Famine à Gaza : l’ONU alerte, Israël menace de raser la bande de terre affamée
Auteur: Maxime Marquette
Un mot est tombé comme une cloche funèbre : famine. L’ONU a officiellement déclaré la catastrophe dans la bande de Gaza. Un territoire déjà ravagé par des mois de guerre, enfermé dans un blocus suffocant, frappé chaque jour par les bombes. Et comme si la faim ne suffisait pas, une nouvelle menace plane : Israël annonce qu’il « pourrait raser Gaza jusqu’à ses fondations ». La combinaison est terrifiante. La faim comme arme invisible. Les bombes comme poing de fer. Un peuple pris en étau, pris pour cible par deux catastrophes simultanées – le vide dans les ventres et le feu sur les toits. Voilà ce que le monde contemple aujourd’hui : un laboratoire du désespoir humain transformé en vitrine spectaculaire d’une brutalité assumée.
La faim comme arme invisible

Un peuple réduit au silence par la faim
La dénomination de « famine » n’est pas une exagération. À Gaza, la nourriture ne circule plus. Les corridors humanitaires sont bloqués, les entrepôts vides, les champs rasés par les bombes. Les enfants n’ont plus que l’eau polluée à avaler, les hôpitaux n’ont plus de quoi nourrir les mourants. La faim s’installe, insidieuse, méthodique. Une arme qui ne tire pas, mais qui détruit les corps de l’intérieur. Elle rend inutile toute contestation, elle casse la volonté d’un peuple sans même qu’un seul tir retentisse. Voilà le raffinement pervers : transformer le ventre vide en champ de bataille. Et la famine, désormais, est la grenade la plus cruelle tombée sur Gaza.
L’ONU a mis les mots, mais les mots ne remplissent pas les ventres. Chaque jour, de nouvelles statistiques deviennent des cadavres, et personne ne peut dire combien de temps cette lente hémorragie peut continuer.
Un siège calculé
Le blocus imposé par Israël n’est pas un effet secondaire. Il est organisé, assumé, revendiqué. Empêcher l’entrée d’eau potable, couper l’électricité, interdire le carburant pour les générateurs d’hôpitaux : autant de gestes qui s’additionnent pour étrangler une population entière. La faim est devenue un outil froid, bureaucratique, découpé en réglementations administratives et en contrôles militaires. Le siège n’est pas une perte de contrôle. C’est son exact opposé : une domination totale jusque dans les détails de la survie quotidienne.
Ici, la guerre moderne se fait par papiers tamponnés, par fermetures de valves, par silos vides sous surveillance. La faim est ici transformée en architecture stratégique.
L’impact psychologique de la faim
Mourir d’une bombe est brutal, immédiat. Mourir de faim, c’est être détruit lentement. Cela brise non seulement le corps, mais aussi l’esprit collectif. Les parents voient leurs enfants dépérir, incapables de les protéger. Les anciens sentent la honte de ne pas nourrir les familles. Le peuple entier s’enferme dans une culpabilité qui divise, qui mine, qui détruit la cohérence sociale. La famine isole chacun dans sa douleur. Et cela, Israël le sait. Car la faim ne détruit pas seulement le corps. Elle détruit le tissu qui fait tenir une société.
Ainsi, la famine n’est pas seulement statistique. Elle est une arme psychologique, une machine à faire taire toute révolte possible. Car un ventre vide crie trop fort pour écouter un appel à la résistance.
La menace israélienne de tout raser

La rhétorique de la destruction totale
Comme si la famine ne suffisait pas, Israël ajoute une menace glaçante : « raser Gaza ». Une expression brutale, sans nuances, qui ne laisse pas de place au doute. Il ne s’agit plus de « frapper des infrastructures », mais d’effacer une ville entière. C’est un langage biblique, apocalyptique, qui dit tout haut ce que beaucoup redoutaient : il ne s’agit plus de contrôler Gaza, mais de la faire disparaître. Détruire comme punition, comme solution. Le vocabulaire choisi est un crime en soi, une déclaration symbolique d’anéantissement. Et ce mot résonne plus fort que n’importe quelle bombe encore larguée.
Car pulvériser Gaza, ce serait pulvériser plus qu’un territoire. Ce serait mutiler un peuple entier, une mémoire, une identité, une trace historique.
Raser : menace ou plan concret ?
La question demeure : cette menace est-elle rhétorique ou réelle ? Avec Israël, les discours de force précèdent toujours le passage à l’acte. Déjà, certaines zones de Gaza ressemblent à des cimetières de béton. Des quartiers rasés, des immeubles effacés, des rues aplaties. Quand Israël dit « raser », il ne ment pas. Il constate presque un travail déjà entamé. Alors oui, ce mot est une menace. Mais c’est aussi déjà une réalité visible. Gaza n’est plus qu’un archipel de ruines, et ce qui reste vivant est menacé de s’effondrer à son tour.
Dans ce contexte, parler d’exagération serait un mensonge. L’anéantissement est déjà là, juste pas encore totalement achevé.
L’effet diplomatique de la menace
Chaque mot israélien a aussi un poids hors du territoire. Menacer de « raser Gaza » vise à envoyer un signal à la communauté internationale : Israël est prêt à tout, même à se salir les mains devant le monde entier. C’est une intimidation diplomatique, une manière de dire à l’ONU, aux Européens, aux Américains : « Nous n’arrêterons pas si vous nous jugez. » Cette brutalité parole est un levier contre toute pression internationale. Israël place la barre si haut dans la violence annoncée que tout compromis futur paraît soudain modéré en comparaison.
Ainsi, la menace n’est pas seulement dirigée contre Gaza, mais contre quiconque oserait lever la voix contre Tel-Aviv.
Une catastrophe humanitaire totale

Les enfants de la faim
Ce sont toujours eux qui paient le prix final. Les enfants de Gaza meurent en silence, vidés de leurs forces, écrasés par des ventres creux. Ils n’ont ni armes, ni slogans. Ils n’ont que leurs os saillants et leurs yeux grands ouverts. Voir des enfants mourir de faim au XXIe siècle, alors que le monde déborde de richesses, est une insulte à toute notion de civilisation. Chaque chiffre sur un rapport de l’ONU est un être fragile, détruit par la mécanique militaire et diplomatique. La famine transforme l’avenir en cimetière de berceaux.
Et dans ce désastre, la question résonne : que vaut un monde qui laisse mourir ses enfants de faim, volontairement, méthodiquement, dans l’indifférence générale ?
Les hôpitaux à l’agonie
Les hôpitaux de Gaza sont des morgues déguisées. Plus de médicaments, plus de carburant pour alimenter les générateurs, plus de nourriture pour donner de la force aux patients. Les médecins improvisent avec rien, cousant avec des restes, nourrissant avec de l’eau souillée. Le système de santé est effondré. Et dans ce chaos, la famine redouble la mort par les maladies. L’hôpital ne sauve plus, il accompagne. Chaque geste médical est une tentative désespérée de prolonger quelques heures une vie condamnée.
Le mot « hôpital » devient un mensonge, tant ces lieux sont devenus des antichambres de la mort lente.
Les réfugiés de l’intérieur
La plupart des habitants n’ont plus de maisons. Ils errent, déplacés dans leur propre territoire. Les abris temporaires, censés protéger, sont eux-mêmes saturés de ventres vides. Des milliers de familles empilées dans des camps improvisés sans eau potable, sans pain, sans toit. Les réfugiés de l’intérieur deviennent la norme. Gaza n’est plus une ville. C’est une errance de milliers de corps en survie. Les camps remplacent les maisons, les files d’attente remplacent les repas, le bruit des drones remplace les berceuses. La famine touche tout, imprègne chaque pierres, chaque couloir.
La vie à Gaza n’existe plus. Il n’y a que la survie, abîmée, mutilée.
L’ONU face à son impuissance

La déclaration formelle
L’ONU a pris la décision lourde de déclarer officiellement la famine à Gaza. Ce mot n’est pas utilisé à la légère. Il résulte d’évaluations précises, de dizaines de rapports sur le terrain. Une telle déclaration vise normalement à mobiliser le monde entier, à déclencher l’urgence humanitaire totale. Mais à Gaza, c’est une vérité déjà visible de tous. Le monde entier savait. L’ONU n’a fait que mettre l’estampille officielle sur ce que les images disaient depuis longtemps. Le contraste est cruel : le monde avait besoin d’un mot administratif pour reconnaître une tragédie vécue chaque seconde.
La déclaration de l’ONU est ainsi un ultime cri dans le vide. Un acte rhétorique face à une réalité meurtrière.
L’inaction mondiale
Le plus terrifiant, c’est ce qui suit. Déclarer la famine ne change rien si aucune route humanitaire ne s’ouvre. Les États-Unis protègent Israël diplomatiquement, l’Europe grogne mollement, le reste du monde détourne le regard. Gaza meurt, officiellement, administrativement, mais sans sauvetage. C’est l’impuissance mise en scène, exposée à ciel ouvert. Et cette impuissance, paradoxalement, devient un complice de la mort. Car sans action derrière les mots, le langage devient un instrument de cynisme, presque une insulte.
C’est là que le silence diplomatique se transforme en crime tacite.
L’échec institutionnel
Ce drame illustre aussi l’effondrement des institutions internationales. L’ONU constate, mais ne protège plus. Les grandes puissances savent, mais n’empêchent rien. Les cartes diplomatiques déroulent une pièce macabre où chaque acteur prétend vouloir la paix tout en acceptant le massacre comme prix d’équilibre régional. L’échec est total. Gaza est laissé comme une zone expérimentale où l’éthique s’effondre, où la loi n’a plus de sens, où la neutralité humanitaire ne pèse plus rien. Alors oui, l’ONU « déclare ». Mais Gaza, elle, enterre. Et voilà peut-être le plus grand scandale : l’écart entre la parole administrative et la réalité charnelle.
Cet échec institutionnel n’est pas un accident. C’est le reflet fidèle d’un monde qui accepte la barbarie pour ne pas briser ses alliances politiques.
Conclusion : l’humanité éventrée en direct

La famine à Gaza n’est pas une surprise. C’est le résultat logique du blocus, des bombardements, de la stratégie assumée d’étranglement. L’ONU y met un mot, Israël y ajoute une menace apocalyptique. Et le monde, lui, regarde, impuissant ou complice. Voilà la vérité nue : Gaza est devenu un miroir. Un miroir dans lequel nous voyons l’humanité accepter la mort d’un peuple par la faim et la menace d’annihilation totale. Ceux qui crèvent aujourd’hui sur ce sol meurent deux fois : une fois de faim, une fois du silence des autres.
Je le dis avec une rage glacée : si nous acceptons cela, alors nous avons déjà enterré notre propre humanité. Car Gaza, brûlée et affamée, n’est pas seulement un lieu de massacre. C’est un cri d’alarme planétaire. Et nous choisissons, collectivement, de l’éteindre de notre confort feutré. Jusqu’au jour où, peut-être, nous comprendrons que c’était nous, depuis le début, que la faim et les bombes étaient venues chercher.