Tarifs en folie, taxes qui explosent : jusqu’où ira la spirale infernale du transport collectif au Québec ?
Auteur: Jacques Pj Provost
Chaque année, c’est la même rengaine… mais 2025 marque un tournant qui fait grincer des dents partout au Québec, et surtout dans le Grand Montréal. Hausse de la taxe d’immatriculation, tarifs de bus et métro en hausse, services qui stagnent ou reculent : la facture du transport collectif ne cesse de grimper, laissant les usagers à bout de souffle. Mais jusqu’où ira cette spirale ? Et qui paiera vraiment le prix de cette fuite en avant ?
Immatriculation et abonnements : la double peine pour les citoyens

À partir du 1er janvier 2025, la taxe d’immatriculation dans la région de Montréal bondit de 59 $ à 150 $ – une hausse de plus de 150 % ! Ce coup de massue, voté par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), vise à combler le déficit du transport collectif, mais il frappe de plein fouet les automobilistes, même ceux qui n’ont pas d’alternative crédible à la voiture. Pendant ce temps, à Québec et Gatineau, la taxe grimpe aussi, mais reste bien en deçà de Montréal.
Des abonnements de plus en plus chers… pour un service qui stagne

Abonnements, billets, tout augmente !
Le 1er juillet 2025, nouvelle douche froide : le prix des abonnements mensuels et des billets individuels augmente dans tout le Grand Montréal. Zone A (île de Montréal) : 104,50 $/mois (au lieu de 100 $), toutes zones : 275,50 $/mois (au lieu de 271 $), passage individuel : 5,00 $ (au lieu de 4,75 $). L’ARTM justifie cette hausse de 3 % en moyenne par “la nécessité de maintenir un service fiable”, mais sur le terrain, les usagers constatent une baisse de la fréquence des bus, des fermetures de tronçons du REM, et une qualité de service qui ne suit pas la hausse des prix.
Des justifications qui peinent à convaincre

“Nécessaire”, “responsable”… mais jusqu’à quand ?
Les autorités martèlent que ces hausses sont “responsables” et “nécessaires” pour éviter des coupures de service. La contribution des automobilistes serait “plus équitable”. Mais aucun engagement n’est pris sur un gel futur des tarifs. Les élus l’admettent : la situation financière du transport collectif est fragile, et d’autres augmentations pourraient suivre si Québec n’augmente pas sa contribution. Les négociations sont en cours, mais pour l’instant, ce sont les usagers qui trinquent.
Des usagers à bout, des élus qui réclament un vrai plan

“On paie plus pour moins” : la colère monte
Sur la Rive-Sud, à Laval, dans les couronnes, la pilule ne passe plus. Les hausses frappent de plein fouet des usagers qui voient la qualité du service baisser, alors que le REM multiplie les ratés et que les lignes de bus disparaissent. Des associations réclament un gel des tarifs, un financement massif de Québec et une révision “équitable” de la tarification. Pour beaucoup, cette spirale des prix risque de décourager l’usage du transport collectif, à rebours des objectifs environnementaux.
Un modèle de financement à bout de souffle

Des milliards dorment… pendant que les réseaux s’essoufflent
Le paradoxe ? Alors que le Fonds vert du Québec regorge de milliards non affectés, le transport collectif reste sous-financé, avec des projets reportés et des coupures de service. Les experts et les citoyens réclament une réforme de fond : investir massivement dans le transport collectif, garantir l’accessibilité et la qualité, et arrêter de faire payer toujours plus cher aux usagers pour un service qui ne suit pas.
Conclusion : Jusqu’où ira la spirale ?

En 2025, la seule certitude, c’est que la facture du transport collectif va encore grimper, sans garantie de stabilité à l’horizon. Tant que le financement restera fragile et dépendant de hausses ponctuelles, les usagers devront composer avec des augmentations régulières… et une qualité de service incertaine. La balle est dans le camp du gouvernement : investir massivement ou laisser la spirale des prix continuer à broyer le pouvoir d’achat et la confiance des citoyens. Une chose est sûre : la patience des usagers a des limites… et la prochaine hausse pourrait bien être celle de la colère collective !