Le rover Zhurong révèle des traces d’un ancien océan sur Mars : la planète rouge a-t-elle été habitable ?
Auteur: Jacques Pj Provost
Imaginez un instant Mars, non pas comme ce désert rouge et froid que l’on connaît aujourd’hui, mais comme une planète couverte d’immenses océans, bordée de plages et traversée par des rivières. Cette image, digne d’un roman de science-fiction, vient de gagner en crédibilité grâce à une découverte sensationnelle du rover chinois Zhurong. Déployé sur la planète rouge en 2021, il a mis au jour des indices géologiques qui pourraient bien réécrire l’histoire martienne. La question brûlante : Mars a-t-elle été habitable ?
Les découvertes du rover Zhurong : des preuves frappantes

Des traces de rivages et de plages anciennes
Le rover Zhurong, explorant la vaste plaine d’Utopia Planitia dans l’hémisphère nord martien, a identifié des formations géologiques qui ressemblent à s’y méprendre à des rivages et à des plages terrestres. Parmi ces indices, on retrouve des cônes creux, des structures polygonales et des marques laissées par des courants, autant de signes qui témoignent de l’action passée de l’eau liquide. Ces formations ne peuvent s’expliquer que par la présence d’un océan, dont les vagues auraient modelé le paysage martien il y a des milliards d’années.
Des sédiments et dépôts révélateurs
Les analyses du radar à pénétration de sol embarqué sur Zhurong ont permis de détecter des couches de sédiments et de sable, similaires à ceux que l’on trouve sur les plages terrestres. Ces dépôts, selon les scientifiques, n’auraient pu se former que sous l’effet du mouvement des vagues, renforçant l’hypothèse d’un vaste océan ayant recouvert jusqu’à un tiers de la surface de Mars. Les données suggèrent également la présence d’un ancien littoral, aujourd’hui fossilisé dans le sol martien.
Un nouveau scénario pour l’évolution de Mars

Un océan disparu il y a des milliards d’années
Les chercheurs avancent un scénario fascinant : il y a environ 3,7 milliards d’années, des inondations massives auraient formé un océan couvrant une grande partie de l’hémisphère nord de Mars. Cet océan, alimenté par des fleuves et des rivières, aurait persisté pendant des millions d’années avant de geler, puis de s’évaporer ou de s’infiltrer sous la surface, laissant derrière lui des traces indélébiles dans le paysage.
Des conditions favorables à la vie ?
La présence d’un océan implique que Mars a connu un climat chaud et humide, bien différent de celui que l’on observe aujourd’hui. Ce contexte aurait pu offrir des conditions propices à l’apparition de la vie, au moins sous forme microbienne. Les sédiments découverts pourraient même receler des fossiles ou des traces d’anciennes formes de vie, un véritable Graal pour les scientifiques.
Des débats et des précautions scientifiques

Des preuves encore discutées
Si la découverte de Zhurong suscite l’enthousiasme, elle ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique. Certains chercheurs rappellent que d’autres processus géologiques, comme l’activité volcanique ou les impacts de météorites, pourraient aussi expliquer certaines formations observées. Cependant, la combinaison des indices recueillis sur place et des données satellites renforce l’idée d’un passé aquatique pour Mars.
La nécessité de nouvelles missions
Pour confirmer définitivement l’existence d’un ancien océan martien, il faudra rapporter des échantillons de sol sur Terre et poursuivre l’exploration in situ. Les prochaines missions, qu’elles soient chinoises, américaines ou européennes, auront pour objectif de percer ce mystère et, peut-être, de découvrir des traces de vie fossile.
Un impact majeur sur la recherche spatiale

Une nouvelle ère pour l’exploration martienne
La découverte du rover Zhurong ouvre une nouvelle ère dans la quête de la vie extraterrestre et dans la compréhension de l’évolution des planètes du système solaire. Si Mars a pu abriter un océan, elle a peut-être aussi connu une biosphère, même éphémère. Cette perspective bouleverse notre vision de la planète rouge et relance les espoirs de trouver un jour des preuves de vie ailleurs que sur Terre.
Des implications pour l’avenir de l’humanité
Comprendre le passé aquatique de Mars, c’est aussi mieux préparer l’avenir de l’exploration humaine. La présence ancienne d’eau pourrait signifier qu’il existe encore des réserves souterraines exploitables, essentielles pour de futures missions habitées. Mars n’est peut-être pas aussi inhospitalière qu’on le pensait.
Conclusion : Mars, une planète à redécouvrir

La découverte des traces d’un ancien océan par le rover Zhurong marque un tournant dans l’exploration martienne. Elle nous rappelle que les planètes évoluent, que des mondes aujourd’hui arides ont pu être autrefois fertiles et accueillants. Mars, longtemps considérée comme une voisine morte et stérile, pourrait bien avoir été un jour le théâtre d’une histoire riche en eau, en climat et, qui sait, en vie. Le mystère martien ne fait que commencer à se dévoiler, et l’humanité n’a pas fini d’en rêver.