Une région qui cristallise toutes les tensions
Si un seul mot devait résumer l’impasse actuelle des négociations, ce serait celui-ci : Donbass. Cette région industrielle de l’est de l’Ukraine, composée des oblasts de Donetsk et Louhansk, est devenue le symbole même de l’impossibilité d’un compromis. La Russie exige que l’Ukraine se retire complètement de Donetsk, cédant ainsi des territoires que les forces ukrainiennes contrôlent encore, soit environ un quart de la région. Kyiv refuse catégoriquement. Zelenskyy a été clair : « Nous n’avons aucun droit légal de céder des territoires, selon la loi ukrainienne, notre constitution et le droit international. Et nous n’avons aucun droit moral non plus. » Une position de principe. Une ligne rouge. Un refus absolu de capituler devant les exigences du Kremlin. Mais dans le monde réel, celui des rapports de force et des compromis douloureux, les principes se heurtent souvent à la brutalité des faits.
Trump a reconnu que la question du Donbass restait « non résolue », tout en affirmant que les discussions avançaient « dans la bonne direction ». Une formule diplomatique qui ne dit rien de concret. Les États-Unis ont proposé un compromis : transformer les zones disputées en zones économiques libres. Une idée qui semble sortie d’un manuel de géopolitique théorique, mais dont personne ne sait vraiment comment elle fonctionnerait dans la pratique. Comment administrer une zone économique libre dans une région dévastée par la guerre ? Qui la contrôlerait ? Qui garantirait la sécurité des habitants ? Qui investirait dans une région où les bombes peuvent recommencer à tomber du jour au lendemain ? Ces questions restent sans réponse. Et pendant ce temps, les forces russes continuent d’avancer, grignotant chaque jour un peu plus de territoire ukrainien, se rapprochant de villes stratégiques comme Pokrovsk.
Poutine ne lâche rien sur ses exigences maximalistes
Quelques heures avant l’arrivée de Zelenskyy à Mar-a-Lago, Trump et Poutine se sont entretenus au téléphone pendant plus de deux heures. Une conversation qualifiée de « productive » par le président américain et d' »amicale » par le Kremlin. Amicale. Le mot fait froid dans le dos quand on sait ce qui se joue. Lors de cet échange, Poutine a rejeté l’idée d’un cessez-le-feu de 60 jours proposé par l’Union européenne et l’Ukraine, arguant que cela ne ferait que prolonger la guerre. Le message était clair : Moscou veut une capitulation, pas une trêve. Le Kremlin a également insisté pour que l’Ukraine prenne une décision « sans délai » concernant le Donbass. Une pression supplémentaire. Une manière de dire que le temps joue en faveur de la Russie, qui contrôle désormais environ 90% du Donbass, 75% des régions de Zaporijjia et Kherson, et des portions des régions de Kharkiv, Soumy, Mykolaïv et Dnipropetrovsk.
Trump a affirmé que Poutine s’était engagé à aider à la reconstruction de l’Ukraine, y compris en fournissant de l’énergie bon marché. « La Russie veut voir l’Ukraine réussir », a déclaré le président américain. « Ça sonne un peu étrange. » Étrange, en effet. Tellement étrange que Zelenskyy, assis à côté de lui, a incliné la tête et souri. Un sourire qui en disait long. Un sourire qui trahissait peut-être l’incrédulité, le scepticisme, ou simplement la fatigue d’un homme qui sait que les promesses de Poutine ne valent rien. Car comment croire que la Russie, qui a détruit des villes entières, massacré des civils, déporté des enfants, bombardé des infrastructures critiques, voudrait soudainement aider l’Ukraine à se reconstruire ? C’est comme demander à l’incendiaire de reconstruire la maison qu’il vient de brûler.
Poutine qui promet d’aider l’Ukraine. Trump qui trouve ça « un peu étrange ». Moi, je trouve ça obscène. Obscène de prétendre qu’un pays qui a semé la mort et la destruction pendant quatre ans pourrait soudainement devenir un partenaire de reconstruction. Obscène de faire comme si tout cela n’était qu’une question de négociations, de compromis, de deals. Les morts ne reviennent pas. Les villes détruites ne se reconstruisent pas avec des promesses. Et la confiance, une fois brisée, ne se répare jamais vraiment. Alors non, je ne crois pas aux bonnes intentions de Poutine. Et je ne crois pas que Trump comprenne vraiment ce qui est en jeu ici.
Zaporijjia : la centrale nucléaire au cœur du marchandage
Un enjeu énergétique et sécuritaire majeur
Parmi les points les plus sensibles des négociations figure le sort de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe. Située en territoire contrôlé par la Russie, près de la ligne de front, cette installation est devenue un symbole des dangers que représente cette guerre. Les négociateurs américains ont proposé un contrôle partagé de la centrale, une idée qui soulève immédiatement des questions de sécurité et de faisabilité. Comment partager le contrôle d’une centrale nucléaire entre deux pays en guerre ? Qui serait responsable en cas d’incident ? Qui garantirait que la centrale ne serait pas utilisée comme arme de chantage ? L’Agence internationale de l’énergie atomique a annoncé dimanche que des réparations des lignes électriques avaient commencé sur le site, suite à un cessez-le-feu local négocié par l’agence. Un petit pas. Une lueur d’espoir dans un océan de méfiance.
Trump a déclaré que des progrès avaient été réalisés sur la question de la centrale, qui pourrait « redémarrer presque immédiatement ». Il a également souligné que c’était « un grand pas » que la Russie n’ait pas bombardé l’installation. Un grand pas. Vraiment ? Ne pas bombarder une centrale nucléaire devrait être la norme absolue, pas un geste de bonne volonté qu’on célèbre. Mais voilà où nous en sommes : à féliciter la Russie de ne pas avoir provoqué une catastrophe nucléaire. Zelenskyy a proposé la création d’une petite zone économique autour de la centrale, une manière de neutraliser le site tout en permettant une exploitation contrôlée. Mais là encore, les détails restent flous. Qui administrerait cette zone ? Qui en assurerait la sécurité ? Et surtout, qui pourrait garantir que cette solution tiendrait dans le temps ?
Le spectre de Tchernobyl plane sur les négociations
Impossible de parler de Zaporijjia sans penser à Tchernobyl. Impossible de ne pas se souvenir de ce que signifie une catastrophe nucléaire en Ukraine. La centrale de Zaporijjia a été le théâtre de plusieurs incidents inquiétants depuis le début de la guerre : bombardements à proximité, coupures d’électricité, personnel retenu contre son gré. Chaque fois, le monde a retenu son souffle, craignant le pire. Et chaque fois, par miracle ou par chance, le pire a été évité. Mais jusqu’à quand ? Les experts en sécurité nucléaire ne cessent de tirer la sonnette d’alarme : une centrale nucléaire ne peut pas fonctionner normalement dans une zone de guerre. Les risques sont trop élevés. Les conséquences d’un accident seraient catastrophiques, non seulement pour l’Ukraine, mais pour toute l’Europe. Et pourtant, cette centrale continue d’être utilisée comme un pion dans un jeu géopolitique dont les règles échappent à toute logique.
Le fait que Zaporijjia soit devenue un sujet de négociation montre à quel point cette guerre a franchi toutes les lignes rouges. On ne négocie pas le contrôle d’une centrale nucléaire comme on négocie un contrat commercial. On ne partage pas la responsabilité d’une installation aussi dangereuse entre deux parties qui se font la guerre. C’est de la folie pure. Et pourtant, c’est exactement ce qui est en train de se passer. Les négociateurs américains semblent penser qu’ils peuvent trouver une solution technique à un problème fondamentalement politique. Ils se trompent. Parce que tant que la guerre continuera, tant que la méfiance régnera, tant que les armes ne se tairont pas vraiment, aucune solution technique ne tiendra. Zaporijjia restera une bombe à retardement, un danger permanent, un rappel constant que cette guerre n’est pas un jeu.
Une centrale nucléaire comme monnaie d’échange. Voilà où nous en sommes. Voilà ce que cette guerre a fait de nous : des gens capables de négocier le contrôle d’une installation qui pourrait tuer des millions de personnes en cas d’accident. Et on fait comme si c’était normal. Comme si c’était juste un autre point à régler dans un accord de paix. Je ne sais pas ce qui me révolte le plus : l’irresponsabilité de ceux qui utilisent cette centrale comme levier de négociation, ou l’indifférence de ceux qui regardent tout ça de loin en se disant que ça ne les concerne pas. Ça nous concerne tous. Parce qu’une catastrophe nucléaire ne connaît pas de frontières.
Les garanties de sécurité : des promesses en béton armé ou en papier mâché ?
Un Article 5 bis pour l’Ukraine
L’un des points sur lesquels Zelenskyy et Trump semblent s’être rapprochés concerne les garanties de sécurité pour l’Ukraine. Le président ukrainien a affirmé qu’un accord avait été trouvé sur ce sujet crucial, tandis que Trump a parlé d’un accord à 95%. Ces garanties seraient calquées sur l’Article 5 de l’OTAN, qui stipule qu’une attaque contre un membre de l’Alliance est considérée comme une attaque contre tous. En théorie, cela signifierait que si la Russie attaquait à nouveau l’Ukraine, les pays signataires seraient obligés d’intervenir. En théorie. Parce que dans la pratique, tout dépend de la volonté politique de ces pays à honorer leurs engagements. Et l’histoire récente nous a montré que les promesses internationales ont souvent la solidité du papier mâché.
Un document bilatéral entre les États-Unis et l’Ukraine détaillerait les conditions dans lesquelles ces garanties seraient activées. Il établirait également un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, utilisant la technologie satellitaire et des systèmes d’alerte précoce. Sur le papier, cela semble solide. Mais qu’est-ce que cela vaut vraiment ? Les accords de Minsk de 2015 prévoyaient déjà un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. Ils ont été violés des milliers de fois. Les accords de Budapest de 1994 garantissaient l’intégrité territoriale de l’Ukraine en échange de l’abandon de son arsenal nucléaire. La Russie les a piétinés en annexant la Crimée en 2014. Alors pourquoi cette fois serait-elle différente ? Qu’est-ce qui garantit que ces nouvelles promesses ne finiront pas dans la poubelle de l’histoire, comme toutes les précédentes ?
L’Europe en première ligne, les États-Unis en retrait
Trump a été clair : les pays européens devront « prendre en charge une grande partie » de l’effort de sécurité pour l’Ukraine, avec le soutien américain en arrière-plan. Une manière polie de dire que Washington ne veut plus être le gendarme du monde, ou du moins de l’Europe. Cette position reflète une tendance plus large de la politique étrangère américaine sous Trump : l’Amérique d’abord, et que les autres se débrouillent. Le problème, c’est que l’Europe n’est pas unie sur cette question. La France et le Royaume-Uni ont proposé de déployer des troupes internationales en Ukraine, mais plusieurs pays clés, dont l’Allemagne et l’Italie, ont exprimé leur scepticisme. Sans un engagement ferme et unanime de l’Europe, ces garanties de sécurité risquent de rester lettre morte.
Emmanuel Macron a publié un message sur X après la rencontre Trump-Zelenskyy, affirmant que des progrès avaient été réalisés sur les garanties de sécurité. Il a annoncé qu’une réunion de la « Coalition des Volontaires » se tiendrait à Paris début janvier pour finaliser les « contributions concrètes ». Des contributions concrètes. Voilà le mot clé. Parce que jusqu’à présent, on a surtout entendu des déclarations d’intention, des promesses vagues, des engagements conditionnels. Mais des troupes sur le terrain ? Des systèmes de défense aérienne ? Des garanties juridiquement contraignantes ? Rien de tout cela n’est encore acté. Et pendant ce temps, les soldats ukrainiens continuent de mourir sur le front, se demandant si l’Occident finira par tenir ses promesses ou si, une fois de plus, ils seront abandonnés à leur sort.
Des garanties de sécurité. Des mécanismes de surveillance. Des engagements internationaux. Tout cela sonne bien. Tout cela rassure. Mais moi, je ne peux pas m’empêcher de penser à toutes les fois où l’Ukraine a cru aux promesses de l’Occident, et où ces promesses se sont évaporées au premier coup de vent. Je pense aux accords de Budapest. Je pense aux lignes rouges qui ont été franchies sans conséquence. Je pense à tous ces discours sur la solidarité internationale qui se sont révélés n’être que du vent. Alors oui, j’espère que cette fois sera différente. Mais j’ai du mal à y croire. Parce que l’histoire nous a appris que les grandes puissances n’honorent leurs engagements que quand cela sert leurs intérêts.
Le refus catégorique de Zelenskyy : pas un centimètre de territoire
Une position de principe inébranlable
Sur la question territoriale, Zelenskyy n’a pas bougé d’un pouce. « La Russie insiste pour que nous cédions des territoires, mais nous ne voulons rien céder », a-t-il déclaré lors de sa tournée européenne qui a précédé la rencontre de Mar-a-Lago. « Nous n’avons aucun droit légal de le faire, selon la loi ukrainienne, notre constitution et le droit international. Et nous n’avons aucun droit moral non plus. » Une position claire. Une ligne rouge infranchissable. Un refus absolu de capituler devant les exigences russes. Cette fermeté est compréhensible. Comment un président pourrait-il accepter de céder des territoires où vivent des millions de ses concitoyens ? Comment pourrait-il abandonner des villes, des villages, des régions entières à un occupant qui a démontré sa brutalité ? C’est impossible. Moralement, politiquement, juridiquement impossible.
Zelenskyy a rappelé que tout changement de frontières devrait être approuvé par un référendum national. Une exigence constitutionnelle qui complique encore davantage les négociations. Parce qu’il est peu probable que le peuple ukrainien accepte de céder des territoires à la Russie, surtout après quatre ans de guerre, de souffrances, de destructions. Les sondages montrent que la grande majorité des Ukrainiens rejettent toute concession territoriale. Ils veulent récupérer leurs terres, pas les abandonner. Ils veulent la justice, pas un compromis bancal qui récompenserait l’agresseur. Et Zelenskyy le sait. Il sait qu’il ne peut pas revenir à Kyiv en ayant signé un accord qui cède ne serait-ce qu’un kilomètre carré de territoire ukrainien. Ce serait un suicide politique. Ce serait une trahison.
La proposition ukrainienne : geler les lignes actuelles
Face aux exigences russes, l’Ukraine a proposé une alternative : « rester où nous sommes ». Autrement dit, geler les lignes de front actuelles et transformer le cessez-le-feu en une paix de facto, sans reconnaissance officielle des conquêtes russes. Une solution qui permettrait de stopper les combats sans légitimer l’occupation. Mais cette proposition se heurte au refus catégorique de Moscou, qui exige le retrait complet des forces ukrainiennes de Donetsk. Le Kremlin ne veut pas d’un statu quo. Il veut une victoire. Il veut pouvoir dire à son peuple que la « opération militaire spéciale » a atteint ses objectifs. Il veut annexer officiellement les territoires conquis et les intégrer à la Fédération de Russie. Tout le reste n’est que du bavardage.
Zelenskyy a également proposé que si toutes les régions disputées étaient incluses dans des zones économiques libres et que les forces restaient sur leurs positions actuelles, un accord pourrait être trouvé. Mais il a ajouté : « Si nous n’acceptons pas de rester où nous sommes, il y a deux options : soit la guerre continue, soit quelque chose devra être décidé concernant toutes les zones économiques potentielles. » Une manière de dire que sans compromis de la part de la Russie, il n’y aura pas d’accord. Et sans accord, la guerre continuera. Les bombes continueront de tomber. Les soldats continueront de mourir. Les civils continueront de fuir. Et l’Ukraine continuera de saigner, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois.
Zelenskyy refuse de céder un centimètre de territoire. Et il a raison. Mille fois raison. Parce que céder, c’est accepter que la force prime sur le droit. C’est dire à Poutine qu’il peut envahir un pays, massacrer sa population, détruire ses villes, et repartir avec un morceau du gâteau. C’est envoyer un message terrible au reste du monde : si vous êtes assez fort, vous pouvez prendre ce que vous voulez. Non. Il faut tenir. Il faut résister. Même si c’est difficile. Même si c’est douloureux. Même si le prix à payer est élevé. Parce que certaines choses ne se négocient pas. La souveraineté d’un pays ne se négocie pas. La liberté d’un peuple ne se négocie pas. Et l’intégrité territoriale ne se négocie pas.
Trump et Poutine : une relation ambiguë qui inquiète
Un appel téléphonique qui en dit long
L’appel téléphonique entre Trump et Poutine, juste avant la rencontre avec Zelenskyy, a suscité de nombreuses interrogations. Deux heures de conversation. Deux heures pendant lesquelles le président américain et le dirigeant russe ont discuté de l’avenir de l’Ukraine, sans que l’Ukraine soit présente. Une situation qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire européenne, quand les grandes puissances décidaient du sort des petits pays sans les consulter. Trump a qualifié cet échange de « productif ». Le Kremlin l’a décrit comme « amical ». Ces adjectifs sont révélateurs. Ils montrent une proximité, une complicité même, qui contraste fortement avec la froideur des relations entre Washington et Kyiv. Et cela inquiète. Cela inquiète beaucoup.
Lors de cet appel, Poutine a rejeté l’idée d’un cessez-le-feu de 60 jours, arguant que cela ne ferait que prolonger la guerre. Une position maximaliste qui ne laisse aucune place au compromis. Le Kremlin a également insisté pour que l’Ukraine prenne une décision « sans délai » sur le Donbass. Une pression supplémentaire. Une manière de dire que le temps joue en faveur de la Russie. Et c’est vrai. Sur le terrain, les forces russes continuent d’avancer. Elles ont pris le contrôle de plusieurs localités ces dernières semaines. Elles se rapprochent de villes stratégiques. Elles grignotent, jour après jour, le territoire ukrainien. Et pendant ce temps, l’Occident discute, négocie, tergiverse. Pendant ce temps, Trump et Poutine échangent des amabilités au téléphone.
Les louanges de Trump envers Poutine
Ce qui a peut-être le plus choqué dans les déclarations de Trump après sa rencontre avec Zelenskyy, ce sont ses louanges envers Poutine. Le président américain a affirmé que le dirigeant russe s’était engagé à aider à la reconstruction de l’Ukraine, y compris en fournissant de l’énergie bon marché. « La Russie veut voir l’Ukraine réussir », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ça sonne un peu étrange. » Étrange, en effet. Tellement étrange que cela en devient surréaliste. Comment peut-on croire que la Russie, qui a tout fait pour détruire l’Ukraine, voudrait maintenant l’aider à se reconstruire ? Comment peut-on prendre au sérieux les promesses d’un homme qui a menti à chaque étape de cette guerre ? Trump semble avoir une confiance aveugle en Poutine. Une confiance qui défie toute logique, toute raison, toute expérience historique.
Cette relation ambiguë entre Trump et Poutine n’est pas nouvelle. Elle remonte à la première présidence de Trump, quand le président américain avait déjà manifesté une admiration troublante pour le dirigeant russe. Mais aujourd’hui, alors que l’avenir de l’Ukraine se joue, cette proximité prend une dimension encore plus inquiétante. Parce qu’elle laisse planer le doute sur les véritables intentions de Trump. Est-il vraiment déterminé à défendre l’Ukraine ? Ou est-il prêt à sacrifier ce pays sur l’autel de ses relations avec Moscou ? Les Européens se posent la question. Les Ukrainiens se posent la question. Et personne n’a de réponse claire. Parce que Trump reste imprévisible, changeant, capable de dire une chose un jour et son contraire le lendemain.
Trump qui loue Poutine. Trump qui trouve « productif » un appel avec un homme qui a du sang sur les mains. Trump qui croit aux promesses d’un dictateur. Tout cela me donne la nausée. Parce que ce n’est pas un jeu. Ce n’est pas une négociation immobilière. Ce sont des vies humaines. Ce sont des familles détruites. Ce sont des villes rasées. Et pendant que Trump échange des plaisanteries avec Poutine, des Ukrainiens meurent. Pendant qu’il parle de « deals » et de « compromis », des enfants ukrainiens grandissent dans la terreur. Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais comment on peut être aussi détaché, aussi insensible, aussi aveugle à la souffrance des autres.
L'Europe entre soutien à l'Ukraine et pression américaine
Une tournée diplomatique européenne intense
Avant de s’envoler pour la Floride, Zelenskyy a multiplié les rencontres avec les dirigeants européens. Londres, Bruxelles, Paris, Rome. Une tournée diplomatique intense, destinée à consolider le soutien européen face à la pression américaine. Le 8 décembre, il a rencontré le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz à Londres. Une réunion largement perçue comme une démonstration de soutien à l’Ukraine, alors que celle-ci cherche à résister aux pressions de la Maison-Blanche. Le message était clair : l’Europe ne laissera pas tomber l’Ukraine. L’Europe ne permettra pas qu’un accord défavorable soit imposé à Kyiv. L’Europe restera solidaire. Du moins en paroles.
Lors de cette rencontre, les dirigeants européens ont convenu que les négociations menées par les États-Unis représentaient un « moment critique » pour intensifier le soutien à l’Ukraine. Ils ont répété leur appel à une « paix juste et durable », incluant des « garanties de sécurité robustes ». Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? La France et le Royaume-Uni ont proposé de déployer des troupes internationales en Ukraine. Une idée qui semble logique sur le papier, mais qui se heurte à l’opposition de plusieurs pays européens, dont l’Allemagne et l’Italie. Sans un consensus européen, ces propositions resteront lettre morte. Et sans un engagement ferme de l’Europe, l’Ukraine se retrouvera seule face à la Russie et aux États-Unis.
Les divisions européennes sur la question ukrainienne
L’Europe n’est pas unie sur la question ukrainienne. Certains pays, comme la Pologne et les États baltes, sont prêts à aller très loin pour soutenir Kyiv. D’autres, comme la Hongrie, entretiennent des relations ambiguës avec Moscou. D’autres encore, comme l’Allemagne, sont tiraillés entre leur volonté de soutenir l’Ukraine et leur dépendance historique au gaz russe. Ces divisions affaiblissent la position européenne. Elles donnent à la Russie des leviers pour diviser et manipuler. Elles permettent à Trump de jouer les Européens les uns contre les autres. Et elles laissent l’Ukraine dans une position de vulnérabilité, ne sachant pas vraiment sur qui elle peut compter.
Trump n’a d’ailleurs pas manqué de critiquer les dirigeants européens, les qualifiant de « faibles » dans une interview accordée à Politico. « Ils parlent, mais ils ne produisent rien, et la guerre continue encore et encore », a-t-il déclaré. Une critique qui n’est pas totalement infondée. L’Europe a effectivement beaucoup parlé depuis le début de cette guerre. Elle a adopté des sanctions, fourni de l’aide militaire, accueilli des réfugiés. Mais a-t-elle fait assez ? A-t-elle été à la hauteur de ses responsabilités ? La réponse est probablement non. Parce que si l’Europe avait vraiment voulu arrêter cette guerre, elle aurait pu le faire. Elle aurait pu fournir à l’Ukraine les armes nécessaires pour repousser l’invasion russe. Elle aurait pu imposer des sanctions beaucoup plus sévères à Moscou. Elle aurait pu couper complètement ses liens économiques avec la Russie. Mais elle ne l’a pas fait. Par peur. Par calcul. Par lâcheté.
L’Europe parle beaucoup. L’Europe promet beaucoup. Mais l’Europe fait peu. Voilà la triste réalité. Pendant que les dirigeants européens se réunissent, se congratulent, se photographient ensemble, l’Ukraine continue de se battre seule. Oui, il y a eu de l’aide. Oui, il y a eu des sanctions. Mais est-ce suffisant ? Non. Mille fois non. Parce que si l’Europe avait vraiment voulu défendre ses valeurs, défendre la démocratie, défendre le droit international, elle aurait agi avec beaucoup plus de force et de détermination. Au lieu de cela, elle a tergiversé, hésité, calculé. Et pendant ce temps, des Ukrainiens mouraient.
Les attaques russes continuent malgré les négociations
Des bombardements massifs la veille de la rencontre
Le 27 décembre, la veille de la rencontre entre Trump et Zelenskyy, la Russie a lancé une attaque massive sur l’Ukraine, utilisant des centaines de missiles et de drones. Kyiv et d’autres parties du pays ont été touchées, privant des milliers de personnes d’électricité et de chauffage en plein hiver. Une attaque délibérée, calculée, destinée à envoyer un message clair : la Russie ne négocie pas en position de faiblesse. Elle négocie en position de force. Elle continue de frapper, de détruire, de terroriser, même pendant que les diplomates discutent de paix. C’est la stratégie russe depuis le début : parler de paix d’un côté, tout en intensifiant la pression militaire de l’autre. Une tactique cynique, brutale, mais malheureusement efficace.
Zelenskyy a décrit ces attaques comme la réponse de la Russie aux efforts de paix menés par les États-Unis. Une manière de dire que Moscou ne veut pas vraiment la paix. Ou du moins, pas une paix négociée. Ce que veut la Russie, c’est une capitulation. Ce qu’elle veut, c’est que l’Ukraine accepte ses conditions, sans discussion, sans négociation. Et pour obtenir cela, elle est prête à continuer de bombarder, de tuer, de détruire. Pendant ce temps, Trump affirme qu’il croit que Poutine et Zelenskyy sont « sérieux » au sujet de la paix. Une affirmation qui semble déconnectée de la réalité du terrain. Parce que comment peut-on parler de sérieux quand, quelques heures avant une rencontre diplomatique cruciale, des centaines de missiles pleuvent sur des villes ukrainiennes ?
La ville de Soumy privée d’électricité
Le 28 décembre, la ville de Soumy, dans le nord-ouest de l’Ukraine, s’est retrouvée privée d’électricité après une attaque de drones russes. Plus d’une douzaine de drones ont frappé des infrastructures énergétiques, plongeant la ville dans le noir pendant la nuit. Le gouverneur de la région a déclaré que les autorités vérifiaient s’il y avait des victimes. Une attaque parmi tant d’autres. Une ville parmi tant d’autres. Une nuit sans électricité parmi tant d’autres. Mais derrière ces statistiques, il y a des gens. Des familles qui ont froid. Des enfants qui ont peur. Des personnes âgées qui ne peuvent pas se chauffer. Des malades qui ne peuvent pas être soignés. Voilà la réalité de cette guerre. Une réalité que les négociateurs de Mar-a-Lago semblent parfois oublier.
Dans la région de Ternopil, le bilan d’une des attaques russes les plus meurtrières continue d’augmenter. Le chef de la police de Ternopil a annoncé que deux corps supplémentaires avaient été retrouvés suite à une frappe de missile russe sur la ville le mois dernier, portant le nombre total de morts à 38, dont huit enfants. Trente-huit morts. Huit enfants. Des chiffres qui devraient nous glacer le sang. Des chiffres qui devraient nous rappeler que cette guerre n’est pas une abstraction, pas un jeu diplomatique, pas une série de points à négocier. C’est une tragédie humaine. C’est la mort, la souffrance, la destruction. Et tant que les bombes continueront de tomber, tant que les missiles continueront de frapper, tant que les drones continueront de terroriser les populations civiles, il n’y aura pas de paix. Il n’y aura que l’illusion de la paix.
Trente-huit morts à Ternopil. Huit enfants. Je lis ces chiffres et je me demande comment on peut encore parler de négociations, de compromis, de zones économiques libres. Comment peut-on s’asseoir à une table et discuter tranquillement pendant que des enfants meurent sous les bombes ? Comment peut-on serrer la main de quelqu’un dont les missiles ont tué des innocents ? Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais. Et je refuse d’accepter qu’on normalise cette horreur, qu’on fasse comme si c’était juste un élément du contexte, un détail parmi d’autres. Non. Chaque mort compte. Chaque enfant tué est une tragédie absolue. Et tant qu’on ne le comprendra pas, tant qu’on ne le ressentira pas au plus profond de nous-mêmes, on ne pourra jamais construire une paix véritable.
Les points non résolus : un accord encore loin d'être finalisé
Le Donbass et Zaporijjia restent des obstacles majeurs
Malgré les déclarations optimistes de Trump et Zelenskyy, deux points majeurs restent non résolus : le contrôle du Donbass et le sort de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Ces deux questions sont tellement sensibles, tellement complexes, tellement chargées d’enjeux politiques, militaires et symboliques, qu’il est difficile d’imaginer comment elles pourraient être résolues dans les prochaines semaines. Zelenskyy a été clair : ces sujets doivent être discutés au niveau des dirigeants. Pas par des négociateurs de second rang. Pas par des diplomates de carrière. Mais par les présidents eux-mêmes. Parce que ce sont des décisions qui engagent l’avenir de nations entières. Des décisions qui ne peuvent être prises à la légère.
Le problème, c’est que Trump et Poutine ont des visions radicalement différentes de ce que devrait être un accord de paix. Trump veut un « deal » rapide, spectaculaire, qui lui permettrait de se présenter comme l’homme qui a mis fin à la guerre en Ukraine. Poutine veut une victoire, une reconnaissance de ses conquêtes, une légitimation de son agression. Et entre les deux, il y a Zelenskyy, qui refuse de céder un centimètre de territoire, qui exige des garanties de sécurité solides, qui veut protéger son peuple. Comment concilier ces positions inconciliables ? Comment trouver un terrain d’entente quand les positions de départ sont si éloignées ? La réponse est simple : on ne peut pas. Du moins, pas sans que quelqu’un ne fasse des concessions majeures. Et pour l’instant, personne ne semble prêt à le faire.
Les zones économiques libres : une solution ou une illusion ?
L’idée de créer des zones économiques libres dans les territoires disputés est présentée comme un compromis ingénieux. Une manière de neutraliser ces zones, de les sortir du conflit, de permettre leur développement économique sans trancher la question de leur appartenance politique. Sur le papier, cela semble intelligent. Dans la réalité, c’est probablement une illusion. Parce qu’une zone économique libre nécessite la paix, la stabilité, la confiance. Elle nécessite que les deux parties respectent les règles, qu’elles coopèrent, qu’elles mettent de côté leurs différends. Or, rien de tout cela n’existe actuellement. La Russie et l’Ukraine sont en guerre. Elles se font la guerre depuis quatre ans. Elles se haïssent. Comment pourraient-elles soudainement coopérer pour gérer des zones économiques libres ?
De plus, qui administrerait ces zones ? Qui en assurerait la sécurité ? Qui garantirait les investissements ? Qui protégerait les habitants ? Toutes ces questions restent sans réponse. Les négociateurs américains semblent penser qu’ils peuvent inventer une solution technique à un problème fondamentalement politique. Ils se trompent. Parce que tant que la question de la souveraineté ne sera pas réglée, tant que la Russie continuera de revendiquer ces territoires, tant que l’Ukraine refusera de les abandonner, aucune zone économique libre ne pourra fonctionner. Ce sera juste une façade, une illusion, une manière de repousser le problème sans le résoudre. Et tôt ou tard, le conflit reprendra. Parce que les causes profondes de la guerre n’auront pas été traitées.
Des zones économiques libres. Encore une de ces idées brillantes qui sonnent bien dans les salles de conférence climatisées, mais qui ne tiennent pas une seconde face à la réalité du terrain. Parce que la réalité, c’est que ces territoires sont détruits. C’est que les gens ont fui. C’est que les infrastructures sont en ruines. C’est que la confiance est brisée. Et on voudrait nous faire croire qu’on peut créer des zones de prospérité économique dans ce chaos ? C’est de la folie. C’est du déni. C’est une manière de se donner bonne conscience en prétendant qu’on a trouvé une solution, alors qu’en réalité, on ne fait que repousser le problème.
L'adhésion à l'Union européenne : une carotte pour l'Ukraine
Une date précise pour l’intégration européenne
Parmi les éléments du projet d’accord figure l’engagement que l’Ukraine deviendra membre de l’Union européenne à une date spécifiquement définie. Une promesse qui pourrait sembler anodine, mais qui revêt une importance capitale pour Kyiv. Depuis le début de la guerre, l’Ukraine a fait de son intégration européenne une priorité absolue. Elle voit dans l’UE non seulement un espace de prospérité économique, mais aussi un rempart contre l’agression russe, une garantie de sécurité, un ancrage dans le monde occidental. Obtenir une date précise pour cette adhésion serait une victoire diplomatique majeure pour Zelenskyy. Ce serait la preuve que l’Europe est prête à tenir ses promesses. Ce serait un signal fort envoyé à la Russie : l’Ukraine ne sera jamais dans votre sphère d’influence.
Mais là encore, le diable est dans les détails. Quelle sera cette date ? 2030 ? 2035 ? 2040 ? Et surtout, cette date sera-t-elle respectée ? L’histoire de l’élargissement européen est jalonnée de promesses non tenues, de délais repoussés, de conditions supplémentaires imposées au dernier moment. Les Balkans occidentaux attendent depuis des décennies. La Turquie négocie depuis 1987. Pourquoi l’Ukraine serait-elle différente ? Certes, le contexte de guerre change la donne. Certes, l’UE a montré un soutien sans précédent à l’Ukraine. Mais entre le soutien politique et l’intégration effective, il y a un gouffre. Un gouffre fait de réformes à accomplir, de critères à remplir, de vetos potentiels de certains États membres. Et pendant ce temps, l’Ukraine continuera d’attendre, d’espérer, de se battre pour sa place en Europe.
Un accord de libre-échange accéléré avec les États-Unis
Le projet d’accord prévoit également l’accélération d’un accord de libre-échange entre l’Ukraine et les États-Unis. Une perspective économique intéressante pour Kyiv, qui cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Europe. Un accord de libre-échange avec les États-Unis ouvrirait de nouveaux marchés pour les produits ukrainiens, attirerait des investissements américains, renforcerait les liens économiques entre les deux pays. Sur le papier, c’est une excellente nouvelle. Dans la pratique, cela dépendra de la volonté politique de Washington. Et sous Trump, cette volonté est imprévisible. Le président américain a déjà montré qu’il pouvait déchirer des accords commerciaux du jour au lendemain, imposer des tarifs douaniers sans préavis, changer de position en fonction de ses intérêts du moment.
De plus, un accord de libre-échange ne se négocie pas en quelques semaines. Cela prend des années. Cela nécessite des négociations complexes, des compromis sur des centaines de points techniques, des ratifications parlementaires. Et pendant tout ce temps, l’Ukraine devra continuer de se battre, de se reconstruire, de survivre. L’accord de libre-échange est une belle promesse. Mais ce n’est qu’une promesse. Et les promesses, dans le monde de la diplomatie internationale, ont souvent la durée de vie d’un flocon de neige au soleil. Ce qui compte vraiment, ce ne sont pas les promesses. Ce sont les actes. Ce sont les engagements concrets. Ce sont les garanties juridiquement contraignantes. Et pour l’instant, tout cela reste à construire.
L’adhésion à l’UE. Un accord de libre-échange avec les États-Unis. Des fonds pour la reconstruction. Tout cela sonne bien. Tout cela donne de l’espoir. Mais moi, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce sont des carottes qu’on agite devant l’Ukraine pour lui faire accepter des concessions inacceptables. « Cédez du territoire, et vous aurez l’Europe. Acceptez nos conditions, et vous aurez la prospérité. » C’est du chantage déguisé. C’est une manière de faire passer la pilule. Et je trouve ça profondément injuste. Parce que l’Ukraine ne devrait pas avoir à choisir entre son intégrité territoriale et son avenir européen. Elle devrait pouvoir avoir les deux. Elle le mérite.
Les prochaines étapes : entre espoir et incertitude
Des réunions prévues dans les prochaines semaines
À l’issue de la rencontre de Mar-a-Lago, Zelenskyy a annoncé que les équipes ukrainienne et américaine se rencontreraient dans les prochaines semaines pour finaliser tous les points discutés. Il a également révélé que Trump avait accepté d’accueillir à Washington une réunion avec les dirigeants européens et la délégation ukrainienne. Une perspective encourageante, qui montre que le processus de négociation continue, qu’il y a une volonté de trouver une solution. Mais combien de temps cela prendra-t-il ? Trump a déclaré qu’il serait clair « dans quelques semaines » si les négociations pour mettre fin à la guerre réussiront. Quelques semaines. Un délai qui semble à la fois très court et terriblement long. Court, parce que résoudre un conflit aussi complexe en quelques semaines relève de l’exploit. Long, parce que chaque jour qui passe, des gens meurent.
Emmanuel Macron a annoncé qu’une réunion de la « Coalition des Volontaires » se tiendrait à Paris début janvier pour finaliser les « contributions concrètes » des pays européens. Une initiative bienvenue, qui montre que l’Europe ne reste pas les bras croisés. Mais là encore, il faudra voir ce qui sortira concrètement de cette réunion. Des promesses ? Des engagements fermes ? Des troupes sur le terrain ? Des systèmes de défense aérienne ? De l’argent pour la reconstruction ? Tout cela reste à déterminer. Et en attendant, l’incertitude règne. L’Ukraine ne sait pas vraiment sur quoi elle peut compter. Elle ne sait pas si l’Occident tiendra ses promesses. Elle ne sait pas si la paix est vraiment à portée de main, ou si ce n’est qu’un mirage de plus dans un désert de souffrances.
La Russie formule sa réponse
De son côté, la Russie examine le dernier projet d’accord. Le Kremlin a déclaré que Vladimir Poutine avait été briefé par son envoyé Kirill Dmitriev, et que Moscou formulait une réponse. Une réponse qui sera probablement négative sur les points essentiels. Parce que la Russie n’a aucune raison de faire des concessions. Sur le terrain, elle avance. Elle contrôle de plus en plus de territoire. Elle a l’initiative militaire. Pourquoi accepterait-elle un accord qui ne lui donnerait pas tout ce qu’elle veut ? Poutine a déjà dit qu’il continuerait la guerre si l’Ukraine ne cherchait pas rapidement la paix. Une manière de dire que c’est à Kyiv de capituler, pas à Moscou de négocier. Et tant que cette position ne changera pas, il n’y aura pas d’accord possible.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que « le monde entier apprécie les efforts de paix du président Trump et de son équipe ». Une déclaration qui en dit long sur la stratégie russe. Moscou joue la carte de la bonne volonté, se présente comme un partenaire raisonnable, prêt à négocier. Mais dans les faits, elle ne cède rien. Elle maintient ses exigences maximalistes. Elle continue de bombarder l’Ukraine. Elle continue d’avancer sur le terrain. Et elle attend que l’Occident se lasse, que l’Ukraine s’épuise, que les divisions apparaissent. C’est une stratégie de long terme. Une stratégie qui a déjà fonctionné par le passé. Et qui pourrait bien fonctionner à nouveau, si l’Occident ne fait pas preuve de fermeté et de détermination.
La Russie formule sa réponse. Comme si elle était un partenaire normal, un pays normal, un interlocuteur normal. Comme si elle n’avait pas envahi un pays souverain. Comme si elle n’avait pas massacré des civils. Comme si elle n’avait pas détruit des villes entières. Et on fait comme si c’était normal. On négocie avec elle. On écoute ses exigences. On prend en compte ses intérêts. Pendant ce temps, l’Ukraine saigne. Pendant ce temps, des gens meurent. Et on continue de faire comme si tout cela n’était qu’une question de diplomatie, de négociations, de compromis. Non. Ce n’est pas une question de diplomatie. C’est une question de justice. C’est une question de droit. C’est une question de morale. Et tant qu’on ne le comprendra pas, tant qu’on continuera de traiter la Russie comme un partenaire normal, on ne résoudra rien.
Conclusion : une paix fragile ou une illusion dangereuse ?
Les enjeux d’un accord bancal
Alors, où en sommes-nous vraiment ? Après cette rencontre de Mar-a-Lago, après toutes ces déclarations, après tous ces pourcentages et ces promesses, sommes-nous plus proches de la paix ? La réponse honnête est : nous ne savons pas. Peut-être. Peut-être pas. Ce qui est certain, c’est que les obstacles restent immenses. Le Donbass. Zaporijjia. Les garanties de sécurité. La méfiance entre les parties. Les divisions au sein de l’Occident. Tout cela forme un écheveau tellement complexe qu’il est difficile d’imaginer comment il pourrait être démêlé en quelques semaines. Et pourtant, Trump affirme que c’est possible. Il affirme que la Russie et l’Ukraine sont « peut-être très proches » d’un accord. Peut-être. Ce mot, encore une fois, qui dit tout et rien à la fois.
Le risque, c’est qu’un accord soit signé trop rapidement, sans avoir résolu les questions fondamentales. Un accord qui serait une paix de façade, une trêve temporaire, un simple arrêt des combats sans résolution des causes profondes du conflit. Un tel accord ne tiendrait pas. Il s’effondrerait au premier coup de vent. Et la guerre reprendrait, peut-être encore plus violente, encore plus destructrice. Parce que les rancœurs se seraient accumulées. Parce que la méfiance se serait renforcée. Parce que personne ne croirait plus aux promesses de l’autre. C’est le scénario du pire. Et malheureusement, c’est aussi le scénario le plus probable si on continue sur la voie actuelle, celle des compromis bancals et des solutions de façade.
L’Ukraine face à son destin
Pour l’Ukraine, les prochaines semaines seront décisives. Zelenskyy devra faire des choix impossibles. Tenir bon sur ses principes, au risque de voir la guerre se prolonger indéfiniment ? Ou accepter des compromis douloureux, au risque de trahir son peuple et de légitimer l’agression russe ? Il n’y a pas de bonne réponse. Il n’y a que des choix difficiles, des dilemmes moraux, des décisions qui hanteront ceux qui les prendront pour le reste de leur vie. Et pendant ce temps, le peuple ukrainien attend. Il attend de savoir si ses sacrifices auront servi à quelque chose. Il attend de savoir si son pays survivra en tant que nation indépendante et souveraine. Il attend de savoir si l’Occident tiendra ses promesses, ou si, une fois de plus, il sera abandonné.
Ce qui se joue à Mar-a-Lago, à Washington, à Bruxelles, à Paris, ce n’est pas seulement l’avenir de l’Ukraine. C’est l’avenir de l’ordre international. C’est la question de savoir si la force prime sur le droit. C’est la question de savoir si un pays peut en envahir un autre et repartir avec un morceau du gâteau. C’est la question de savoir si les démocraties occidentales ont encore la volonté et la capacité de défendre leurs valeurs. Et pour l’instant, la réponse à toutes ces questions reste en suspens. Nous sommes à un tournant de l’histoire. Un tournant qui pourrait nous mener vers une paix durable, ou vers un chaos encore plus grand. Tout dépendra des choix qui seront faits dans les prochaines semaines. Et ces choix, malheureusement, ne sont pas entre nos mains.
Je regarde tout cela de loin, et je me sens impuissant. Impuissant face à cette machine diplomatique qui broie les vies humaines. Impuissant face à ces négociations qui se déroulent dans des salons feutrés, loin de la réalité du terrain. Impuissant face à cette guerre qui n’en finit pas, qui dévore tout sur son passage, qui laisse derrière elle un sillage de mort et de destruction. Et je me demande : est-ce que quelqu’un, quelque part, pense vraiment aux gens ? Aux familles ukrainiennes qui ont tout perdu ? Aux soldats qui meurent chaque jour sur le front ? Aux enfants qui grandissent dans la terreur ? Ou est-ce que tout cela n’est qu’un jeu pour les puissants, un jeu où les vies humaines ne sont que des pions qu’on déplace sur un échiquier ? Je veux croire qu’il y a encore de l’humanité dans ce monde. Je veux croire que la paix est possible. Mais certains jours, c’est difficile. Certains jours, je me demande si nous n’avons pas perdu quelque chose d’essentiel en chemin. Quelque chose qui faisait de nous des êtres humains, et pas seulement des calculateurs froids et cyniques.
Sources
Sources primaires
Ukrinform – « Zelensky: I hope we will be able to finalize all discussed issues in coming weeks » – 29 décembre 2025 – https://www.ukrinform.net/rubric-polytics/4074457-zelensky-i-hope-we-will-be-able-to-finalize-all-discussed-issues-in-coming-weeks.html
Reuters – « US and Ukraine ‘a lot closer’ on peace deal, Trump says after meeting with Zelenskiy » – 29 décembre 2025 – https://www.reuters.com/world/europe/zelenskiy-meet-trump-florida-talks-ukraine-peace-plan-2025-12-28/
Al Jazeera – « Zelenskyy unveils details of new peace plan, seeks Trump talks on territory » – 24 décembre 2025 – https://www.aljazeera.com/news/2025/12/24/zelenskyy-unveils-details-of-new-peace-plan-seeks-trump-talks-on-territory
Sources secondaires
BBC News – « Ukraine prepares new peace plan as Zelensky rules out giving up land » – 9 décembre 2025 – https://www.bbc.com/news/articles/cg7vdd115vjo
The Hill – « Zelensky says US, Ukraine made progress on peace plan » – 28 décembre 2025 – https://thehill.com/homenews/administration/5664577-live-updates-trump-zelensky-russia-ukraine-meeting/
CNBC – « Zelenskyy meets Trump in Florida for talks on Ukraine peace plan » – 28 décembre 2025 – https://www.cnbc.com/2025/12/28/zelenskyy-to-meet-trump-in-florida-for-talks-on-ukraine-peace-plan.html
NPR – « Trump says Ukraine and Russia ‘closer than ever’ to peace deal after talks with Zelenskyy » – 28 décembre 2025 – https://www.npr.org/2025/12/28/nx-s1-5659700/zelenskyy-meets-trump-efforts-end-russia-ukraine-war-elusive
Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.