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Chronique : 1 000 soldats russes éliminés en 24 heures, le carnage quotidien qui saigne Moscou
Crédit: Adobe Stock

Regardons les chiffres publiés par l’État-Major ukrainien le 12 novembre au matin, couvrant les pertes russes de la journée précédente. 1 000 soldats éliminés. Mais ce n’est pas tout. La Russie a également perdu 3 véhicules blindés de combat, 13 systèmes d’artillerie, 1 système de roquettes multiples, 1 système de défense aérienne, 162 drones de niveau opérationnel-tactique, 87 véhicules et camions-citernes, et 1 équipement spécial. Cent soixante-deux drones en un jour. C’est énorme. Ça montre l’intensité de la guerre électronique qui se joue au-dessus du champ de bataille. Chaque drone qui tombe, c’est un drone qui ne pourra plus frapper les positions ukrainiennes, qui ne pourra plus guider l’artillerie, qui ne pourra plus surveiller les mouvements ennemis. Les 13 systèmes d’artillerie détruits — c’est 13 canons qui ne bombarderont plus les villes ukrainiennes. Les 87 véhicules et camions-citernes — c’est la logistique russe qui se dégrade, mètre par mètre, convoi par convoi.

Mais revenons aux 1 000 soldats. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Selon les données compilées par BBC News Russian et Mediazona, qui ont documenté les décès de 145 258 soldats russes au 5 novembre 2025 en utilisant des sources ouvertes — nécrologies, réseaux sociaux, registres publics — environ 4,1% étaient des officiers, 9% des troupes d’infanterie motorisée, 2,7% des forces aéroportées VDV. De plus, 10,9% des soldats dont les décès ont été confirmés étaient des mobilisés, et 13% étaient des détenus recrutés dans les prisons. Des détenus. Moscou vide littéralement ses prisons pour alimenter la guerre. Des hommes condamnés pour vol, agression, parfois pour des crimes violents, à qui on offre une « rédemption » en échange de six mois de service au front. Beaucoup ne survivent pas aux six mois. Beaucoup meurent dans leurs premières semaines. Utilisés comme chair à canon dans les assauts les plus dangereux. Envoyés en première ligne pour absorber le feu ukrainien pendant que les unités « régulières » avancent derrière. C’est brutal. C’est inhumain. Mais c’est la réalité de la guerre menée par Moscou en novembre 2025.

Les chiffres cumulés : 1,15 million de pertes en 1 000 jours

Prenons du recul et regardons les chiffres cumulés depuis le début de l’invasion le 24 février 2022. Selon l’État-Major ukrainien, au 12 novembre 2025, les pertes russes totales s’élèvent à environ 1 154 180 soldats. Un million cent cinquante-quatre mille. C’est presque quatre fois la population de ma ville, Rennes, rayée de la carte. C’est l’équivalent de toute la population de Chypre. Disparu. Les pertes matérielles sont tout aussi stupéfiantes : 11 342 tanks, 23 556 véhicules blindés de combat, 34 379 systèmes d’artillerie, 1 540 systèmes de roquettes multiples, 1 240 systèmes de défense aérienne, 428 avions, 347 hélicoptères, 79 804 drones, 3 926 missiles de croisière, 28 navires et bateaux, 1 sous-marin, 67 123 véhicules et camions-citernes, et 3 994 équipements spéciaux. Pour mettre ces chiffres en perspective : au début de l’invasion, la Russie disposait d’environ 900 000 soldats actifs, 3 417 tanks actifs, 11 000 véhicules blindés de combat, et 5 000 systèmes d’artillerie actifs. En d’autres termes, la Russie a perdu plus de deux fois son armée entière de 2022. Deux fois. Elle a perdu plus de trois fois tous ses tanks. Plus de deux fois tous ses véhicules blindés. Plus de six fois tous ses systèmes d’artillerie. C’est un niveau d’attrition qu’aucune armée moderne n’avait jamais subi.

Comment est-ce possible ? Comment la Russie peut-elle continuer à se battre après avoir perdu deux fois son armée initiale ? La réponse est simple et terrifiante : elle remplace les pertes. Selon le commandant en chef ukrainien Oleksandr Syrskyi, la Russie mobilise environ 9 000 nouveaux soldats par mois. Neuf mille. C’est 300 par jour. Et avec un taux de pertes moyen d’environ 1 000 par jour en 2025, ça signifie que la Russie perd environ 30 000 soldats par mois mais n’en remplace que 9 000. Mathématiquement, ça devrait être insoutenable. Mais Moscou compense de plusieurs façons : en vidant les prisons, en augmentant les primes pour attirer des volontaires (jusqu’à 300 000 roubles par mois, soit environ 3 000 dollars), en recrutant dans les régions les plus pauvres de Russie où ce salaire représente une fortune, et en faisant venir des combattants étrangers — notamment environ 12 000 soldats nord-coréens selon les renseignements américains et ukrainiens. La Russie a également augmenté la taille de son armée active. Elle vise maintenant 1,5 million de soldats d’ici 2029, contre environ 700 000 actuellement déployés en Ukraine. Elle recrute. Elle forme. Elle équipe. Et elle envoie ces hommes au front. Encore et encore. Sans relâche.

1 200 pertes par jour en mai-juin 2024 : un pic qui est maintenant la norme

Les renseignements occidentaux confirment les chiffres ukrainiens. Selon des responsables militaires de l’OTAN, environ 1 200 soldats russes étaient éliminés ou blessés chaque jour en moyenne en mai et juin 2024. En juillet 2024, le chef d’état-major de l’armée britannique Sir Roland Walker a déclaré qu’avec le rythme actuel de combat, il faudrait à la Russie cinq ans pour contrôler les quatre régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhia que Moscou revendique. Et ça coûterait à la Russie entre 1,5 et 1,8 million de pertes. Il a ajouté qu’il n’y a « pas de gagnants » dans l’invasion russe de l’Ukraine, qualifiant la situation de « dévastation totale pour les deux camps et de générations perdues ». En août 2024, un responsable occidental a confirmé que la moyenne quotidienne des pertes militaires russes était d’environ 1 000 soldats. Et ce chiffre est resté stable. Selon un rapport du renseignement britannique du 14 octobre 2025, la Russie a subi environ 1,118 million de pertes totales depuis le début de l’invasion à grande échelle, dont 332 000 pertes depuis le 1er janvier 2025. Le taux de pertes russes a atteint son pic en décembre 2024 avec 1 570 pertes par jour en moyenne. Il a ensuite diminué progressivement, tombant à 930 pertes quotidiennes en août. Mais depuis, il augmente régulièrement, dépassant à nouveau 1 000 pertes quotidiennes entre le 5 et le 12 octobre. Et maintenant, en novembre, nous voyons des journées à 1 000, parfois 1 020 comme le 11 novembre selon certains rapports.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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