Russie : 1 120 soldats perdus en 24 heures — l’hécatombe qui brise l’armée de Poutine
Auteur: Maxime Marquette
Le chiffre qui terrorise le Kremlin
Je vais te parler d’un carnage qui se déroule en ce moment même, pendant que tu lis ces lignes. 1 120 soldats russes perdus en une seule journée. Mille cent vingt. Pas sur un mois. Pas sur une semaine. En vingt-quatre heures. C’est l’équivalent d’un bataillon entier rayé de la carte… chaque jour. On ne parle pas ici de pertes légères ou de blessés qui retourneront au front dans quelques semaines. On parle de morts, de mutilés à vie, de disparus dont on ne retrouvera jamais les corps dans les tranchées boueuses du Donbass. Les chiffres publiés par l’état-major ukrainien le 10 octobre 2025 montrent une accélération mortelle des pertes russes qui dépasse tout ce qu’on a vu depuis le début de cette guerre d’agression. Moscou peut mentir autant qu’il veut dans ses communiqués officiels, nier les pertes, manipuler les statistiques… La réalité du terrain parle d’elle-même : l’armée russe est en train de se vider de son sang dans une guerre d’usure qu’elle ne peut pas gagner. Et ce rythme de pertes — plus de mille hommes par jour — n’est pas soutenable. Mathématiquement, stratégiquement, humainement… c’est une catastrophe en cours qui annonce l’effondrement progressif de la machine militaire russe.
Une intensité qui rappelle les pires batailles
Pour comprendre l’ampleur de ce désastre, il faut replacer ces chiffres dans leur contexte historique. 1 120 pertes quotidiennes, c’est un niveau d’attrition qu’on n’avait pas vu depuis les offensives les plus sanglantes de 2022 et 2023. C’est comparable aux pires moments de la bataille de Bakhmout, quand les vagues d’assaut du groupe Wagner se faisaient massacrer par l’artillerie ukrainienne. Mais là, on n’est plus dans une bataille localisée pour une ville stratégique… On parle d’un saignement généralisé sur l’ensemble du front de 1 200 kilomètres. De Kharkiv au sud, de Zaporijjia à l’est, du Donbass jusqu’aux positions fortifiées près de Kherson. Partout, simultanément, les Russes lancent des assauts désespérés qui se heurtent à des défenses ukrainiennes renforcées, modernisées, impitoyablement efficaces. Les Ukrainiens ont appris. Ils ont perfectionné leurs tactiques de défense en profondeur, optimisé l’utilisation des drones d’observation et de frappe, coordonné l’artillerie avec une précision quasi-chirurgicale. Résultat : chaque vague d’assaut russe se transforme en bain de sang. Les fantassins russes avancent sous le feu des mortiers, se font repérer par des drones FPV qui dirigent ensuite des frappes d’artillerie précises, puis se font achever par des tirs de mitrailleuses lourdes s’ils arrivent miraculeusement aux tranchées ukrainiennes. C’est un massacre méthodique, répété heure après heure, jour après jour.
Le mensonge officiel face à la réalité du terrain
Pendant ce temps, à Moscou, le ministère de la Défense russe continue de publier ses communiqués délirants parlant de « pertes minimales » et de « succès tactiques ». La propagande d’État montre des images aseptisées de soldats souriants, d’équipements modernes, de victoires éclatantes. Mais dans les villages russes, les familles reçoivent des cercueils scellés avec interdiction de les ouvrir. Dans les hôpitaux militaires débordés, des milliers de blessés s’entassent sans soins adéquats. Sur les réseaux sociaux russes — ceux que la censure n’a pas encore complètement muselés — des mères, des épouses, des sœurs témoignent de la disparition de leurs proches envoyés au front. Des soldats qui cessent brusquement de donner des nouvelles. Des unités entières qui se volatilisent des registres officiels. Des commandants qui refusent de répondre aux questions des familles sur le sort de leurs fils. Cette dissonance entre le discours officiel triomphaliste et la réalité cauchemardesque du terrain crée une fissure qui s’élargit chaque jour dans la société russe. Combien de temps encore Poutine pourra-t-il maintenir ce mensonge quand des dizaines de milliers de familles pleurent leurs morts ? Combien de temps avant que cette hémorragie humaine ne devienne politiquement insoutenable même pour un régime autoritaire blindé contre la contestation ? Les chiffres du 10 octobre — 1 120 pertes en une seule journée — ne sont pas juste une statistique militaire. C’est un signal d’alarme hurlant que quelque chose est en train de se briser dans la machine de guerre russe.
L'anatomie du massacre quotidien

Les assauts suicides qui déciment les rangs
Laisse-moi te décrire ce qui se passe concrètement sur le terrain pour générer un tel niveau de pertes. Les commandants russes — sous pression constante de Moscou pour montrer des « progrès » — ordonnent des assauts frontaux massifs contre des positions ukrainiennes fortifiées. On parle de tactiques dignes de la Première Guerre mondiale : des vagues de fantassins envoyés à découvert à travers des champs minés, sous le feu de l’artillerie, sans couverture aérienne adéquate, sans soutien blindé suffisant. Pourquoi ? Parce que l’armée russe a épuisé ses meilleures unités, perdu une grande partie de ses chars modernes, et se retrouve forcée d’utiliser de la chair à canon — mobilisés mal entraînés, prisonniers recrutés de force, mercenaires africains et nord-coréens — pour tenter de submerger les défenses ukrainiennes par le nombre pur. Cette doctrine d’assaut en vagues humaines génère des pertes catastrophiques. Les Ukrainiens ont miné méthodiquement les axes d’approche. Ils ont positionné leur artillerie pour créer des zones de mort préenregistrées. Ils utilisent des drones FPV armés de grenades qui traquent individuellement chaque soldat russe progressant dans le no man’s land. Résultat : sur dix hommes lancés à l’assaut, peut-être deux ou trois atteignent les tranchées ukrainiennes… où ils se font généralement massacrer au corps à corps ou neutralisés par des tirs à bout portant. Les autres ? Tués par les mines, déchiquetés par l’artillerie, brûlés vifs par des drones incendiaires. C’est un abattoir à ciel ouvert.
La domination ukrainienne par les drones
Un facteur majeur expliquant l’explosion des pertes russes : la supériorité ukrainienne dans le domaine des drones tactiques. Pendant que Moscou continue de miser sur l’artillerie massive et les assauts infanterie lourde, Kiev a transformé le champ de bataille en terrain de chasse pour des essaims de drones. Des milliers de petits drones FPV — ces saloperies à 500 dollars équipées d’une grenade antichar — patrouillent en permanence au-dessus des lignes russes. Chaque soldat qui sort de sa tranchée devient une cible potentielle. Chaque véhicule qui se déplace se fait repérer et traquer. Les Russes ont tenté de développer leurs propres capacités drone, mais ils accusent un retard technologique et quantitatif dramatique. L’Ukraine produit maintenant plus de 100 000 drones par mois grâce à une industrie domestique stimulée par la guerre. Les unités ukrainiennes au front disposent de dizaines de drones par bataillon, permettant une reconnaissance permanente et des frappes ciblées instantanées. Les Russes, eux, doivent souvent compter sur des drones commerciaux chinois modifiés ou sur des stocks limités de modèles militaires iraniens. Cette asymétrie se traduit directement dans les statistiques de pertes. Un fantassin russe progressant vers une position ukrainienne a une probabilité énorme de se faire repérer par un drone, signalé à l’artillerie ukrainienne, et pulvérisé avant même d’avoir vu l’ennemi. C’est une forme de guerre totalement déséquilibrée où la technologie low-cost ukrainienne massacre méthodiquement la masse humaine russe lancée dans des assauts obsolètes.
L’artillerie de précision qui broie sans relâche
Et puis il y a l’artillerie. L’arme reine de cette guerre, responsable de la majorité absolue des pertes des deux côtés. Mais là encore, la balance a basculé en faveur de l’Ukraine. Grâce aux livraisons occidentales de systèmes HIMARS, Caesar, M777 et autres pièces modernes, couplées à une reconnaissance drone omniprésente, l’artillerie ukrainienne frappe maintenant avec une précision redoutable. Chaque concentration de troupes russes détectée par satellite ou drone devient une cible prioritaire. Les obus guidés permettent de frapper des abris, des QG, des zones de rassemblement avec une exactitude de quelques mètres. Les Russes, de leur côté, disposent encore d’une quantité massive de tubes d’artillerie… mais leur capacité à frapper précisément s’est dégradée. Manque de munitions guidées. Usure des canons. Perte des meilleurs artilleurs. Résultat : ils tirent beaucoup mais touchent peu, gaspillant des obus qui deviennent de plus en plus rares tandis que l’artillerie ukrainienne, elle, tire moins mais tue systématiquement. Chaque jour, des dizaines — peut-être des centaines — de soldats russes meurent sous des frappes d’artillerie ukrainienne guidées par des drones qu’ils n’ont jamais vus. Ils sont dans une tranchée, ils pensent être à l’abri… et soudain un obus de 155 mm s’écrase exactement sur leur position. Pas de hasard. Pas de chance. Juste une mort précise, calculée, inévitable. C’est ça qui génère ces chiffres obscènes : 1 120 pertes en vingt-quatre heures.
Les secteurs du front les plus meurtriers

Avdiivka et la boucherie du Donbass
Si on veut comprendre où meurent précisément ces 1 120 soldats russes par jour, il faut regarder la carte du front. Le secteur le plus sanglant en ce moment ? La région d’Avdiivka et ses environs dans le Donbass. Depuis des mois, les Russes tentent de percer les défenses ukrainiennes dans cette zone stratégique qui contrôle l’accès à Donetsk et aux lignes d’approvisionnement vers le sud. Ils ont concentré des dizaines de milliers d’hommes, des centaines de blindés, des batteries d’artillerie massives… et ils les lancent dans des assauts répétés contre des positions ukrainiennes qui ont eu deux ans pour se fortifier. Le résultat ? Un charnier permanent. Les Ukrainiens ont transformé chaque village, chaque colline, chaque ligne d’arbres en position défensive renforcée. Bunkers en béton. Champs de mines multicouches. Lignes de tranchées imbriquées permettant des tirs croisés. Positions d’artillerie camouflées à l’arrière prêtes à pilonner toute concentration ennemie. Quand les Russes attaquent — et ils attaquent sans cesse, parce que Moscou exige des « victoires » à montrer — ils se font systématiquement massacrer. Certains jours, des bataillons entiers sont décimés pour gagner quelques centaines de mètres de terrain dévasté. Et le lendemain, une contre-attaque ukrainienne reprend ce terrain, forçant les Russes à recommencer. C’est une boucle infernale qui consume des milliers de vies pour des résultats stratégiques nuls. Mais Poutine ne peut pas admettre l’échec, donc il continue d’envoyer des renforts dans ce hachoir à viande.
Zaporijjia et la ligne de défense qui ne cède pas
Autre secteur critique : le front de Zaporijjia, au sud. Les Russes savent que s’ils perdent le contrôle de cette région, la route vers la Crimée devient vulnérable. Alors ils ont massé des forces considérables pour maintenir leurs positions et même tenter localement des contre-offensives. Problème : les Ukrainiens ont construit là-bas ce qu’on appelle maintenant la « ligne Surovikin » — du nom du général russe qui, ironie du sort, avait initialement conçu ce type de défense en profondeur. Plusieurs lignes de tranchées échelonnées sur des dizaines de kilomètres. Des obstacles antichars dragon’s teeth en béton. Des mines par milliers. Des positions d’artillerie mobiles impossibles à neutraliser durablement. Quand les Russes lancent une offensive dans ce secteur, ils se retrouvent face à un mur défensif qu’ils ne peuvent pas percer sans pertes apocalyptiques. Et même quand ils réussissent localement à enfoncer la première ligne, ils découvrent une deuxième ligne tout aussi fortifiée quelques kilomètres plus loin. Puis une troisième. Ça use les unités d’assaut russe jusqu’à l’os. Les rares qui parviennent en profondeur se retrouvent isolés, coupés de leurs lignes de ravitaillement, encerclés puis anéantis. Les pertes russes dans le secteur de Zaporijjia sont particulièrement élevées parce que les commandants locaux continuent de croire qu’une percée est possible « si on envoie juste assez d’hommes ». Spoiler : elle ne l’est pas. Mais ça ne les empêche pas d’essayer… et de générer des centaines de morts supplémentaires chaque jour dans cette quête impossible.
Kherson et le piège de la rive est
Et puis il y a la situation cauchemardesque de Kherson, ou plus précisément de la rive est du Dniepr que les Russes occupent encore partiellement. Les Ukrainiens contrôlent fermement la rive ouest et pilonnent méthodiquement toutes les positions russes restées de l’autre côté. Les Russes coincés là-bas vivent un enfer permanent. Approvisionnement ultra-difficile via des pontons flottants constamment bombardés. Impossibilité d’évacuer rapidement les blessés. Moral en chute libre parce que tout le monde sait que cette position est stratégiquement indéfendable à long terme. Mais Moscou refuse d’ordonner un retrait complet parce que ce serait perçu comme une défaite humiliante après le retrait désastreux de Kherson ville en novembre 2022. Alors les soldats russes restent là, subissant des frappes d’artillerie quotidiennes, des raids de drones, des opérations commandos ukrainiennes traversant le fleuve la nuit pour neutraliser des positions isolées. Les pertes s’accumulent sans que cela n’apporte le moindre avantage tactique. C’est du gaspillage pur de vies humaines dicté par des considérations de propagande plutôt que par une logique militaire rationnelle. Et chaque jour, ces positions isolées contribuent au bilan macabre : quelques dizaines de morts ici, une cinquantaine là-bas… qui s’additionnent aux centaines d’autres morts sur le reste du front pour atteindre ces chiffres obscènes de plus de mille pertes quotidiennes.
La crise démographique qui s'annonce pour la Russie

Un saignement que Moscou ne peut pas compenser
Faisons un calcul simple mais terrifiant. 1 120 pertes par jour, ça fait environ 33 600 par mois. Sur une année, si ce rythme se maintient, on parle de plus de 400 000 soldats perdus. Ajoutons ça aux pertes déjà accumulées depuis février 2022 — les estimations occidentales parlent de 600 000 à 700 000 pertes russes totales depuis le début de la guerre — et on arrive à un chiffre qui dépasse le million d’hommes perdus ou gravement blessés d’ici fin 2025. Un million. Dans un pays dont la démographie est déjà catastrophique, avec une natalité en berne depuis des décennies et une population active en déclin. La Russie perd en Ukraine l’équivalent de plusieurs générations de jeunes hommes. Ces morts et ces mutilés ne construiront jamais de maisons, ne créeront jamais d’entreprises, ne fonderont jamais de familles. C’est un trou démographique qui va se creuser pendant des décennies et handicaper structurellement l’économie et la société russes. Et contrairement à l’URSS qui pouvait mobiliser des populations massives issues de la natalité élevée d’avant-guerre, la Russie de Poutine n’a plus ce luxe. Chaque soldat perdu aujourd’hui est irremplaçable. Moscou peut bien continuer à mobiliser de force des hommes de plus en plus âgés, à recruter des prisonniers, à importer des mercenaires étrangers… ça ne fait que retarder l’inévitable : l’épuisement complet du réservoir humain disponible pour cette guerre absurde.
Les régions périphériques vidées de leurs hommes
Et ce saignement n’affecte pas uniformément la Russie. Les grandes villes — Moscou, Saint-Pétersbourg — sont largement épargnées par la mobilisation. Non. Ce sont les régions pauvres et périphériques qui paient le prix fort. La Bouriatie, le Daghestan, la Yakoutie, les zones rurales de Sibérie… Ces territoires où vivent les minorités ethniques et les populations défavorisées fournissent la majorité de la chair à canon envoyée au front. Des villages entiers ont perdu tous leurs hommes en âge de combattre. Des communautés se retrouvent avec uniquement des femmes, des enfants et des vieillards. L’impact social est dévastateur : économies locales qui s’effondrent par manque de main-d’œuvre, familles détruites, trauma collectif qui marquera plusieurs générations. Et cette concentration des pertes dans les régions non-russes ethniquement crée aussi un ressentiment dangereux pour la cohésion du pays. Des mouvements de protestation émergent sporadiquement — rapidement réprimés, évidemment — dans certaines républiques où les familles réalisent que leurs fils sont sacrifiés dans une guerre qui ne les concerne pas pour défendre les ambitions impériales de Moscou. À long terme, cette guerre pourrait accélérer la fragmentation de la Fédération de Russie, avec des régions périphériques de plus en plus aliénées d’un centre moscovite qui les traite comme des réservoirs de soldats jetables. Poutine est peut-être en train de gagner quelques kilomètres de terrain en Ukraine… au prix de la désintégration progressive de son propre empire.
L’impossible retour des mutilés
Parlons aussi de ceux qui ne meurent pas mais reviennent du front irrémédiablement brisés. Pour chaque soldat tué, on estime qu’il y a deux à trois blessés graves : amputés, traumatisés crâniens, brûlés, handicapés à vie. Si 1 120 hommes sont perdus par jour, ça signifie potentiellement 2 000 à 3 000 blessés supplémentaires quotidiennement qui vont nécessiter des soins médicaux, une réhabilitation, un soutien social pendant des décennies. Le système de santé russe — déjà défaillant avant la guerre — ne peut tout simplement pas absorber ce flux massif de handicapés. Les hôpitaux militaires sont débordés. Les prothèses manquent. Les programmes de réintégration sociale sont inexistants ou ridiculement sous-financés. Résultat : des centaines de milliers d’anciens combattants vont se retrouver abandonnés par l’État, incapables de travailler, souvent toxicomanes ou alcooliques pour gérer leur trauma, constituant une bombe sociale qui explosera dans les années à venir. Ces hommes brisés deviendront des témoins vivants de l’horreur de cette guerre, des accusations ambulantes contre le régime qui les a sacrifiés. Certains rejoindront probablement des mouvements d’opposition radicaux. D’autres sombrer dans la criminalité. La plupart végéteront dans la pauvreté et le désespoir. Et leurs familles — épouses devenues aidantes à plein temps, enfants devant s’occuper de pères mutilés — paieront aussi le prix de cette guerre pendant des générations. C’est une catastrophe humanitaire en devenir que Moscou refuse même de reconnaître publiquement.
L'effondrement moral de l'armée russe

La désertion qui devient endémique
Quand des soldats meurent par milliers chaque jour dans des assauts sans espoir, quand les blessés sont abandonnés sur le champ de bataille faute de moyens d’évacuation, quand les promesses de solde et d’équipement se révèlent être des mensonges… Le moral s’effondre. Et on voit maintenant les symptômes clairs de cette décomposition morale de l’armée russe. Les désertions augmentent exponentiellement. Des unités entières refusent d’attaquer. Des soldats se mutilent volontairement pour être évacués. D’autres fuient vers les lignes ukrainiennes pour se rendre. Les rapports de reddition volontaire de soldats russes se multiplient : fantassins qui appellent les lignes téléphoniques ukrainiennes spécialement créées pour faciliter les redditions, officiers subalternes qui emmènent leurs hommes se constituer prisonniers plutôt que de les envoyer mourir. Le projet « Je veux vivre » lancé par l’Ukraine a traité des milliers de demandes de reddition depuis son lancement. Bien sûr, Moscou nie farouchement et menace de peines extrêmes quiconque ose déserter ou se rendre… Mais les menaces ne suffisent plus quand l’alternative est une mort quasi-certaine dans un assaut suicidaire. Les soldats russes font des calculs pragmatiques : mieux vaut risquer la cour martiale ou même l’exécution sommaire que mourir à coup sûr sous l’artillerie ukrainienne. Et cette logique se répand comme une épidémie de bon sens à travers les rangs. Les officiers perdent le contrôle. Les bataillons disciplinaires créés pour punir les récalcitrants se retrouvent eux-mêmes minés par le refus d’obéir. C’est une armée qui se désintègre de l’intérieur.
Les exécutions qui révèlent le désespoir du commandement
Face à cette crise de discipline, le commandement russe répond par la terreur interne. Des rapports confirmés parlent d’exécutions sommaires de soldats refusant d’attaquer. Des commandants qui abattent leurs propres hommes pour « l’exemple ». Des bataillons entiers placés sous menace : attaquez ou vous serez fusillés par vos propres officiers. Cette tactique — digne des pires heures staliniennes — révèle le désespoir absolu des généraux russes qui n’ont plus d’autre moyen de forcer leurs troupes à avancer que la menace de mort immédiate. Mais même cette terreur a ses limites. Parce qu’elle crée une situation absurde où les soldats russes doivent choisir entre une mort probable face aux Ukrainiens et une mort certaine s’ils refusent d’avancer. Certains choisissent une troisième option : tuer leurs propres officiers. Les cas de fragging — soldats assassinant leurs commandants — se multiplient. Des grenades « accidentellement » lancées dans des bunkers d’officiers. Des tirs « amis » qui éliminent des lieutenants trop zélés. Des commandants qui disparaissent mystérieusement lors de mouvements de troupes. L’armée russe développe une violence interne qui la ronge aussi sûrement que les frappes ukrainiennes externes. Et Moscou ne peut rien faire pour stopper cette décomposition parce que les causes profondes — assauts suicidaires, pertes insoutenables, manque d’équipement, mensonges constants — ne peuvent pas être résolues sans admettre l’échec fondamental de cette guerre. C’est un cercle vicieux mortel qui s’auto-alimente.
Le trauma collectif qui marquera une génération
Au-delà des statistiques de désertions et d’exécutions, il y a le traumatisme psychologique massif qui affecte des centaines de milliers de soldats russes. Ceux qui survivent aux assauts quotidiens, qui voient leurs camarades se faire déchiqueter à côté d’eux, qui passent des semaines dans des tranchées boueuses sous bombardement constant… Ils développent des troubles de stress post-traumatique sévères que l’armée russe ne reconnaît même pas officiellement. Pas de soutien psychologique. Pas de reconnaissance du trauma. Juste l’ordre de continuer à se battre jusqu’à la mort ou la victoire. Certains soldats craquent complètement : catatoniques dans leur tranchée, incapables de fonctionner. D’autres développent des comportements suicidaires. Beaucoup sombrent dans l’alcool et les drogues — largement disponibles sur le front malgré les interdictions officielles. Les témoignages de soldats russes récupérés via des interceptions ou des interrogatoires de prisonniers parlent d’un désespoir existentiel total. Des hommes qui ne croient plus en rien, qui ne comprennent plus pourquoi ils se battent, qui attendent juste que la mort vienne les cueillir. Cette armée de zombies traumatisés continue de fonctionner mécaniquement par inertie institutionnelle et terreur disciplinaire… mais elle n’a plus rien d’une force combattante motivée. Et ça se voit dans son inefficacité croissante malgré la supériorité numérique théorique. Une armée brisée moralement ne peut pas gagner une guerre, même avec dix fois plus d’hommes et d’équipements que son adversaire.
L'Ukraine qui résiste et l'Occident qui hésite

La stratégie ukrainienne d’usure qui fonctionne
Face à cette hémorragie russe de 1 120 pertes quotidiennes, on doit aussi analyser la stratégie ukrainienne qui produit ces résultats. Parce que Kiev a parfaitement compris qu’elle ne peut pas vaincre la Russie dans une guerre de manœuvre rapide type blitzkrieg. Non. L’Ukraine doit gagner par attrition, en infligeant des pertes si insoutenables à l’armée russe qu’elle finira par s’effondrer ou que Moscou sera forcé de négocier un retrait. Et cette stratégie porte ses fruits. Chaque jour, les défenseurs ukrainiens broient méthodiquement les vagues d’assaut russes. Ils ne cherchent pas à reprendre immédiatement du terrain — même si des contre-offensives locales réussies se produisent régulièrement. Ils cherchent à tuer et mutiler autant de soldats russes que possible tout en minimisant leurs propres pertes. Défenses en profondeur qui canalisent les assauts ennemis vers des zones de mort préparées. Artillerie de contre-batterie qui neutralise les canons russes. Drones qui traquent individuellement chaque fantassin ennemi. Mines partout. Embuscades constantes. C’est une guerre d’usure scientifique, méthodique, impitoyable. Et elle fonctionne. Les Russes perdent des hommes à un rythme trois à quatre fois supérieur aux Ukrainiens selon la plupart des estimations. Mathématiquement, si cette tendance continue, l’armée russe s’épuisera bien avant l’armée ukrainienne. Kiev mise sur cette équation temporelle : tenir suffisamment longtemps pour que Moscou soit forcé d’abandonner.
Le soutien occidental qui pourrait changer la donne
Mais cette stratégie ukrainienne dépend aussi crucialement du soutien occidental continu. Les munitions d’artillerie, les systèmes de défense aérienne, les drones, les blindés… tout ça vient majoritairement des alliés de l’OTAN. Et c’est là que l’équation devient plus fragile. Parce que l’Occident hésite. Les États-Unis sont empêtrés dans des débats politiques internes sur le niveau d’aide à fournir. L’Europe est divisée entre pays qui veulent soutenir Kiev jusqu’à la victoire totale et ceux qui préfèrent pousser vers une négociation rapide. Les livraisons d’armements sont irrégulières, souvent limitées par des restrictions d’emploi absurdes — comme l’interdiction d’utiliser certains missiles pour frapper le territoire russe. Ces hésitations permettent à Moscou de continuer la guerre d’usure en espérant que la fatigue occidentale finira par couper les vivres à l’Ukraine. Si demain les livraisons de munitions d’artillerie ralentissent significativement, l’armée ukrainienne perdra sa capacité à infliger ces pertes massives quotidiennes aux Russes. L’équation d’attrition basculerait dangereusement. Kiev le sait. Moscou aussi. C’est pour ça que Poutine joue la montre, espérant que les élections occidentales, les crises économiques, ou simplement la lassitude finiront par affaiblir le soutien à l’Ukraine. La vraie bataille n’est plus seulement militaire sur le terrain… c’est une bataille politique et psychologique pour maintenir la détermination occidentale face à un conflit long et coûteux.
Le piège de la négociation prématurée
Et puis il y a ceux — en Occident et même parfois en Ukraine — qui parlent de négociation, de compromis, d’armistice. Face aux pertes russes de 1 120 hommes par jour, certains disent : « Voyez, les Russes souffrent assez, il est temps de négocier. » Mais c’est un piège mortel. Négocier maintenant, alors que l’armée russe commence enfin à craquer, alors que les pertes deviennent insoutenables pour Moscou, alors que l’équation d’attrition joue en faveur de l’Ukraine… Ce serait offrir à Poutine une bouée de sauvetage au moment précis où il se noie. Un cessez-le-feu permettrait à la Russie de consolider ses gains territoriaux, de réorganiser ses forces, de reconstituer ses stocks, de remobiliser. Et dans deux ou trois ans, elle relancerait l’offensive. L’histoire l’a prouvé : chaque fois qu’on a laissé la Russie se reposer après une agression — Géorgie 2008, Crimée 2014 — elle a recommencé pire encore. La seule négociation viable est celle qui interviendra quand Moscou n’aura plus d’autre choix que d’accepter un retrait complet. Et on n’en est pas encore là… mais on s’en approche. Les pertes quotidiennes de plus de mille hommes sont le signe que la machine russe grince dangereusement. Il faut maintenir la pression, augmenter le soutien militaire à l’Ukraine, et laisser l’attrition faire son œuvre jusqu’à ce que Poutine soit forcé de capituler ou que son régime s’effondre sous le poids des pertes. Toute autre approche ne ferait que prolonger la guerre en offrant à l’agresseur le temps de se refaire.
Conclusion

Le compte à rebours mortel pour Poutine
Ces 1 120 pertes russes en vingt-quatre heures ne sont pas juste une statistique de plus dans cette guerre interminable. C’est un signal d’alarme hurlant que la Russie a atteint un seuil d’attrition insoutenable. À ce rythme, l’armée russe perd l’équivalent d’une division complète chaque semaine. Un corps d’armée chaque mois. C’est une hémorragie qu’aucune économie, aucune société, aucun système politique ne peut absorber indéfiniment. Poutine peut continuer à mentir à son peuple, à cacher les cercueils, à censurer les vérités dérangeantes… Mais la réalité mathématique finira par le rattraper. Les villages russes vidés de leurs hommes, les hôpitaux débordés de mutilés, les familles endeuillées par milliers… Tout ça crée une pression sociale qui monte inexorablement. Le régime tient encore grâce à la répression, à la propagande, à la peur… Mais chaque jour qui passe avec plus de mille morts supplémentaires rapproche le moment où cette structure de mensonges s’effondrera. Poutine joue contre le temps et les mathématiques. Et personne n’a jamais gagné contre les mathématiques. Son compte à rebours a commencé.
L’Ukraine qui prouve l’impossible
Pendant ce temps, l’Ukraine démontre au monde entier qu’une nation déterminée peut résister et même vaincre une puissance militaire supposément supérieure. En infligeant ces pertes catastrophiques quotidiennes à l’armée russe, Kiev prouve que la volonté de se battre, couplée à une stratégie intelligente et un soutien technologique adéquat, peut compenser un désavantage numérique. Chaque soldat ukrainien qui tient sa position face à des vagues d’assaut russes, chaque artilleur qui frappe avec précision, chaque opérateur de drone qui traque méthodiquement l’ennemi… Ils écrivent une page d’histoire militaire qui sera étudiée pendant des décennies. L’Ukraine est en train de gagner sa guerre d’indépendance non pas par miracle, mais par une combinaison de courage, d’ingéniosité tactique, et de détermination absolue à ne jamais accepter l’occupation. Et chaque jour où les pertes russes dépassent le millier d’hommes est un jour de plus où cette victoire devient mathématiquement inévitable. Il faudra peut-être encore des mois, peut-être une année… Mais la tendance est claire. La Russie perd cette guerre. Lentement. Douloureusement. Mais inexorablement.
Le choix historique de l’Occident
Et nous, Occidental regardant ce carnage depuis nos canapés confortables, nous avons un choix historique à faire. Continuons-nous à soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire finale ? Ou cédons-nous à la fatigue, aux calculs politiques mesquins, aux peurs économiques ? Parce que si nous abandonnons Kiev maintenant, alors ces 1 120 morts russes quotidiens auront été sacrifiés pour rien. La guerre continuera, probablement pendant des années encore. Pire : elle s’étendra peut-être à d’autres pays que Moscou décidera d’envahir ensuite, encouragé par notre faiblesse. Je vais te dire ce que je pense vraiment : nous devons doubler le soutien à l’Ukraine. Pas le diminuer. Plus de munitions. Plus de systèmes de défense. Plus de drones. Plus de blindés. Tout ce qui permet à l’armée ukrainienne de continuer à infliger ces pertes insoutenables à l’agresseur jusqu’à ce qu’il craque complètement. C’est le seul chemin vers une paix durable. Toute autre approche n’est qu’un lâche abandon déguisé en pragmatisme. L’histoire nous jugera sur ce choix. Personnellement, je sais de quel côté je veux être : celui qui a tenu bon face à la tyrannie jusqu’à sa chute inévitable. Ces 1 120 soldats russes morts aujourd’hui sont les symptômes d’un empire en train de s’effondrer. Accélérons cet effondrement plutôt que de le prolonger par de fausses compassions.