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Chronique : Mille cent cinquante soldats russes tombés en vingt-quatre heures
Credit: Adobe Stock

Pokrovsk. Ce nom résonne comme un glas funèbre dans les rapports militaires. La direction de Pokrovsk reste l’épicentre des combats les plus violents, le lieu où l’armée russe concentre ses efforts avec une obsession meurtrière. Sur les cent quarante-huit engagements de combat enregistrés le long de l’ensemble du front lors de cette journée, quarante-cinq assauts ont été repoussés par les défenseurs ukrainiens dans cette seule direction. Quarante-cinq tentatives russes de percer les lignes, quarante-cinq vagues humaines lancées contre les positions ukrainiennes. Le président Volodymyr Zelensky lui-même a qualifié la situation de « difficile » avec des batailles « féroces » qui font rage dans la ville et à ses abords. Les forces russes, selon lui, sont huit fois plus nombreuses que les défenseurs ukrainiens dans ce secteur. Huit contre un. Imaginez. Imaginez cette pression, cette masse humaine qui déferle sans cesse. Et pourtant, malgré cette supériorité numérique écrasante, les Russes paient chaque mètre de terrain en vies humaines. L’Institute for the Study of War rapporte qu’au moins deux cent cinquante soldats russes se trouvent actuellement à l’intérieur de Pokrovsk, menant des combats de rue acharnés. Ces hommes sont entrés dans la ville à la mi-août, après que les forces ukrainiennes eurent mené des opérations de nettoyage en juillet. Ils se terrent, ils combattent, ils meurent. Les drones ukrainiens traquent chaque mouvement, chaque tentative de ravitaillement.

L’offensive de Dobropillia ou l’échec cuisant

Parlons de Dobropillia. Parlons de cette percée russe qui devait changer la donne et qui s’est transformée en piège mortel. En août 2025, les forces russes ont réussi à percer les lignes ukrainiennes près de Dobropillia, avançant de plus de quinze kilomètres au-delà des positions défensives. Pendant quelques jours, l’alarme a retenti dans les états-majors ukrainiens. Mais l’Ukraine a réagi. Des brigades d’élite ont été déployées, la 93e brigade mécanisée, des unités d’assaut aérien, des forces spéciales. Sous le commandement de Denys Prokopenko, le légendaire commandant d’Azov, les forces ukrainiennes ont contre-attaqué avec une férocité calculée. Entre le 4 et le 16 août, les Ukrainiens affirment avoir tué neuf cent dix soldats russes, en avoir blessé trois cent trente-cinq et capturé trente-sept. Les Russes qui avaient pénétré profondément dans le territoire ukrainien se sont retrouvés coupés de leurs lignes arrière, encerclés, affamés. Certains ont tenu pendant des mois dans des villages isolés comme Kucheriv Yar, mais sans espoir de secours. Fin octobre, l’opération de nettoyage touchait à sa fin. La percée russe était effacée. Soixante-douze miles carrés de territoire libéré, quatre-vingt-quatorze miles carrés supplémentaires nettoyés de la présence russe. Et le prix payé par les Russes? Plus de quinze mille sept cents pertes en personnel et mille trois cent soixante-quatre pièces d’équipement détruites sur deux mois de combats. Dobropillia restera dans l’histoire comme un exemple parfait de l’échec tactique russe face à la réactivité ukrainienne.

Les pertes matérielles accompagnent l’hécatombe humaine

Mais les hommes ne tombent pas seuls. Les machines les accompagnent dans la destruction. Le rapport du 29 octobre détaille également les pertes matérielles russes de cette seule journée. Quatre chars détruits. Trois véhicules blindés de combat anéantis. Vingt systèmes d’artillerie réduits au silence. Un système de lance-roquettes multiples éliminé. Et surtout, trois cent treize drones de niveau opérationnel-tactique abattus. Trois cent treize en un jour. Ces chiffres illustrent l’intensité de la guerre des drones qui fait rage au-dessus des champs de bataille ukrainiens. Depuis le début de l’invasion, les totaux cumulés donnent le vertige. Onze mille trois cent trois chars russes détruits ou capturés. Vingt-trois mille cinq cent onze véhicules blindés de combat hors service. Trente-quatre mille soixante-quatre systèmes d’artillerie anéantis. Soixante-quinze mille trois cent soixante-sept drones abattus. Ces nombres défient l’imagination. Ils représentent l’arsenal d’une superpuissance militaire qui se désintègre progressivement sur les plaines d’Ukraine. Chaque tank perdu est un investissement de plusieurs millions de dollars réduit en ferraille fumante. Chaque système d’artillerie détruit est une capacité de frappe qui disparaît. Et derrière chaque véhicule blindé carbonisé se trouvent souvent des équipages entiers qui n’en sont jamais sortis.

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