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Frappes de drones ukrainiens : raid massif en profondeur, Kiev intensifie ses coups sur Afipsky, Sotchi et des régions russes sensibles
Credit: Adobe Stock

un raid massif qui redessine la carte de la peur

Cette nuit-là, le ciel n’a pas seulement bourdonné, il a mordu. Des essaims de drones, envoyés par l’Ukraine selon les autorités locales et des sources concordantes, ont franchi la profondeur du territoire russe et touché des cibles critiques. Pas une piqûre symbolique. Un raid massif, coordonné, qui a imprimé une signature nouvelle sur le rythme de la guerre moderne : rapide, saturant, difficile à parer. À Afipsky, la raffinerie a pris feu, l’odeur entêtante du pétrole brûlé s’est mélangée aux annonces lénifiantes de “feu maîtrisé”. À Sotchi, un dépôt pétrolier en flammes a jeté une lueur trouble sur une station balnéaire qui préfère d’ordinaire les néons aux incendies. Dans plusieurs régions, les sirènes ont dansé avec les interceptions annoncées — beaucoup, disent les autorités, mais pas toutes. Certains drones sont passés. Certains impacts ont eu lieu. Et cette simple vérité a fait vaciller, un instant, l’illusion de l’étanchéité.

afipsky et sotchi : cibles énergétiques, symboles fragiles

À Afipsky, dans le Kraï de Krasnodar, les flammes ont léché des structures critiques de la raffinerie, une installation déjà inscrite dans le viseur ukrainien ces derniers mois car considérée comme un nœud des approvisionnements énergétiques. Les vidéos locales, les autorités régionales, les images satellites du lendemain de cendre — tout converge vers la même lecture : l’attaque a eu des effets, l’incendie a été réel, le redémarrage ne se calcule pas en minutes. À Sotchi, la topographie de la peur est différente : un dépôt, des réservoirs, des pompiers au front, le vacillement momentané des vols, la rumeur qui se répand plus vite que le kérosène. Deux points éloignés, un même message : la profondeur à l’abri n’existe plus. La défense aérienne russe intercepte — massivement, disent ses communiqués — mais l’arithmétique crue ne ment pas : quand la salve est gigantesque, quelques vecteurs percent.

une intensification assumée par kiev

À Kyiv, la ligne est connue et désormais assumée : frapper la logistique, l’énergie, les chaînes industrielles et les nœuds ferroviaires pour étirer la défense russe, perturber sa capacité offensive et rapatrier la guerre dans l’arrière. Les attaques en profondeur ne sont pas un caprice technologique, ce sont des leviers stratégiques à coût comparativement bas et à rendement psychologique élevé. Les drones saturent, dissimulent, contournent, épuisent. Ils n’écrivent pas la victoire à eux seuls — personne de sérieux ne le dit — mais ils fixent le tempo d’une guerre des nerfs. Les annonces de Ministère à Moscou parlent de dizaines, parfois de plus de quatre-vingts drones abattus en quelques heures : c’est plausible, c’est aussi l’aveu d’une pression constante qui oblige à mobiliser, à disperser, à reconfigurer. Dans ce jeu, un dépôt qui brûle est un message aussi net qu’une brèche dans un radar.

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