone vers sa cible en regardant un écran. Il appuie sur un bouton, et quelque part, un homme meurt. Pas de contact visuel, pas de confrontation directe, juste un écran qui devient blanc au moment de l’explosion. C’est propre, c’est efficace, c’est moderne. Et c’est terrifiant. Parce que cette distance entre le tueur et sa victime rend le meurtre trop facile, trop abstrait. On ne voit pas le sang, on n’entend pas les cris, on ne sent pas l’odeur de la chair brûlée. Juste un écran qui devient blanc, et puis on passe à la cible suivante.
Section 10 : les infrastructures énergétiques, cibles privilégiées
39 000 foyers privés d’électricité
La guerre en Ukraine n’est pas seulement une guerre militaire, c’est aussi une guerre contre les infrastructures civiles. Le 28 décembre, les frappes russes contre les infrastructures énergétiques des régions de Kyiv et Tchernihiv ont laissé 39 000 abonnés sans électricité, selon le ministère ukrainien de l’Énergie. Trente-neuf mille foyers plongés dans le noir et le froid en plein hiver ukrainien, où les températures peuvent descendre bien en dessous de zéro. Cette stratégie de ciblage systématique des infrastructures énergétiques n’est pas nouvelle : la Russie l’a mise en œuvre dès l’hiver 2022-2023, espérant briser le moral de la population civile ukrainienne en la privant de chauffage et d’électricité pendant les mois les plus froids de l’année. Mais cette stratégie a échoué. Les Ukrainiens ont tenu, réparant inlassablement les dégâts, trouvant des solutions alternatives, s’entraidant pour survivre à l’hiver.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rapporté le 28 décembre que les forces russes ont lancé plus de 2 100 drones, environ 800 bombes aériennes guidées et 94 missiles contre l’Ukraine au cours de la semaine du 28 décembre (entre le 21 et le 28 décembre). Plus de deux mille drones en une semaine. Huit cents bombes guidées. Quatre-vingt-quatorze missiles. Ces chiffres donnent une idée de l’intensité de la campagne aérienne russe contre l’Ukraine. Et une grande partie de ces frappes visent délibérément les infrastructures civiles : centrales électriques, stations de transformation, réseaux de distribution, installations de chauffage urbain. L’objectif est clair : rendre la vie impossible pour les civils ukrainiens, les forcer à fuir, briser leur volonté de résister. Mais cette stratégie, en plus d’être criminelle selon le droit international humanitaire, s’est révélée contre-productive. Au lieu de briser le moral ukrainien, elle l’a renforcé, créant une détermination encore plus forte à résister à l’agresseur.
L’Ukraine frappe les raffineries russes
Face à ces attaques contre ses infrastructures énergétiques, l’Ukraine a développé sa propre stratégie de frappes contre les installations pétrolières russes. Dans la nuit du 27 au 28 décembre, les forces ukrainiennes ont frappé la raffinerie de pétrole de Syzran dans l’oblast de Samara, provoquant un incendie. Cette raffinerie a une capacité de traitement annuelle de 7 à 8,9 millions de tonnes de pétrole, ce qui en fait une installation stratégique importante pour l’économie de guerre russe. Le diffuseur ukrainien Suspilne a rapporté, citant des sources locales, que la frappe a touché le système de traitement primaire du pétrole brut ELOU-AVT-5, une unité critique pour le fonctionnement de la raffinerie. L’État-major général ukrainien a également rapporté qu’une frappe ukrainienne récente contre la raffinerie de pétrole de Volgograd dans l’oblast de Volgograd a endommagé le pipeline de produits pétroliers et l’usine de traitement. Ces frappes contre les raffineries russes ont un double objectif : réduire la capacité de la Russie à produire du carburant pour ses forces armées, et frapper l’économie russe là où ça fait mal.
Les revenus pétroliers représentent une part importante du budget de l’État russe et financent directement l’effort de guerre. En frappant les raffineries, l’Ukraine cherche à réduire ces revenus et à augmenter les coûts de la guerre pour la Russie. Ces frappes ont également un impact psychologique important : elles montrent à la population russe que la guerre n’est pas une « opération militaire spéciale » lointaine qui ne les concerne pas, mais un conflit qui peut frapper directement le territoire russe. Les images de raffineries en flammes, largement diffusées sur les réseaux sociaux malgré la censure russe, contredisent le récit officiel du Kremlin selon lequel tout se passe comme prévu. L’Ukraine a également frappé dans la nuit du 27 au 28 décembre un site de stockage et de maintenance de drones navals près de Chornomorske en Crimée occupée. Le commandant des Forces des systèmes sans pilote ukrainiens, le major Robert « Magyar » Brovdi, a rapporté que les forces ukrainiennes ont frappé une station radar Valdai, le point de contrôle du système de reconnaissance radar, et la base de stockage et de lancement de drones navals sans pilote près de Chornomorske occupé.
39 000 foyers sans électricité. Trente-neuf mille familles qui vont passer la nuit dans le froid et l’obscurité. Des enfants qui font leurs devoirs à la lumière des bougies. Des personnes âgées qui grelottent sous des couvertures, espérant que le courant sera rétabli avant que le froid ne devienne insupportable. C’est ça, la réalité de cette guerre. Ce ne sont pas seulement des soldats qui meurent sur le front. Ce sont des civils qui souffrent, qui endurent, qui survivent tant bien que mal. Et pendant ce temps, les raffineries russes brûlent. Est-ce que ça me réjouit ? Non. Parce que je sais que quelque part en Russie, des pompiers risquent leur vie pour éteindre ces incendies. Des travailleurs ordinaires qui n’ont rien demandé à personne. Mais c’est la guerre. Une guerre que la Russie a choisie, une guerre que l’Ukraine n’a pas voulue mais qu’elle doit mener pour survivre.
Section 11 : les crimes de guerre, l'horreur quotidienne
Des civils tués chaque jour
Derrière les statistiques militaires, derrière les cartes avec leurs flèches et leurs lignes de front, il y a une réalité humaine insoutenable : des civils meurent chaque jour sous les bombardements russes. Le 28 décembre, les forces russes ont tué un résident de la région de Donetsk et en ont blessé cinq autres. Un mort, cinq blessés. Des chiffres qui semblent presque dérisoires comparés aux 1 180 soldats russes tués le même jour. Mais chaque victime civile est un crime de guerre. Chaque bombardement délibéré d’une zone résidentielle, chaque frappe contre un hôpital ou une école, chaque attaque contre des infrastructures civiles essentielles est une violation flagrante du droit international humanitaire et des conventions de Genève. Ces conventions, élaborées après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, établissent des règles claires pour protéger les civils en temps de guerre. Elles interdisent les attaques délibérées contre les populations civiles, les bombardements aveugles, l’utilisation de la famine comme arme de guerre, et de nombreuses autres pratiques que la Russie viole quotidiennement en Ukraine.
Dans la région de Kharkiv, l’armée russe a attaqué avec des drones, blessant trois personnes en 24 heures. À Kryvyi Rih, huit missiles russes ont frappé la ville, endommageant des structures hydrauliques essentielles. À Slovyansk, des bombes aériennes guidées russes ont frappé la ville, tuant une personne. Ces attaques ne sont pas des accidents, ce ne sont pas des « dommages collatéraux » inévitables dans un conflit armé. Ce sont des attaques délibérées contre des cibles civiles, menées dans le cadre d’une stratégie visant à terroriser la population ukrainienne et à la forcer à se soumettre. La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour déportation illégale d’enfants ukrainiens, un crime contre l’humanité. Mais ce mandat reste largement symbolique tant que Poutine peut voyager librement dans les pays qui ne reconnaissent pas la juridiction de la CPI, comme la Chine, l’Inde, ou de nombreux pays africains et du Moyen-Orient.
La déportation des enfants, un génocide culturel
Parmi tous les crimes commis par la Russie en Ukraine, la déportation forcée d’enfants ukrainiens vers la Russie est peut-être le plus odieux. Selon les autorités ukrainiennes, plus de 19 000 enfants ukrainiens ont été déportés en Russie depuis le début de l’invasion à grande échelle. Ces enfants sont arrachés à leurs familles, à leur culture, à leur langue, et placés dans des familles russes ou des institutions russes où on leur enseigne qu’ils sont russes, que l’Ukraine n’existe pas en tant que nation distincte, que leurs parents les ont abandonnés. C’est un génocide culturel, une tentative délibérée d’effacer l’identité ukrainienne de toute une génération. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 définit le génocide comme incluant « le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe » dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. C’est exactement ce que fait la Russie en Ukraine.
Maria Lvova-Belova, la commissaire russe aux droits de l’enfant, a publiquement vanté son rôle dans ce programme de déportation, allant jusqu’à adopter personnellement un enfant ukrainien déporté. Elle a été incluse dans le mandat d’arrêt de la CPI aux côtés de Poutine. Mais combien de ces enfants pourront un jour être retrouvés et rendus à leurs familles ? Combien ont déjà oublié leur langue maternelle, leur vrai nom, leurs vrais parents ? Combien grandiront en croyant qu’ils sont russes, ignorant leurs véritables origines ? Ce crime aura des répercussions pendant des générations. Même si l’Ukraine gagne cette guerre, même si tous les territoires occupés sont libérés, ces enfants perdus resteront une blessure ouverte dans la conscience nationale ukrainienne. Et pour chaque enfant retrouvé et rendu à sa famille, combien d’autres resteront perdus à jamais, leur identité ukrainienne effacée, leur histoire réécrite par leurs ravisseurs ?
Les enfants. Toujours les enfants qui paient le prix le plus lourd. Je pense à ces 19 000 enfants ukrainiens déportés en Russie. Dix-neuf mille vies brisées, dix-neuf mille familles déchirées. Imaginez un instant que votre enfant vous soit arraché, emmené dans un pays étranger, et qu’on lui dise que vous l’avez abandonné, que vous ne l’aimiez pas, qu’il est maintenant russe et qu’il doit oublier qui il était. C’est un cauchemar. Un cauchemar qui est la réalité quotidienne de milliers de familles ukrainiennes. Et le monde regarde, impuissant ou indifférent. La CPI émet des mandats d’arrêt qui ne seront jamais exécutés. Les organisations internationales publient des rapports que personne ne lit. Et pendant ce temps, ces enfants grandissent loin de chez eux, leur identité volée, leur avenir détourné. C’est peut-être le crime le plus impardonnable de tous.
Conclusion : l'Ukraine tient, mais jusqu'à quand ?
Une résistance héroïque face à un ennemi implacable
Le 28 décembre 2025 restera dans l’histoire comme un jour parmi tant d’autres dans cette guerre interminable. 209 affrontements en 24 heures. Des milliers de tirs d’artillerie. Des centaines de bombes larguées. Des milliers de drones déployés. Et au milieu de ce déluge de feu et d’acier, des hommes et des femmes qui continuent de se battre, de tenir leurs positions, de défendre leur pays. Les forces ukrainiennes ont repoussé 52 assauts dans le seul secteur de Pokrovsk, démontrant une fois de plus leur capacité à résister malgré l’infériorité numérique. Dans treize secteurs différents du front, les soldats ukrainiens ont fait face à un ennemi déterminé à les submerger par la masse, et ils ont tenu. Ils ont tenu à Pokrovsk, à Huliaipole, à Kostyantynivka, à Kupiansk, et dans tous les autres points chauds de cette ligne de front qui s’étend sur des centaines de kilomètres. Cette résistance n’est pas le fruit du hasard ou de la chance. C’est le résultat d’un entraînement rigoureux, d’un commandement compétent, d’une logistique efficace, et surtout d’une motivation sans faille.
Les soldats ukrainiens savent pourquoi ils se battent. Ils se battent pour leur maison, pour leur famille, pour leur liberté. Ils se battent pour le droit de vivre en paix sur leur propre terre, de parler leur propre langue, de préserver leur propre culture. Face à eux, les soldats russes se battent pour… quoi exactement ? Pour les fantasmes impériaux d’un dictateur vieillissant ? Pour reconstituer un empire soviétique qui s’est effondré il y a plus de trente ans ? Pour nier le droit à l’existence d’un peuple qui a sa propre histoire, sa propre identité, sa propre destinée ? Cette asymétrie de motivation explique en grande partie pourquoi l’Ukraine, malgré son infériorité numérique et matérielle, continue de résister. Un soldat qui se bat pour défendre sa maison se battra toujours plus férocement qu’un soldat qui se bat pour conquérir la maison d’un autre. C’est une vérité aussi vieille que la guerre elle-même, et elle se vérifie chaque jour sur le front ukrainien.
L’avenir incertain d’un conflit sans fin visible
Mais cette résistance héroïque a un coût. Un coût humain d’abord : des milliers de soldats ukrainiens sont morts, des dizaines de milliers ont été blessés, mutilés, traumatisés. Un coût économique ensuite : l’Ukraine a perdu une partie importante de son infrastructure industrielle, de ses terres agricoles, de ses ressources naturelles. Un coût social enfin : des millions d’Ukrainiens ont fui le pays, créant une diaspora qui aura du mal à revenir même après la fin de la guerre. Et la fin de la guerre, justement, quand viendra-t-elle ? Les négociations entre Trump et Zelensky en Floride offrent-elles un espoir réel de paix, ou ne sont-elles qu’un nouveau round de discussions qui n’aboutiront à rien ? Les exigences russes, qui vont bien au-delà de simples revendications territoriales et incluent des demandes concernant l’OTAN et l’architecture de sécurité européenne, sont-elles compatibles avec une paix durable ? Ou sommes-nous condamnés à voir cette guerre se prolonger pendant des années encore, transformant l’Ukraine en un nouveau conflit gelé comme ceux qui affectent la Géorgie ou la Moldavie ?
L’ISW estime que si le rythme actuel des avancées russes se maintient, il faudrait plus de trois ans aux forces russes pour conquérir le reste des quatre oblasts qu’elles revendiquent. Trois ans. Trois années supplémentaires de guerre, de mort, de destruction. Et encore, ce calcul ne tient pas compte des obstacles majeurs que les forces russes devront surmonter : traverser le Dnipro, prendre des villes fortifiées comme Zaporizhzhia ou Kherson, percer la Ceinture de forteresses dans le Donbass. En réalité, si la guerre continue au rythme actuel, elle pourrait durer une décennie ou plus. Une décennie pendant laquelle toute une génération d’Ukrainiens et de Russes sera sacrifiée sur l’autel des ambitions impériales de Poutine. Une décennie pendant laquelle l’Europe vivra sous la menace constante d’une escalation qui pourrait entraîner l’OTAN dans le conflit. Une décennie pendant laquelle le monde restera divisé entre ceux qui soutiennent l’Ukraine et ceux qui, par intérêt ou par indifférence, laissent la Russie poursuivre son agression. Le 28 décembre 2025 n’était qu’un jour parmi tant d’autres dans cette guerre. Demain, il y aura 209 autres affrontements, ou peut-être plus. Et après-demain encore. Jusqu’à quand ?
Je termine cet article avec un sentiment de rage impuissante. Rage contre Poutine et son régime qui ont déclenché cette guerre insensée. Rage contre l’indifférence d’une partie du monde qui regarde ce massacre en haussant les épaules. Rage contre notre propre impuissance à arrêter cette folie. Mais aussi admiration. Admiration pour ces soldats ukrainiens qui tiennent bon jour après jour. Admiration pour ces civils qui refusent de fuir, qui reconstruisent ce que les bombes détruisent, qui maintiennent une vie normale au milieu du chaos. Admiration pour un peuple qui refuse de se soumettre, qui préfère mourir libre que vivre en esclave. L’Ukraine tiendra. Elle tiendra parce qu’elle n’a pas le choix. Elle tiendra parce que l’alternative est inacceptable. Elle tiendra parce que c’est ce que font les peuples libres face à la tyrannie. Mais à quel prix ? Et pour combien de temps encore ? Ces questions me hantent, et je n’ai pas de réponses. Personne n’en a. Nous ne pouvons que regarder, témoigner, et espérer que cette nuit finira par prendre fin. Un jour. Peut-être.
Sources
Sources primaires
Ukrinform – « War update: 209 combat clashes on frontline over past day, fiercest battles near Pokrovsk » – 29 décembre 2025 – https://www.ukrinform.net/rubric-ato/4074500-war-update-209-combat-clashes-on-frontlines-over-past-day-fiercest-battles-near-pokrovsk.html
État-major général des Forces armées d’Ukraine – Publication Facebook officielle sur les opérations militaires du 28 décembre 2025 – 29 décembre 2025
Ministère ukrainien de l’Énergie – Rapport sur les dommages aux infrastructures énergétiques – 28 décembre 2025
Forces de défense du Sud de l’Ukraine – Communiqués sur la situation à Huliaipole et Stepnohirsk – 27-28 décembre 2025
Commandement des Forces des systèmes sans pilote ukrainiens (Major Robert « Magyar » Brovdi) – Rapports sur les frappes ukrainiennes – 28 décembre 2025
Sources secondaires
Institute for the Study of War (ISW) – « Russian Offensive Campaign Assessment, December 28, 2025 » – 28 décembre 2025 – https://understandingwar.org/research/russia-ukraine/russian-offensive-campaign-assessment-december-28-2025/
Institute for the Study of War (ISW) – « Russian Offensive Campaign Assessment, December 27, 2025 » – 27 décembre 2025 – https://understandingwar.org/research/russia-ukraine/russian-offensive-campaign-assessment-december-27-2025/
Al Jazeera – « Russia-Ukraine war: List of key events, day 1404 » – 29 décembre 2025 – https://www.aljazeera.com/news/2025/12/29/russia-ukraine-war-list-of-key-events-day-1404
Reuters – « Trump says US and Ukraine ‘a lot closer’ on peace deal but ‘thorny issues’ remain » – 28 décembre 2025
CNN Politics – « December 28, 2025 — Trump and Zelensky meet » – 28 décembre 2025
Suspilne Media – Rapports sur les frappes ukrainiennes contre les raffineries russes – 28 décembre 2025
Kyiv Post – « ISW Russian Offensive Campaign Assessment, December 28, 2025 » – 28 décembre 2025
Mezha.net – « Ukraine Frontline Report Details 209 Clashes and Russian Attacks on December 29, 2025 » – 29 décembre 2025
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