La momie enceinte d’Égypte : le mystère de la « Dame mystérieuse » enfin percé après 2000 ans !

La première momie enceinte de l’histoire ?

Retrouvée dans un sarcophage à Louxor et conservée à Varsovie depuis 1826, la « Dame mystérieuse » a longtemps été prise pour un prêtre masculin, à cause des inscriptions sur le cercueil. Mais en 2016, coup de théâtre : des analyses par rayons X révèlent qu’il s’agit en réalité d’une femme âgée de 20 à 30 ans, enceinte de 26 à 30 semaines au moment de sa mort. Les images montrent une masse minéralisée dans l’abdomen, interprétée comme les restes d’un fœtus – une première mondiale qui fait immédiatement le tour des médias et passionne la communauté scientifique.

Les secrets de la momification révélés

Les chercheurs du Warsaw Mummy Project se penchent alors sur un mystère : comment un fœtus a-t-il pu être conservé aussi longtemps ? Selon eux, l’acidité de l’utérus aurait dissous les os du fœtus, ne laissant que des tissus mous, invisibles aux méthodes classiques d’imagerie. Cette découverte laisse penser qu’il pourrait exister d’autres momies enceintes non identifiées dans le monde. Mais certains scientifiques remettent en cause cette théorie, suggérant que la masse observée pourrait n’être que du matériel d’embaumement.

Un cancer du nasopharynx ?

Pour expliquer la mort de la jeune femme, les analyses révèlent des lésions au niveau du crâne, derrière l’orbite de l’œil gauche, ainsi que des cavités inhabituelles dans la mâchoire et les sinus. Ces signes rappellent ceux d’un cancer du nasopharynx, une maladie rare mais agressive, qui aurait pu être fatale sans traitement. Les chercheurs pensent que la tumeur aurait métastasé, provoquant la mort de la « Dame mystérieuse » et de son bébé à naître.

Fœtus ou artefact ? Cancer ou simple kyste ?

Mais l’affaire est loin d’être close : une équipe internationale remet en question l’existence même du fœtus et du cancer. Selon eux, la masse dans l’abdomen serait du matériel d’embaumement, et les dommages au crâne pourraient résulter du retrait du cerveau lors de la momification, et non d’une maladie. Cette controverse met en lumière la difficulté d’interpréter les données sur des momies anciennes, où chaque indice peut prêter à confusion.

Le cancer : une maladie bien plus ancienne qu’on ne le pense

Quoi qu’il en soit, la « Dame mystérieuse » prouve que le cancer existait déjà il y a plus de 2000 ans. Son cas, s’il est confirmé, pourrait offrir un nouvel éclairage sur les facteurs de risque de cette maladie, bien avant l’ère du tabac, de l’alcool ou des produits transformés. Les chercheurs espèrent que l’analyse génétique et histologique de ses tissus momifiés permettra de mieux comprendre l’évolution du cancer à travers les âges.

Entre science, émotion et mystère

La « Dame mystérieuse » n’est pas qu’un objet d’étude : elle incarne la rencontre entre science et humanité, entre technologie moderne et drames oubliés de l’Antiquité. Son histoire rappelle que chaque momie est un témoin précieux de vies, de maladies et de secrets millénaires. Les débats autour de son cas illustrent la vitalité de la recherche et la soif de percer les mystères du passé.

La mort de la momie enceinte reste un mystère fascinant, entre avancées scientifiques et zones d’ombre. Qu’elle ait été victime d’un cancer ou non, enceinte ou non, la « Dame mystérieuse » continue de captiver le monde, symbole de la complexité et de la richesse du patrimoine égyptien. Une chose est sûre : chaque découverte archéologique peut bouleverser nos certitudes… et rallumer la flamme de la curiosité humaine.