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Chronique : Pokrovsk, quand l’Ukraine repousse le couperet que Moscou affûtait depuis un an
Credit: Adobe Stock

Le 2-3 novembre 2025: le 7e Corps rapporte le blocage d’une offensive russe cruciale

Selon le rapport officiel du 7e Corps de réaction rapide des Forces aéroportées publié le 3 novembre 2025 et confirmé par Ukrainska Pravda, Kyiv Independent, et tous les médias militaires ukrainiens: les unités de défense ukrainiennes ont stoppé une tentative russe majeure de couper la route reliant Pokrovsk à Rodynske. Cette route. Cette unique artère logistique qui maintient la ville alimentée, armée, renforcée. C’est le tube de vie de Pokrovsk. Coupe-la, et la ville devient un mausolée.

Le rapport du Corps détaille: «Grâce aux actions coordonnées, les forces de défense ont arrêté l’expansion de la présence russe dans cette partie de la ville et ont empêché l’ennemi de couper la route Pokrovsk-Rodynske». Les mots sont mesurés, militaires, sans fioriture. Mais ce qu’ils décrivent c’est un basculement potentiel du cours du combat. Un moment où la Russie, qui prépare depuis seize mois une manœuvre d’enserrement méthodique, se retrouve ralentie par des défenseurs acharnés qui refusent de se laisser emprisonner.

Le sacrifice des 19 morts: le prix d’une ligne tenue

Et il y a un prix à cette ligne tenue. Selon le même rapport du 7e Corps: 19 soldats russes ont été tués lors de cette tentative de percée. Dix-neuf hommes abattus en tentant de transformer Pokrovsk en poche. Le terme «tués» est important ici. Ce ne sont pas des chiffres abstraits. Ce sont des hommes qui ne rentreront pas de cette tentative d’encerclement. Leurs mères ne les reverront pas. Et pour quoi? Pour 19 victimes d’une tentative qui a échoué.

Mais voilà ce qu’il faut comprendre: chaque tentative russe qui échoue c’est du temps gagné pour l’Ukraine. C’est un délai qui permet d’acheminer des renforts, des munitions, de l’équipement. C’est l’épaisseur de vie qui sépare Pokrovsk d’une catastrophe à court terme. Et le 7e Corps en est conscient. C’est pourquoi ils rapportent, pourquoi ils documentent, pourquoi ils crient victoire sur cette nuit du 2-3 novembre — parce que chaque heure où la route Pokrovsk-Rodynske reste ouverte, c’est une heure où Pokrovsk ne meurt pas.

Les renforts qui arrivent: Myrnohrad renforcée, la défense consolidée

Et le Corps rapporte aussi quelque chose de crucial: «Au cours des derniers jours, les forces de défense ont créé les conditions nécessaires pour renforcer le secteur de notre responsabilité avec du personnel supplémentaire et de l’équipement». Des renforts arrivent. Pas en grand nombre — l’Ukraine n’a pas des réserves illimitées — mais ils arrivent. Des unités spécialisées. Des opérateurs de drones. De l’artillerie. Le renforcement de Myrnohrad — la ville adjacente, cruciale pour le flanc nord de Pokrovsk — signifie que l’Ukraine refuse de céder. Elle n’abdique pas.

Et le rapportage du terrain est en faveur d’une défense consolidée. «La situation à Myrnohrad est tendue mais pas critique» selon le 7e Corps. Pas critique. Ce sont des mots pleins d’understatement militaire. Tendue signifie que les Russes pressent. Pas critique signifie que ce n’est pas encore l’effondrement. Et pour une unité défendant une zone de combat intense, «tendu mais pas critique» c’est un accomplissement.

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